Orkana - KWPN (j)

Quentin & Orkana

Avoir son anniversaire, c'est excitant pour tout le monde. Ou presque. Car moi, Quentin, je suis un des rares gens à ne pas aimer fêter son anniversaire. Ne me demandez pas pourquoi, depuis tout petit c'est comme ça. Et on y était, à ce fameux jour. Mes parents n'en pouvaient plus, j'avais l'impression qu'ils allaient exploser d'excitation à la vue de me présenter mon cadeau. J'avais tranquillement obéi en m'installant dans la voiture, bouclant correctement ma ceinture et attendant que nous fassions la route jusqu'à cet endroit que je connaissais peu. Voir pas du tout.

Je sors de la voiture, et me retrouve de suite par l'environnement, et l'odeur. Une odeur d'équitation, elle je la connais bien. Une vague de plaisir me traverse le corps quand je comprends ce que va être mon cadeau, et un vrai sourire remplace celui en plastique de mon visage. Mais il faut que je me calme, après tout c'est peut-être juste une inscription dans un centre équestre de prestige. Mais je préfère nettement le Haras de Pado, où mes pensées vaguent vers Pauline. Ma mère m'entraine par la main, toute frétillante et je la suis de bon cœur. Nous arrivons devant un box qui me paraît vide au premier abord, mais qui se révèle être occupé par un équidé. Soudain, le propriétaire des lieux sort de nulle part, un sourire commercial plaqué aux lèvres. Ses cheveux blonds luisent de gel et ses bottes de marques sont impeccablement cirées. J'ai presque honte devant mes Nike complètement défoncées. Nous lui serrons la main, et il m'arrache presque la mienne avec sa poigne de fer. Alors s'ensuit un discours sans queue ni tête, où il nous parle des mérites de son domaine. Mais moi, je veux connaître mon cadeau d'anniversaire.

Au bout de dix minutes, mon père craque et coupe le type dans son charabia, lui demandant si nous pouvons voir le cheval. Il se teinte de rose et nous amène jusqu'au box que j'ai remarqué tout à l'heure. Il s'avère que c'est une jument isabelle, très bonne en saut, elle a déjà remporté des coupes. Mais je vais vite découvrir qu'elle s'avère être très solitaire et personnelle. N'y tenant plus, le blond prend un licol avec des strass et ouvre la porte du box. Il le passe autour d'une tête fine, accompagné d'yeux expressifs. Il sort la jument de son box, et je découvre un corps sculpté dans la finesse. Elle se déplace avec des allures gracieuses, et ses cuisses musclées me coupent le souffle. Elles contrastent merveilleusement bien avec le reste de son petit corps, sans que cela ne tombe dans la disproportion. Sa crinière est de jais, et je pense qu'on ne peut égaler une pareille merveille. Je m'approche tout doucement d'elle et commence à lui caresser tendrement l'encolure. Après qu'elle soit remise dans son box, nous montons au bureau pour remplir les papiers d'achat, et je parle une bonne heure d'Orkana avec Mr.Hanz, son ancien propriétaire. Oui, puisque maintenant, son propriétaire, c'est moi.

Quentin & Orkana

Voilà quelques temps que je n'avais pu me rendre au Haras de Pado, assurant la bonne santé de mes chevaux à Adrien et Pauline. Mais depuis hier, j'étais en vacances, alors je comptais bien profiter de ce temps libre pour me rattraper, et rendre visite à mes équidés. La veille, il y avait eu une visite de contrôle dans notre domaine, et Pauline m'avait envoyé les résultats par message, dès que le maréchal et le vétérinaire étaient partis. Pour ma Orkana, cela n'allait pas trop, car avec la chaleur qui se faisait de plus en plus présente, elle avait développé une grosse gale d'été, ses pieds n'étaient vraiment pas en bon état non plus.

J'arrivais donc au Haras en début d'après-midi, car j'avais profité de ma matinée pour me reposer, en faisant la grasse matinée. Après tout, c'était les vacances et je n'allais tout de même pas me lever à sept heures ! Bref, je me dirigeais vers le domaine des Vauses, et y retrouvais mon isabelle, qui était toute tranquille dans son box. Un seul coup d’œil à sa crinière me permit de constater l'ampleur des dégâts, et effectivement, ce n'était pas très beau à voir. Je m'approchais donc d'elle tout doucement, en lui parlant d'une voix grave. Elle fit comme si je n'étais pas là, restant insensible à mes caresses. Je la comprenais, déjà que nous n'étions pas très proches avant, mon absence n'a pas pu arranger les choses. Mais bref, je m'emparais du licol qui était accroché à un portant sur la porte du box. Je l'enfilais à l'isabelle, et la menais jusqu'à l'attache. Une fois cela fait, je me dirigeais vers la sellerie du domaine pour prendre toutes les pâtes et crèmes nécessaires aux soins de ma jument, ainsi qu'un set complet de brosses pour lui redonner sa belle couleur dorée.

Je revenais à ses côtés, et commençais par m'occuper de ses pieds, car cela serait plus long. Je commençais par prendre un cure-pied, et bien nettoyer ses sabots en les curant, faisant bien attention à ne surtout pas toucher la fourchette. Après un nettoyage intensif des pieds d'Orkana, j'ouvrais le Hoof Stuff, en prenait sur mon doigt, et en mettais sur tout les trous que comportaient les fourchettes de ma jument, sur le "trou" formé au milieu. Elle restait bien sage, me laissant faire sur ses pieds un par un. En effet, je plaçais le Hoof Stuff dans les deux sabots concernés par la pourriture, avant de revenir au premier pour effectuer la dernière étape. Je m'emparais du pot de Field Past, en prenais de nouveau une grosse noisette sur deux de mes doigts, et l'appliquais généreusement sur la sole et la fourchette de l'isabelle. Je répétais cette action sur le deuxième sabot, avant de la laisser tranquille avec ses pieds pour le moment. Enfin, bien sûr je curais les deux autres, et vérifiais qu'il n'y avait aucune trace de pourriture sur ces derniers. Je les graissais donc pour les renforcer, avant de m'attaquer au problème suivant, à savoir sa gale d'été. Je me rinçais les mains pour éviter d'avoir des résidus des produits précédents sur les doigts, et revenais à Orkana.

Je dévissais le couvercle de la pommade pour crinière, et m'en mettais également sur les doigts. Je l'appliquais à la base des crins, là où la gale avait frappé, et je massais pour permettre une pénétration complète. J'en déposais également sur la base de la queue, et continuais mes massages. Je caressais et parlais souvent à la jument, lui racontant un peu mes journées, ce qui m'avait plu... A vrai dire, je ne savais pas si elle m'écoutait ou si elle était plutôt occupée à écouter tout ce qu'il se passait dans les écuries. Une fois la pose de la pommade terminée, je commençais un bon pansage en me servant de mon étrille pour enlever la poussière de la robe de Orkana, suivi d'un gros coup de bouchon. Voilà qui redonnait déjà de la brillance à la robe devenue terne de l'isabelle. J'espérais bientôt que ses crins reprendraient eux aussi leur couleur habituelle, aussi noire que le jais.

Je terminais mon pansage par passer la brosse douce sur tout le corps de la jument, et de lui mettre une couverture anti-mouches, car elle allait aller au pré, histoire de se défouler. Je rangeais toutes les affaires, la détachais pour aller la lâcher dans un paddock avec de la belle herbe grasse et un abri, au cas où elle désirerait se mettre à l'ombre au lieu de rester sous la chaleur de l'après-midi. Cette petite sortie soin terminée, j'allais noter sur le tableau des tâches qu'il fallait nettoyer les sabots d'Orkana tout les jours, et appliquer de la pommade sur sa crinière et ses crins, pour soigner sa gale d'été. Une bonne chose de faite !

Quentin & Orkana

L'autre jour, je m'occupais tranquillement de ma belle isabelle lorsque je constatais qu'un de ses pieds n'était pas en très bon état. Voire même pas du tout. J'avais aussitôt appelé le maréchal pour corriger cela, ne pouvant laisser Orkana dans cet état. Ce dernier m'avait prévenu qu'il ferait tout son possible pour venir le plus rapidement possible, et c'était donc aujourd'hui qu'il passerait.

Etant en repos, je passais ma journée au domaine des Vauses pour sortir les différents chevaux. C'est une demi-heure avant l'arrivée du maréchal que j'allais voir Orkana. La jument me regarda de son regard froid, j'y étais habitué. En effet, elle ne me montrait jamais aucune émotion. Je dois avouer que cela me chagrinait un peu. Elle était ma première jument, et voilà maintenant après quatre ans sous ma responsabilité, j'avais l'impression d'être resté au point de départ. Peut-être devrais-je m'investir plus ? Elle n'avait rien à voir avec mon petit Mustang, Guet Apens, que j'avais débourré moi-même et se montrait donc très affectueux envers moi.

J'enfilais donc son licol à l'isabelle et la caressait doucement. L'amenant à la barre d'attache ensoleillée, j'y avais au préalable amené mes affaires de pansage. Je commençais donc par panser Orkana avec mon étrille, faisant des mouvements circulaires. Ayant été tondue, la jument n'était pas si sale que ça, d'autant plus que j'avais préféré la laisser en boxe le temps que son pied soit fixé. Les yeux mi-clos et la tête pendante, elle s'endormait sous mes massages. Il faisait bon dehors, aujourd'hui, le vingt mars, marquait le début du printemps. Terminé l'hiver et ses pluies, à nous le soleil et les randonnées !

Continuant donc de panser Orkana, et après avoir passé un bon coup de bouchon puis époussetée à la brosse douce, je démêlais ses crins d'un noir de jais. Il n'y avait pas beaucoup de monde au domaine, chacun vaquait à ses petites occupations dans son coin. J'entendis soudain une voiture se garer sur le parking. Un rapide coup d’œil à mon téléphone me permit de déduire que c'était le maréchal qui arrivait. Je rangeais rapidement mes brosses, et le saluait d'une ferme poignée de main quand il arriva à la barre d'attache. Il examina rapidement le pied de Orkana, déduisant que ce n'était rien de grave. Un simple déferrage et parage suffiraient à tout faire rentrer dans l'ordre. Il sortit alors tout son matériel et s'attela à sa tache, tandis que je l'observais patiemment.

Une fois tout cela terminé, il me donna les consignes nécessaires au bon rétablissement de la Hollandaise. Je le remerciais et le saluait. Jetant un rapide coup d’œil à Orkana, je décidais d'aller lui préparer un mash. Cela ne pourrait que lui faire plaisir, et ferait office de son goûter. Revenant avec ma mixture dans laquelle j'avais ajouté des quartiers de pomme et des rondelles de carotte, je la posais devant la jument. Elle pencha la tête prudemment, et se mit à manger. Je profitais de cela pour aller ranger toutes mes affaires dans notre sellerie au domaine. J'étais vraiment heureux d'évoluer ainsi au milieu de tous ces équidés que j'appréciais.

Revenant à Orkana, je constatais avec satisfaction qu'elle avait mangé tout le mash, ne laissant quasiment rien dans le seau. Je la caressais, la détachais et la ramenais dans son paddock. Le maréchal n'avait rien précisé à ce sujet, alors je préférais mettre la belle dans son pré plutôt que de l'enfermer en box par ce beau temps.