Cours d'obstacle

Je me rendais au domaine afin de m’occuper de mes chevaux, plus particulièrement de Have Fun puisque j’avais pris un cours d’obstacle avec lui. Très sanguin et nerveux à l’approche des barres, je préférais être coachée pour mes premières séances avec lui. Tous les chevaux avaient déjà été nourris lors de mon arrivée, alors je me dirigeais, licol à la main, vers le paddock de mes quatre garçons. Ils relevèrent tous leur tête du foin pour m’accueillir avec quelques hennissements, et se rapprochèrent de moi. J’ouvris la barrière et fis une caresse à chacun de mes loulous en leur donnant quelques friandises avant d’enfiler le licol à Have Fun.

Une fois dans l’écurie, j’attachai le Fjord à une aire de pansage et commençai à brosser sur corps pleins de poussière. J’insistai notamment au niveau de ses jambes et de ses crins, là où des plaques de boue séchée s’était incrustées. Je curai ses pieds et pris le temps de démêler sa longue queue épaisse. Une fois le poney propre, je lui mis des guêtres, cloches et protèges-boulets, puis je déposai un tapis, un amortisseur et enfin ma selle sur son dos que je sanglai délicatement. Je lui mis un bonnet car les insectes étaient déjà de retour, puis mon filet combiné auquel j’avais accroché un mors baucher en double brisure recouvert de caoutchouc. Je fini par mettre un collier de chasse, et je passai les rênes dans les anneaux de la martingale qui était incluse.

Je caressais mon poney, puis je l’amenai à la sortie de l’écurie. Je mis ma bombe, pris ma cravache, puis je montai doucement sur le dos de mon beau poney en prenant la direction de la carrière dans laquelle la coach devait déjà m’attendre. En effet, il y avait déjà une cavalière perchée sur une jument baie, à côté de laquelle Have Fun paraissait ridiculement petit. J’entrai dans la carrière, puis je ressanglai le poney. Comme il avait déjà bien marché, je tendis mes rênes et je lui fis faire quelques figures de manège, surtout des cercles, en essayant d’avoir un poney réactif et à l’écoute, sans forcément chercher à l’avoir sur la main. Je fis la même chose au trot en incluant des transitions.

Pour l’instant, il était plutôt calme et à l’écoute, mais je savais que ça n’allait pas durer. Je repassai au pas pour le faire souffler ainsi que le ressangler, puis je fis ma détente au galop, en faisant seulement quelques cercles à chaque main afin de ne pas le faire monter en pression tout de suite. Nous repassâmes finalement au pas, rênes longues afin de le faire souffler un peu, attendant les instructions de la coach qui nous avait observé tout au long de la détente.

Quand l’autre cavalière eut également fini sa détente, la coach commença à préparer l’obstacle de la détente. Je rassemblais mes rênes, tout en regardant la cavalière pour m’assurer que je pouvais partir sur le premier croisillon. Je fis donc prendre le trot à Have Fun, fit un petit cercle pour l’avoir aux commandes et je me dirigeai sur les barres. Je fus étonnée du petit trot tranquille du poney, lui qui d’habitude chargeait les barres. Je ne voulais pas le pousser, alors je le laissai faire, ce qui me valut un gros refus de sa part. La coach me dit d’avoir plus de rythme pour les abords. Je repris le trot, refis un cercle en mettant plus de jambes cette fois. Cependant, le poney avait compris l’exercice, et à peine l’obstacle en vue, il prit le galop, relavant la tête et se jeta à toute vitesse sur les barres. Il fit un drôle de saut, et je fis tout de suite un petit cercle derrière les barres pour le calmer et le refaire passer au trot puis au pas, laissant le passage à Harley.

Voilà Have Fun dans toute sa splendeur, il se précipita de même sur les autres croisillons. Je n’avais strictement aucun contrôle mais je ne savais pas vraiment comment régler ce problème. La coach m’installa alors des barres au sol à l’abord de l’obstacle. Le but étant que Have Fun cale ses foulées sur le barres au lieu de se jeter sur l’obstacle. Je repris mes rênes, le mit au trot, puis allai sur l’obstacle. Encore une fois il prit précipitamment le galop, manquant de s’empiéger dans les barres avant de sauter. Je refis alors plusieurs passages pour qu’il comprenne et se règle de lui-même, ce qui fut plutôt concluant car il chargeait de moins en moins, et ainsi effectuait de meilleurs sauts, en tendant plus son dos. Je le caressais alors généreusement et le repassai au trot puis au pas pour le laisser souffler.