Après avoir bien préparé la petite ponette, avoir mis bouteille d'eau, carte (au cas où) et des boîtes plastiques avec leur couvercle dans la petite poche du tapis de selle et m'être moi même préparée, je descends la petite allée à pied, avec à côté de moi, une Astuce toute heureuse de sortir prendre l'air. Je la laisse un peu trotter à côté de moi, cela fera guise de détente puisque nous avons déjà marché au pas pendant une dizaine de minute. Je décide alors de faire une halte du côté de la carrière qui est sur notre chemin, afin de tout vérifier et de me mettre à cheval dans les meilleures conditions. Je ramène la ponette au pas et nous nous rendons dans la carrière, accueillant une demi-douzaine de cavaliers. Moi qui déteste monter quand il y a du monde ! Je me place dans un petit coin où il n'y a personne au centre de la carrière. Je sangle de quatre trous - et ben toi quand tu dégonfles, tu dégonfles ! - et descends les étriers pour les mettre à une longueur intermédiaire entre dressage et obstacle. Je ne sais pas si nous sauterons un peu aujourd'hui, mais personnellement, ça ne me fera pas de mal. Je pense qu'Astuce n'y verra pas d’inconvénient. Je vérifie une dernière fois muserolle et sous-gorge pour m'assurer que c'est serré comme il faut puis je monte tout en douceur. Heureusement qu'Astuce est assez petite ! Je laisse rêne longue et commence à faire avancer tranquillement la français de selle. Heureusement, un groupe de deux cavaliers vient de sortir de l'arène, les quatre autres faisant de l’obstacle, je me trouve un bon coin pépère où il n'y a aucun obstacle et où je peux commencer à avoir des sensations. Je laisse marcher cinq minutes, avec une Astuce qui étend tout doucement son encolure vers le bas, puis en remontant progressivement sur mes rênes, je la fais trotter quelques minutes au deux mains, en prenant garde à être sur le bon bipède. Enfin, un peu de galop en équilibre, puis assis aux deux mains. Cette ponette, sans être d'un exceptionnel confort, reste franchement agréable à monter. Son trot est un peu lourd, mais sans plus et son galop est bien rebondi, mais agréable. Je caresse, puis nous sortons de la carrière.
Je laisse filer peu à peu mes rênes, mais avant, j'envoie un message à ma mère pour lui dire où je suis, et le temps que ça me prendra environ. Elle me répond tout de suite et me demande de lui envoyer un message au bout d'une heure trente, balade finie ou non. J’acquiesce, puis je dirige tranquillement ma ponette vers les chemins de balades, en mettant mon portable en silencieux. Aujourd'hui, je sais vers où je vais aller, je me suis bien renseignée. Après une petite partie dans une forêt avec des arbres éparses, nous arriverons sur un chemin en petites pierres et de poussières totalement à l'air libre pour finir dans des chemins d'herbes grasses, entre les maïs et les muriers, pruniers, et toute sorte d'arbres à fruits, poisons ou non. C'est pour cette raison que j'ai pris des boîtes. Après avoir refait grossièrement le chemin dans ma tête, Je reprends un peu mes rênes et en avant !
Pour commencer c'est plutôt simple, il y a un seul chemin. Je fais avancer la petite Astuce, jusqu'à me retrouver devant un choix, trois chemins. Là, je sais qu'il faut que je prenne celui tout à droite, le premier menant à une grande forêt dense, le second à la plage, et le dernier vers une petite colline, là où je veux aller. Astuce semble toute contente et curieuse de tout. Elle sent tous, regarde partout, elle est adorable. Je la caresse puis la laisse faire, le chemin étant pour l'instant tout droit. Je tends l'oreille et écoute attentivement tous ce calme, cette sérénité émanant de la forêt est vraiment incroyable. J'entends presque les arbres parler entre eux, le vent dans les feuilles est vraiment agréable. On ne fait décidément pas assez attention à ces petites choses, alors que l'équitation est aussi un sport d'extérieur, où la nature est primordial. La bonne odeur de la forêt... Astuce et moi soupirons en même temps. Je ris et caresse l'encolure de la jument "Il faudrait pas que tu t'endormes ma belle !" Le sol est meuble, mais il y a un peu trop de virage pour l'instant. J'entends une grande ligne droite pour la faire un peu trotter.
Effectivement, on ne m'avait pas mentit, les arbres sont des plus en plus éparses à mesure que nous avançons. Enfin, le chemin devient tout droit. Autour de nous, les jeunes bouleaux sont de plus en plus minces. Devant nous, nous avons une vue dégagée, et en plus, le soleil brille ! Que demande le peuple? "Aller ma belle, on y va" On aurait dit qu'elle n'attendait que ça depuis le début de notre balade. Pas besoin de presser mes mollets, rien qu'avez l'assiette, la petite pie se met à trotter docilement. Je caresse puis reprends légèrement mes rênes. Je trotte enlevé pendant cinq minutes, jusqu'au moment où nous croisons un couple qui semble faire une randonnée. Je repasse au pas et salut les deux adultes. Je caresse la ponette et regarde le paysage alentour. Le chemin commence à monter légèrement. Je sais que les muriers poussent un peu plus haut. Je reprends le trot en changeant régulièrement le bipède sur lequel je trotte pour muscler des deux côtés. L'herbe envahit de plus en plus le chemin sur lequel nous nous trouvons. Je fais repasser la ponette au pas rien qu'en bloquant mon bassin. Je caresse bien faire et laisse un peu souffler la pie, bien qu'elle ai l'air d'avoir encore beaucoup de jus.
Nous continuons à monter la légère pente, jusqu'à ce que je remarque des muriers en amont. Il se trouve dans un endroit rempli d'herbe pas taillée en montant. Nous quittons le chemin pour monter la pente un peu plus raide de précédemment. Je me mets en équilibre vers l'avant et remarque au sol deux grandes traces de pneus de camions. Nous passons alors à côté des mûres. Il y en a pleins ! Toute contente je saute de cheval et prends mes boîtes pour le moment vides. Je passe les rênes par dessus les oreilles d'Astuce et commence ma récolte, pendant que celle-ci broute l'herbe. Il ne faudrait pas qu'elle en mange trop, donc je me dépêche de cueillir les plus grosses et les plus mures. Je fais toute la rangée puis je passe de l'autre côté en tenant Astuce par les rênes. Elle me suit docilement, et je continue ma cueillette. Après avoir remplis deux boites à glace de un litre plus une petite autre, je remonte sur Astuce et nous allons tout en bas de la pente. Je décide de faire un bon galop sur cette grande montée. Je place mes aides et hop, elle me fait un très beau départ. En plus, ça va la muscler tout ça ! Je galope en équilibre jusqu'en haut de la montée, puis demi-tour et on passe au pas.
Nous redescendons et là, deux choix s'offrent à moi, soit la gauche, soit la droite. La gauche me paraît bien, on est vraiment dans un petit chemin où seul un cheval, grand maximum deux, pourraient tenir, entre les maïs, hauts à cette saison, et les buissons couverts de baies qui me sont inconnues. Le chemin tourne à l'intérieur des terres, mais, à cette endroit, je sais que tous les chemins correspondent et que je retournerai sur mes pas très facilement, en faisant une boucle. Je laisse Astuce trottiner un peu, c'est très agréable ce sentiment, monter à travers champs. Je soupire et regarde par dessus le champ à chaque fois que je m'élève en même temps qu'Astuce. Enfin, nous arrivons à la fin du chemin. Je tourne à droite pour revenir sur mes pas. Ce chemin là est plus large et parfait pour piquer un bon galop. Je veux tenter quelque chose. Je fais un nœud à mes rênes pour qu'elle ne pendouille pas par terre puis je lance Astuce. Peu à peu, je lâche mes mains, tout doucement, jusqu'à ne plus rien tenir. Puis je mets mes bras perpendiculairement à mon corps, comme des aimes d'oiseau. Je suis le mouvement du galop avec mon bassin. Le vent fouette mon visage, je ferme les yeux. Je les réouvre quelques secondes plus tard et je ramène progressivement Astuce au pas. Je ris "C'est bien ma belle, super". Je la caresse très fort. Je n'avais pas ressentit ça depuis un long, très long moment. Je défait le nœud des rênes et fait tourner Astuce vers la droite.
Sur mon côté gauche, je reconnais un grand champ, où se mélange oignons, ails, et échalotes. Je descend de nouveau de cheval. La plupart a été ramassé, soit pas une machine, soit par des saisonniers, mais en tout cas, il en reste une énorme quantité plantées dans la terre humide. Je soupire, quel gaspillage ! Je descends d'Astuce et passe les rênes par dessus les oreilles une fois encore. Je fais rapidement le tour du champ en prenant tous ce que je vois et qui n'ai pas abimé. Je mets ensuite tout ça dans la poche de mon tapis, puis on remonte en selle ! Je découvre sur le côté une succession de petits troncs que l'ont peut aisément sauter, même avec un poney plus petit qu'Astuce. Je me détournes du chemin et regarde l'état du sol, qui m'a l'air plutôt correct. Je passe un troncs isolé dans un bon galop. Puis j'en enchaîne trois. C'est de bonnes sensations, mais Astuce enjambe plus qu'elle ne saute, qui pourrait lui en vouloir. Finalement, ma balade ayant déjà fait une heure, je me détourne et continue sur mon chemin, pour retourner au haras. Nous trottons une demi-dizaine de minutes, puis nous retournons au pas, pour reprendre le chemin inverse sans problème notoire. J'enlève mes étriers et laisse mes jambes pendre le long des flancs de la pie. Astuce a l'air un peu fatigué, mais plutôt contente, toujours les oreilles pointées en avant. Enfin, je reconnais de loin le haras.
Résumé : On fait une balade basique avec trot et galop et on saute 4 obstacles naturels, voilà voilà (tout ça pour ça x))