Chevaux de Nuit Noire

Un peu d'air

J'avance dans le chemin de terre sèche qui serpente entre les prairies des chevaux, avec à mes côtés Drogo, mon étalon Quarter Horse. L'alezan semble heureux d'être dehors, il regarde tout autour de lui, curieux et intéressé. Par deux fois, il tente un petit trot, et je suis forcée de m'accrocher fortement à la longe pour le stopper, tout en lui parlant. Après plusieurs minutes de marche, nous arrivons devant une grande prairie, qui semble avoir été installée sur des collines ; le terrain est vallonné, avec des pentes plutôt raides par endroits. Le tout est ceinturé par une clôture électrique qui, d'après les claquements secs qu'elle envoie, semble faire passer un fort courant.
Je fais passer la longe dans ma main gauche et de l'autre, je décroche les poignées de la clôture en les accrochant toutes sur celle du haut que j'attrape, et tout en veillant a ce que les fils restent bien tendus, je fait pivoter l'ensemble, formant une ouverture. Je fais passer Drogo dans le pré, mais il semble trop heureux de retrouver les grands espaces de l'extérieur qu'il essaye de partir au galop vers le fond de la pâture. La traction soudaine et violente m'oblige à lâcher la clôture, cependant je maintient tant bien que mal la longe dans ma main, tandis je mes côtes frottent contre le sol herbeux, traînée par l'étalon. D'une voix paniquée, je lui crie de s’arrêter, et tire de toutes mes forces sur la longe ; je réussi a me remettre debout,  et fini par obtenir un arrêt du Quarter, non sans mal.
Le souffle court, je m'appuie sur son flanc, et dit d'une voix hachée ;

-Plus..jamais...ça, mon grand, s'il te plaît.

Je reprend mes esprits et détache avec précaution la boucle du licol de Drogo. A peine ai-je le temps de m'écarter qu'il fait un demi tour sur le même, levant légèrement les antérieurs, et part au grand galop, décochant quelques ruades joyeuses. Moi, je m'assoie dans l'herbe, encore un peu sous l'effet du choc. Je regardant en souriant l'étalon se dépenser.
Au bout d'une dizaine de minutes je me lève et va faire une petite caresse d'au revoir au Quarter Horse, qui paraît bien plus intéressé par son tas de foin que par moi!
Finalement je m'en vais, veillant a bien refermer la clôture derrière moi.

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MàJ

Hello, Drogo !

Aujourd'hui, je reviens voir mon cheval après de longues semaines d’absence, durant lesquelles je l'avais laissé au pré. Je redécouvre avec joie les grands bâtiments qui forment le corps du Haras, puis je me dirige rapidement vers les pâtures, licol en main, impatiente de revoir Drogo.
Comme il n'a pas beaucoup plu ces derniers temps, la terre sèche du chemin, presque sablonneuse, s'envole sous mes pas en un nuage d'un jaune pâle, me faisant un peu tousser. J'arrive rapidement devant le pré de l'étalon, que j'aperçois dans le fond du paddock, couvert de boue séchée. Je soupire ; le nettoyage risque de durer longtemps ! Sans plus attendre, j'entre dans le pré, laissant la clôture entrouverte, et je m'approche du quarter horse. A mon approche il lève la tête, les oreilles dressées, et m'observe avancer vers lui...avant de partir en trottinant, et de se remettre à brouter quelques mètres plus loin.

- T'es pas drôle, mon grand, grognai-je.

J'essaye de nouveau de l'approcher, mais il refait son manège. Mais une idée me vient...plusieurs fois, je vais vers lui, le faisant avancer un peu dans la direction opposée à moi, et finalement, sans qu'il sans rende compte, je le coince dans un coin. Quand il se rend compte qu'il ne peut plus avancer , il tente de s'enfuir par les côtés, mais à chaque fois, je me décale à temps pour le bloquer.

- Tu n'y arriveras pas comme ça, Drogo ! J'en ai vu d'autres, et des bien plus compliqués que toi, je peux te l'assurer.

Se rendant compte qu'il ne pouvait pas passer, il fait plusieurs fois mine de charger, mais je reste impassible, et à quelques mètres de moi, il renonce et  fait demi-tour.
Quand il semble être calmé, j'avance lentement vers lui, licol à la main. Il recule un peu, pour la forme, mais fini par capituler et me laisser lui flatter l'encolure, avant de lui passer le harnachement de cuir brun.  
J'attrape fermement la longe de coton dans mes mains, et guide le cheval vers la sortie.

Suite dans les écuries

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MàJ

On se remet au vert
           
Après un passage rapide aux écuries pour desseller et brosser Drogo, je l’amène vers son pré attitré, un grand terrain avec du dénivelé et bien sur un abri et du foin, ainsi que quelques arbres. C'est un petit chemin de terre et de cailloux qui y mène, slalomant entre les clôtures et les grandes étendues d'herbe un peu jaunie par les grandes chaleurs de cet été. Ici le silence et roi, et je savoure chaque petit instant de cette solitude bienheureuse, bercée par le 'poum-poum" régulier des sabots de mon cheval, étouffé par la terre poussiéreuse.
Une fois la clôture électrifiée franchie, je fais faire un rapide demi-tour à l'étalon et détache sans tarder la boucle du licol ; sans demander son reste, Drogo s'élance au grand galop vers le fond de la pâture, agrémentant sa folle cavalcade de quelques ruades de bonheur.
Un sourire accroché au lèvres je le regarde s'ébattre encore quelques minutes avant de rejoindre les bâtiments du Haras, et avec eux la bruyante réalité.

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màj