Templado de HDP

Première journée hein. On sait tous ce que ça fait de passer par là. Bon, à la base j'étais venue pour voir s'il n'y avait pas un cheval qui cherchait une demi-pensionnaire qui n'aurait pas forcément envie d'une vie sous les projecteurs. Et puis, au détour du bloc blanc qui servait de mur, je t'avais aperçu. Blanc ivoire avec deux Onyx qui te servaient d'yeux. Un nez fin qui s'éternisait sur des naseaux délicats et brumeux. Tes oreilles en avant tu avais roulé ton encolure quand je m'étais approché. Pour le coup, tes oreilles, elles étaient parties en arrières. Tu avais presque montré les dents quand j'avais tendu la main, et il ne fallait pas avoir son deuxième cycle en éthologie pour comprendre ce qui n'allait pas. On pouvait lire en toi comme dans un livre ouvert, avec une taille de police de 72 au moins. Tu étais crispé depuis des lustres, un bon ostéopathe te ferais du bien d'ailleurs. Tu n'as pas envie de faire d'effort, tu as été plus que contrarié et tu n'as pas envie de remettre le couvert ? Ça tombe bien, moi non plus, ou moi aussi, comme tu veux, de toutes façons l'Académie Française fait ce qu'elle veut en ce moment. C'est à dire n'importe quoi.
J'étais donc assise là, comme une cruche, devant ton box. On a l'air fin tous les deux, toi en essayant de m'attraper, tendant ta fine encolure dents écartés. Mon grand, ça sert à rien tu sais, j'ai pas vraiment envie de bouger. Et je ne vais pas non plus venir me faire bouffer pour que tu captes que je suis gentille, pousses pas non plus mémé dans les orties toi aussi. Ne deviens pas ce que tu déteste hm ? Tu finiras bien par te fatiguer avant moi de toutes manières. Deux heures ont passées, tu t'es écroulé sur la porte de ton box, assez pour me voir, assez pour te reposer. C'est bon ? Tu as fini ton cirque ? Je peux venir t'offrir un massage ? Merci, trop aimable.
T'as pas beaucoup de réflexe mon pote, j'ai quand même eu le temps de me poser devant toi avant que tu régisses, et j'ai attendu limite. J'ai pas bougé, histoire que tu vois, que tu piges, on va voir si tu as au moins de l'intelligence. Parce que là franchement en terme de gosse qui haït le monde tu bats des records. Et me fais pas avaler des salades, je les vois bien tes pieds propres et parés, ton poil luisant et tes bonnes dents. Surtout les dents. J'ai bien vu qu'au final tu te la joues un peu brutal mais que t'as un coeur. Allez viens là, laisses toi aller. Prends cette mandarine, cherche pas à refuser, c'est pas comme si je voulais t'attraper, t'as vu un licol quelque part ? T'es dans un box mon gars, et quand bien même si y'avait vraiment besoin, on aurait des sédatifs, donc prends cette mandarine. Enfin ce quartier de mandarine. Voila,est-ce que je peux me permettre une caresse maintenant ? T'inquiète mon gros, tu vois bien qu'elle bouge pas ma main, qu'elle t'attend, c'est une demande tu sais, j'impose pas.
Voila, tu vois, j'suis pas un monstre. Bon, ça te dis que j'aille demander si tu es libre ?Histoire qu'on apprenne à se connaître tout ça. Bon, bon va dire que oui, je vais voir la directrice, à plus tard mon grand.

Cette fois ci, pour la troisième fois, il était temps que ça bouge un peu. Tu avais renommé Templado "Monsieur Princesse". Attends, attends, attends. Pas Môsieur. MONsieur Qu'on se mette bien d'accord, il parle du nez l'étalon, donc y'a pas de raison. J'étais arrivée normalement vers lui et comme si de rien n'était, je suis rentrée dans son box. Vérification eau, nourriture, pierre à sel : Impecc. Bon, ben y'a plus qu'à comme on dit. Un fond d'air frais, une caresse sur le chanfrein et j'avais ouvert ma boite de pansage. Tu vas être rutilant. Bon, comme il est hors de question de prendre une douche, et qu'honnêtement te mettre un licol ne te conviendrait pas et serait beaucoup trop rapide dans notre relation, je vais te faire ça dans le box. En revanche, uniquement avant de pailler, histoire de se coucher dans un box propre ensuite mon grand.
L'étalon princesse n'était pas vraiment beau à voir, blanc mais avec des tâches de gras, de pisse, et sûrement d'herbe il était plutôt pie et collé. L'étrille ne suffirait pas pour la première couche et il faudrait celle en chiendent pour bien décoller et décrasser tout ça. Avant toute chose je lui présentais la brosse propre, histoire qu'il ne soit pas surprit. Pas très fut-fut il y alla les naseaux en plein dedans, avant de sursauter et de sautiller. Pas vaincu pour autant il y revint, mais plus doucement cette fois, et oui, la force ne résout pas tout. Devenant sage comme une image et attentif, j'entamais des cercles sur les parties les plus difficiles : Cuisses et épaules avaient prit le plus. La poussière se soulevait et sans attendre je te frottais comme un sous neuf -mais avec délicatesse quand même, les parties contraignantes. Une fois ceci fait, je t'ai fais sentir la nouvelle brosse : Bouchon. Sans broncher tu me laissais continuer de manière douce et énergique ce qu'il fallait pour que ta robe redevienne douce, soyeuse même et brillante. Plus blanc que blanc comme disent les publicitaires. Tout s'enchaînait assez bien, brosse douce, éponge, époussette, brosse en poil de mouton, brosse poil long. Moment fatidique : Brosse de massage.
Un gros poney pépère et détendu, haha, tu parles d'une bête méchante donc tu essayes de te donner un air mon grand. Reste donc comme ça avec moi, tu y gagneras bien plus. Mes cercles étaient doux et appuyés sur le sacrum, on sentait comme une tension. Il faudra que tu ailles voir une ostéo toi. Vraiment ça devient urgent mon grand. Tu ne lui avais pas fait les pieds car ils étaient déjà graissés, tu ne sais par qui, mais on ne va pas trop en demander d'un coup. Une papouille, une carotte, et hop j'étais déjà en retard pour mon prochain rendez-vous ... Demain, j'aurai plus de temps heureusement.

Merci pour ton petit commentaire :3 Au passage j'ai changé la typo c'est peut-être plus simple

Il était temps d'avancer maintenant, j'étais revenue jouasse avec ma boîte de pansage et un licol bleu roi que je lui passais autour du cou. Il n'avait pas vraiment bronché et avait un peu fouillé dans mes poches je l'avais un peu laisser faire avant de le reprendre doucement. C'est donnant donnant. Sans plus d'invitation je le sortais du box pour l'attacher devant et commencer le même pansage qu'hier. Pas besoin de détail tout s'est bien passé. J'avais peur qu'il tire au renard je l'avoue, mais j'avais laissé du mou pour qu'il puisse tourner sa tête et regarder ce qu'il se passe. Ça avait l'air de lui suffire.

- Bon mon grand, un peu de manège aujourd'hui histoire de voir comment on se gère l'un et l'autre ?

Passif il n'avait répondu que des oreilles, enfin je prenais ça pour une réponse. Je lui avait laissé le mors simple et sans muserolle pour qu'il ne se sente pas entravé. Puis selle, amortisseur et tapis comme d'habitude. J'allais vite voir s'il avait besoin de croupière et de protections. Une fois détaché nous marchions, un peu complice, vers la manège vide.

Aujourd'hui je retrouvais Templado, joueur, curieux et beaucoup mieux dans sa tête, j'avais prit une semaine de vacances. Enfin, de vacances avec lui, car si je l'abandonnais une fois, je me demande qu'elle serait sa réaction. Ce cheval est beau, bon, et aime ses petites habitudes. Ça ne l'ennuie étrangement pas, au contraire ça le rassure. Mes bottes enfin mises en place, je me libère de la voiture pour aller à la rencontre de mon protégé. Avant toutes choses, un bon décrassage s'impose. Mes mains attrapent le licol non loin et les brosses dans leur boîte. L'étalon me regarde attentivement, avec ses yeux doux et son air d'eau qui dort. Et bien mon grand, quelque chose ne va pas ? Tu vas voir, aujourd'hui une balade pépère maximum une heure. Tu as bien reprit maintenant, ça devrait aller. De son côté, Templado semble un peu curieux et légèrement endormit, on va réveiller tout ça ! Le pansage étant terminé, je le selle et le bride tranquillement en dehors de son box. Ma main caresse sa fine encolure et prends son antérieur pour faire des étirements vers l'avant. Tous les membres y passent dans différents sens.
Voila que je me hisse sur son dos, cette sensation si fréquente, et pourtant elle sonne comme nouvelle à chaque fois. Il n'a pas bougé et je le félicite pour ça. Ce bonhomme prend de bonnes habitudes, et j'ai appris qu'il avait saillit récemment, j'ai hâte de voir la tête de son petit bout. Il n'a eu aucune jument sans croisement, et j'espère bien lui en donner. Pour l'heure nous iront nous balader des les bois, pendant que le loup n'y est pas... Mes mollets pressent légèrement ses flancs et le voilà qui s'élance au pas, comme la force tranquille qu'il est d'un jour à l'autre. Bientôt, les arbres et la végétation nous entoure et recouvre de mousse les bordures des chemins de terre que nous prenons. Nous nous enfonçons dans la jungle très pacifique derrière les écuries. La flore est magnifique, rehaussée par les éclats de lumières qui la traverse. Templado est vraiment une crème, dans la force de l'âge aussi, il transpire un calme que je ne lui connaissait pas. Je peux le laisser rênes-longues, il n'a pas à être entravé par un appui aussi indélicat qu'indésirable au niveau de sa sensible bouche. N'ayant rien pour le contredire, Templado étend son encolure et se laisse porter par ses sabots au gré du vent. La balade en elle même fut reposante et calme, rien de vraiment intéressant à dire vous savez. Nous avons juste été au pas pendant une heure, mon étalon se comporte bien, et j'ai pu me ressourcer. Que demande le peuple après tout ?