Box de Rowan

J'ai un peu de temps à consacrer aux chevaux de l'écurie de Noël, et je décide de rendre visite à un cheval que je ne connais pas. En effet certains chevaux ne reçoivent presque pas de visites et ne sont sortis que par les palefreniers, ce qui est compréhensible car chacun a autre chose à faire à côté.

Je me promène dans l'allée, parcourant les équidés de regard, et un cheval frison attire mon attention. Je lis sa fiche: Rowan, un cheval très doux et respectueux, qui est sensible et habitué à des aides précises. Il n'a pas eu de visite depuis un certain temps, je me note donc et prends son licol. Le regard du frison s'illumine en me voyant. Je lui tends ma main pour qu'il vienne y fourrer ses naseaux, puis lui donne une petite caresse sur la tête. Le cheval en redemande, me poussant gentiment de sa tête. Je souris et ouvre la porte du box pour me faufiler à l'intérieur. Je lui enfile son licol et lui donne quelques caresses sur l'encolure au passage, puis le guide vers l'aire d'attache. Rowan me suit docilement, restant toujours à mon niveau. Je l'attache et enlève sa couverture afin de le brosser. Il a déjà été brossé ce matin apparemment, car à part sa longue crinière un peu emmêlée et un peu de poussière, il est propre. Je parfais ce précédent pansage en curant une nouvelle fois les sabots et en appliquant une bonne couche de graisse, puis en passant le bouchon et la brosse douce partout ailleurs afin de faire tomber la poussière. Le frison reste immobile pendant tout le pansage, et me donne ses sabots dès que je les lui demande. Je finis le pansage par la crinière. Je la démêle du mieux que je peux, mais je finis par me résoudre à utiliser du démêlant. Je m'assure d'abord que l'entier ne soit pas effrayé par le pulvérisateur en pulvérisant le produit une fois dans l'air, à côté de lui, mais ne constate aucune réaction particulière. Rowan doit être habitué à ce produit, vu la longueur de ses crins! Il se contente juste de tourner ses oreilles et sa tête vers moi et de demander des caresses d'un gentil coup de naseaux dans le bras. Je satisfais sa demande avec un petit rire, puis applique le démêlant dans ses crins. Je démêle tout de façon méthodique, et méticuleuse, presque acharnée. Dès que j'ai fini, je décide de natter ses crins afin qu'ils ne me gênent pas une fois en selle. J'entame alors une tresse d'étalon, tout le long de son encolure. C'est très amusant à faire, Rowan a une crinière digne d'une Barbie! Cela me prend un bon quart d'heure pour arriver à finir la natte, et encore j'ai pris des mèches épaisses. Heureusement que j'ai des années d'entraînement derrière moi, autant sur mes chevaux que sur mes amies! L'entier s'est laissé faire calmement, en me regardant d'un air amusé. Il doit être habitué à se faire natter aussi. Je le félicite avec un petit câlin, puis pars vers la sellerie pour chercher ses affaires. Je n'oublie pas de lui prendre un couvre-reins, car il fait assez frais dehors. Je le prépare rapidement puis me prépare moi-même. Sa fiche mentionnait qu'il n'est pas sur l’œil, je vais donc en profiter pour partir en promenade. Je me mets en selle au montoir et le guide vers les chemins de balade.

Je ne prends pas le chemin qui mène à la forêt, car le sol sera couvert de boue et Rowan risque de glisser. J'opte pour un chemin longeant les paddocks. Celui-ci est très fréquenté par les cavaliers ou les palefreniers, et le sol est un peu surélevé, ce qui empêche la formation de flaques d'eau et de boue. Je garde des rênes mi-longues, sans trop embêter ma monture en bouche. Cela me permet de pouvoir réagir rapidement en cas de problème sans gêner le frison. Celui-ci marche dynamiquement sur ce sentier, tout content d'être sorti. Il semble apprécier l'extérieur. Je me laisse entraîner par son allure confortable et régulière, appréciant ce moment de détente. Au bout d'un moment nous arrivons à un croisement: à gauche nous continuons de faire le tour des paddocks, à droite nous continuons sur un autre chemin. Je guide Rowan vers la droite avec une petite rêne d'ouverture: je connais ce chemin, le sol ne devrait à y être trop glissant puisqu'il est assez rocheux, et surélevé par rapport à la clairière. Dès que nous sommes engagés sur ce chemin, je demande le trot d'une légère pression de mollet. Le frison répond tout de suite à ma demande et se lance dans un trot de travail, en commençant à se placer de lui-même. Le chemin forme une pente douce en descente, et je fais en sorte de rester relativement redressée pour ne pas gêner le cheval. Je change de diagonal à la fin de la pente douce, quand le terrain redevient plat. Je laisse trotter le cheval encore quelques minutes, en observant les quelques arbres qui parsèment les alentours ainsi que la clairière. Puis je le fais repasser au pas. Je le laisse souffler, tandis que nous arrivons à un autre croisement. Le chemin de droite mène à la forêt, et le chemin de gauche mène à un chemin en bitume, qui longe une ferme. Je choisis le chemin en bitume. J'y fais marcher le cheval, en restant vigilante au cas où une voiture passerait par là (ce qui est peu probable). Je passe à côté d'un bâtiment appartenant à la ferme, puis d'un tracteur. Rowan regarde l'engin avec curiosité, sans interrompre sa marche. Il se lasse vite et se focalise de nouveau sur notre route. Je serre de nouveau mes mollets et installe le cheval au petit trot sur le bitume. Rowan part d'abord au trot de travail, et au risque d'employer une aide trop forte avec mes mains, je me redresse et utilise ma voix pour faire comprendre au cheval ma demande. Celui-ci y répond très bien et s'installe à l'allure voulue. Je le flatte, et constate que nous arrivons bientôt à un chemin entouré par les champs, qui donne ensuite sur le haras. Le sol a l'air assez bon; il est relativement sec et ferme sans l'être excessivement, j'en profite donc pour faire galoper l'équidé. Je l'installe au galop d'une pression de mollet, et me laisse bercer par son galop souple et cadencé. Rowan est décidément un vrai cheval de dressage! Je le fais galoper trois cents mètres environ sur le pied droit, puis je me redresse et bloque mon assiette, ce qui suffit à faire repasser l'équidé au trot. Je demande alors un départ au galop sur l'autre pied, et fais galoper l'entier sur la même distance. La balade touche à sa fin, je repasse donc l'entier au trot, puis après l'avoir fait trotter deux minutes pour récupérer, je le repasse au pas. J'emploie toujours les aides les plus subtiles et fines possibles au risque d'employer une aide trop forte et d'obtenir une réaction disproportionnée de la part du cheval. Je laisse marcher Rowan jusqu'au haras, où je mets pied à terre.

J'emmène le frison jusqu'à l'aire d'attache, et lui enlève son matériel. Je nettoie le mors au tuyau d'arrosage prévu à cet effet, et range tout le reste à la sellerie. L'entier s'est surtout sali les membres et les sabots, ainsi que le dessous du ventre lors de cette balade, je passe donc beaucoup de temps avec le bouchon à enlever tous les résidus de terre et autre, puis je porte une attention spéciale aux sabots, vérifiant qu'aucun caillou ne se soit coincé quelque part, ce qui pourrait causer un abcès. Rowan reste comme à son habitude, sage comme une image. Dès que j'ai fini de le brosser, je lui remets sa couverture pour qu'il n'attrape pas froid, et lui défais sa natte, ce qui prend un certain temps. Je donne de temps à autre une caresse à l'équidé dès qu'il m'en réclame. Je rentre ensuite le cheval dans le box, et lui donne un bout de pain pour le féliciter de sa bonne conduite. Le frison se précipite dessus, puis relève sa tête et me pousse gentiment l'épaule. Je lui donne une dernière petite caresse avant de partir.