Hoa Kanan - knabstrup (é)

Anna & Hoa Kanan

Quand Anna se rendit dans la maison de famille ce midi, elle les trouva bien silencieux, comme s'ils redoutaient quelque chose. C'est au cours du repas que sa sœur lui expliqua enfin ce qu'il se passait.

- Ecoute. Il faut que je te dise que... On t'a trouvé un super beau petit cheval, et... Du coup, j'ai mis fin a ta demi-pension avec Roméo.

Sur le coup, Anna ne sut pas comment réagir. Un tourbillon d'émotions s'empara d'elle. Colère ? Tristesse ? Elle n'aurait pas su définir quoi. Au lieu d'éclater, elle se contint et hocha la tête calmement, refoulant ses larmes. Après tout, elle pourrait toujours retourner voir Roméo quelques fois, juste le temps d'une caresse ? Préférant voir cela positivement, elle se contenta de regarder ses parents, cherchant des yeux leur version. C'est donc en silence que le repas se termina. Anna ne se trouvait pas le cœur réjoui.

- Quelques jours plus tard -

Ce cheval hantait ses pensées. Elle ne savait pas a quoi il ressemblait, ni même son prénom ou sa race. Sa sœur voulait a tout pris garder le secret, pour lui réserver une encore plus grosse "surprise", soit disant. Quand enfin le jour vint d'aller essayer l'équidé, Anna se sentait toute retournée. Elle l'adorait déjà, comme elle le détestait. Il lui avait enlevé Roméo, mais voilà qui pourrait lui offrir la deuxième chance qu'elle souhaitait. Elle se prépara en vitesse, enfilant un vieux pantalon d'équitation, et des bottes qu'elle avait achetées il y a peu. Elle ne comptait pas monter, cela aurait été trop brutal dès le premier contact. Non, juste remettre ce pantalon et ces bottes, pour se rappeler quelles sensations cela pouvait procurer.

Une dizaine de minutes plus tard, on sonnait a la porte, et elle s'empressa d'aller ouvrir. Sa sœur apparut tel un paquet cadeau sous le ciel gris et nuageux de ce mois de septembre. Elles se firent la bise, comme d'habitude, avant de monter dans le gros 4x4 gris de Lisa, le van remorqué derrière. La route pour rejoindre le domaine de la propriétaire du cheval était assez longue, pas loin d'une heure. Mais une fois arrivées, Anna se sentit toute flagada. Cet endroit ne ressemblait pas du tout au Haras de Pado, qui lui était si chaleureux et familier. Ici, la froideur régnait. Les murs étaient faits de béton gris, et un haut portail dominait tout le parking, avec a ses côtés plusieurs mètres de barrières. Tout était visiblement fait pour dissuader les voleurs ou autres personnes non appréciées de rentrer dans la propriété. Le parking goudronné claquait sous les bottes de la jeune fille, et les deux sœurs entrèrent a la suite dans le domaine.

Des rangées, et des rangées de boxs. Voilà la première chose que vit Anna en passant le pied dans cet endroit. Comment faisaient-ils pour mémoriser chaque emplacement de chaque cheval ? Un peu plus loin, une femme d'un certain âge faisait les cent pas, fixant le portail avec des yeux sombres, le front plissé par les rides de la réflexion. Les deux jeunes filles partirent a sa rencontre, et Lisa prit la parole.

- Euh... Bonjour, nous cherchons Madame Silla.
La femme releva la tête, ses rides ayant soudain disparu, pour laisser place a un visage oval, creusé par des fossettes accueillant un large sourire.
- Et bien, vous l'avez trouvée, car c'est justement moi ! Vous venez pour Hoa Kanan, c'est bien cela ? Je vous attendais.

Et sans même attendre de réponse de leur part, Madame Silla s'engouffra dans la grande écurie. Désormais, Anna connaissait le nom de son cheval, et elle s'accrochait a sa sœur comme a une bouée de sauvetage, de peur de se perdre dans ce grand espace. Des rêves plein la tête, les trois femmes partirent a la recherche du héros de la journée. Anna imaginait là un cheval bai de taille moyenne, tout en muscles, une liste blanche parcourant son chanfrein, et de beaux crins noirs et soyeux. Oh, et une balzane mouchetée sur le postérieur gauche. Grand amateur de dressage et...

- Le voici !
La voix de la propriétaire la sortit de ses rêves, et elle se mit a chercher le cheval qu'elle avait imaginé. Quand soudain, elle se rendit compte qu'elles se trouvaient devant le box d'un petit cheval tacheté, a la robe soufflée. Un Knabstrup. Elle s'approcha doucement, essayant d'en découvrir un peu plus sur l'étalon. Lisa s'approcha d'elle, et lui souffla a l'oreille.
- Alors, il te plaît ?

Anna savait qu'elle allait prononcer cette phrase. Elle hocha la tête lentement, essayant de cacher sa déception du mieux qu'elle le pouvait. Elle se força a esquisser un sourire, même si elle savait que les larmes menaçaient de couler derrière ses yeux. Elle se dégoûtait elle-même. Ne pensant être qu'une sale égoïste, de décevoir sa sœur ainsi, elle si gentille et généreuse, qui avait dépensé une somme sûrement astronomique pour acheter ce cheval. Elle recula du box, avant de regarder Madame Silla, ce sourire toujours collé au visage. La propriétaire ne semblait pas regretter d'avoir vendu son cheval, et Anna crut même apercevoir une lueur de joie dans son visage. Elle renforça un peu plus son sourire, dans l'espoir de convaincre Lisa qu'elle était vraiment heureuse.

- Que diriez-vous de le monter un peu ?

Apparemment, Madame Silla voyait aussi qu'Anna était hésitante quand à sa réaction. La jeune fille secoua violemment la tête pour montrer son désaccord, et elle se confondit en excuses, n'arrivant pas a trouver les bons mots. La directrice posa la main sur son épaule, et acquiesça doucement en souriant, disant qu'elle comprenait. Anna recula, pour retourner vers Hoa Kanan, qui suivait la scène des yeux, les oreilles pointées vers l'avant, visiblement intéressé et amusé de la situation. Anna finit par s'emparer d'un licol en nylon brun, tout simple, sous le regard avisé de Madame Silla. Cette dernière et Lisa échangèrent quelques messes basses, le temps que la nouvelle propriétaire n'enfile le licol au tacheté. Elle le sortit lentement du box, et le Knabstrup s'empressa de venir se mettre a côté d'elle. Pendant qu'Anna emmenait Hoa Kanan au van, Lisa allait chercher tous les papiers nécessaires pour l'étalon, ainsi que le payement.
La jeune fille ouvrit le van, et entra a l'intérieur en compagnie du cheval. Elle l'attacha a la petite barre spéciale, et mit a sa hauteur le filet a foin. Elle finit par aller dire au revoir et merci a Madame Silla, avant de retourner vers la voiture avec sa sœur.

Sur le chemin du retour, une question torturait l'esprit d'Anna. Elle finit enfin par la poser.

- C'est bien beau d'avoir acheté ce cheval, mais où comptes tu le loger ?
Sans quitter la route des yeux, Lisa lâcha un gros soupir.
- A ton avis, andouille ? Au Haras de Pado ! Je me suis arrangée avec une jeune femme possédant un domaine, et elle accepte de nous prêter un box en échange d'un tout petit coup de main pour sortir ses chevaux la semaine. Elle s'appelle Pauline, je crois.
Un sourire se dessina sur ses lèvres, et on entendit un coup de sabot a l'arrière, comme si le monsieur en avait marre de rouler, et qu'il était impatient de sortir se dégourdir les jambes.
- Donc tu as intérêt a vite te remettre en selle, petite sœur ! Ne t'inquiètes pas, ses chevaux sont pour la plupart de gentilles petites bestioles.

Ne sachant que trop répondre, Anna préféra garder le silence, attendant qu'ils arrivent a destination. Son aventure avec Hoa Kanan ne faisait visiblement que de commencer, et elle ne serait pas finie de si tôt...

Anna & Hoa Kanan

Voilà plusieurs semaines qu'Hoa Kanan était arrivé au Haras de Pado, et qu'il logeait dans le domaine des Vauses, là où un sympathique palefrenier le mettait dans son pré et lui donnait a manger. Anna avait totalement perdu l'envie d'aller le voir, et surtout, de monter. Ce qui, un mois auparavant l'enchantait, la dégoûtait a présent. Elle s'était longuement remise en question, se disant qu'elle ne méritait pas ce cheval, pensant qu'il valait mieux le vendre. Mais c'était par un jour d'octobre qu'elle avait enfin décidé de rendre visite a son étalon, et de voir comment il se portait.

Se réveillant d'une humeur plutôt morne, Anna alla prendre son petit-déjeuner, et finit par enfiler une tenue d'équitation. Elle mit ses bottes qui avaient été graissées la veille, car il fallait bien les entretenir, et alla chercher sa voiture, en direction du Haras de Pado. Elle ne croisa personne sur la route, le trajet fut donc plutôt court. Plus elle approchait du centre, et plus son ventre se nouait. Elle ne savait pas vraiment a quoi s'attendre, en fait...

Les pas qui menèrent Anna vers le domaine des Vauses furent lourds. Elle était gênée de ne pas être venue plus tôt, elle ne remplissait pas le contrat, et pourtant les propriétaires n'avaient prononcé aucun reproches. Elle ne croisa personne sur sa route, seulement des chevaux en plein masticage de leur ration, visiblement apportée récemment, car il n'était que neuf heures du matin, après tout. Hoa Kanan avait été placé dans le dernier box, juste après un joli petit Appaloosa. Quand il aperçut Anna, il sortit la tête de son box, ayant visiblement envie de voir ce nouveau visiteur. En quelques pas hésitants, la jeune fille se retrouva devant le box de son cheval. Elle sentit une odeur forte émanant de la mangeoire du tacheté, et découvrit une petite ardoise placardée sur le box, avec une inscription au feutre noir dessus. Il était dit que le cheval avait les vertèbres de la nuque déplacées, et tout le soin que l'on devait lui procurer. L'odeur forte, c'était donc des huiles essentielles ! Il y avait également des bâtons en-dessous des soins, et Anna devina que c'était le nombre de jours où le traitement avait eu lieu. Elle en compta six, il ne restait donc que quatre jours avant la fin du traitement. Après quelques instants d'hésitation, la jeune cavalière décida de rentrer dans le box pour prodiguer un massage des cervicales a l'étalon. Elle ouvrit délicatement la porte, et Kanan redressa les oreilles, la regardant.

Anna approcha doucement ses mains de la nuque du tacheté, et au moment où le contact se fit, le cheval redressa brusquement la tête, les oreilles en arrière. Il n'avait pas fait ça par surprise, car il avait anticipé le mouvement de la jeune femme. C'était juste par envie, pour lui faire peur car il avait bien compris qu'elle ne lui faisait pas totalement confiance. La cavalière se rapprocha doucement, et caressa tranquillement l'encolure de Hoa Kanan, avant de remonter vers sa nuque. Elle commença donc a masser les cervicales du cheval. Après plusieurs minutes, l'étalon se mit a fermer les yeux de confort. Un petit sourire se creusa sur le visage d'Anna, et elle continua ses mouvements réguliers. Le Knabstrup ronfla même de plaisir, visiblement cela lui plaisait ! Après une quinzaine de minutes, Anna cessa ses massages et sortit doucement du box, après avoir caressé l'encolure de son cheval. Car oui, maintenant elle pouvait le dire, c'était son cheval.

Elle se dirigea vers les casiers, où à l'arrivée de Kanan elle avait posé le peu d'affaires équestres qui lui restaient, pour chercher un licol en cuir brun, couleur tabac. En effet, il y a quelques années, elle avait vendu tout ce qu'elle avait, ne se doutant pas une seule seconde si elle allait reprendre ce beau sport un jour ou non. De retour vers le box du Knabstrup, elle lui enfila le licol a travers le box, avant d'ouvrir doucement la porte. Le cheval redressa les oreilles et la queue, content de sortir de sa stalle. Anna saisit la longe de manière à ce que le cheval respecte sa zone de "confort". Mais c'était quelque chose de déjà acquis chez l'étalon, malgré son caractère fort, il respectait l'espace du cavalier. Le petit binôme s'en alla vers les chemins de balade, pour que Hoa Kanan finisse complètement de se détendre.

- Chemins de Balade -

Après trois quarts d'heure de balade, Hoa Kanan et Anna rentrèrent au domaine des Vauses. La jeune femme était plutôt contente de cette promenade, et elle décida de finir sur une bonne note en pansant complètement le cheval. Elle alla l'attacher à un anneau sur la barre, pour profiter du pâle soleil d'octobre, et partit chercher ses affaires de nettoyage. Commençant par passer un coup de bouchon sur la robe soufflée de l'étalon, elle lui mit ensuite la brosse douce sur le corps. Le cheval surveillait le moindre de ses mouvements, prêt a réagir si elle faisait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Anna sortit ensuite un cure-pied et un pot de graisse blonde de son sac, pour faire les pieds de Kanan. Il les lui donna sans trop faire d'histoire, et après avoir peigné le peu de crins que possédaient l'étalon, elle lui donne une demi-carotte, juste comme ça. Elle le remit ensuite dans un pré environnant, et récupérant tout son matériel, elle alla le ranger dans le casier, avant de quitter le domaine, puis le haras.

Anna & Hoa Kanan

La jeune Anna n'avait pas mis les pieds au domaine des Vauses depuis un moment. Elle s'en voulait beaucoup d'ailleurs, car les propriétaires du domaine hébergeaient son étalon sans rien trop lui demander en contrepartie. Alors aujourd'hui, elle avait décidé de se prendre en main et de rentre visite à Hoa Kanan, le cheval que sa sœur lui avait offert il y a un an. Il était temps de s'y remettre, ce pauvre Kanan n'allait pas rester à croupir dans son pré. Elle quittait son petit appartement, une paire de vieilles baskets aux pieds, et montait dans sa voiture. La route jusqu'au Haras lui parut durer une éternité. A vrai dire, peut-être appréhendait-elle de revoir le Knabstrup ? Elle n'en savait rien, mis à part qu'au fond d'elle, une boule était nouée depuis voilà plusieurs années maintenant, et qu'elle ne savait pas comment défaire ce nœud.

Un licol à la main, elle s'avance jusqu'au parc de son poney à la robe soufflée. Il est là, en train de brouter paisiblement. Anna prend conscience qu'elle est allée trop loin quand elle constate que l'étalon ressemble à un poney de balade, les crins longs et désordonnés. Il n'est pas sale : le palefrenier du domaine se charge de cette tâche tous les deux jours. Elle appelle Hoa Kanan d'un petit claquement de langue se voulant assurée. Il ne prend même pas la peine de relever la tête. Bon. La jeune femme prend les devants et entre dans le paddock, s'accrochant à son licol comme à une bouée de sauvetage. L'étalon daigne enfin lever les yeux vers elle, et la regarde d'un air vif. Il n'a pas perdu de sa beauté ou de sa franchise. Il se laisse passer le licol avec docilité, fermant les yeux au passage des courroies. Anna avance une petite main chétive vers son encolure, voulant sentir le poil de son cheval contre sa paume. Elle souffle un bon coup et s'autorise même à une petite caresse. Prêts à partir, le petit couple s'en va vers les écuries. Hoa Kanan marche juste derrière Anna, tout en respectant sa bulle personnelle. Chose qui, mine de rien, rassure grandement la jeune femme.

Elle attache le Knabstrup par un nœud coulant, et part chercher ses brosses. Elle entame alors un bon pansage, commençant par l'étrille pour enlever la terre accrochée à la robe du tacheté. Son étalon ne bouge pas, fouettant passivement l'air de la queue, un air d'ennui mortel dans les yeux. En réalité, il apprécie ce moment. Sa propriétaire lui a manqué, même s'il n'oserait jamais se l'avouer. C'est bien pour cela aussi qu'il se tient si tranquille. Anna poursuit son pansage en le bouchonnant, puis en l'époussetant avec sa brosse douce et en terminant par curer ses pieds sans fers. L'étalon perd ses poils avec l'arrivée du printemps, et à force de frotter, un petit tapis recouvre le sol. Il sera vite nettoyé avec l'aide de deux, trois coups de balai. Anna regarde ensuite longuement les crins d'Hoa Kanan. Elle sait très bien qu'elle ne peut le laisser comme ça. Bien qu'elle ne fasse pas grand chose avec lui, la simple idée que l'on puisse le prendre pour un simple cheval de balade la met en rogne. Le petit étalon va donc passer chez le coiffeur aujourd'hui. La jeune femme farfouille quelques instants dans sa boîte avant de trouver ses objets du crime. Une brosse, un peigne et des ciseaux.

Elle commence d'abord par démêler la crinière et la queue de l'étalon, y mettant toute la bonne volonté du monde pour défaire les débuts de dreadlocks. Au bout d'une quinzaine de minutes de combat acharné, les crins de Kanan sont lisses et soyeux. Anna en sourit presque, et elle ne s'en rend pas compte, mais c'est déjà une grande avancée dans son combat personnel. Elle prend les ciseaux, et coupe premièrement la queue de l'étalon, s'appliquant à l'effiler légèrement. Déjà assez fine, Anna prend garde à ne pas la couper trop courte pour ne pas donner un effet queue de rat. Plutôt satisfaite du résultat, elle redonne un coup de brosse dedans afin de pouvoir passer ses doigts dans la queue sans rencontrer de nœud. Maintenant, il est l'heure de s'attaquer au plus gros du travail : la crinière. Elle ne compte pas toucher au toupet quasi-inexistant de Hoa Kanan, c'est déjà ça de gagné. La crinière arrivant à mi-encolure de l'étalon, elle s'applique premièrement à la désépaissir à l'aide du peigne. Des touffes de crins s'ajoutent aux poils déjà au sol, comme si le Knabstrup était réellement passé chez le coiffeur.

Anna reprend son sérieux, elle n'a pas le droit à l'erreur. Elle prend ses ciseaux, et commence à couper la crinière brune de son étalon. La jeune femme coupe assez court, la taille parfaite pour une crinière de cheval de sport, si l'on oublie le fait qu'Hoa Kanan n'en est pas un. La langue à demi-tirée sous la concentration, elle s'applique comme si sa vie en dépendait. Le ciseau est affûté, et les crins de l'étalon sont fins, alors elle n'a pas besoin de recouper plusieurs fois. Anna prend garde à couper également les mèches du dessous qui dépassent légèrement plus courte, pour qu'une fois terminé, tout soit à la même longueur. Un minimum d'harmonie s'il vous plaît. Une fois la crinière coupée, elle se recule pour admirer son travail et se permet de nouveau un petit sourire. Elle range ses ciseaux et caresse doucement l'encolure soufflée du tacheté. Il s'est montré très patient et elle l'en remercie, connaissant tout de même ses points faibles et forts. Heureusement pour elle aujourd'hui, Hoa Kanan était de bonne humeur. Elle lui donne une pomme, il vient la croquer brutalement, en faisant tomber la moitié par terre. Les mains d'Anna sont maculées de jus de pomme collant, mais cela lui importe peu, ce n'est rien. Elle se rince les mains et va le détacher pour le ramener dans son pré. Heureux de sa petite beauté, le Knabstrup se pavane dans les écuries, la tête bien haute et ronflant des naseaux. Quand elle le lâche dans son parc, le cheval s'en va dans un trot très large, la queue levée en panache au-dessus de la croupe. Le voilà qui a retrouvé toute sa prestance en l'espace d'une heure. Elle reste là à le regarder bêtement, un petit sourire sur les lèvres. Finalement, Anna se décide à retourner aux écuries pour nettoyer tous les poils et crins laissés sur le sol.

*tailler une crinière sport à un cheval