Beetle Juice - KWPN (j)

résumé #01

La matinée était chaude. Lâchée au paddock le temps que son box soit curé, Beetle Juice profitait de son moment de liberté. Le soleil réchauffant son dos elle arrachait des brins d'herbe avec appétit. Elle avait déjà eu ses granulés du matin, mais son espèce était faite pour passer la plupart de son temps à manger, et l'autre à se déplacer. Dans l'allée de terre sèche qui formait un long couloir entre les enclos, il y avait beaucoup de passage. Régulièrement elle se collait donc à la clôture pour obtenir un peu d'attention des cavaliers passants, qu'ils soient seuls ou accompagnés. Pourtant, personne ne s'arrêtait pour elle. Par conséquent la grise était vexée, vexée que tous les regards ne soient pas braqués sur sa personne. Après de nombreux allers retours au grand trot, longeant la barrière en bois, Beetle Juice se lassa. Sa propre fille, Fleur du Mal, broutait à quelques mètres, et elle se résigna finalement à la rejoindre. Près de sa cadette, l'élégante jument restait attentive. Elle aimait bien le paddock, mais elle préférait de loin sa vie au  box. Un peu lassée de l'extérieur la KPWN prit donc la direction de la porte de l'enclos, attendant qu'on vienne la chercher. Une petite trentaine de minutes plus tard, Tedrick, son propriétaire, faisait surface. Cette fois-ci il s'arrêta, et pour elle! Acceptant de bon coeur les quelques caresses sur le chanfrein qu'il lui offrait, elle se laissa licoler. Ne se faisant pas prier la demoiselle suivit donc l'homme jusqu'à l'air de pansage où il l'attacha à l'anneau.

Un jeune étalon alezan se trouvait à côté d'elle. Reculant les oreilles de la grise qui ne se montrait pas des plus bienveillantes envers son camarade d'anneau. Tapant de l'antérieur sur le sol bétonné pour montrer son mécontentement, elle l'oublia bien vite pour se concentrer sur son propriétaire. D'un oeil attentif la jolie KWPN surveillait à ce que son propriétaire la rendait bien totalement propre. La saleté, très peu pour elle! C'était une princesse qui se devait d'être belle en toutes circonstances. C'était aussi la raison pour laquelle elle détestait la pluie et la boue. Se tâcher très peu pour elle! Tournant la tête elle donna un léger coup de nez dans l'épaule de Ted, comme pour lui dire "je te surveille hein!". Amusé il grattouilla le bout de son nez. Elle orienta une oreille vers l'homme avant de détourner la tête et d'abaisser l'encolure en soufflant. Elle appréciait le massage de l'étrille sur son corps clair et ne pouvait pas se plaindre d'être chouchoutée ainsi! Et puis au moins, toute l'attention de l'homme lui était réservée, à elle et personne d'autre! Bientôt il lui tendit une friandise à l'avoine qu'elle croqua le temps qu'il range la brosse pour attraper la brosse dure. À nouveau il se concentra sur ses parties charnues sous l'oeil avisé de sa monture. Après tout, il fallait qu'il s'applique, sinon elle se fâcherait contre lui, et personne ne voulait ça. Patiente elle ne bougeait pas durant la mise en beauté. Et puis, si elle voulait que son cavalier puisse la dépoussiérer correctement, il fallait bien qu'elle se tienne tranquille. Alors qu'il passait à la brosse douce elle gratta à nouveau, lui indiquant de ne pas oublier les membres. Tedrick n'y manqua pas et brossa avec vigueur les antérieurs puis les postérieurs de la jument avant de curer ses pieds. Un peu flemmarde elle reposa son poids sur l'homme mais se laissa faire sans montrer de signe d'opposition. Elle eut même droit à un coup de brosse de tête sur le chanfrein et les joues. Cette petite brosse était si douce et agréable qu'elle ne pouvait s'empêcher de plisser les yeux de plaisir. Une fois le pansage complet achevé elle attendit sa friandise qui ne tarda pas à venir. À présent, elle allait être sellée.

Il ne fallut pas longtemps à l'homme pour déposer délicatement un tapis bleu roi à bordure noir qui, sans se flatter, lui allait très bien. Elle se laissa faire en baillant avant de reculer une oreille lorsqu'il déposa la selle en cuir noir. Le temps d'ajuster la position et l'homme sanglait de quelques trous. Elle ne chercha pas spécialement à gonfler le ventre mais tourna la tête vers Tedrick. Elle obtient de ce mouvement une grattouille sur le bout du nez, puis il se concentra sur sa tâche. D'un geste habitué il plaça les deux guêtres noires et les protèges boulets assortis sur les membres de la belle. À présent, ne manquait plus que le filet. Elle ne bougea pas lorsqu'il retira le licol pour l'attacher autour de son encolure. Elle ne broncha pas lorsqu'il passa les rênes par-dessus les oreilles mais fit mine de lever la tête lorsqu'on lui présenta le mors. Pourtant, la grise ne fut pas très longue à convaincre et prit finalement le mors à olives de son plein gré. L'homme remonta alors l'objet sur sa tête pour le mettre en place. Elle souffla lorsqu'il passa son toupet par-dessus le frontal et en un temps record, la sous-gorge et la muserolle étaient accrochées. Toute belle et prête à partir Beetle Juice se demandait à présent ce qu'ils allaient faire aujourd'hui. Elle espérait secrètement sauter, mais rien n'était moins sur. Elle se contenta de suivre le cavalier d'un bon pas jusque dans la cour où il la ressangla. Elle bougea un peu au montoir mais se fit réprimander. Fâchée elle tapa le sol de l'antérieur mais se radoucit bien vite en voyant qu'ils prenaient la direction des chemins de balades. Ils allaient pouvoir se défouler!


Retrouvant l'anneau où son licol pendait encore, Beetle Juice resta immobile le temps que l'homme attache la lanière de tissu autour de son encolure. Très vite elle eut droit à une friandise. Ne pouvant refuser l'offrande qu'on lui faisait, elle la préleva avec délicatesse afin de la mastiquer le temps que le cavalier retire l'équipement. Lorsque la selle et le tapis furent sur le chariot, il retira alors les protèges membres. Baissant la tête pour voir ce qu'il faisait la grise resta tout de même sage, puis fut le moment d'enlever le filet. Elle ouvrit la bouche pour laisser tomber le mors et bailla un bon coup. Bien vite Tedrick lui enfila le licol autour de sa tête avant de s'équiper d'une brosse douce pour la nettoyer. Prenant son temps l'homme s'appliquait, notamment sur les membres et le ventre qui étaient sablonneux. Patiente lorsqu'il s'agissait de la remettre en beauté Beetle Juice resta en place et commençait même à s'endormir un petit peu. C'est la friandise qu'on lui offrait qui la réveilla, et bien vite son propriétaire lui demanda de donner les pieds, curant ses sabots un à un. C'est seulement lorsque la demoiselle fut propre que la longe fut détachée de l'anneau. Là elle suivit sagement le cavalier à l'intérieur de l'écurie pour retrouver son box douillet et une ration appétissante qui l'attendait!

résumé #04

En ce moment, Beetle Juice était particulièrement délicate sous la selle. Elle avait toujours été caractérielle, c'était un fait, mais en ce moment toutes ses réactions étaient exacerbées. Pour Tedrick ce n'était pas spécialement une question de travail, car elle avait toujours apprécié de se mettre en valeur sous la selle, mais plutôt une question d'ego. La grise était tout bonnement incapable de reconnaître ses tords. Elle était de ceux qui avaient la science infuse et qui passaient leur temps à tenter de convaincre leurs cavaliers qu'ils avaient raison, et eux tord. Et puis c'était une grande râleuse depuis le plus jeune âge. Elle se fâchait de ne pas avoir la bonne réponse sous la selle, elle s'entêterait alors et finissait par s'énerver pour de bon en faisant tout son possible pour bien exprimer son mécontentement. Mais même à pied elle se montrait toujours aussi mauvaise tête. Quelques jours auparavant, elle avait boudé pendant des heures pour la bonne et unique raison qu'elle avait été rentré quelques minutes après le début de l'averse et qu'elle avait eu le temps d'être mouillé. Tout le restant de la journée elle avait lancé son regard noir à son propriétaire qui commençait à se demander si elle finirait par se calmer. De toute façon pour Tedrick, son tempérament du moment était surement lié à ses chaleurs. Elle y était rentré il y a quelques jours, et l'étalon du paddock d'à côté ne cessait de déclencher les chaleurs de ses voisines en ce moment. Ce n'était pas évident à gérer, mais au moins si c'était bien lié à ça, alors il aurait une chance de s'en sortir avec sa mauvaise tête préférée. D'ailleurs ça tombait bien, puisqu'il avait décidé d'emmener la grise pour une petite séance de dressage, qu'il savait d’ores et déjà musclé si elle conservait à mauvaise tête.

Mastiquant son foin qu'elle avait arraché du filet qui pendait dans un des coins, Beetle Juice ne tarda pas à entendre les bottes de son propriétaire dans l'allée. Elle releva la tête sans pour autant cesser de mâcher avant de le voir apparaître. Elle posa aussitôt sur lui un regard méfiant. Qu'était-il venu faire? Voulait-il l'emmener brouter? Partiraient-ils travailler? Elle, elle n'était pas dans la tête de l'homme et elle n'en savait rien. En tout cas, elle était prête à en découdre. Elle laissa sa main s'approcher de son nez, mais ne fit pas d'effort pour permettre à Tedrick de l'atteindre, ce fut à lui de se pencher un peu plus pour grattouiller le bout de son nez. Elle aimait bien les grattouilles, mais n'était pas du genre à le montrer. Ses plaisirs, elle les gardait pour elle. Bientôt il ouvrit la porte et se glissa à l'intérieur en sa compagnie. Tout de même bien élevée, la jument grise se déporta légèrement sur le côté pour lui permettre de rentrer, et ne tarda pas à repérer la boîte de pansage. Quoi qu'il en soit, elle allait donc sortir du box. Dans un sens cela l'arrangeait, car elle adorait être propre, qu'on la mette en valeur. Elle n'était pas du tout de celles qui se souciaient peut de leur apparence. Pour Beetle Juice, mettre un sabot dehors sans avoir été pansé était inacceptable et elle savait très bien faire des caprices pour faire comprendre à ses cavaliers que c'était non négociable. Alors, quand l'homme commença à l'étriller, elle cessa de faire sa mauvaise tête et se laissa faire, momentanément. Elle appréciait le massage que procurait la brosse, mais avant tout elle appréciait la propreté. Elle allait être resplendissante et tout le monde lui accorderait l'attention qu'elle méritait, n'était-ce pas beau? Au final pendant une bonne vingtaine de minutes où les brosses se succédaient et où la demoiselle prenait plaisir à se faire bichonner, voilà que l'homme rangeait ses brosses pour ramener le harnachement.

Lorsqu'elle vit la selle en cuir, la jument grise lança un regard électrique à son cavalier. Elle savait très bien ce qui allait se passer à présent, ils allaient travailler. Tout d'un coup elle commença à valser sur ses membres, impatiente. Ses oreilles pointaient tantôt l'avant tantôt l'arrière et sa tête se relevait par à-coups. Elle chercha à gratter le sol avec son antérieur mais claqua la porte sur son passage et se fit peur toute seule. Sursautant par le "poc" inattendue, elle se laissa réconforter par son cavalier en soufflant avant de finalement se calmer plus ou moins. Elle vit très vite le tapis s'approcher de son dos. En guise de remerciement elle laissa l'homme le poser sans trop protester, mais fouilla tout de même de la queue lorsque ce fut au tour de la selle de se glisser sur son dos. La sangle la serra légèrement et cela ne lui fit pas des plus plaisirs. Histoire de signifier qu'elle n'aimait pas la sangle, elle chercha à la mordre, mais n'arriva pas à l'atteindre, empêchée par son cavalier qui tentait de lui mettre son filet. Bien déterminée elle serra les dents et batailla quelques longues secondes avant de céder et d'accepter le mors à olives à double brisure qu'on lui présentait. Elle se laissa alors brider et s'étira avant d'autoriser Tedrick à poser les guêtres de dressages et les cloches noires qui étaient assorties. Présentement prête, elle observa l'humain enfiler ses propres affaires avant d'accepter de le suivre hors du box. Après tout, elle était propre et brillante, ils pouvaient donc aller pavaner à loisir dans l'écurie.


De retour au box Beetle Juice ne se fit pas prier pour rejoindre son ballot de foin qui pendouillait, si bien qu'il fallut la convaincre de le lâcher pour devoir la débrider. Débarrassée de l'équipement, elle bailla à gorge déployée avant de se remettre à son activité : manger. Pendant ce temps elle ne prêta aucune attention à son propriétaire qui retirait tapis et selle d'une traite, puis lui ôtait les guêtres de dressages et les cloches qui allaient avec. Elle fut tout de même satisfaite d'être pansée peu après, histoire de retirer poussière et sable qui s'était accroché à son poil, ce qu'elle n'appréciait pas spécialement. Bon, pour la forme elle refusa de donner les pieds quelques secondes, mais laissa finalement l'homme faire son travail. Lorsqu'il eut terminé, Tedrick reposa l'équipement sur son chariot et s'éloigna sous le regard outré de Beetle Juice qui n'avait, encore une fois, pas eu de friandise aujourd'hui.

résumé #11

→ mot bonus : saillie

À peine avait-elle mis un sabot hors du camion que Beetle Juice avait tout de suite cherché à attirer l'attention. Trottinant au bout de la longe de l'apprentie, elle la promenait puisqu'elle suivait. Dévisageant les installations autour d'elle, la grise affichait presque un air de mépris. Ce n'était pas la première fois qu'elle se rendait ici, mais quitter ses luxueux appartements n'était pas quelque chose qui lui plaisait énormément. Elle se retrouva donc d'autant plus fâchée lorsqu'une fois ses protections de transports ôtées, l'adolescente l'abandonnait dans un box provisoire qui lui était alloué pour la journée. Dans le box d'à côté, Rêveur, après une énième gueulante, cherchait à la sentir, mais hors de question pour elle de se laisser faire. La grise n'était pas une jument facile et les avances du bai lui étaient des plus désagréables. Elle ne se privait donc pas de le refouler, toute dents dehors pour bien lui faire comprendre la leçon avant de s'enfuir au fond de son box. Tournant en rond comme un rat mort, elle entendait la voix de son propriétaire au loin. Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il pouvait dire, mais le fait qu'il soit présent et ne s'occupe pas d'elle était vécu comme un véritable affront à sa personne. Mais voilà, Tedrick était occupé, autour d'un café, à discuter du déroulement de la journée avec ses équipiers et leur entraîneur. C'est ainsi qu'il décidait que pour la première séance du matin, c'était la grise qui l'accompagnerait, et il ne savait pas encore à quel point il allait souffrir de cette décision. Seulement, il ne pouvait pas prévoir le futur, et une petite demi-heure après son arrivée, le voilà prendre ses affaires pour rejoindre la KWPN dans son box. Il n'espérait qu'une chose : qu'elle ne soit pas trop exécrable lors de sa préparation.

Plutôt mécontente, Beetle Juice reculait les oreilles, le bousculant lorsqu'il tentait d'entrer à l'intérieur du box, vite remise à sa place par une remontrance ferme. Il était encore tôt, et même si la grise aimait se donner en spectacle, il ne l'entendait pas de cette oreille. La poussant à reculer avec la longe, il faisait un tour de sa propriété, s'assurant entre autres qu'elle ne s'était pas blessée durant le voyage, même si sa parade avec Austin pouvait laisser croire qu'elle allait magnifiquement bien. Il était encore tôt, et même si la grise aimait se donner en spectacle, il ne l'entendait pas de cette oreille. Soupirant à plein poumon, il se demandait bien comment elle avait pu accepter d'être saillie par Sans Arrêt alors même qu'elle ne semblait supporter ni ses congénères, hormis sa fille, ni l'autorité d'un cavalier. Enfin, c'était de l'histoire ancienne, puisqu'elle avait eu sa fille lors d'une année sabbatique liée à une blessure. Maintenant, elle était tout à fait opérationnelle et faisait même quelques étincelles en concours. Parfois pour ses performances, parfois pour ses éclats de caractères. Aujourd'hui, il espérait qu'elle se referait remarquer pour les bonnes raisons. Essayant tout de même de ne pas trop y penser, il empoignait la brosse douce pour passer un coup sur sa robe récemment tondue. De toute façon, elle avait été pansée avant de partir, c'était surtout un moyen de s'assurer que tout allait bien entre autres. Et si les passages de la brosse ne semblaient pas tant la déranger, c'est lorsqu'il fallut lui prendre les pieds que la dame refit parler d'elle. Bien décidée à mener son monde à la baguette, elle arrachait les pieds des mains de son propriétaire, tirant de toutes ses forces pour se dégager, ou faisant la comédie, prête à s'effondrer pour qu'on la lâche pour de bons. Et Tedrick l'avait déjà vu faire ce genre de coup.

Passant un coup de peigne dans ses crins qu'Austin avait d'ores et déjà démêlée, il ne manquait plus qu'à seller la grise. Ayant ramené son chariot à roulette avec lui, il n'avait qu'à le rapprocher de la porte du box, bloquant la sortie, pour pouvoir préparer la KWPN sans se prendre la tête plus que nécessaire. Il commençait alors par un tapis bordeaux qu'il déposait délicatement sur son dos, bientôt suivi d'un amortisseur assorti à bordure en duvet noir. Flattant son épaule puisqu'elle n'avait pas broché, il s'empoignait alors de sa selle d'obstacle en cuir noire qu'il ajustait sur son dos avant de dégarrotter. Attrapant la sangle, il s'apprêtait à serrer de quelques trous lorsque Beetle Juice décidait de jeter ses dents sur lui, manquant de le mordre. L'esquivant de peu, les dents claquaient dans le vide, bientôt suivi d'un "non" ferme et fâché. Et puis quoi encore, il ne manquait plus que ça. Soupirant, il profitait du fait que, oreilles reculées, elle se mette à bouder pour la sangler correctement. Sans plus perdre de temps, Tedrick posait les guêtres et protèges boulets noirs sur les membres de la dame avant de lui présenter son filet. Bien entendu, elle chercha à esquiver l'objet, mais Tedrick n'était pas né de la dernière plus, et sa grande taille aidant, il ne manqua pas de plaquer sa tête contre son torse, glissant un doigt dans la commissure de ses lèvres pour l'inciter à ouvrir la bouche et à y glisser le mors. En deux-deux il mettait alors le filet en place sur sa tête, attachant la sous-gorge, la muserolle et le noseband. Presque prête, il ne manquait donc plus qu'à mettre en place la martingale, suite à quoi le brun pouvait enfin se préparer lui-même, enfilant sa bombe et ses gants. Attrapant sa cravache, il était grand temps de rejoindre la carrière où lui et ses coéquipiers évolueraient ce matin.

résumé #13

→ palier iris : en cette saison de mue vous n'esquiverez pas l'impressionnante perte de poils de votre cheval. Étrille, racloir en caoutchouc...Comment allez-vous vous y prendre? [5 pts à miser]

La pluie n'était pas près de cesser de tomber décidément, et par conséquent le trotting de groupe prévu initialement avait donc été annulé. Tedrick était un petit peu déçu quelque part, espérant rattraper les choses auprès de Beetle Juice. Leur séance de travail ensemble c'était si mal passé après tout, et pour la première fois depuis un bout de temps, il avait goûté le sable du manège dans lequel ils avaient travaillés. Il ne pouvait de toute façon pas faire grand-chose, à part oublier ce qui s'était passé. Tous les chevaux avaient leurs jours avec et leurs jours sans, c'était normal, il ne devait pas en tenir rigueur à la grise, ni à lui-même. Il n'aurait pas dû monter autant en force, il savait qu'il risquait de la mettre contre lui encore plus qu'elle ne l'était déjà. Contrairement à ce qu'elle aimait laisser croire, Beetle Juice était une jument sensible, et rancunière en plus de cela. Alors pour se faire excuser, il avait demandé à son apprentie de s'occuper de préparer Rêveur au voyage, c'était donc lui qui prendrait soin de la KWPN pour qu'elle prenne la route dans les conditions les plus adéquates. Tedrick se rendait donc auprès de sa jument, apportant avec lui sa boîte de pansage qu'il déposait devant la porte du box, évitant ainsi à la dame de faire l'aller-retour jusqu'à l'aire de préparation. Il s'accordait un second voyage afin de rapporter les protections de transports avant de l'appeler gentiment par son nom afin d'attirer son attention. Agitant les oreilles, Beetle Juice se décidait finalement à tourner la tête dans la direction de son propriétaire, le jaugeant avant d'accepter de se retourner pour s'approcher de la porte d'un pas manquant d'entrain. Petite victoire, elle était venue vers lui, c'était déjà un bon début.

Tendant une main amicale en direction du chanfrein de la jument grise, Tedrick tentait une caresse que la dame déclinait aussitôt, se reculant avant de tourner la tête. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'à l'heure actuelle, elle n'était pas très encline aux câlins. Baissant les yeux, l'allemand acceptait la demande de distance de la KWPN, se pliant donc à sa volonté. Il n'allait pas la forcer de toute façon, à part se la mettre une nouvelle fois à dos, ça ne servirait décidément pas à grand-chose. Il se contentait donc d'empoigner la boîte de pansage, rabattant les protections plus près de la porte pour les avoir à portée de main, puis se glissait à l'intérieur du box. Pas très polie, il fallait insister un peu pour que la jument se recule, permettant à son cavalier de pénétrer sans se retrouver plaqué entre elle et la porte. Détournant le regard, Beetle Juice faisait un demi-tour sur elle-même pour rejoindre la fenêtre du grand box, observant avec une étrange fascination la pluie qui ne cessait plus de tomber depuis le début de la matinée. Haussant les épaules, le brun ne disait trop rien, se contentant d'attraper son étrille en caoutchouc pour entamer un bon pansage. Beetle Juice avait beau être tondue à l'année, il y avait bien un moment où les poils repoussaient, et ce moment était venu. Couplé à la mue, elle perdait une quantité de poils gigantesques en comparaison avec ce qu'elle semblait avoir sur le dos, et à cet instant précis, l'allemand prenait conscience que le travail serait plus laborieux que ce qu'il avait pansé. Il comprenait donc pourquoi Austin avait mit tant de temps à s'occuper d'elle à l'allée!

Tout à fait déterminé à soulager sa jument de cette quantité de poils mort, il décidait de ne pas tergiverser. Il commençait donc, à l'aide de son étrille en caoutchouc, par retirer autant de poussière et de poils morts qu'il pouvait. Légèrement agitée, Beetle Juice ne semblait pas avoir la patience nécessaire pour permettre à son cavalier de mener à bien sa mission d'éradication des poils. Elle secouait la tête, tapait du postérieur, en bref, que des petits signes d'impatiences que son propriétaire connaissait par cœur. Il n'était de toute façon pas prêt à lui céder la victoire et s'appliquait donc, tâchant tout de même d'être rapide pour éviter les représailles de la peste face à lui. Ce n'est qu'une fois l'étrille complètement passée sur ses parties charnues qu'il décidait de sortir l'arme de guerre. Un nuage de poils gris jonchait le sol et pourtant il n'avait pas encore fait le plus gros du travail. Fouillant dans sa boîte de pansage, Tedrick était soudainement ravie de trouver sa magic brush, callée contre un petit seau de friandise. Elle allait beaucoup servir les prochaines semaines et il était bien content d'avoir pensé à la mettre dans sa boîte de pansage la veille. Alors il empoignait la brosse et commençait à brosser le poil de la jument, retirant des couches et des couches de poils morts. Il n'avait pas encore trouvé de techniques plus efficaces que cette brosse, fonctionnant autant sur les chevaux que ses chiens. Notamment son pauvre berger allemand qui perdait ses poils par grosse poignées. Enfin, pour le moment c'était de Beetle Juice qu'il s'occupait, et si les poils morts s'en allaient sans jamais sembler disparaître, la patience de la grise elle atteignait décidément ses limites, et bientôt elle poussa un couinement aigu, oreille en arrière, s'apprêtant à mordre le bras de celui qui la nourrissait, ne respectant par la même occasion pas du tout le dicton habituel.

Soupirant à plein poumon, Tedrick mettait une tape sur son nez accompagnée d'un "non" bien ferme avant de décider de finir en vitesse son travail. De toute façon, peu importe le temps qu'il prendrait à la brosser, il y aurait toujours plus de poils. Il passait donc un dernier coup de magic brush avant de la ranger dans sa boîte de pansage, concluant les soins par un bon démêlage de crin et un curage de sabot en bonne et due forme. Ce n'est qu'une fois réalisé qu'il empoignait donc les protections de transports. Mettre les guêtres sur les membres de la jument ne fut pas une mince affaire et pour cause, la dame ne cessait de s'agiter. Visiblement pas prête du tout à coopérer, elle se montrait extrêmement désagréable, visiblement dans un mauvais jour. Tedrick avait beau savoir qu'il ne pouvait rien faire de plus, c'était particulièrement frustrant pour lui d'avoir une jument si peu coopérative. Une fois la protection sur les membres correctement mise, il pouvait alors lui installer sa couverture sur le dos, faisant de son mieux pour être rapide dans la manœuvre. Il finissait alors par le protège queue avant de sortir la grise de son box, l'emmenant sans plus tarder jusqu'au camion où Rêveur venait de monter sans la moindre difficulté. Ce ne fut pas la même histoire pour Beetle Juice, mais après une bonne dizaine de minutes à batailler sous la pluie, la dame était enfin embarquée. Il était grand temps de rentrer à la maison.

résumé #14

→ spécialisation cavalier professionnel : la dernière compétition ne s'est pas très bien passée, racontez-nous ce qu'il s'est passé et vos ressentis. [2 pts concours pour Jack O'Lantern]

Descendant de son véhicule, Tedrick se dirigeait sans attendre en direction du van dont il baissait la rampe sans attendre. À l'intérieur, comme toujours, Beetle Juice s'agitait en tous sens. Lorsqu'elle perçut de la lumière lui parvenir dans le dos, elle semblait redoubler de vélocité, commençant à ronfler, frappant le sol avec son antérieur et secouant la tête dans tous les sens. Tedrick manquait même de recevoir un coup de tête lorsqu'il détachait sa longe afin de lui permettre de descendre. Férocement, elle reculait en piétinant, et lorsqu'elle retrouva le macadam du parking, se mit à gronder comme un dragon. Déchainée, elle manquait de lui arracher la longe des mains, contraignant son propriétaire à la faire tourner autour de lui, trottant sur place sans rien céder. Décidément, elle n'avait pas été dans un bon jour aujourd'hui. Tout juste rentrée de compétition, elle avait excédé le brun toute la sainte journée, si bien qu'il s'était demandé s'il n'aurait pas dû rester couché. Enfin, les mauvais jours arrivaient, et comme il disait si souvent "parfois ça passe, parfois ça casse". Tout avait commencé lorsqu'ils étaient arrivés sur le lieu de la compétition. Beetle Juice avait été insupportable, avait flanqué les oreilles en arrière dès qu'un cheval bougeait à proximité, et ça n'avait pas changé au paddock de détente, manquant de mordre le chef de piste qui avait tenté de poser une main sur son encolure en attendant qu'une place se libère pour la caresser.

Guidant la monture sans attendre jusqu'au paddock, Tedrick se remémorer la compétition désastreuse qui avait eu lieu. Ayant bien vu que sa monture semblait de mauvaise humeur, il avait pris soin d'attacher un joli nœud rouge sur sa queue, et cela n'avait pas suffi. À ce niveau, les cavaliers étaient censés connaître le code couleur et le respecter, mais visiblement non. Une jeune femme avait collé son hongre aux fesses de Beetle Juice, et bien entendu elle avait aussitôt répliqué, jetant les postérieurs dans le poitrail du cheval de sport qui avait bondi en arrière en couinant. Exaspéré, il avait soufflé fort, et la jeune femme s'était alors agacée à son tour. S'il n'avait pas été à cheval, cela aurait peut-être été plus loin. Par chance, cela s'en était arrêté à un flot d'insultes et d'accusations des deux parties. Mais était-ce sa faute à lui si une abrutie se collait aux fesses d'une jument qu'il avait indiquée comme pouvant taper? Certainement pas, et il avait donc entamé sa détente très contrariée. Bien entendu Beetle Juice avait bien senti que son propriétaire était fâché, et par conséquent s'était installée dans le même état d'esprit. Ils avaient donc lutté tout du long. Impossible de lui demander quoi que ce soit, sauter s'était également avérée compliqué puisqu'elle avait décidé de s'arrêter devant un obstacle. Alors évidemment, le tour ne pouvait que mal commencer.

Arrivé au paddock de la jument grise, il avait à peine eu le temps d'ouvrir la porte, de la faire rentrer et de lui ôter sa longe qu'elle était partie en furie, galopant et bondissant dans son paddock, évacuant la tension qu'elle avait accumulée tout au long de la journée. Elle avait été le déclencheur, mais avait tout de même subi beaucoup à cause des émotions de son cavalier. Lorsqu'il était entré en piste, Tedrick aurait dû de toute façon voir qu'il valait mieux renoncer au tour. Ce n'était pas possible, pas dans ces conditions. Lorsqu'elle était entrée dans la grande carrière en herbe, elle s'était mise à s'agiter un peu plus, secouant la tête, mâchant son mors furieusement, lançant les fesses. Et puis dès le début du tour, Beetle Juice s'était mis à charger les obstacles avec une haine à peine dissimulée, comme s'il s'agissait d'une cible. Embarquant son cavalier, le mors aux dents, c'est à peine si elle acceptait qu'il lui donne des directives de direction. Les barres avaient chuté les unes après les autres, tombant avec fracas sur le sol en herbe. Les oreilles de la grise se plaquaient sur son crâne et en fin de compte, alors qu'ils approchaient d'un double délicat, elle décida qu'il était temps de mettre un terme à ce désastre. Approchant du vertical comme des autres obstacles -soit à grande vitesse-, elle avait décidé de piler d'un coup en baissant la tête, envoyant aussitôt son cavalier par-dessus bord et arrachant son filet par la même occasion, le laissant dans les mains de Tedrick qui avait atterri dans les barres. Alors qu'il se relevait, elle s'était enfuie, et il avait fallu plusieurs personnes pour parvenir à la bloquer dans un coin et à la rattraper. Bref, c'était désastreux.

Pourtant, cette horrible journée, Tedrick ne lui en voulait pas vraiment. En fait, il se sentait même plutôt coupable. Beetle Juice n'était pas disponible cet après-midi, et pourtant, il s'était entêté, à vouloir à tout prix prendre place sur le départ. Seulement, ça n'avait été bénéfique pour personne. Le mauvais classement était une chose, mais passer la journée à se battre contre son partenaire n'était vraiment pas agréable. Il lui en coûtait de l'admettre, mais il avait fait preuve d'un égoïsme sans pareille. Alors bien sûr, il était dépité, mais il espérait surtout que la grise ne lui en voudrait pas trop longtemps. Malgré son tempérament sulfureux, il l'aimait sincèrement, et ne voulait pas passer son temps en conflit avec elle, au contraire, il aurait aimé que les choses se passent bien. Alors, il décidait de s'éclipser doucement et de la laisser profiter de ses quelques jours de repos en lui foutant autant la paix que possible. En attendant, il avait besoin de se faire réconforter par son Adrian. La prochaine fois, il tâcherait d'écouter au mieux les signaux que lui renvoyait la KWPN.

résumé #17

La matinée commençait à peine, et il était déjà grand temps pour Tedrick de s’occuper de la terrible Beetle Juice. La grise était sans aucun doute l’une de ses grandes favorites, mais aussi l’une des plus difficiles au quotidien. Et pour cause, son caractère difficile n’était pas le plus facile à manier. Petite peste, il ne pouvait que soupirer lorsqu’en arrivant devant son box, elle lui tourna le dos, présentant sa croupe et reculant les oreilles. Elle avait l’air déjà déterminé à rendre la vie dure à son propriétaire. Haussant les épaules, l’allemand entreprit d’ouvrir la porte de son box, se glissant à l’intérieur armé de son licol. Seulement la grise n’était visiblement pas du même avis, et se retourna en menaçant de pincer. Plus vraiment impressionné par ses démonstrations de force à présent, il la contourna afin de lui présenter l’objet en cuir. Aussitôt, elle leva haut la tête, oreilles plaquées sur son crâne en esquivant le licol. Si un autre aurait abandonné, l’allemand n’était pas de ce genre-là. Aussitôt, il attrapa sa tête, profitant de sa taille pour l’atteindre, et la plaqua contre son torse pour lui enfiler plus de force que de grès son licol. Ronchonnant, la KWPN semblait s’avouer vaincu, du moins pour l’instant. Il entreprit bien de défaire les bandes de repos, mais elle frappait l’antérieur dès qu’il tentait de la toucher, menacer de taper lorsqu’il passait à un autre membre. Décidément, les soins allaient être compliqués. Ce n’était même pas la peine de tenter de l’étirer, le brun savait qu’il ne parviendrait à rien. Ce n’était pas tous les jours si compliqué, mais cette fois-là, elle semblait particulièrement farouche.

Ne pouvant rien faire pour l’instant, il ouvrit alors la porte, incitant la dame à le suivre dans l’allée de l’écurie. S’il s’était attendu à ce qu’elle refuse de mettre un pied à l’extérieur, c’est le contraire qui se produisit. Beetle Juice le bouscula d’un grand coup d’épaule pour se retrouver dans le couloir, trottinant autour de l’homme avant de le tracter en direction de l’aire de préparation dans laquelle elle avait l’habitude d’être bichonnée. Il tenta bien de la remettre aux ordres d’un à-coup sur la longe, mais la KWPN était douée pour ignorer ses remontrances, et elle se contenta de le trainer dans la direction désirée. Bien que l’allemand fût légèrement contrarié de son attitude, il relativisait plutôt bien. Ce n’était pas comme si ce genre de comportement était inhabituel chez elle après tout. Il était tristement habitué à ses démonstrations de force. Alors, il l’attacha tant bien que mal entre les deux poteaux d’attache avant de souffler un bon coup. Il ne prit même pas la peine de détacher la longe classique de la belle, l’enroulant autour de son encolure pour éviter qu’elle ne pende. Puis il put enfin se permettre de retirer les bandes de repos de Beetle Juice. Retenue par les deux petites longs reliées aux poteaux à droite et à gauche de sa tête, elle n’avait plus la possibilité de tenter de mordre, et si elle menaçait de taper, elle n’en fit rien. Il s’assura alors membre par membre qu’il n’y avait ni gonflement ni chaleur anormale avant de lui flatter l’encolure, comme pour la remercier d’avoir accepté de se laisser faire, alors même qu’au fond, elle n’attendait qu’une ouverture pour agir.

Ne voulant pas la faire patienter plus longtemps que nécessaire, surtout en la connaissant, Tedrick rapprocha sa boîte de pansage et attrapa la brosse dure. Il commença donc à bouchonner les parties charnues de sa robe claire. Plus elle vieillissait et plus ses pommelures s’effaçaient, au grand dam de Tedrick qui aimait sincèrement cet aspect du gris. Agacée, la concernée continuait d’arborer des oreilles en arrière tandis que la brosse décrassait son poil poussiéreux. Comme tous les chevaux au travail, elle avait été tondue quelques jours avant, et si ça avait été un réel défit, au moins, le pansage durerait moins longtemps. Elle n’eut donc pas à patienter trop longtemps avant que la brosse dure soit remplacée par la brosse douce que son propriétaire s’appliquait à passer partout. Seul la tête avait sa propre brosse, plus douce encore qu’une brosse douce, et qu’il fallut faire accepter tant bien que mal à Beetle Juice. Au moins, après un petit moment, le corps de la jument était propre, sans la moindre tâche. Il jugea donc qu’il était temps de passer aux pieds, mais avec elle, ce n’était pas une mince affaire. Dès qu’il attrapait son pied, elle tentait de le lui arracher des mains, et heureusement qu’elle était attachée de chaque côté de sa tête, sans quoi elle aurait probablement tenté de lui mordre le bas du dos. Aussi borné qu’elle, il parvenait tout de même à achever sa tâche avant de démêler sa crinière puis sa queue, bien aidé par un spray démêlant qui étonnamment ne la faisait pas réagir plus que ça.

Propre, il était temps pour elle de faire un petit tour au marcheur. Avant toute chose, il fallait bien lui enfiler sa couverture de marcheur, bien plus adapté qu’une couverture classique pour ce genre d’activité puisqu’elle libérait les épaules et permettait une plus grande liberté de mouvement. Agitée et renfrognée, elle n’était pas décidée à se laisser faire, et Tedrick dû faire preuve de fermeté pour parvenir à lui enfiler sa couverture. Ce n’est qu’alors qu’il put la détacher des poteaux, récupérant sa longe habituelle pour la diriger vers l’installation électrique. Comme il s’en doutait, elle le traîna jusqu’à leur destination, se mettant en colère à chaque fois que l’allemand la remettait à sa place. Et puis quoi encore, il n’allait pas se laisser traîner ! Des chevaux étant déjà présent, il la fit rentrer dans un des espaces libres avant de la laisser pour une dizaine de minutes. Mais même avec ses congénères la grise faisait preuve de méchanceté, tentant de mordre les fesses du cheval devant elle malgré le rideau en plastique transparent formé de lamelles. Sa pauvre cible couinait et trottinait vers l’avant pour mettre plus d’espace entre eux, et lorsque le sens changeait, elle s’en prenait à l’autre. Déjà si agaçante de bon matin, Tedrick se demandait bien comment allait se passer la suite de la journée. Il verrait bien à la longe comment elle se comporterait. En attendant, il fallait la récupérer pour la ramener jusqu’à ses quartiers privés. Avec un peu de chance, elle se calmerait d’ici là.

→ évènement 36 : Les lutins semblent de mauvaise humeur, et tous les chevaux en sont impactés. Comme levés du mauvais pied, ils sont d’une humeur exécrable. Il faudra bien faire avec.

résumé #21

Les températures avaient encore chuté, et désormais, la météo affichait des chiffres dans le négatif. La neige continuait de tomber par intermittence et une fine couche blanche recouvrait le sol du domaine. Au petit matin, Tedrick s’était donc rendu dans les écuries, faisant le tour de ses protégés pour s’assurer que tout le monde était en forme. Bien équipés de leurs couvertures pour les protéger, sans compter le chauffage allumé dans l’écurie, chacun semblait en forme. Seulement, lorsque Tedrick s’immobilisa devant le box de Beetle Juice, il fut surpris par son comportement loin de la normale. En effet, la grise paraissait apathique, et elle ne réagit pas plus lorsqu’il pénétra dans le box. D’habitude, elle lui réservait toujours un accueil assez…particulier. Seulement cette fois-ci, elle s’était contentée de tourner doucement l’oreille vers lui, gardant la tête basse. S’inquiétant, il s’approcha, lui caressa le chanfrein, et si elle plissa les yeux, il n’obtient pas plus de réaction que ça de sa part. Restant un instant dans le box, il la surprit à tousser à deux ou trois reprises et surtout, elle boudait sa ration. Elle avait dû attraper froid la veille, sans doute par sa faute pour l’oubli de la couverture. Elle n’était pas restée très longtemps sans, mais tout de même, il ne pouvait que faire le lien. Inquiet tout autant que prit de culpabilité, il s’éclipsa brièvement du box. « Ne bouge pas ma grande, je vais appeler le vétérinaire. »

Sortant du box, il dégaina son téléphone et appela sans attendre la vétérinaire avec qui il avait l’habitude de travailler. Celle-ci répondit assez rapidement par chance, étant donné qu’il n’était pas encore huit heures, et il lui raconta tous ses malheurs. De l’autre côté du combiné, la femme lui indiqua le traitement à donner à la grise en attendant qu’elle puisse venir l’examiner. En effet, elle n’était pas capable de se déplacer tout de suite, prise dans une colique découverte au petit matin pour un vieil hongre dont l’état ne cessait de se dégrader. Acquiesçant en notant sur une feuille vierge la marche à suivre, il finit par raccrocher, convenant d’un rendez-vous avec elle dès qu’elle serait disponible. Connaissant bien les coliques et leur caractère urgent, il se doutait qu’elle ne serait pas là avant un bon moment. Papier en main, il se dirigea donc vers la sellerie, laissant ses pas le guider vers l’armoire à pharmacie pour récupérer ce qu’on lui avait conseillé. Il récupéra donc un sirop pour la toux qui n’était pas encore périmé, et un thermomètre puisqu’elle lui avait demandé de prendre sa température pour s’assurer qu’elle n’était pas fiévreuse. Le nécessaire dans sa petite banane, il retourna auprès d’elle, lui caressant l’épaule en s’approchant doucement d’elle pour commencer par prendre sa température.

Attrapant le thermomètre, il mit un peu de vaseline au bout et souleva le couard. Il glissa le thermomètre dans l’anus, une situation agréable pour aucun des deux partis, et ils attendirent ainsi une minute afin d’avoir le résultat. Heureusement que Beetle Juice n’était pas dans son état normal, sans quoi elle l’aurait sans doute botté pour un tel affront. Malgré ses oreilles en arrière, heureusement, elle ne s’était pas défendue, et il put alors retirer le thermomètre sans se faire mettre en charpie. Celui-ci indiquait 37 degrés, ce qui n’était pas alarmant. Néanmoins, il prit soin de noter le résultat et l’heure sur sa feuille de papier qu’il avait emmené. La température habituelle du cheval était située autour de 36,5, elle n’en était pas très loin, mais il préférait jouer sur la sécurité. S’excusant d’une caresse, il nettoya l’embout brièvement avec un mouchoir avant de le ranger, gardant en tête qu’il faudrait le désinfecter avant de le ranger à nouveau. Température prise, il fallait désormais lui donner son sirop. Il dégaina sa seringue et pompa la quantité adéquate de sirop avant de le présenter à la jument. Beetle Juice ne paraissait pas très inspirée mais ne lutta pas lorsqu’il mit la pointe dans la commissure de sa lèvre avant de presser le bout pour qu’elle puisse l’avaler. Comme si elle comprenait la nécessité du traitement, elle ne le cracha pas, et fut vite récompensée par une caresse et le retrait de la seringue.

Le plus dur fait, il s’éclipsa pour aller ranger le sirop et nettoyer le thermomètre avant de revenir auprès de sa belle. C’était dans ses moments-là qu’il se disait que même si elle avait le pire des caractères, il ne l’échangerait contre rien au monde. Elle était une peste, détestable par moments, mais il l’aimait de la manière des plus sincères. Il préféra prendre du retard sur les chevaux à sortir, demandant à Austin de s’occuper d’étirer les autres et de les emmener marcher pendant qu’il restait avec elle. Assis dans un coin du box, il l’observait, priant intérieurement pour qu’elle aille se servir dans sa ration, mais elle n’en fit rien. Elle finit tout de même par se coucher dans son box, sans écraser son propriétaire. Et c’est ensemble qu’ils attendirent l’arrivée de la vétérinaire. Avec un peu de chance, ce ne serait qu’un vilain rhume.

→ évènement 36 : L’inévitable est arrivé. Votre cheval a attrapé froid ! Heureusement, les lutins vous ont apporté un remède en béton pour le remettre sur pied. Quel sera le vôtre ?