Entrainements || Chevaux de Whappa.

Quelques minutes plus tard après avoir quitté l'écurie, on arrive devant un premier petit sentier qui commence par un sous-bois et ce perd dans la montagne par après. Je décide de ne pas prendre celui-ci et de continuer un peu plus loin afin d'en croiser un prochain. On arrive devant deux sentiers, celui de gauche indique la mer et celui de droite juste une petite forêt et quelques clairières. Ca me plairait vraiment bien d'aller sur la plage mais d'un autre coté quelque chose me dit que c'est plus judicieux de partir en forêt pour aujourd'hui. Bon aller, va pour le sous-bois alors ! Je talonne les flancs de Quelquefois et le prends au dépourvu alors il souffle bruyamment en prenant le pas. On entre dans le sentier de droite et on arrive aussitôt dans une forêt, les arbres créant un toi au dessus de nous. Je souris, l'air frais me rafraichissant le visage. Je laisse Quelquefois trouver son rythme, les rênes déposées sur l'encolure, je me laisse bercer par ses foulées et en profite pour observe les arbres, les fleurs, ... Je me sens vraiment bien du coup, c'est difficile à exprimer comme sensation, mais c'est magique. Sur ce, je me penche sur l'encolure de mon poney  l'embrasse sous les crins. En me redressant, je récupère mes rênes et maintient une faible tension sur celles-ci. On monte une petite montée et je me soulève de la selle pour soulager le dos de ma monture. Aussitôt au dessus de la petite colline, le chemin descend, je tiens fermement mes rênes et me penche en arrière pour faciliter la tâche à Quelquefois et aussi pour ne pas basculer en avant.

On marche encore quelques mètres à travers les arbres et quand un chemin assez dégagé s'offre à nous, je donne un coup de bassin et talonnant Quelquefois. Nous voilà au trot. Je trotte assis sur le pied gauche et prends garde à ne pas heurter une branche basse. Quelquefois trotte fièrement, la tête haute, je sens ses antérieurs se lever plus haut que d'habitude. Je m'imagine à quoi on doit ressembler en ce moment et je ris en me l'imageant. Après tout, peut-être que cette sortie lui fait aussi bien qu'à moi. Dés que le chemin rétrécit, je fais repasser le welsh à l'allure inférieure. Deux rangées d'arbres nous encadre, quand j'y pense, ... c'est flippant. On dirait des soldats. Je flatte l'encolure de mon poney en regardant de gauche à droite comme pour me rassurer. Au bout d'un moment le chemin se divise en deux autres sentiers, je décide de prendre celui de droite, comme çà, au hasard. Il ne faut pas longtemps pour que l'on arrive sur une immense clairière. Je souris, c'est exactement ce qu'il nous fallait. Je claque de la langue et Quelquefois reprend le trot, gambadant à travers les hautes herbes. Je me mets en suspension et desserre un peu mon emprise sur les rênes, laissant le champ libre à Quelquefois. Il en profite pour accélérer le trot. Alors je me rassieds et le ralentis puis lui demande ensuite le galop. Au trot allongé, c'est quasiment impossible de prendre le galop. Je me remets en suspension et le laisse accélérer foulées après foulées. Je ris et fixe l'horizon entre les oreilles de mon poney, qui d'ailleurs, sont bien pointées vers l'avant. Je flatte son encolure et soudain, un lièvre sort de nulle part et déboule vers le sous-bois. Je ris et Quelquefois fait un petit écart, ce qui me déstabilise, mais je m'agrippe à la selle et tiens bon. Le pommelé en profite pour piquer un sprint et enchaine de belles ruades, je ris tout en essayant de me tenir du mieux que je peux. Je finis par le ralentir et le repasser au trot, flattant son encolure. C'était bien marrant ! La clairière n'est pas si grande que çà en fait, vu que c'est déjà terminer. Je fais redescendre Quelquefois au pas et on rentre dans une autre partie du petit sous-bois.

Il y a beaucoup de tournants, sûrement pour revenir au point de départ. Je flatte sans relâche la douce encolure de mon poney et essaie d'attraper ses oreilles, en vain. Il n'aime vraiment pas çà et çà me fait plus rire qu'autre chose. Je le laisse au pas pendant tout le chemin du retour, il l'a bien mérité. La balade n'était pas très longue mais franchement, çà m'a fait du bien et à lui aussi de toute manière ! La prochaine fois si il fait beau on ira certainement à la plage, çà doit être magnifique. J'ai aussi pu constater qu'il n'a pas arrêter d'être attentif pendant la sortie, les oreilles toujours en avant et le regard balayant d'une extrémité à l'autre. On rejoins la route, quelque mètres à coté de là où nous sommes entrés tout à l'heure. Je dépose les rênes et elles se balancent dans tout les sens. Je souris et nous rentrons jusqu'aux écuries. Cette balade était vraiment chouette.

J'avais monté Délicate la veille et ai trouvé du temps pour pouvoir la ressortir aujourd'hui afin qu'elle n'attrape pas de courbatures suite aux gros efforts qu'elle avait fournis hier. Je n'ai pas prévu quelque chose de conséquent, juste une petite sortie à la plage pour qu'elle puisse mettre ses jambes dans l'eau et que l'eau froide en cette saison puisse agir sur ses tendons. J'arrive de bonne heure aux écuries et panse rapidement la ponette avant de l'équiper de quatre guêtres, de ma selle et de mon filet. En temps normal, si ça aurait été Quelquefois par exemple, je serai partie à cru, peut-être même en licol, mais ne connaissant pas la palomino depuis longtemps, je ne préfère pas prendre de risque.

Je sors des écuries avec ma monture et monte sur son dos avec le plus de souplesse et de grâce possible. Dés que je suis sur son dos, Délicate prend le pas. Je la recadre gentiment, la laissant patienter le temps que je mette mes étriers et ressangler légèrement avant de lui donner mon départ pour partir. Je laisse Délicate évoluer les rênes mi- longues comme lors de la plupart de nos séances jusqu'à maintenant. Afin d'arriver jusqu'à la plage, il nous faut d'abord traverser le petit sous-bois qui se trouve à l'ouest pour ensuite se retrouver à marcher quelques centaines de mètres dans les dunes et d'engin débarquer sur l'immense entendue de sable fin, bordé par la mer. Délicate semblait prendre plaisir à la balade, laissant ses oreilles pivoter aux différents bruits des alentours. Nous arrivons bientôt à l'entrée du petit bosquet. J'entre avec prudence et remonte légèrement sur mes rênes sans avoir un contact omniprésent. Je laisse la ponette marcher tout le long du sous-bois pour enfin prendre le trot une fois qu'on arrive aux dunes et que le sable commence à joncher le sol.

Je presse mes mollets et la réactivité de ma monture est au rendez-vous. J'évolue au trot enlevé, sachant que Délicate à plus de mal avec la main gauche, je trotte donc comme si j'étais à main droite. Une dune monte devant nous et je me penche légèrement en suspension pour facilité la tâche à ma jument. Le but aujourd'hui étant juste de s'étirer les muscles et non de faire un travail concret. On redescend la butte de l'autre coté, m'inclinant vers l'arrière cette fois. Je repasse la jument au pas et on arrive sur la plage. Le vent frais me vient tout à coup aux narines et j'inspire profondément en laissant la jument avancer jusqu'aux vagues qui viennent s'aplatir sur le sable. Plus on se rapproche, plus je sens Délicate se raidir sous ma selle mais je n'y prête pas attention, l'incitant de mon bassin à avancer jusqu'à plonger le bout de ses sabots dans l'eau fraiche. Je tends mes rênes, sentant la jument très peu sûre d'elle. Délicate finit par rentrer dans l'eau après avoir joué au "deux pas en avant, un pas en arrière'. Je frictionne ma main sur son encolure et la laisse marcher dans l'eau, avançant jusqu'à ce qu'elle lui arrive aux genoux et aux jarrets. On avance, les pieds dans l'eau le long de la plage qui semble déserte dans un silence total.

Même si j'en ai beaucoup envie, je ne vais pas demander un galop à ma jument aujourd'hui. Etant donné qu'on marche dans l'écume de l'eau salée depuis plus de dix minutes, j'en conclu que s'en ai assez et sors la ponette de l'eau, revenant sur nos pas pour réemprunter le chemin par lequel nous sommes venues. Une fois de retour dans les dunes, je laisse glisser les rênes entre mes doigts et décide de laisser Délicate au pas pour le reste de la sortie. On reprend les dénivellations à l'envers et je n'y avait pas réellement prêter attention lors de notre premier passage, mais la jument est plutôt prudente, faisant attention à où et comment elle dépose ses pieds. C'est une très belle qualité, surtout pour les jeunes chevaux, je sais désormais qu'elle ne devrait pas faire quelque chose qui lui semble risqué pour sa sécurité. Je caresse l'encolure par réflexe en revenant sous le toit feuillus des arbres et laisse Délicate slalomer entre les troncs.

Une fois de retour sur la route, je reprends mes rênes et déplace bien ma ponette sur la gauche pour voir les voitures arriver face à nous sans créer d'accidents. Nous rentrons calmement jusqu'aux écuries et j'arrête Délicate devant la porte d'entrée afin de mettre pied à terre et de pouvoir la rentrée. Une fois la jument au box et déséquipée, je passe un coup de bouchon sur ses membres pour décoller le sable qui s'est incrusté dans les poils. Au contact de la brosse aux poils durs, Délicate lève la jambe sur laquelle je suis occupée et je peux remarquer une petite trace rouge ... Du sang ! Une égratignure, rien de bien grave. Elle a s'en doute ce faire çà à l'hippodrome hier, l'eau à désinfecter la plaie, il ne me reste plus qu'à mettre de la pommade cicatrisante et se sera bon. En attendant que je ramène les affaires à la sellerie et que je revienne avec la pommade, je laisse des quartiers de pommes dans la mangeoire de la ponette qu'elle se fait un plaisir de déguster, ses lèvres palpant le fruit et ses oreilles fièrement pointées en avant.

Juste après avoir laisser l'étalon welsh au pré, je rejoins les écuries du Haras pour venir prendre soin de ma Connemara, Délicate. Je la laisse m'accepter dans son box et lui enfile le licol avant de d'entreprendre un pansage de base. Une fois fait, je l'équipe de son harnachement sans oublier une paire de guêtres et de protège-boulets. Je me mets en selle et rejoins les chemins de balades sur son dos, rênes longues. J'ai longtemps hésité entre faire une séance de dressage ou une balade, mais vu le temps qu'on a aujourd'hui, j'ai plutôt opté pour l'extérieur, et tout compte nous n'allons pas faire une balade, mais un trotting. De plus, c'est bon pour le moral.

Une fois à la première segmentation des chemins, j'arrête Délicate et vérifie son sanglage avant d'aller plus loin, s'étant bien dégonfler sur le chemin pour arriver jusqu'ici. Je réenfile mes étriers et presse mes mollets, la jument prend le pas, ce genre de pas qu'elle a l'habitude de maintenir très actif et cadencé. Je réajuste mes rênes tout en décidant d'emprunter le chemin qui longe les plaines, ça me parait bien ces longues lignes droites pour pouvoir s'entrainer correctement. Je bifurque donc à droite et commence par jouer légèrement dans mes doigts pour détendre l'isabelle. Aussi tendue qu'elle soit depuis qu'on a démarré, j'arrive à l'apaiser jusqu'au point où elle commence à mâchouiller son mors tout en gardant une allure de travail. Je suis assez fière de nous, j'arrive rapidement à trouver les boutons sur cette petite jument depuis que je l'ai acquérie. Nous arrivons petit à petit sur la zone entre les plaines, je vais pouvoir lancer Délicate au trot, surtout que ça fait déjà bien cinq grosses minutes que nous sommes au pas. Une fois que le sentier se dégage et s'élargit, je demande à la Connemara de partir au trot. Délicate démarre dans un élan d'énergie et trotte avec élégance. Je la sens de nouveau se crisper sous la selle, alors je recommence à jouer dans mes doigts en but de la détendre. Environ tout les trois cents mètres, je change de pied pour éviter de la fatiguer plus d'un coté que de l'autre. Je jette un coup d'œil furtif au paysage autour de nous, les hautes herbes des plaines s'animant sous le souffle du vent, les quelques oiseaux des environs qui sifflent mélodieusement. J'inspire un bon coup et reviens avec toute mon attention sur ma monture, un sourire dessiné sur les lèvres. Je ne prends pas plus de temps pour m'assoir dans ma selle et lui demander de reprendre le pas, la laissant souffler quelques minutes avant de galoper.

Une fois la courte de pause de cinq minutes passée, je reprends mes rênes et flatte son encolure. Je serre à nouveau les jambes et Délicate part vivement au trot, m'ajustant à ses foulées sur le pied gauche. Cent mètres plus loin, je m'assieds dans ma selle et ralenti un peu le trot pour placer mes aides et demander un départ au galop que Délicate exécute sans problème et à la seconde qui suit. Je suis le mouvement des foulées à l'aide de mon bassin et ne prolonge pas de trot la galope, repassant au trot, sachant que la jeune est assez jeune. Je la laisse trotter quelques mètres avant de la repasser au pas et de faire demi-tour, n'ayant jamais pris ce chemin auparavant, je ne sais pas jusqu'où il mène, je préfère donc revenir sur mes pas. Une fois le demi-tour effectué, je redemande le trot à la jument et lui demande cette fois-ci le galop à main droite. Je la laisse galoper un peu plus longtemps qu'à l'autre main, parcourant une bonne moitié du sentier que l'on a empreinté avant de bien me redresser dans ma selle et de demander le trot. Délicate repasse au trot et je détends mes rênes pour la laisser souffler, la laissant descendre au pas d'elle même. Je flatte abondamment son encolure et lui indique le chemin à prendre pour retourner jusqu'au box où je mets pied à terre et l'allège de son matériel avant de la remettre sur la paille, lui faire un rapide pansage pour sécher ses poils humides et lui offre une carotte en guise de récompense avant de repartir.

Ma petite séance de dressage avec Délicate étant terminée et l’ayant ramener au box en prenant soin de la panser et de lui changer ses couvertures, je décide à la hâte de partir en balade à cru avec  mon adorable poney, Quelquefois. Je nettoie rapidement sa robe et l’équipe uniquement d’une vieille paire de guêtres griffées bleu marine et de son bridon. Nous sortons du box et je grimpe aisément sur le dos de Quelquefois, n’étant pas très grand. Je chope le couvre reins en passant à coté et l’installe sur la croupe du poney, le faisant passer sous mes cuisses et l’attachant au dessus du garrot. Je flatte l’encolure du poney et presse mes mollets pour lui faire signe de démarrer.

Rênes longues, je guide Quelquefois sans problème jusqu’aux sentiers de balades. Le Welsh est attentif au monde qui l’entoure et semble intrigué, j’en conclu donc qu’il n’est pas mécontent de sortir de son box. J’empreinte le chemin qui longe les champs, sur une longue voir même indéfinissable ligne droite. Je lance Quelquefois au trot, les rênes ballotant sur son encolure. Mais je remarque tout de suite que c’est une très mauvaise idée lorsqu’il garde la tête en l’air. Je remonte alors légèrement dans mes rênes et cherche le contact afin de lui faire descendre le port d’encolure. Je n’ai pas beaucoup de mal à trouver ce que je demande et détend alors très légèrement les rênes pour ne pas ennuyer sans cesse Quelquefois tout en lui faisant comprendre de rester la tête baissée.  Je suis presque arrivée à l’intersection où le chemin fait demi-tour, je repasse alors au pas et laisse l’entier respirer même s’il semble plus vouloir brouter les herbes alentours qu’autre chose. Je lui permets cinq petites minutes, étant avant tout une sortie de plaisir, aussi bien pour moi que pour lui. J’en profite quand il relève la tête pour le remettre sur le sentier et lui demander le trot. Je reste assise et demande un départ au galop à gauche. Nous progressons au galop de travail et lorsque je juge avoir suffisamment galopé à gauche, je demande un changement de pied en l’air et Quelquefois se met à galoper sur le diagonal droit. Je flatte l’encolure, quelle différence avec Délicate !  Je le fais galoper beaucoup moins longtemps cette fois et nous repassons au trot, je m’empresse de le faire repasser au pas, le trot allongé n’étant pas des plus  agréables à cru. Je laisse les rênes lâches, tenant l’extrémité d’une main afin que Quelquefois reprenne son souffle malgré qu’il ait tout de même une bonne endurance. Les écuries ne sont plus qu’à cinq cent mètres, je décide donc de mettre pied à terre et de diriger Quelquefois vers un petit coin vert. Nous faisons une pose une bonne dizaine de minutes, l’étalon s’empiffrant de verdure. Nous finissons par atteindre son box et je le déséquipe, lui donne un bon coup de brosse et lui accorde quelques instants câlins avant de sortir du box et de le laisser tranquille.

Froid. J'ai froid et mon cerveau ne se concentre uniquement sur ça. La neige étant tombée vendredi avait amenée avec elle une bonne vague de froid à laquelle on ne s'attendait pas et la température enregistrée aujourd'hui était de moins six degrés. Hélas, je n'ai pas pour autant exclu l'idée de passer au Galoupet pour venir voir comment se portent mes chevaux. Je me suis équipée de plusieurs épaisseurs de pull et de ma grosse doudoune rose flashy, j'adorais cette veste, je me vétis aussi d'une paire de gants, d'un bonnet et d'une écharpe afin de pouvoir affronter le froid en toute sécurité. Je vous le dis, c'est avec un climat pareil qu'on voit les vrais hommes de cheval! Une fois arrivée au Galoupet, je me dirige aussitôt vers les écuries et passe quelques minutes devant le box de chacun, m'assurant que tout se déroule comme il le faut et je peux constater que Totem à déjà réussi à s'intégrer, pas du tout gêné de s'ébrouer ou de sortir la tête de son box. Je m'attarde un peu plus dans le box de Quelquefois, passant mes mains sur ses tendons pour m'assurer qu'il ne sont pas gonflés suite à la séance assez sportive d'hier. Ses tendons avaient l'air en ordre, cependant je jugeais inévitable de sortir pour une petite balade en longe, histoire de se dégourdir les jambes. Je passais un rapide coup de brosse sur le corps de l'étalon avant de le vêtir à nouveau de ses différentes couvertures contre le froid. Je me contentais de lui mettre son licol, ayant suffisamment confiance en lui et nous voilà qui déambulons dans l'allée vers la sortie, sous le regard attentif des quatre autres équidés.

Le vent d'hiver vient me brûler les joues, je m'emmitoufle donc du mieux que je peux dans mon épaisse écharpe, continuant de marcher aux cotés de Quelquefois. On allait passer par le petit sentier qui longeait le ruisseau, c'était un terrain assez plat et de plus, le tour ne devait pas durer plus de trois kilomètres. Je surpris le pommelé à étendre son encolure de façon à étirer son dos, je trouvais ça assez bizarre jusqu'au moment où je compris qu'il cherchait à  renifler le sol à l'affut d'une touffe d'herbe. Pas de chance pour lui, la neige avait tout recouvert, sans exception, je conclu que la couche était assez épaisse vu qu'à chaque pas que je faisais, je m'enfonçais jusqu'à la cheville, ce qui équivaut chez Quelquefois, à son boulet. On continue de marcher paisiblement, nous enfonçant dans la neige et observant le paysage sans pour autant s'attarder de trop pour ne pas mourir de froid. On allait bientôt arriver au ruisseau, mais avant on avait un petit sous-bois d'une centaine de mètres à traverser. Quelquefois était serein, marchant à coté de moi, balançant son encolure, les oreilles en avant et le regard attentif. Alors qu'on avait presque franchi le sous-bois, j'aperçu d'énormes boules de guis couvertes de neige, c'était vraiment magnifique. J'eu alors une idée. Je demandais au Welsh de s'arrêter et allais le positionner sous les épaisses branches et tentais de le maintenir en place alors que je me reculais de quelques pas et sortis mon téléphone de ma poche afin de prendre une photo. Ca serait un bon souvenir des fêtes. Certes les fêtes étaient passées depuis quelques semaines déjà, mais pour moi, tant qu'il y a de la neige et du guis, voir du houx, ça reste les fêtes, point! Je rangeais soigneusement mon cellulaire et repris Quelquefois par la longe, continuant d'avancer, rejoignant pas à pas le petit cours d'eau.

Nous sommes à présent arriver sur la rive du ruisseau, hélas, avec la neige qui est tombée et à surement du fondre puis regeler, ce dernier à déborder et nous avons donc droit à une très jolie patinoire sur tout le long de la berge. Je ne m'aventurerais pas dessus, la couche de glace ne doit pas être suffisamment solide, mais je n'allais pas risquer de faire passer mon poney par là, ne voulant pas qu'il ressorte de là avec les boulets écorchés par les lames de glace. Alors que je m'apprêtais à demander un demi-tour à Quelquefois, il me surprit en faisant un pas en avant et tapant un grand coup d'antérieur sur la glace avec son antérieur, brisant ainsi la glace et m'éclaboussant sans merci. J'eu un mouvement de recule, étranglant un juron, surprise par la fraicheur de l'eau qui étaient venues rencontré mes jambes. Tandis que Quelquefois s'amusait toujours à rompre la glace, je lui demandais de reculer, pouvant ainsi faire demi-tour et par dessus tout rentrer le plus vite possible afin de pouvoir me changer avant que je ne finisse congelée.

J'arrive au Haras de Pado en milieu d'après-midi, ayant profité de ce premier jour de week-end pour faire la grasse matinée et récupérer les heures de sommeil qu'il me manque au quotidien. Au contraire de l'habitude que j'ai pris ces derniers jours, je ne rejoins pas les stabules des poulains mais me dirige plutôt en direction du domaine du Galoupet. Aujourd'hui je compte partir en trotting avec Quelquefois afin de prendre un grand bol d'air, de remuer son gras et de donner un coup de fouet au moral! Je salue mon poney en arrivant à son box et ne tarde pas à lui accorder un pansage, qui ne me prend pas beaucoup de temps vu le poil ras du welsh. J'harnache ensuite et m'équipe de mon casque et d'une paire de gants, prenant garde à bien remonter la fermeture éclair de mon coupe-vent en conséquence du temps qu'il fait en ce samedi. Je prends les rênes de mon poney et me hisse en selle avant de donner un coup de bassin en avant, indiquant à Quelquefois de prendre le pas.

Je n'hésite pas une seconde pour le chemin à prendre, c'est déjà tout réfléchis! Nous irons trotter dans les dunes. Je laisse Quelquefois marcher paisiblement, les rênes mis-longues ballotant sur son encolure. Pour l'instant nous sommes sur un petit sentier qui longe les champs sur quelques centaines de mètres alors je n'ennuie pas ma monture et le laisse avancer de lui même. Arrivés un peu plus loin, nous devons traversée une petite chaussée assez fréquentée par les voitures alors je reprends mes rênes et arrête Quelquefois le temps de regarder à gauche, à droite et de nouveau à gauche afin de m'assurer que la voie est libre, nous laissant le passage. Les petits sabots ferrés de l'étalon clapotent sur le tarmac et se taisent aussitôt une fois qu'on a rejoins l'autre bord. Je détends mes rênes à nouveau car nous entrons dans les dunes, la terre à nos pieds se mélangeant peu à peu avec le sable de la mer. J'attends qu'on soit bien entourés par les dunes et hors de la civilisation pour reprendre mon poney en main et de presser mes mollets, toutefois à plusieurs reprises et Quelquefois prend le trot. Je joue avec mes doigts sur les rênes et recherche le contact et la détente de ma monture. Je change régulièrement de pied en m'asseyant deux fois dans le siège de ma selle pour ne pas fatiguer plus un coté que l'autre. Quelquefois semble apprécié cette sortie, y mettant plus de pep's que d'habitude ce qui me permet de ne pas toujours être derrière lui à chercher l'impulsion.

On enchaine les dunes, une fois me mettant en suspension et légèrement en avant et la fois d'après, inclinant mon buste vers l'arrière pour descendre les dunes de sable. Ayant le pied sûr, le welsh ne se soucie pas d'où il pose ses sabots et commence à se détendre en jouant avec le mors sur sa langue. Après dix bonnes minutes de trot sans interruptions je demande une transition au pas à Quelquefois et décide de le laisser souffler, entendant son souffle rapide. Je flatte son encolure et détends les rênes de quelques centimètres, profitant du paysage et des cris des mouettes qui hurlent au dessus de nos têtes. Une fois que je trouve le moment propice, je relance Quelquefois au trot qui semble piteux de quitter le confort du pas. Je chipote aisément sur mes rênes, les jambes au contact et Quelquefois s'arrondit entre mes mains, continuant de trotter avec élégance et entrain. Au bout d'un moment le sentier se divise en deux, un sur la gauche qui mène jusqu'à la plage et l'autre qui forme une boucle et qui permet de rentrer au Haras tout en continuant un bon kilomètres à travers les dunes. Vu le climat venteux et l'eau fraiche à cette époque de l'année, je décide de rentrer aux écuries sans faire un passage jusqu'au bord de mer, ce sera pour une prochaine fois. De ce coté le sentier est plus large, deux cavaliers peuvent se croiser sans problèmes. J'ai une soudaine envie de galoper, mais je m'abstiens en me disant que c'est meilleur pour mon petit poney de rester au trot et de travailler son souffle et son endurance car s'est qu'il se fait du gras en ce moment le papy! Je secoue la tête en voyant la petite masse grise se mettre en main sous ma selle et lui donne rapidement une tape amicale sur l'épaule. Si mes souvenirs sont bons, il nous faut encore avancer à ce rythme là pendant une dizaine de minutes et nous serons de retour à domicile. Je décide de faire maintenir le trot à Quelquefois encore la moitié du chemin avant de revenir au calme et de laisser son rythme cardiaque s'apaiser. Quelquefois commence à se lasser de trotter en ligne droite, enchainant les côtes et les pentes et relève plusieurs fois la tête, cherchant à rompre le contact avec mes mains. Je lui donne un petit coup de talon pour lui faire comprendre que je ne suis pas satisfaite et demande plus fermement la mise en main. A regrets, l'étalon se soumet et nous pouvons à présent revenir au pas, me redressant bien dans la selle et serrant les mollets, ne donnant quasi pas de pression sur les rênes. Obéissant, le pommelé redescend d'allure et baisse sa tête, marchant le nez à ras du sol en essayant de reprendre son souffle. Je caresse son encolure de haut en bas tout le long du chemin qu'il nous reste pour rentrer aux écuries. De retour devant le box de Quelquefois, je mets pied à terre et ne perds pas une seconde pour le débarrasser de son matériel, le rangeant aussitôt sur mon charriot. J'offre un pansage en profondeur à mon poney, suivit de quelques minutes de massage avant de le remettre au box, déposant deux carottes dans sa mangeoire avant de partir.

J'ai découvert un nouveau sentier en venant au Haras de Pado il y a peu de temps et d'après les panneaux de balisage, c'est un sentier assez escarpé et montagneux. J'ai réellement envie d'aller y jeter un coup d'œil, voir à quoi cela ressemble alors je me motive et regagne mon fidèle poney gris au domaine, prenant mon temps pour lui accorder un bon pansage, surtout que la belle saison commence et que les poils vont tomber. Malgré qu'il a été rasé au début de l'hiver, Quelquefois à tendance à vite faire repousser son poil, j'ai donc pas mal de boulot avant qu'il ne perde toutes cette masse volumineuse et ses poils volants par-ci par-là. Je prends aussi le temps nécessaire afin de l'équiper correctement, n'oubliant pas une paire de cloches, deux bandes de polo marine aux antérieurs et des protèges boulets bleu marine également sur les postérieurs. Il faut qu'il soit bien protégé, surtout que c'est un chemin que je ne connais pas, il ne manquerait plus qu'il vienne se blesser avec un fil ou un bout de bois trainant dans les environs. Enfin prête, je prends les rênes en main et me mets en selle aisément dans l'allée des écuries avant de ressangler de quelques trous, pouvant ensuite donner une impulsion de bassin au welsh pour lui commander de prendre le pas. Je nous dirige jusqu'à l'endroit où j'avais aperçu le sentier menant à nulle part, ne cessant de faire balloter mon regard dans tout les sens, ne savant plus réellement où je l'avais trouvé...

Après avoir enfin retrouver le sentier et m'être engagée dessus, je laisse les rênes longues à Quelquefois vu qu'il ne s'agit que d'une longue ligne droite de plat à travers des clairières. Je profite de l'éclaircir, ayant tout de même prévu un k-way avec le temps assez capricieux auquel on a droit aujourd'hui. Les oiseaux recommencent à chanter, les arbres bourgeonnent, c'est officiel, l'arrivée du beau temps à été lancée! Je profite d'observer la nature tout autour de moi pendant que Quelquefois me berce de ses lentes foulées. Après quelques minutes d'adaptation au paysage et d'échauffement pour le poney, je remonte sur mes rênes et presse mes mollets contre ses flancs avec tact, sachant qu'il faut bien le réveiller avant qu'il ne daigne se mettre en route. L'étalon prend le trot suite à ma demande et à l'air de contempler les alentours lui aussi. Je souris et flatte son encolure en me mettant légèrement en suspension le temps de quelques foulées, venant ensuite reprendre un trot de travail enlevé. Je change assez régulièrement de pied car nous n'avons pas souvent cette notion en balade, ce qui fatigue très fort une main en particulier. Je tente même à quelques reprises de demander à Quelquefois de venir se poser sur ma main en gardant les jambes bien au contact et en pianotant sur les rênes et à chaque fois, il réagit dans les secondes qui suivent. Je ne vais pas vraiment l'ennuyer avec ça aujourd'hui, c'est juste pour m'assurer qu'il est bien attentif, la sortie d'aujourd'hui reste avant tout du plaisir et de la découverte. Nous arrivons peu à peu à la fin de l'allée entre les champs, ce qui m'oblige à repasser au pas afin de prendre la direction qui mène sur la gauche, commençant à serpenter dans la montagne.

Les talus sont assez abrupts et surtout pleins de cailloux, par chance le sentier est beaucoup plus souple et parsemer de terre, comme si il avait été aménager exprès pour les équidés. Je n'aurai même pas imaginé emmener Quelquefois dans un sentier sec et où le sol n'est qu'un cailloux. Mine de rien il commence à prendre de l'âge, et beaucoup d'expérience aussi, certes mais ce n'est pas le moment qu'il se blesse et que je sois contrainte à le mettre en quarantaine pour une durée indéterminée. Vraiment, je suis satisfaite de la qualité du terrain, de plus qu'il y est des variations d'altitude comme ça, c'est très bien pour muscler le dos du cheval, si toutefois il est en main. J'en profite alors pour jouer dans mes doigts, venant mettre Quelquefois en place et brisant ma promesse faite quelques minutes plus tôt, mais une occasion de se muscler le dos comme ça, je ne peux pas passer à coté. Rapidement, l'équidé souffle fort et je peux voir les muscles de son poitrail ainsi que ceux de sa croupe de crispés sous l'effort. Je la flatte et lui accorde quelques paroles encourageantes avant de le lancer au trot dés que j'ai la possibilité de le faire sur un faux plat. Toujours posé sur la main, il a vraiment belle allure ainsi, zigzaguant dans la montagne. Je change régulièrement de pied et veille à ce qu'il ne fuie pas le contact de ma main même si ça n'a jamais été un véritable problème pour le pommelé. Je décide de choisir le chemin le plus court, surtout si la séance est intensive. Nous commençons déjà à redescendre mais ce n'est pas pour autant que le travail s'arrête là! Je repasse Quelquefois au pas et le tient correctement afin de le prévenir de bien prendre garde là où il pose ses pieds. Je continue de lui demander la mise en main, un peu moins fort qu'en montée afin qu'il puisse regarder là où il met ses pieds mais en main tout de même.

J'aperçois un peu plus bas le chemin que nous avons emprunté pour venir jusqu'ici. Nous le rejoignons et une fois arrivés en bas, je flatte très fort Quelquefois de mes deux mains, relâchant les rênes pour lui permettre de souffler quelques minutes. Pas facile la vie de poney à ce que je vois! L'allée est longue mais commence peu à peu à se raccourcir et j'aimerai bien faire un petit galop avant de rentrer. Je reprends alors mes rênes et ni de une ni de deux, Quelquefois prend le trot sous ma demande. Je le laisse galoper plusieurs foulées le temps qu'il trouve une allure régulière, venant ensuite m'assoir en selle et placer mes aides pour un départ au galop que Quelquefois prend aussitôt demander. Je le félicite rapidement avant de reprendre correctement mes rênes, légèrement en suspension tout en gardant un galop rassemblé. Je n'ai pas envie de lui demander un allongement aujourd'hui, il a déjà suffisamment forcé. Je suis ses foulées en amortissant les chocs en pliant légèrement les jambes, le repassant quelques foulées à mi chemin en me remettant en selle pour lui demander un départ au galop sur l'autre pied. Nous galopons de la même manière avant de repasser au trot rênes longues le reste du chemin avant de rejoindre la route au pas, marchant tranquillement jusqu'au Haras où je n'hésite pas à faire un passage dans les paddocks pour permettre à Quelquefois de respirer d'avantage tout en le félicitant avant de rentrer pour un repos au box.

Malheureusement, avec mon nouveau job et mon nouvel appartement que je dois gérer seule, il m'est assez difficile de trouver du temps pour venir m'occuper de mes équidés, heureusement que j'ai Thomas sur le coup pour s'en occuper et les sortir aux paddocks. En parlant de mon nouveau chez moi, j'ai d'ailleurs pris conscience que cet appartement était trop spacieux et demandait beaucoup de temps pour une seule personne, j'ai donc en tête de passer une annonce dans le but de me trouver une colocataire de préférence, en espérant que je tomberai sur quelqu'un de sympa... Le programme est assez allégé aujourd'hui du au fait que j'ai pris congé, je vais donc en profiter pour passer ma journée au Domaine du Galoupet et tout d'abord sortir Quelquefois. Une balade à la plage me semble être un bon plan, les degrés montent en flèche depuis plusieurs jours et les chevaux ont toujours l'air d'être différent à la plage, ça fera autant de bien au welsh qu'à moi pour décompresser de ma lourde semaine. Je rejoins mon poney à son box et prends bien mon temps pour le panser, lui ôtant toutes les croutes de terre séchées de ses précédents séjours en prairie. Je m'affaire ensuite à l'harnacher correctement en faisant attention à ne pas choisir du matériel auquel je tiens de trop, sachant que le sel est assez mordant, surtout sur le cuir. Une fois prêts, je prends les rênes de Quelquefois et le guide jusqu'au montoir afin de me mettre en selle, le laissant prendre le pas et rejoindre le sentier de terre qui mène jusqu'aux dunes et ensuite la mer...

Après avoir finit de traverser le sentier de terre au milieu des champs, je me dois de reprendre les rênes afin de traverser une petite chaussée pas mal fréquentée. Quelquefois commence déjà à se réveiller un peu, sentant déjà l'air salin nous prendre aux narines. Après avoir attendu deux bonnes minutes que le trafic se calme, je lance Quelquefois au pas et traverse jusqu'à rejoindre le sentier suivant, se mêlant entre terre et sable jusqu'à entrer complétement dans les dunes. Le chemin commence à zigzaguer ainsi qu'à monter et descendre. J'en profite pour lancer Quelquefois au trot de travail en guise d'échauffement après m'être assurée qu'il ne s'enfonce pas exagérément dans le sol. Je change régulièrement de diagonal et repasse à plusieurs reprises au pas, croisant d'autres cavaliers revenant dans l'autre sens ou bien jugeant le passage trop étroit pour continuer à l'allure supérieure. Les dunes durent assez longtemps et le sable devient de plus en plus profond, ce qui n'aide pas ma monture à progresser avec facilité. Quelquefois respire fort et son encolure s'humidifie peu à peu du au grand soleil dans le ciel et l'effort qu'il effectue à chaque nouvelle foulée. Je flatte son encolure régulièrement et par chance, nous sortons enfin des dunes pour retrouver la plage, calme, plate, large,... Je souris de bien aisance et redemande le pas à Quelquefois qui s'est arrêté pour observer le paysage autour de lui. Ca fait un certain temps que nous ne sommes plus venu jusqu'ici, mais il doit certainement s'en souvenir. Lorsque je le relance au pas, je sens un tout autre cheval sous ma selle, beaucoup plus tendu et attentif, la tête haute et l'allure cadencée. Je vais d'abord essayer de le détendre sur des cercles au trot, on envisagera ensuite de progresser en ligne droite le long de l'eau et pourquoi pas, entrer dedans afin de se rafraichir et de profiter de cette sortie au maximum.

Suite à avoir dessiner un premier cercle - assez large - au pas, je presse mes mollets derrière la sangle et Quelquefois bondit avant de prendre le trot. Je ris, n'ayant pas l'habitude de le voir aussi heureux de vivre et animé. Je me dois même de le ralentir, ayant adopter une allure allongée dés la départ. Une fois que j'ai repris le contrôle et que ne procédons dans un trot de travail, je joue dans mes doigts et obtiens rapidement une mise en main et une incurvation malgré que, plus souvent qu'à son habitude, le pommelé relève la tête pour observer ce qui se passe autour de lui, perdant toute son attention. Je change de main dans le cercle en dessinant un S et m'assieds deux temps dans ma selle afin de changer de pied, trottant toujours en cercle à main gauche cette fois. Je redemande la même chose qu'à l'autre main, une allure de travail avec un port de tête mi-bas et de l'incurvation. Je sens ma monture se familiariser un peu, quoique toujours sur l'œil, avec l'environnement. Il va donc être temps de trotter ainsi que de galoper en ligne droite. Je décide de partir sur la droite en sortant du cercle et choisis une bande de sable assez proche de la mer, molle et sèche à la fois. Profitant d'être en ligne droite, Quelquefois allonge l'allure mais pas de chance pour lui, je le ralentis rapidement et lui demande la mise en main, lui faisant engager les postérieurs. Car ça à beau être une sortie à la mer, il faut qu'elle nous soit bénéfique, autant faire de l'endurance en même temps! Je change de nouveau souvent de pied pour ne pas fatiguer plus une main que l'autre et après avoir parcouru un bon bout de chemin, je m'assieds dans ma selle et repasse Quelquefois au pas en prenant directement vers l'eau. Tout en s'approchant de l'eau, Quelquefois observe les vaguelettes qui viennent mourir sur la plage et sursaute à chaque fois que l'une d'elle devient blanche, ce qui me fait plus rire qu'autre chose. A quelques mètres seulement d'entrer dans l'eau, je me dois de mieux l'encadrer dans mes jambes pour l'obliger à entrer, étant tenter à faire demi tour en voyant les vagues arrivées. Au moment où il se décide, le welsh fait un petit bond en avant et saute par dessus l'eau avant d'atterrir dedans, m'éclaboussant de partout sans que je m'y attende. Je le félicite d'une caresse le long de l'encolure et lui demande de marcher dans l'eau, progressant de plus en plus loin jusqu'à ce que l'eau lui arrive à la moitié des avant-bras. Je le félicite et ne m'arrête pas de lui parler, le sentant encore particulièrement tendu.

Je continue à le faire marcher dans l'eau, jugeant que c'est efficace pour ses tendons et finis par ressortir à contre cœur. Je rejoins la bande de sable que j'avais choisi précédemment et relance Quelquefois au trot, lui demandant automatiquement la mise en main. Alors que nous trottons paisiblement, j'entends des martellements derrière moi. J'ai à peine le temps de me retourner que deux cavalières nous dépassent au triple galop, en pleine course visiblement. Très tenté, Quelquefois prend le galop lui aussi et m'embarque plusieurs mètres jusqu'à ce que j'arrive à reprendre le contrôle, le stoppant malgré qu'il continue de chauffer sur place. Je dessine des voltes pour le calmer malgré ses naseaux frémissants et m'assure bien que le couple de cavalières soit bien éloigné pour pouvoir reprendre le trot en ligne droite et tenter de galoper. Toujours aussi excité, Quelquefois allonge le trot, n'ayant pas l'habitude de ces réactions de sa part et je me dois de le reprendre encore une fois. Une fois dans un trot de travail convenable, je m'assieds dans ma selle et demande un départ au galop à gauche auquel il répond presque aussitôt. Je le félicite d'une parole et tends correctement mes rênes, le laissant avancer dans un galop rassemblé pour m'assurer que j'ai suffisamment de maitrise sur lui avant de me mettre en équilibre sur mes étriers et de lui autoriser à allonger le galop. Il ne se fait pas prier et prend plaisir à accélérer, faisant un écart inattendu en voyant quelque chose bouger dans le sable. Certainement un crabe ou quelque chose dans le genre. Je le laisse galoper encore deux centaines de mètres à ce rythme avant de le ralentir, le laissant reprendre un galop de travail pendant plusieurs foulées pour ensuite reprendre le trot, rênes légèrement détendues pour le laisser souffler. Je le caresse vigoureusement et reste dans une zone non loin de l'entrée dans les dunes pour pouvoir retourner aussitôt qu'il a reprit un rythme cardiaque normal.

Les dunes se font encore longues et éprouvantes, aussi bien pour mon poney que pour moi. Sous cette lourde chaleur à laquelle nous ne sommes plus habitués nous sommes tous les deux transpirants de sueur, ayant hâte de retrouver la fraicheur de l'écurie. Nous traversons de nouveau la route de tarmac pour réemprunter allée à trouver les champs. Nous rentrons bien vite au domaine avec soulagement. Je mets pied à terre et m'occupe de rapidement desseller Quelquefois pour ensuite l'amener jusqu'à la douche où je le mouille entièrement, insistant bien sur ses jambes pour qu'il n'ai pas les tendons gonflés demain. Je le sèche ensuite à l'aide d'un couteau à chaleur et le rentre au box après lui avoir curé les pieds. Je me débarrasse des croutons de pain que j'ai ramené de chez moi et les dépose dans la mangeoire de l'étalon. Rapidement, il n'en reste plus une miette mais je continue tout de même de rester dans le box de ma monture, le caressant sur tout le corps et massant son garrot. J'achève ma visite en déposant un baiser sur son chanfrein, reprenant tout mon matériel pour le ramener à la sellerie avant de partir à la recherche de mon fidèle palefrenier.

Après ma séance en tant que groom hier avec Quelquefois, je décide de revenir au Domaine du Galoupet cette fois pour sortir en balade avec Délicate, ma ponette Connemara. Je prends mon temps pour lui accorder un long pansage en profondeur, dieu sait depuis combien de temps elle est restée sans être brossée, ne sortant qu'en paddock sous les consignes que j'avais donné à Thomas pendant mon absence. J'équipe la ponette avec mes cuirs mixte et un ensemble tapis/guêtres bleu marine avec un bord beige. Je flatte l'encolure chaude de Délicate avant de prendre les rênes en main et de me hisser en selle pour prendre le pas jusqu'aux sentiers de balade.

J'apprécie la chaleur des rayons de soleil sur la peau de mes bras, décidément j'ai bien fais de mettre un débardeur. Cependant j'imagine que ce n'est pas très appréciable pour Délicate, c'est d'ailleurs pour cette raison que je l'ai dispensée d'une séance de travail aujourd'hui, je choisis donc de partir sur le sentier de gauche, certes poussiéreux mais à l'abris du soleil sous les épaisses branches des arbres. Mes rênes longues, je me laisse bercée par l'allure de la ponette qui a adopté un pas énergique, comme toujours. Je souris bêtement, contente de retrouver cette sensation familière. Petit à petit je remonte sur mes rênes en cherchant le contact sans pour autant inciter la jument à se poser sur la main, je compte la laisser tranquille de ce coté là pour aujourd'hui, vu la chaleur. Son encolure commence déjà à s'assombrir du à la transpiration, je ne perds donc pas plus de temps pour la lancer au trot d'une pression de mollet. La jument s'élance et je me calque aussitôt sur le pied gauche. Je profite du paysage en prenant attention à ce que Délicate ne me prenne pas la main en avançant de plus en plus vite de façon si malicieuse et sournoise comme elle en a l'habitude. Je flatte son encolure en dégageant une main et me mets en suspension pour enchainer avec la montée face à nous, facilitant la tâche à l'isabelle dans sa progression. Une fois en haut, le terrain redescend une dizaine de mètres plus bas alors je fais repasser Délicate au pas qui d'ailleurs souffle déjà, certainement du à la combinaison du soleil et de l'effort. Je mets mes épaules exagérément en arrière pour aider la jument dans sa descente et décide de la laisser marcher encore une fois que le terrain redevient plat en laissant glisser les rênes entre mes doigts.

L'encolure transpirante, je flatte la ponette avant d'essuyer ma main sur mon pantalon. Je reprends mes rênes et demande une nouvelle fois le trot que Délicate prend aussi vite que demandé. Je la félicite de la voix, j'ai toujours apprécié sa réactivité chez elle. J'en profite que le terrain soit plat et d'avoir une longue ligne droite et clairsemée devant moi pour allonger le trot en veillant à changer de pied. Je ne vais pas galoper aujourd'hui, ça n'en vaut pas vraiment la peine et je ne veux pas que Délicate aille trop puiser dans ses réserves. Je me mets au trot assis durant tout l'allongement qui dure bien une centaine de mètres. Je reprends ensuite la jument dans une allure de travail et flatte très fort son encolure en la laissant trotter rênes longues. Je suis très satisfaite lorsque je vois qu'elle en profite pour baisser son encolure et l'allonger. Je l'encourage à continuer de la même façon mais dois rapidement repasser au pas, rejoignant le bitume. Je gratte la base de son garrot du bout des doigts et la guide d'une main pour rentrer jusqu'aux écuries où je lui ôte son matériel et l'emmené ensuite à la douche pour la nettoyer de toute cette transpiration blanchâtre.

Après l'accident de la dernière fois dans la carrière, Madness n'avait plus été réellement sorti si ce n'est que pour des séances pansages et des soins au niveau de la plaie qui parcourait toute la longueur de son tibia. Ce n'était rien de bien grave en soit mais je préférais lui laisser le temps afin que cela correctement et ne pas vouloir griller des étapes. J'avais donc décidé aujourd'hui de ressortir avec l'étalon pour la première fois, mais à pied! En effet, l'herbe bien verte à coté du bois me faisait souvent de l'œil quand je passais alors je m'étais décidée à y amener le bai, cela lui changerait les idées et il ne serait certainement pas contre une bonne séance brout-brout!

J'arrivais aux écuries et sortis l'étalon du box, n'attendant pas une minute pour le panser. Je passais toutes les brosses en revue, démêlant aussi ses crins et curant ses sabots à fond. J'appliquais aussi une bonne couche de crème cicatrisante sur sa blessure et pris ensuite la direction de la sortie des écuries, suivie de près par Houroun qui était uniquement vêtu d'un licol. Madness n'était pas vraiment un étalon compliqué, il fallait juste ne pas se plier à toutes ses caprices et rebellions et le tour était joué. Nous marchions cote à cote calmement jusqu'à l'orée du bois où une belle plage d'herbe attendait l'étalon. Sans réellement attendre que je lui en donne l'autorisation, Mad se précipita, m'arrachant presque la longe des mains au passage. Je lui fis la morale et le fis reculer de quelques pas avant de l'autoriser de retourner à son festin. Ce n'est pas lui qui allait faire la loi entre nous! J'avais beau être petite, ce n'est pas pour autant que j'allais me laisser faire. Paisible, l'étalon se contentait d'arracher de grosses touffes d'herbes bien vertes alors que j'étais occupée à le caresser le long de l'encolure et des épaules. Cela n'avait pas l'air de lui déplaire.

Je le laissais brouter une bonne vingtaine de minutes avant d'avoir le temps long. Je décidais donc de faire la petite boucle dans les bois avant de revenir aux écuries. Malgré le fait qu'il rechignait un peu à me suivre dans un premier temps, Mad eu rapidement compris qu'il n'avait pas d'autre choix que de me suivre. Nous marchions dans le calme, l'étalon calquait son rythme au mien et cela me convenait parfaitement. Le chemin serpentait un peu devant nous jusqu'à s'arrêter sur un petit pont, tout de même bien large, qui surplombait un petit ruisseau de rien du temps. Les chevaux pourraient très bien passer ce petit cours d'eau à pied, mais j'imagine que le pont est là pour ne pas se mouiller les pieds! Madness marchait sur le pont sereinement et nous entreprenions ensuite de prendre la montée. Celle-ci n'était pas très longue mais plutôt très intensive. Elle ne durait que deux cents mètres mais son degré d'inclinaison était assez élevé. Une fois arrivé au dessus, Madness s'arrêtait de temps à autre pour choper une branche qui dépassait alors que moi je reprenais mon souffle, manquant cruellement d'endurance. Je respirais quelques minutes avant de flatter l'encolure du bai comme pour lui faire signe que nous repartions. Il fallait à présent descendre, la pente était beaucoup plus douce mais cependant plus longue, serpentant légèrement entre les arbres. Madness était prudent, regardant où il posait ses pieds sans se précipiter. Peu de temps après nous rejoignons le tarmac non loin des écuries. Je laissais mon cheval brouté quelques minutes supplémentaires avant de le ramener à la salle de pansage où je lui curais de nouveau les pieds avant d'y ajouter une couche de graisse blonde.

Ce n'est pas parce que mon Welsh avait passé le cap de la vingtaine que cela voulait dire pour autant qu'il allait vivre une vie de pépère ! Que du contraire, je voulais qu'il retrouve une nouvelle jeunesse ! Je voulais l'éveillé autant que possible, le rendre curieux et intéressé par tout ce que nous allions faire prochainement. Aujourd'hui, le soleil se tenait haut dans le ciel et les vingt sept degrés annoncés étaient bien présents ! Je m'étais donc décidée à sortir Quelquefois en balade, rien que nous deux en tête à tête. J'avais rapidement rejoins le poney aux écuries avant de le panser, lui offrir quelques friandises et l'équiper de son harnachement habituel auquel j'avais greffé pour l'occasion une paire de clichés que j'avais correctement ajusté sur les antérieurs. Faisant une confiance aveugle en mon poney, je me permettais de ne pas mettre de bombe pour ensuite me hisser sur son petit dos toujours aussi musclé. Par simple réflexe, je flattais son encolure et pressait mes mollets pour lui indiquer de prendre le pas, le guidant rênes mi-longues jusqu'aux sentiers qui parcouraient les bois.

La forêt était sans aucun doute mon endroit préféré pour venir me balader, surtout à cheval c'était un véritable régal ! Je laissais Quelquefois marcher tranquillement à son rythme alors que je m'attardais sur le paysage, ne pouvant m'enpêcher de remarquer un adorable petit ruisseau avec tout autour comme un énorme tapis de fleurs blanches dans le contre bas sur la gauche. C'était vraiment magnifique comme endroit, on y trouvait la sérénité et puis grâce à cet immense parasol fait de branches et de feuilles, cela nous permettait de travailler un peu tout en étant à l'ombre des mauvais rayons ionisants du soleil. Tête mi-basse, le pommelé attendait mes instructions tout en se donnât le loisir, lui aussi, d'observer le splendide paysage qui nous entourait. Je demandais le trot au poney qui s'exécutait sans changer la hauteur de son port de tête. Je lui laissais les rênes flottantes comme ça il était libre de se positionner comme bon lui semblait. Il avait l'air d'être content de sortir de son box, papillonant une fois sur la gauche et puis une fois sur la droite du petit sentier de terre qui zigzaguait entre les divers types d'arbres.

A un moment le chemin se fit un peu plus escarpé et je décidais donc de repasser ma monture au pas d'une simple parole et d'un blocage d'assiette. Je félicitais l'étalon pour sa bonne conduite et repris légèrement les rênes afin de le guider sur cette partie de sentier où les racines ainsi que les grosses plaques de roche lisses gisaient d'un peu partout. Sans encombre, nous parvenions à passer cet endroit difficile. Je relançait ensuite le poney au trot, adoptant un petit trot enlevé pour ma part. Je savais qu'un peu plus loin le chemin se de visait en deux, d'une partie il continuait dans les bois en enchaînant diverses pentes et de l'autre il débouchant quelques centaines de mètres plus loin sur un immense champ reconnu par les cavaliers pour les immenses courses de galop. Je décidais donc de bifurquer à droite, maintenant l'allure car je savais que mon poney saurait appréhender le tournant avec équilibre. Nous continuons à trotter alors que je remontais progressivement sur mes rênes afin de trouver un minimum de contact pour le galop qui allait nous attendre. Une fois arrivés à la clairière, Quelquefois attendis sagement que je l'installe sur un cercle et que je lui demande le galop pour démarrer. Je le félicitait pour sa bonne conduite et le guidais ensuite sur une ligne droite à travers champ. Je me contentais dans un premier temps de garder un galop rassemblé pour petit à petit laisser filler le poney entre mes doigts, prenant de plus en plus d'allure. Je me mis en suspension afin de lieu  suivre le mouvement et respirait un bon coup. Qu'est ce que ça me plaisait ce genre de balade ! Je ne cesse de le répéter ! Après une grosse minute de galop à fond les ballons, la fin du champ se marquait déjà. Je rassemblais alors de nouveau mon poney pour le réinstaller sur un petit cercle et lui demander une transition au trot qu'il fit sans rechigner. Je le flattais et entrain de nouveau dans le bois mais de l'autre côté cette fois.

Le chemin jusqu'aux écuries n'était plus très long à présent, il nous restait une descente assez abrupte à passer et puis ensuite le chemin tournait quelques fois tout en étant plat avant de rejoindre le parking du Haras. Un peu avant d'arriver à la descente  je repassait ma monture au pas et remontais légèrement sur mes rênes. Pendant toute la descente je laissais Quelquefois se positionner comme il le souhaitait  c'est à dire de biais, tout en me tenant bien en arrière. Notre balade s'achevait peu à peu. L'étalon déjà bien transpirant au vu de la chaleur qu'il fait, je décide de le laisser rentrer au pas jusqu'aux écuries, rênes longues et tête basse. Il me racompagnait tel un gentleman jusqu'à son box où je le deséquipais avant de m'attarder à ses soins.