De nouveaux contacts

La matinée commençait bien, je devais partir en balade avec une jeune femme que je ne connaissais pas du tout. Les seules informations que j'avais obtenu de Tedrick étaient qu'elle était la soeur du propriétaire d'un domaine voisin. Bon, j'avais décidé d'emmener Romario, je lui avais donc offert un pansage complet, avait retaillé sa crinière en brosse qui avait poussé, démêlais sa queue puis lui avais mis mes cuirs havanes, ayant pris ma selle mixte, un tapis noir ainsi que des protèges tendons. Une fois l'étalon prêt je n'avais plus eu qu'à mettre ma bombe avant de ressangler et me mettre en selle : direction la cour.

Rapidement je découvrais une jeune femme et sa jument baie. Je retenais un peu l'étalon, après tout il ne connaissait pas la jument, mais il était très sociable et s'intéressa tout de suite à elle, sans oublier de mettre sa queue en drapeau pour montrer qu'il était beau. Je souriais et flattais son encolure avant de me tourner vers la jeune fille :

• Je m'appelle Maritza, enchantée, et tu es?

• Le ptit gars c'est Romario.  

Les chevaux paraissaient aussi impatient de sortir l'un que l'autre, j’emboîtais donc le pas et demandais à l'étalon de se mettre en botte à botte. Je rendais un peu de rênes à l'étalon pour qu'il puisse prendre la posture qu'il voulait tout en caressant. Après un petit moment à chercher ce que j'allais bien pouvoir dire je me tournais vers Kate, un nom qui sonnait très anglais d'ailleurs.


• Et du coup Kate, tu es dans quelle discipline? Tu travail?  

J'écoutais attentivement la réponse de ma camarade de balade. Le sponsoring sportif je ne connaissais pas mais ça me semblais intéressant, je m'intéressais tout de même plus au côté équestre. Elle sortait donc sur des complets et du CSO de temps à autre, cela me semblait intéressant. Je buvais ses paroles avant de jouer dans mes doigts pour décontracter l'étalon.

• Je suis propriétaire et lad-jockey dans une écurie qui élève et entraîne des galopeurs. Tu montes à cheval depuis longtemps?

• J'ai commencé l'équitation quand j'avais 4 ans, et je me suis inscrite dans une école de jockey en alternance dès l'âge de 14 ans, j'ai obtenu mon diplôme pour partir en course à 16 ans. Ca a été très dur pour mes parents, ils ne me comprenaient pas et vu les accidents et les enjeux d'argents ils avaient peur pour moi, mais j'ai toujours aimé les sensations grisantes! De plus je fais 1m50 et je suis légère alors les propriétaires m'aiment bien.

En effet mon métier avait tendance à inquiéter, après tout les accidents étaient importants, autant pour les chevaux que pour les jockeys, mais je n'avais pas peur ou quoi que ce soit. En tout cas cette Kate avait l'air assez intéressante. En attendant et ne voulant pas poser toutes les questions non plus je lui proposais de prendre le trot pour bouger un peu les chevaux.

Comprenant la situation j'acceptais et faisais passer Romario devant par soucis de sécurité vu qu'il était étalon. Une fois bien en place et assez espacé nous prenions donc le trot. J'accompagnais les foulées de l'étalon qi étaient asse vite, il fallait le dire. Je le retenais au mieux pour ne pas l'épuiser et éviter de distancer de trot Bless juste derrière nous.

La jument derrière moi semblait plutôt chaude, un peu comme Romario qui n'avait qu'une idée en tête : galoper. Néanmoins je proposais après un petit moment de reprendre le pas, avec l'accord de Kate je ramenais tranquillement l'étalon au pas en caressant. Ce dernier ne cessait de bouger, agitant les oreilles dans tout les sens, levant la tête et tentant parfois de trottiner sur place, néanmoins je ne me laissais pas faire : je commandais.

Je décidais d'approfondir un peu plus, cette jeune femme avait l'air intéressante et sympathique, et puis j'étais là pour me faire des amis et faire connaissance après tout!

• Tu es dans le coin depuis longtemps?

J'écoutais attentivement le récit de Kate, son frère avait donc acheté un domaine un an auparavant et elle avait décidé de le rejoindre lui et son équipe. C'était toujours agréable d'avoir des membres de sa famille qui partageaient notre passion, malheureusement chez moi ce n'était pas le cas, heureusement je pouvais partager ma passion avec les autres lads et jockeys et l'ambiance sur les hippodromes était toujours très agréable et conviviale entre nous, heureusement d'ailleurs. Enfin bon, visiblement c'était à mon tour.

• Avant j'habitais à côté de New York, seulement j'ai voulu changer d'air et j'ai donc trouvé du travail ici dans une écurie qui élève et entraîne des galopeurs. Je n'ai pas vraiment d'attache ici, j'ai bien une amie qui faisait des courses de trot et que je côtoyais à New York et qui est venu emménager ici, mais bon.

• En toute honnêteté j'espère, pour le moment j'en suis surtout à faire mes preuves auprès de mes collègues cavaliers et entraîneurs, ce n'est pas évident...

J'haussais les épaules, la seule personne qui avait été agréable avec moi c'était Tess jusqu'à présent, elle était là depuis plus longtemps que moi mais elle était la seule à avoir fait un pas dans ma direction. Bien évidemment j'essayais d'aller vers les autres, mais pour le moment je sentais les gens perplexe vis à vis de mes capacités. Après tout pour le moment je montais mes propres chevaux, je n'avais pas encore de cheval attitré et il était donc difficile de voir de quoi j'étais capable lorsque je montais un autre cheval que le mien, et puis malgré la course en interne où j'avais fini 2e je n'avais pas encore participé à une vraie course depuis mon arrivée, alors cela n'aidait pas.

Rapidement nous déboulions dans une clairière assez large et surtout longue, bordée d'arbres et bien dégagée. Je n'étais pas encore allé dans ce coin là mais il semblait parfait pour galoper. Je me tournais alors vers Kate pour lui demander son avis quand au fait de galoper. J'avais bien vu que sa jument n'était pas de bonne humeur et je ne voulais pas lancer les hostilités en laissant mon étalon galoper et rendre folle sa jument.

Rapidement Kate accepta de galoper, je n’eu qu’à placer mes aides en me mettant en position de jockey pour que l’étalon s’élance à vive allure droit devant lui. Je le retenais tout de même pour éviter qu’il ne devienne incontrôlable et qu’il ne chauffe trop. Romario se montra un peu ronchon à l’idée de ralentir le rythme mais obtempéra tout de même. Je laissais tout mon corps accompagner le mouvement de son galop.

Le moment passa presque trop vite, j’indiquais à l’étalon de ralentir le rythme pour repasser tranquillement au trot. Suivie de Kate je faisais faire une boucle à l’étalon pour sortir du champs tout en le gardant au trot. Il avait fourni un effort intense sur une courte durée et lui faire reprendre son souffle en mouvement permettait de mieux évacuer l’acide lactique. Je caressais son épaule qui commençait à se recouvrir de sueur tout en lui rendant un peu de rênes.