J'emmène le cheval jusqu'à la carrière et prend soin de fermer la porte derrière moi. Je le mène jusqu'au montoir, grimpe sur les quelques marches et met le pied dans le large étrier de cuir et me place sur la selle. La sensation de remonter à cheval. Cela fait si longtemps. Je regarde autour de moi, il n'y a personne. Personne pour constater le désastre si celui ci se produit. Je respire un bon coup et presse ma jambe pour mettre le cheval au pas. Celui ci obéit mais très rapidement il se met à donner de grands coups de tête de haut en bas. Je raffermis ma prise sur les rênes et presse ma jambe pour qu'il arrête de faire l'idiot. Le petit gris se fâche et fait un grand bond en l'air en secouant haut la tête. Pourtant, je n'ai pas de mors, le cheval ne devrait pas se débattre contre une main qui ne l'oppresse pas. Je continue comme ça et le poney exécute de jolies figures. Il bondit comme un petit mouton en m'arrachant les rênes vers le bas. Ne voulant pas céder je prend sur moi alors que la jointure des doigts me brûle déjà. Ai je bien fait de choisir ce poney pour reprendre ? Je ne me décourage pas, voyant que je n'ai pas perdu mon instinct de survie et décide le mettre au trot pour qu'il arrête de penser à ses bêtises. Il m'arrache un nouvelle fois les rênes très violemment. En éprouvant une difficultés à monter et descendre dans ma selle pour suivre la foulée du cheval, je me rend soudain compte que ce poney à surement l'habitude d'être monté tête en bas. Je relâche progressivement mes rênes, me maudissant de ne pas y avoir pensé plus tôt. Je caresse le poney et m'excuse relativement fort en lui parlant gentiment. Je recommence alors le travail en essayant de chercher un équilibre entre mon confort et le sien. Je le met au trot et reprend, je peine à me mettre au trot enlevé à cause de la longueur des étriers et la forme de la selle. Je m'applique à fixer ma jambe et garder une main légère. Je me contente de lui faire décrire les figures basiques en le mobilisant un peu pour voir ce qu'il sait faire. Il trotte avec une certaine aisance malgré sa petite foulée caractéristiques des poneys de son gabarit. Je n'insiste pas trop et me contente simplement de le faire changer de main et transitionner jusqu'à trouver le moyen de l'accompagner correctement. Je décide de clore la séance sur quelques simples tours de galop tête en bas. J'engage le bassin et regarde très loin pour procurer un meilleur équilibre du cheval. Voyant que le newforest transpire déjà, je le caresse et le laisse sur cette courte première séance en me promettant d'apprendre l'équitation qui le met à l'aise avec un professeur la prochaine fois. Je met pied à terre et fais marcher l'étalon jusqu'à ce qu'il ne souffle plus puis le rentre tranquillement.;