La pluie nous avait cette fois-ci épargnée. J'étais encore trempée mais j'allais pouvoir me réchauffer une fois dans le rond de longe. Des naseaux d'Aga s'échappait une léger brume, il faisait froid, je n'avais pas prit de gants. Aga commençait à faire un gros poil d'hiver et cela lui allait bien. Nous arrivions tout doucement jusqu'au rond de longe. Il était 17h30 mais nous avions l'impression que la nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures. Nous marchions côte à côte, il était très respectueux et me laissait de la place tout en restant bien près de moi. C'était une chose qu'il n'avait pas fait la dernière fois. J'étais plutôt contente de se rapprochement ! Arrivés au rond de longe je dus ouvrir la lourde porte en bois. J'avais peur de l'effrayer, et pourtant bien au contraire il était très mollasson et pas du tout inquiet. Je le tenais du bout de la longue mais il n'essayait pas pour autant de s'échapper. Une fois la porte ouverte nous pouvions enfin entrer. Je refermais derrière moi. Il ne fut pas surprit par l'environnement. Il devait déjà bien connaître ce genre d'endroit, et cela lui rappelait peut être même des souvenirs.
Je l'accompagnais jusqu'au milieu du rond de longe pour commencer la séance et pour lui passer la longe. Je procédais comme pour un poulain, la longe passant sur la têtière. C'est une technique qui est couramment utilisé, certains sont contre d'autres pour. Cela n'implique pas beaucoup de contrainte et permet au cheval d'être plus concentré, ne le connaissant pas encore beaucoup je préféré procéder de la sorte. Je m'éloignais du centre du cercle pour lui indiquer le départ. Je n'avais pas pris de chambrière, cela était surement une erreur, de plus il n'y en avait pas ici. Je n'étais pas très à l'aise finalement à l'idée de longer car cela faisait des mois que je n'avais pas longé un cheval. Je lui indiquais de prendre la piste par un claquement de langue et par quelques gestes que je faisais avec le bout de la longe. Il mît quelques temps à comprendre ma demande et commença d'un pas très lourd à se diriger vers la piste. Evidemment, je n'étais pas positionnée comme il aurait fallu, donc, progressivement, au fur et à mesure où Aga se dirigeait vers la piste, je me remettais au centre. Une fois sur la piste le pas était toujours aussi lourd et lent. Je le laissais faire, pour quelques tours pour s'échauffer doucement. Nous étions à main droite, il restait bien sur la piste, il savait comment nous allions travailler aujourd'hui. Deux tours passés (le rond de longe étant vraiment grand) je lui demandais d'accélérer le pas et cela ne fut pas chose facile. Monsieur était vraiment froid aujourd'hui, et long au démarrage. Après avoir insisté je réussissais à obtenir un pas de travailler, pas très harmonieux car il balançait son encolure et poussait avec ses postérieurs. Je parvenais à le guider à la voix. Il n'essayait pas de s'arrêter ou de ralentir la cadence. Il finit après quelques tours à obtenir un rythme correct et un pas de travail classique. Je n'avais pas fais grand chose pour cela mais il avait réussit à se calmer, se poser et se mettre dans le travail. Souvent, la patience paye. Je lui demandais par conséquent de prendre le trot. Une fois de plus ce fut un peu compliqué, je dus hausser le ton. << Allez trotte ! Trotte ! >> J'avais appris il y a quelques temps que des ordres simples et répétitifs étaient de bonnes consignes pour habituer son cheval à notre voix et qu'il associe les ordres aux mots. En réfléchissant, il n'avait pas dû être éduqué de cette manière. Tant pis, j'allais essayer de lui apprendre. Il prit le trot une allure correcte et un dos bien rond. L'encolure un peu trop relevé à mon goût, il semblait crispé et presque encapuchonné. Peut être qu'un harnachement adapté pourrait l'aider pour la prochaine séance de longe mais nous en n'étions pas encore là. Je le faisais tourner toujours à la voix et il peinait à se détendre, il descendait tout doucement et progressivement l'encolure, à chaque cession de sa part je le félicitais. << Au pas...! Au pas...! >> Bizarrement cette consigne là, il l'a connaissait très bien. Je le faisais récupérer sur quelques mètres avant de lui demander le galop. Je ne voulais pas insister sur cette séance qui était également pour moi une découverte. Le travail en longe étant très différent du travail monté. Cela me permettait de voir comment il évolue à pied et me permettrait par la suite de nous fixer des objectifs de travail tant monté qu'à pied. Je trouvais cela vraiment intéressant. Je lui demandais donc de prendre le galop, ce fut étonnant plus facile, avait il une folle envie de se défouler ? Je ne sais pas en tout cas il prit un malin plaisir à partir à toute vitesse, m'arrachant la main. Je lui indiquais de ralentir et de se calmer. Il reprit immédiatement ses esprits et se remit au travail. Un vrai poulain ! Je n'aurais jamais imaginé cela de sa part, mais après tout, nous avons tous le droit à nos moment de folie. Son galop était souple et voluptueux. Il était encore un peu raide au niveau de l'encolure mais la cadence était parfaite. Un véritable cheval de dressage, cela se voyait, il était bondissant et absolument magnifique. Je lui demandais ensuite de repassait au pas. La transition n'était pas fameuse mais cela me convenait pour cette fois. << Marche, marche, marche ! >> Il m'écoutait bien et restait toujours sur la piste. Je lui demandais ensuite l'arrêt et m'accroupis pour lui faire signe de me rejoindre. Il ne bougea pas d'un poil. On m'avait bien dit qu'il était froid et qu'il n'était pas toujours évident de capter son attention et de lui montrer qu'il peut avoir confiance en nous. Cela était peut être également un petit caprice. Qui sait ? Je m'avançais donc vers lui car il n'était pas décidé à venir me voir. Je lui fis quelques caresses pour le féliciter et changea de côté la longe pour procéder aux mêmes exercices à main gauche.
A main gauche, il n'était guère plus à l'aise au trot et éprouvait les mêmes difficultés. Je savais ce que j'allais travailler en séance de dressage, afin d'obtenir de belles descentes d'encolure. Son pas était plus vif étant donné qu'il était déjà dans le travail. Au galop, c'était un peu n'importe quoi, il changeait de pied et ne m'écoutait pas, je lui demandais de repasser au pas pour reprendre dans le calme. La fois suivante fut plus concluante. Il était toujours raide au niveau de l'encolure mais bondissant et sur le bon pied. A main gauche les transitions étaient plus correctes. La prochaine fois on inversera, main gauche en premier, main droite en deuxième afin de voir si les transitions sont réellement mieux à cette main. J'en avais finit pour le travail à la longe, je m'approchais de lui et le félicitais. Nous allions pouvoir commencer le travail à pied. Mais avant cela, je voulais qu'il se défoule un peu il l'avait bien mérité. Je détachais la longe et le laissais vagabonder. Le premier réflexe fut de se rouler et de se secouer dans tous les sens. Je m'étais écartée pour ne pas le gêner et j'étais assise dans un coin. Je profitais de cet instant pour le regarder et observer son comportement. J'attendais que le calme revienne pour commencer le travail à pied. J'avais décidé de faire quelque chose de simple et de concis. Un travail non pas de ce qui pourrait s'apparenté à du cirque. Je voulais avant tout établir une relation de confiance avec Aga et c'est sur cela que la fin de la séance allait se porter.
Une fois le calme revenu, Aga naviguait dans le rond de longe. Je m'installais alors au centre en boule en espérant que celui ci vienne voir ce que je pouvais bien faire. Dans un premier temps pas de réaction, je décidais de l'appeler. Il était intrigué. Mais que fais donc cette humaine assise en boule au milieu du rond de longe ? Il finit par se rapprocher de mois, avec prudence. << Allez vient mon beau ! >> Je sentais que c'était une étape difficile à franchir pour lui mais il s'avançait tout doucement, tout doucement... jusqu'à mes pieds. Je lui tendais la main, il reniflait ma paume et dut se demander pourquoi je n'avais pas de carottes à lui offrir. Je passais ma main sur son chanfrein en guise de récompense et me levait doucement tout en le caressant. Je m'éloignais de nouveau et allait m'asseoir dans un autre coin. Je répétais les mêmes gestes et les mêmes demandes plusieurs fois à différents endroits. A la fin, je n'avais plus besoin de l'appeler, il venait de lui même, ce qui était un progrès énorme que je devrai consolider au fil du temps. Je regardais ma montre, presque 19h, la séance avait duré plus longtemps que prévu. Pour finir, je lui demandais de me suivre. C'était un peu compliqué et il ne comprenait pas vraiment ce que je voulais. Il fit quelques pas à mes côtés mais sans plus. Nous étions loin du "suis moi" mais cela viendrait avec le temps j'en étais sûr. Afin de conclure cette belle séance pleine de surprise un gros câlin s'imposait. Pour une fois, il fut assez réceptif, j'avais l'impression de porter sa tête dans mes bras.
<< Allez mon grand ! Il est temps de rentrer maintenant, tu as bien travaillé, tiens voilà une carotte. J'espère que l'on va échapper à la pluie...>>
lumos maxima
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Lun 13 Nov - 23:22
Séance plaisir
Nous arrivions devant la porte du rond de longe, l'herbe avoisinante semblait être au goût d'Aga. Je pus même le détacher quelques secondes le temps d'ouvrir la porte, cela pouvait paraître tellement imprudent. Dans un sens, ce n'est pas faux mais il était tellement bonne pâte, certes il faut toujours se méfier. C'est pour cela que je ne le laissais que quelques secondes. Parfois c'est suffisant pour frôler le drame me diriez vous. Je suis tout à fait d'accord, mais si on n'accorde pas un petit peu de confiance à son cheval comment pourrait-il nous accorder la sienne en retour ? Aucune chance. Pendant ces quelques secondes je lui parlais continuellement. Pour l'informer que je ne partais pas et que je ne lui laissais pas une totale liberté. La porte était enfin grande ouverte. Je l'appelais pour qu'il me rejoigne, j'étais au pas de la porte, mais l'herbe était bien plus intéressante que mes appels incessants qui semblait ne pas du tout l'interpeller. Je me dirigeais vers lui pour attacher de nouveau la longe à son mors et le faisais entrer tant bien que mal. L'herbe c'est plus sympa que le sable, au moins l'herbe on peut l'a manger... Une fois à l'intérieur, la porte refermée, il s'arrêta net, la tête en l'air, hennissant comme un jeune poulain. Je me dépêchais de le lâcher, je n'eus pas un mot à dire, il parti à une vitesse folle, sautillant de droite à gauche, ruades coup de cul. Effectivement il avait bien besoin de se détendre, il galopait, s'arrêtait d'un coup puis repartait comme si il voyait des papillons voler. Je ne l'avais jamais vu sous ce jour, c'était assez plaisant de le découvrir de cette façon, le grand garçon froid et peu proche de l'homme pouvait s'avérer être un bel étalon plein de vie. J'étais ravie ! Il enchaînait ensuite entre roulade dans le sable et départ endiablé au galop. Les minutes s'écoulaient et je ne voyais pas le temps passer, j'étais subjuguée par sa beauté. Il finit par se calmer et étonnamment il se dirigea naturellement vers moi. C'était un bel honneur qu'il me faisait là. Après de belles caresses il fut vite lassé et retourna à ses occupations.
Des barres étaient disposées le long des pares bottes, ainsi que des petits cubes. Cela me donnait une idée. Il vagabondait dans le rond de longe, grattant parfois le sol. Pendant ce temps, j'installais de petits obstacles. Il n'y avait que quelques centimètres de hauteurs, c'était juste pour que je puisse me rendre compte de ses éventuelles capacités en saut. J'avais donc installé un petit droit que j'avais encadré avec une barre j'avais également mis une barre d'appel. Aga c'était approché et semblait intrigué. Il a dû se demander; mais que fait mon humaine ? Il continuait à marcher tranquillement. J'essayais de lui indiquer de se mettre sur la piste, comme lors de notre dernière séance en longe. Il n'avait pas l'air de comprendre ma demande. En même temps, cela faisait peut être beaucoup pour lui. J'haussais le ton, sachant qu'il avait eu une éducation stricte de la fermeté le ferait peut être réagir. Je n'avais pour autant pas envie de lui rappeler de mauvais souvenirs ou de le perturber. Cependant, cela portait ses fruits, il se dirigea immédiatement vers la piste et il s'installait dans un pas de travail. J'ai bluffée, je n'avais peut être pas été assez ferme lors de la précédente séance, fermeté et violence ce n'est pas la même chose. Je devais travailler sur ce point pour me montrer ferme mais douce. Il tournait sur la piste et arrivait devant l'obstacle, il enjamba le petit obstacle sans y prêter réellement attention. Bon, une chose était sûre il connaissait bien les obstacles et cela ne l'effrayait pas du tout. C'était un bon départ. Aga étant bien actif je lui demandais de prendre le trot avec toujours autant de fermeté. Ce fut plus compliqué cette fois ci, il ralentissait et se tournait vers moi, il restait sur la piste mais se mît à l'arrêt. Bon, je devais peut être être un petit peu plus ferme. Je lui demandais de reprendre le pas, fermement. Ce qu'il fit immédiatement, en redemandant le trot c'était le même cirque. Bon on avait dit détente aujourd'hui ? Je ne voulais pas trop l'embêter. Je décidais de me rapprocher de lui et lui passait la courte longe sur son mors. Je le faisais marcher à côté de moi et puis je lui demandais le trot à mes côtés. C'était vraiment nouveau et nous devions trouver notre espace, il prit le trot et restait très respectueux. Nous étions à main droite, il trouvait progressivement ses repères et nous arrivions à la hauteur de l'obstacle, je m'écartais pour lui laisser de la place, il sautilla très légèrement avant de retomber lourdement sur ses antérieurs. Il avait été top car ce que je lui demandais était un peu compliqué, partager l'espace vital de l'autre, sauter à côté de son humain... Cela faisait beaucoup. J'étais très fier de lui, même si cela n'était que 40 cm et que je n'étais pas sure que l'on puisse appeler ça un saut. Il avait semi-enjambé pour retomber comme un pâté, excusez moi le terme mais c'était un peu le cas. J'étais satisfaite et décidais de le laisser sur cet exercice, même si cela n'était pas grand chose et que nous n'avions pas travaillé aux deux mains. Je lui indiquais de repasser au pas, je le caressais vivement et le félicitais de vive voix! Un véritable petit ange qui me donnait confiance en lui jours après jours. Je retrouvais des sensations que je n'avais pas eu depuis des années, me sentir en harmonie avec un équidé, même si celui-ci peinait à montrer son affection. Je le relâchais quelques minutes le temps de ranger l'obstacle. Il n'avait pas beaucoup transpiré aujourd'hui mais on s'était bien amusés. La prochaine fois nous pourrions essayer une petite séance de dressage ou d'obstacles, le travail à pied est toujours très intéressant surtout pour développer de forts liens avec sa monture. J'avais néanmoins envie de reposer mes fesses sur mon bel étalon. Je le rattachais puis on se dirigeait doucement vers la sortie, direction les écuries, le tout accompagné de caresses et de belles discussions.
lumos maxima
etoly
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