Balade
Cicéron et moi pénétrons dans la pénombre fraîche et verte des sous bois, les feuilles mortes craquant sous les sabots du fjord. Des taches de lumière mouvantes se dessinent partout autour de nous, et il règne un magnifique silence, a peine troublé par les grincements des branches et le bruissement des feuilles.
Après quelques minutes de pas où j'admire la nature sereine des bois, je demande un trot de travail a Cicéron, qui obéit parfaitement. Je suis le rythme de l'allure, changeant de diagonal de temps à autre.
Nous empruntons une long mais étroit chemin bordé de fleurs pourpres, de la poussière s'élevant dans nôtre sillage, avant de traverser une clairière envahie d'herbes hautes, m'arrivant presque aux talons. Quand un souffle de vent balaye cette étendue de verdure, j'ai l'impression que Cicéron nage dans une mer d'émeraude.
Ensuite nous franchissons quelques fossés, un ou deux troncs et nous arrivons à un gué.
C'est un ruisseau large d'a peine deux mètres, avec seulement quelques centimètres d'eau claire clapotant sur des galets polis.
Je laisse mon fjord baisser la tête pour qu'il sente un peu le liquide puis d'un petit coup de talon je le fais avancer dans l'onde transparente. Ses pas créent des ondes concentriques à la surface de l'eau, s'étalant, se mélangeant, troublant l'image des cailloux reposant dans le lit du cours d'eau.
Nous arrivons de l'autre côté en a peine deux foulées de pas. Je tapote l'encolure de l'étalon et nous reprenons nôtre route, cette fois en se frayant un chemin à travers de gigantesques fougères.
Soudainement, nous débouchons à l'air libre et quelle n'est pas ma stupéfaction quand je vois les bâtiments du haras se dresser devant nous ! La balade est déjà terminée.
Je félicite chaudement ma monture, et je dessangle d'un trou avant de la ramener au box, avec une friandise bien méritée.