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Box de El Nino

∞ Haras de Pado. :: Général :: anciens boxs

Invité

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Jeu 25 Fév - 8:27

Premier contact

Je me présente, je m'appelle Louise et j'ai dix-huit ans. Je vis dans un petit village paumé à environ deux heures de Lyon avec ma mère et ma petite sœur, Julia. J'ai aussi un grand frère, il s'appelle Marius, il a vingt-deux ans et a quitté la maison il y a presque un an. Il vit désormais ville en avec Ethan, son copain. Avant son départ, j'étais très proche de lui car nous avons grandis ensemble même si nous n'avons pas le même père. Car oui, Marius est mon demi-frère mais je ne l'ai jamais considéré comme tel. Il a été plus présent pour moi que mon propre père. D’ailleurs mon « père » s'appelle David, mais entre nous, je préfère l'appeler le déserteur. Il a toujours fuit. On ne le voyait que très rarement à la maison, il rentrait tard le soir et, la plupart du temps, il était rond comme un poivrot. Le week-end, il décuvait. A la naissance de ma petite sœur, il y a treize ans, il a une fois de plus pris ses jambes à son cou et a laisser ma mère nous élever seule, sans laisser la moindre explication. Ma mère s'appelle Rosine, c'est une femme extraordinaire qui nous a toujours fait en sorte que nous ne manquions de rien. Ce qui est la cas, car nous avons eus, mon frère ma sœur et moi, une enfance très joyeuse. C'est elle qui m'a transmis sa passion pour le chant. J'aime chanter depuis toute petite, j'ai même pris des cours lorsque j'étais au collège et au lycée, puis j'ai arrêter il y a trois ans. En revanche je suis loin d'être une fille sportive et depuis que je suis tombée de cheval à l’âge de dix ans, je déteste par dessus tout l'équitation.

Vous devez sûrement vous demander ce que je fais ici, devant ce haras, si je n'aime pas les chevaux. En réalité si je suis ici ce n'est pas pour moi mais pour ma sœur. C'est une grande passionnée et elle était plutôt douée à ce qui parait. Elle a obtenu son galop 3 à onze ans et demi et faisait déjà quelques compétitions de saut. Hélas, la maladie lui a coupé les ailes et l'a empêchée de continuer à exercer sa passion. Il y a un an, les médecins lui ont diagnostiqués un cancer des ovaires, puis ils ont retrouvé des métastases dans tout son corps. Julia s'est accrochée et, grâce à la chimio, elle a réussi à s'en sortir. Elle n'est pas guérie, on ne guérit jamais totalement de ce genre de choses. Elle est rentrée à la maison il y a un mois, affaiblie et sans ses cheveux. Elle a du mal à reprendre le dessus. Dans une semaine, elle va fêter son anniversaire, elle aura treize ans. J'ai décidé de lui offrir un cadeau spécial, qui, j’espère, lui redonnera le sourire : une demi-pension. J'espère de tout mon cœur que reprendre le cheval va l'aider à redevenir la petite fille joyeuse qu'elle était, même si je sais qu'au fond, c'est impossible. Je me dois de lui faire retrouver toute son insouciance. Voilà le pourquoi du comment je me suis retrouvée ici.

Je me dirige vers l'accueil du Haras. Céline, la directrice, me fait visiter les lieux. Il y a des chevaux partout. Si je m'écoutais je partirais d'ici tout de suite, mais je n'en fais rien, je me dois de rester pour ma sœur et surtout pour ne pas déserter comme l'aurais fait notre « père ». Si il y a bien une chose qui me dégoûte, c'est de finir comme lui. La visite se termine par un bâtiment encore une fois rempli de chevaux. C'est dans ces boxes que je dois choisir qui sera le ou la futur demi-pensionnaire de Julia. Céline me conseille un poney, nommé Cicéron. Selon elle, il est très calme et approprié à ce que je recherche, mais selon moi, il est juste très grand et imposant. La première image qui me vient à l'esprit en le voyant c'est qu'il pourrait m'envoyer sur Mars d'un simple coup de queue. Je sais que c'est ridicule d'avoir peur d'un poney mais c'est plus fort que moi. Je fais quand même l'effort de le caresser et d'entrer dans son box mais je suis loin de me sentir à l'aise. Je me demande comment Julia, si fragile, arrivera à tenir sur un si grand animal. Tout cela me semble disproportionner. Je sors du box en prenant bien soin de fermer la porte derrière moi.

Je continue d'avancer dans les écuries et remarque, derrière la porte de l'un des boxes, un tout petit poney. Je lis la plaque sur la porte : il s'appelle El Niño. Il est moins impressionnant que tout les autres qu j'ai pu voir et, pour la première fois depuis le début de l'après midi, je le trouve même mignon. Pour moi c'est clair, El Niño sera le demi pensionnaire de ma sœur. J'entre dans le box et commence par le caresser. La tête, l'encolure, le ventre... Ma peur s'envole peu à peu, caresse après caresse. Des souvenirs refont surface, je me revoie encore gamine entrain de caresser un poney lors d'une colonie de vacances. L'équitation n'a jamais été une passion pour moi mais j'aimais bien monter de temps à autre. Alors, pourquoi ai-je peur à ce point des chevaux ? Comment en suis-je arrivée là ? Certes je suis tombée de poney lorsque j'avais dix ans, mais est-ce suffisant pour expliquer cela ? Un bruit me sors de mes pensées. C'est El Niño, le bai vient de taper du sabot, comme pour me dire de me réveiller. Je pars donc chercher des brosses à la sellerie pour un rapide pansage.

Si mes souvenirs sont bons, il faut commencer avec une brosse à picots, une étrille je crois, et faire des cercles avec. Je commence donc à dessiner des ronds sur le corps de l'animal, un épais nuage de poussière et de poils qui se dégage me surprend et me fait tousser. Je continue, le ventre, l'encolure, le dos, à droite, à gauche... Je passe ensuite à une autre brosse, et laisse l'étrille par terre pour le moment. Je brosse dans le sens du poil cette fois-ci. Après avoir fini tout le corps, je m'aventure vers les jambes et la tête. Je commence à me plaire, c'est plutôt relaxant. Tout en brossant le shetland, je commence à fredonner une chanson qui passe beaucoup à la radio en ce moment : Hello de Adèle. Je démêle ensuite la crinière avec une espèce de brosse à cheveux mais avec les picots légèrement plus espacés. Les nœuds dans les crins de l'équidé sont assez impressionnants. Je brosse mèche par mèche et cela me prends beaucoup de temps mais une fois la crinière terminée, je suis plutôt fière de moi. Même combat pour la queue mais avec plus de crainte toutefois. Être derrière le poney ne me met pas à l'aise. Je décide de ne pas sauter le pas du cure-pied aujourd'hui. Premièrement je ne voudrais pas lui faire mal car ma sœur me disait souvent que c'était une zone sensible et deuxièmement je ne suis pas rassurée à l'idée de devoir lui soulever les jambes, surtout les arrières.

Au moment où j'allais rassembler les brosses pour les ramener à la sellerie, je ne retrouve plus l'étrille. Je cherche dans le foin mais rien. Une voix m'interpelle : c'est Céline.

« Tu as fait ton choix à ce que je vois !

- Oui, je pense prendre El Niño en demi-pension pour ma petite sœur.

- Je te préviens il es très gentil mais très farceur. Si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit n’hésite pas à venir me voir d'accord ?

- D'accord merci !

- Même si c'est pour chercher quelque chose dans le foin... »

A ces mots, je me sens rougir. Céline explose de rire et on se met à chercher toutes les deux la brosse. Elle la retrouve enfin, enfouie sous le foin dans un coin du box. Je vais ranger les brosses à la selleries et choppe une friandise au passage. Je la donne à El Niño et me surprends même à lui parler :

« Je dois m'en aller. Je suis désolée de ne pas avoir pu faire plus pour toi, mais je te promets de revenir bientôt avec ma sœur. Tu verras elle est très gentille et bien plus douée que moi. Je suis sûre que vous ferrez une bonne paire tous les deux. Je compte sur toi pour la rendre joyeuse, hein ? Tu m'aideras ? Tu sais, elle a vécu des moments difficiles avec sa maladie. Je te la présenterai bientôt, promis. Mais il faut que j'y aille, c'est l'heure. Au revoir, mon beau »

Je rentre chez moi et je brûle d'impatiente de présenter El Niño à Julia.

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