Karnaval de HDP

Je sors de ma voiture et claque doucement la portière. C'est le matin, je ne veux pas faire trop de bruit... Mission accomplie. Je me dirige vers le coffre et y prend ma boîte de pansage, ainsi que ma bombe. Tout est nouveau. J'ai décidé de me remettre à l'équitation, de m'occuper aujourd'hui de Karnaval et peut-être...le prendre en demi-pension. Cette décision peut paraître très précipitée et complètement folle venant de quelqu'un qui, il y a deux ans, avait une peur bleue des chevaux, mais je pense vraiment m'y remettre sérieusement, et faire en majorité du travail à pied. J'ai demandé des renseignements à la direction du haras et j'ai eu une fiche de renseignements concernant Karnaval. Il a l'air d'être le cheval parfait pour mes besoins, et nous nous sommes déjà rencontrés. J'ai également de la chance de ne pas être très grande -1m60- et lui mesure 1m30 au garrot, la taille est donc correcte.

Je franchis l'entrée de l'écurie en lançant à la cantonade :

- Bonjour les chevaux !

Quelques têtes curieuses se montrent, les oreilles tendues vers l'avant. Je traverse l'allée en distribuant les caresses, comme lors de ma première visite, jusqu'à arriver devant le box de Karnaval. Je souris devant la tête curieuse du poney qui a quelques brins de foin dans son toupet.

- Hello poney ! Tu te souviens de moi ? J'étais venue te voir il y a trois jours et je t'avais fait un pansage, tu t'en rappelles ?

Je ris devant la tête de l'exmoor qui n'en a strictement rien à faire, et après m'avoir donné un petit coup de nez, il retourne à son occupation première : manger. Je déverrouille ensuite le loquet du box et entre dans le box. Il tourne ses oreilles vers moi mais ne bouge pas. Je pose ma main sur son encolure et la fait glisser jusqu'à sa croupe. Il ne bronche pas, c'est bon.

Je pose ma boîte de pansage dans un petit alcôve qui semble réservée à cet effet, et en sors une étrille en caoutchouc. Je commence le pansage en effectuant de petits mouvements circulaires sur tout le corps, sauf sur les jambes, étant donné que le poney est chatouilleux. Ensuite je continue avec un bouchon, et j'enchaîne avec la brosse douce pour faire lustrer son poil. Quand je lui demande le pied pour le nettoyer, il me le donne docilement, puis j'entends un étrange...bruit de mastication ? Je me retourne après avoir reposé son sabot au sol, et je vois un bout de caoutchouc qui dépasse de la bouche de Karnaval...

- Hé ! Non !

Je lâche mon cure-pied et essaie de lui faire ouvrir la bouche. Il résiste quelques secondes, pour la forme, puis laisse tomber mon étrille ruisselante de bave au sol. Je soupire, puis je me dis que ça ne sert à rien de le gronder pour ça et donc je lui grattouille distraitement le chanfrein. Il tend le cou, fier de lui, puis recommence à manger. Je souris puis ramasse mon étrille et la pose en équilibre sur le rebord de la porte du box, et redemande son pied au poney. Il me le donne docilement et le pansage se finit sans encombres. Ensuite, je me dirige vers la sellerie et cherche l'équipement de Karnaval. Je le trouve au bout de quelques minutes à lire tous les prénoms sur les petites plaques.

Une fois retournée dans le box, je pose le tapis puis l'amortisseur sur le dos du poney louvet. Une fois que j'en suis à l'étape de serrer la sangle, il se met à gonfler le ventre. Je ris et me dit que je la serrerai une fois dans le manège. Puis je lui met son filet et le prend par les rênes.

- Allez, on va dans le manège. Ok ? On va essayer de voir ce que ça donne quand je suis sur ton dos. Motivé ?

Il me suit en rechignant et en essayant de prendre des bouts de foin qui traînent tout en marchant.

SEANCE AU MANEGE

En passant dans l'allée lorsque nous rentrons du manège, Karnaval lève la tête pour essayer de dire bonjour à tous les chevaux qui avaient la tête sortie. J'ouvre la porte du box et rentre à l'intérieur, suivie par le poney louvet. Il ne semble pas fatigué après ses débandades pendant l'heure précédentes. Je dessangle la selle puis pose le tout sur le rebord du box, à côté de mon étrille qu'il faut que je nettoie. J'y vais sur le champ, en prenant soin de bien fermer ma boîte de pansage et je laisse Karnaval manger -encore- tranquillement. Une fois mon étrille rincée, je reviens dans le box et la laisse sécher sur le rebord du box. J'enlève ensuite son filet au poney et ressors du box pour aller rincer le mors. Ensuite je le pend au crochet devant le box et finit de sécher mon étrille avec un mouchoir.

Je commence maintenant le pansage, en passant d'abord l'étrille puis le bouchon à rebrousse-poil pour permettre au dos du poney de sécher plus vite, je cure ensuite ses pieds et repasse le bouchon dans le bon sens. Je finis par passer un chiffon sur tout son corps pour faire briller son pelage. Je prends ensuite une brosse à crins et vais pour lui brosser la queue, puis la crinière, et une fois tous ces soins finis, je fais quelques semblants de massages -palper-rouler principalement- sur la croupe et les épaules de l'exmoor. Une fois tout ça fini, je sors une carotte de ma boîte de pansage, que j'avais gardée pour la fin. Je me dirige vers sa tête et voit un bout de tissu qui dépasse...

- Mon chiffon ! Karnaval !

En entendant ma voix il ouvre immédiatement la bouche, comme s'il attendait juste que je remarque sa bêtise. Je sors mon chiffon, trempé, et le pose sur ma boîte de pansage. Si je lui donne sa carotte, il pensera que c'est une récompense... Oh et puis tant pis, la prochaine fois je garderai toutes mes affaires dans ma boîte que je prendrai soin de fermer. Je tends la carotte au poney et il s'en empare goulûment. Le bruit de mastication se fait entendre, et quand il a fini il farfouille au sol pour trouver les petits bouts qu'il a laissé tomber.

- Bon, poney... C'est fini pour aujourd'hui. Je reviendrai bientôt, d'accord ?

Je ris. Il s'est dirigé vers l'abreuvoir et si ses oreilles n'étaient pas tournées vers moi je jurerais qu'il se fiche de moi.

- Bisous, poney.

Je grattouille son encolure et prend mes affaires, puis je sors et verrouille le box. Je me dirige vers ma voiture et une fois à l'intérieur je réfléchis. Ce petit poney au fort caractère est très attachant. Je pense mettre mon idée à exécution, à savoir le prendre en demi-pension. Je sais que c'est précipité. Mais on va dire que c'est un essai. Je me sens capable de remonter et de m'occuper d'un poney. J'ai beaucoup de temps libre, étant donné que je travaille chez moi. Je me promets de m'occuper de ces papiers très bientôt et démarre le moteur.