Red Mark - appaloosa (é)

Juliette & Red Mark

Il est encore tôt lorsque Juliette arrive au domaine des Vauses ce matin-là. Voilà quelques semaines qu’elle et ses parents ont emménagé sur la côte et après une recherche poussée afin de trouver un bon club pour sa reprise à cheval, la jeune fille est tombée sur le domaine. Ni une ni deux, elle y était passée pour avoir quelques informations, et avait trouvé une potentielle demi-pension en Red Mark, joli petit étalon Appaloosa lui ayant directement tapé dans l’œil. Juliette avait alors convenu avec Quentin, l’homme qu’elle avait eu au téléphone, d’un essai avec le joli tacheté en ce samedi matin, dix heures. Préférant être en avance et ne connaissant pas les lieux, la jeune fille avait donc enfourché son vélo et s’était rendue au domaine pour neuf heures.

Après plusieurs minutes passées à errer dans les écuries, Juliette avait finalement trouvé le courage de demander à un palefrenier qui passait par là le chemin jusqu’au box de Red Mark. Elle s’était vue très chaleureusement conseillée, et avait donc pu continuer son petit bout de chemin un peu plus rassurée qu’avant. Non pas qu’elle se sentait comme une tache dans ces grandes écuries, mais une nouvelle expérience dans le monde équestre était toujours déstabilisante les premières fois. La jeune blonde finit par trouver le box du petit étalon, le nez plongé dans ce qui semble être sa mangeoire et en ratissant le fond pour gober les derniers granulés. Elle fait claquer sa langue dans un son que les chevaux connaissent bien afin de s’annoncer, et l’Appaloosa redresse immédiatement la tête, surpris mais tout de même curieux de cette nouvelle visite. Juliette se permet alors d’entrer dans le box, et caresse tout doucement l’encolure du tacheté d’une main prudente, presque comme si elle n’était pas autorisée à être ici. Finalement, la blonde lui passe un licol qu’elle a récupéré sur la porte du box et l’embarque jusqu’à l’aire de pansage.

Après être allée chercher quelques brosses dans la sellerie du domaine, elle n’a pas encore pris de casier pour y déposer toutes ses affaires, Juliette peut entamer son pansage. Un petit coup d’œil à sa montre, neuf heures vingt : elle est largement dans les temps. La jeune fille commence donc par un bon coup d’étrille qui soulève un petit nuage de poussière et lui permet de décoller les poils de Red Mark. Ce dernier semble apprécier, bien que toujours un peu sur ses gardes : l’étalon paraît être un peu sur l’œil. Juliette poursuit donc son pansage en passant le bouchon, idéal pour enlever le gros de la poussière décollée par l’étrille. Elle poursuit avec la brosse douce, époussetant ainsi la robe de l’Appaloosa. Elle souhaite qu’il soit le plus resplendissant possible : autant faire bonne impression directement plutôt que de se pointer avec un cheval mal brossé. Même envers lui, c’est plus correct. La jeune cavalière termine donc par un petit coup de brosse de tête et un bon curage de sabots, vérifiant par la même occasion que l’étalon n’a pas de problèmes quelconques au niveau de ses pieds : tout est nickel.

Juliette décide alors de passer à l’étape suivante, soit le harnachement de l’étalon. Après un petit passage dans la sellerie où elle a pu récupérer toutes les affaires lui étant nécessaires, elle revient rapidement auprès de Red Mark qui somnole tranquillement. En discutant un peu avec Quentin lors de leur échange téléphonique, elle avait appris que l’Appaloosa appartenait auparavant à Pauline qui gère le domaine en compagnie du jeune homme. Contrainte de s’en séparer, elle avait finalement réussi à le récupérer après quelques années et avait jugé bon de le proposer à la demi-pension. Voilà donc l’histoire du petit tacheté qui se trouvait devant elle. Juliette posait une paire de guêtres sur ses antérieurs, et s’équipa elle-même avant de mettre le filet sur la tête de l’étalon. Il fit quelques chichis pour prendre son mors, mais c’était juste pour la forme. La cavalière regarda rapidement sa montre, il lui restait pile cinq minutes, juste le temps de se rendre à la carrière dont le chemin était indiqué par des petits panneaux de bois, heureusement pour elle.

CARRIERE

Très contente de sa séance d’essai, Juliette rattacha Red Mark à la barre d’attache. L’étalon s’était montré énergique, volontaire et lui avait même pardonné quelques erreurs. La blonde s’en voyait ravie, et était rassurée de constater qu’elle n’avait pas encore perdu toute son équitation après ces longs mois de pause. En flattant l’encolure de l’Appaloosa, elle lui retira tout son harnachement, réellement aux anges. A vrai dire, ce qui l’inquiétait plus était que Quentin ne lui accorde pas la demi-pension sur Red Mark, jugeant son niveau trop faible ou sa monte pas adaptée au tempérament du tacheté. Heureusement, ce n’est pas l’impression qu’elle avait eue lorsqu’elle s’était vu congédier de la carrière après une heure de séance où ils avaient pu travailler sur le plat et enchaîner quelques sauts, afin de voir si tout collait.

Sur le chemin du retour de la sellerie, Juliette croisa Quentin qui l’interpella. Ce dernier, tout sourire, lui confirma qu’il n’y avait pas de problèmes de son côté, elle pouvait prendre Red Mark sous son aile dès aujourd’hui. Restait juste bien sûr les papiers à signer, pour cela Juliette appellerait son père. Toute contente, la jeune cavalière, de retour auprès de son poney, lui caressa chaleureusement l’encolure, lui donnant même une petite carotte qu’elle avait trouvé dans un filet sur le chemin. Elle lui passa un coup de brosse, vérifia ses pieds et le ramena finalement jusque dans son box avec un petit au revoir, ayant déjà hâte de la prochaine fois où elle irait lui rendre visite.