Invité
Invité | Lun 6 Mai - 17:33 |
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• évènement 17 : faire une séance de trotting monté
Ackerley jeta un œil à sa montre alors qu’il s’extirpait de la voiture qu’il avait loué. Une petite voiture de ville, toute en rondeur, bien loin de ressembler à sa fidèle jeep que le temps n’avait su user. Il fit claquer la portière et récupéra ses affaires dans le coffre avant de fermer la voiture, qui répondit d’un simple clignotement de phares. Il leva les yeux pour observer le ciel gris – pas une once de soleil, pourtant il ne faisait pas particulièrement froid. En somme, le temps était neutre, plutôt agréable en ce début de mois de mai. Loin de son État natal, le Nevada, et arrivé la veille, il se sentait un peu perdu. Mobilisant ses quelques connaissances de français, il se mit à chercher son chemin grâce aux rares indications qu’il trouva dans le haras. Qui n’avait rien à voir avec les ranchs qu’il connaissait. Avec son chapeau enfoncé sur sa tête, il avait conscience d’être le parfait cliché de l’américain qui a vécu toute sa vie dans le crottin et à ramener les vaches, son fort accent lorsqu’il se mettait à parler en bonus. Quoique, on ne pouvait pas lui dire grand-chose : après tout, il était bien connu que les français n’avait pas un anglais particulièrement mélodieux à écouter.
Il pénétra dans le premier bâtiment qui semblait exclu à toute présence équine, et par chance, il y trouva ce qu’il cherchait. Une fois renseigné, les clés d’un casier en main, et assez d’informations pour survivre dans ce territoire inconnu, il se mit en quête de l’écurie qu’on lui avait indiquée. Il n’eut pas trop de mal à la trouver, et se mit à chercher une monture qui lui conviendrait pour son premier jour ici. Comme il était un peu fatigué, il ne s’attarda pas sur les chevaux de sport, élancés mais qui ne connaissait que les codes classiques ; durant son séjour, il aurait le temps de se former à l’équitation anglaise mais pour l’heure, il voulait retrouver un peu de son Amérique natale sur le dos d’un cheval rompu aux techniques de western. Son regard s’arrêta sur un petit cheval grullo aux poils frisés, reconnaissable au premier coup d’œil. Le brun s’approcha, une main amicale tendue pour qu’il vienne y loger ses naseaux ; puis il caressa son chanfrein, et après une rapide analyse de sa porte de box, décida que le dénommé Silver serait la monture parfaite pour cette première journée.
L’Américain attrapa le licol accroché à un anneau près de la porte du box puis pénétra dans ce dernier, se présentant à l’étalon pour ne pas le brusquer. Il caressa le poil de ses flancs, étrangement bouclé ; il avait déjà côtoyé ces chevaux réputés hypoallergéniques, mais ne s’était pas attendu à en trouver un de l’autre côté de l’Atlantique, et qui venait, de plus, de sa région natale. Il se mit à panser l’animal, privilégiant les brosses souples et ses doigts en guise de peigne, puis cura ses sabots et après avoir trouvé la sellerie, brida et sella sa monture du jour. Il passa ses doigts sur le cuir de la selle, pensif, puis attrapa les rênes et guida l’étalon hors de son box. Il n’aimait pas beaucoup le voir enfermé là-dedans ; et même s’il ne connaissait pas les environs, il prit l’audacieuse décision d’aller faire un trotting sur les chemins de balade. S’il restait sur les sentiers cavaliers, il ne devrait pas avoir de mal à retrouver le haras sur le chemin du retour. Il fit d’abord marcher l’étalon en main pour le détendre un peu, puis se hissa en selle, à la recherche d’un coin qui l’emmènerait à l’extérieur du haras. Ainsi, cela lui permettait aussi de faire du repérage.
Il trouva finalement le début d’une allée et s’y engouffra, lançant sur son téléphone un chronomètre qui lui permettrait de compter le temps qu’il passait au pas et celui qu’il passerait au trot en contrepartie. Comme Silver avait un peu d’expérience, il choisit un programme assez intense, avec en alternance cinq minutes de pas suivies de neuf minutes de trot, à un rythme actif aussi bien pour une allure que pour l’autre. Il fit engager au gris ses postérieurs sous lui pour l’avoir dans la bonne attitude, laissant les rênes lâches – l’équitation western ne demandait pas un contact constant avec la bouche du cheval, chose qui le rebutait un peu dans l’équitation classique. Sa monture baissa le nez, et prit le trot lorsque Ackerley lui en souffla l’ordre, réinitialisant au passage son chronomètre. L’air était un peu plus chaud qu’à l’arrivée du brun, laissant présager un beau moi de mai. Il trouva une position plus confortable dans sa selle, jeta un œil à son téléphone et aperçut le début d’un message qui le fit grincer des dents. Pour ne pas se déconcentrer, il fit glisser la notification de sorte à ce qu’elle disparaisse de l’écran d’accueil de son mobile et se recentra sur sa monture, qu’il fit repasser au pas une fois la première session de neuf minutes écoulées.
Durant les quelques minutes de pas qu’il accorda à son cheval, Ackerley regarda le paysage alentour. Il était un peu… non, vraiment dépaysé. La sensation de perdre ses repères n’était pas désagréable, et si c’est ce qu’il avait cherché en mettant les pieds ici, il n’en restait pas moins troublé. Lui qui avait passé la totalité de sa vie dans son petit coin du Nevada, et qui, si ce n’était pour une semaine en voyage scolaire à New York et une autre en France, ne s’était jamais éloigné du ranch familial à plus de cinquante kilomètres à la ronde. Maintenant, il voulait prendre l’air un peu. Pas trop, en témoignait le naturel qu’il avait eu à chercher un endroit où il pourrait voir des chevaux tous les jours, mais il n’était pas bien sûr de retourner vivre là-bas. La France lui avait plu. Et il y avait tant d’autres pays. Tant qu’il y avait des chevaux… il saurait s’y sentir bien.
Son téléphone vibra. Il l’attrapa, réinitialisa le chronomètre une seconde fois à l’instant où il lança sa monture au trot de travail. Un nouveau message apparut sur son écran. Il le balaya sur la droite comme il l’avait fait avec le premier. Confortablement assis dans sa selle, rien ne saurait l’en déloger, ni le déconcentrer. Pas même ce foutu numéro qui l’avait harcelé du moment où il avait ôté le mode avion de son téléphone en sortant de l’aéroport jusqu’à maintenant. Il retourna son téléphone et posa l’écran contre sa cuisse, sa main le recouvrant pour le tenir. Silver avait une allure assez agréable, et le pied sûr. On sentait qu’il était dans son élément sur ce sentier de balade. Les neuf minutes écoulés, Ackerley le fit ralentir ; il lui restait encore une session de pas et une de trot avant de rentrer au haras au pas, mais le grullo ne semblait pas trop fatigué. Tout allait bien, jusque là. Détendu, il caressa l’épaule de sa monture pour l’encourager, alors que l’étalon se préparait déjà à repartir, infatigable. Son portable vibra, lui indiquant de partir pour les dernières neuf minutes de trot ; il prit un sentier qui indiquait rentrer au haras, afin d’économiser un peu de temps.
Le couple arriva par le terrain de cross avant que le téléphone n’aie vibré à nouveau ; le jeune homme en profita pour faire le tour du terrain, et laissa sa monture repasser au pas d’elle-même lorsque le temps fut écoulé. Il soufflait un peu mais pas très fort, la sortie devait lui avoir fait du bien et il flatta l’encolure de sa monture en le laissant s’étirer un peu pour qu’il récupère. Le cheval se dirigea de lui-même vers l’écurie devant laquelle ils s’arrêtèrent finalement ; Ackerley mit pied-à-terre et mena sa monture devant le box, où il lui ôta son harnachement avant de s’en occuper longuement – avec son poil long, Silver avait besoin d’un peu de temps pour sécher. Alors qu’il démêlait grossièrement la queue de l’étalon, son téléphone vibra. Il balaya encore une fois le message, mais ce dernier était trop court pour que ses yeux n’échappe à sa lecture. « Pauvre con. » Il leva les yeux au ciel. Il s’expliquerait plus tard : l’heure était aux chevaux.
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Misspalikoa
Cavalier pro - niv. 0 Messages : 57764 Inscription : 17/11/2016 Age : 23
| Lun 6 Mai - 18:38 |
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Hâte de voir la suite de l'histoire avec Ackerley! objectif validé +3 en endurance +2 en balade +5 |
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