Au pré avec Pêche

Bienvenue au pré réservé à vos chevaux, Pêche Melba !



Chevaux de Pêche Melba

J'arrive au pré accompagnée de Promise. Je la desselle et la caresse, elle a vraiment bien travaillé. J'ouvre la porte du paddock, entre avec la belle jument et la lâche. D'abord elle reste près de moi, je lui dis de s'en aller, de profiter de ce moment de semi-liberté qui lui est offert, elle doit le saisir. Mais non, elle reste là, elle me regarde. Peut-être qu'elle me remercie de cette séance de dressage. Je finis par sortir du pré. Je saisis son matériel, pars dans la sellerie où je le nettoie et le range, ainsi que je l'avais trouvé.

Quand je reviens au pré, Promise est toujours au même endroit, elle n'a pas bougé. Pourquoi ne part-elle pas au fond de la pâture comme elle va au fond de son box ? Je rentre de nouveau et essaie de la faire bouger. Elle ne veut rien savoir alors je m'assois par terre et la regarde. Elle reste figée comme une statue de pierres. J'attends qu'elle s'en aille mais elle ne le fait pas. Pars loin de moi, profite-en. C'est ce que je pense au fond de moi. Puis quelques minutes plus tard, elle marche enfin, dans le sens contraire où je suis. Et de nouveau elle s'arrête mais ne reste pas figée : elle broute. C'est si bon de l'herbe, c'est frais, plus frais que le foin qu'elle mange tous les jours. Je la regarde sans jamais la quitter des yeux jusqu'au moment où je regarde ma montre. Je m'étais promis de doucher Promise et de passer voir Blondie, la jument Haflinger de Rescue me que j'ai décidé d'essayer d'apprivoiser. Si je veux avoir le temps, je dois y aller. Je me lève et m'approche de ma demi-pension. Elle lève la tête et se laisse mettre le licol. Je la sors du paddock et nous marchons côte à côte jusqu'au coin bien-être.

J’arrive aux paddocks suivie de très près par Baloo. Je choisis un enclos libre et y lâche le bel étalon. Je m’assois dans l’herbe et le regarde galoper de droite à gauche comme un fou. Il avait vraiment besoin de se défouler. Les sorties avec les palefreniers ne sont pas suffisantes, il aurait sûrement besoin d’un cavalier à plein temps. Puis, soudain, il s’arrête brusquement et reste immobile un long moment. Je l’observe avec beaucoup de curiosité quand il repart dans un galop effréné. Après avoir fait le fou pendant une dizaine de minutes, il ralentit enfin et plonge la tête dans l’herbe fraîchement mouillée par la fine pluie de décembre. Alors que je rêvasse, je sens quelque chose de froid sur ma peau. Ce contact me ramène à la réalité. Il neige ! Oui il neige enfin ! Je tends mes mains vers le ciel et regarde les flocons tomber. Je l’attendais avec impatience cette neige. Que serait Noël sans la neige. Mon regard retourne sur Baloo qui, malgré la neige qui tombe sur sa robe immaculée, continue à brouter. Je remarque qu’il est aussi blanc que la neige. Cela fait déjà plus de vingt minutes que nous sommes là. Il commence à faire froid. Je décide alors de me lever et m’introduis dans le paddock. Je m’approche doucement du Camarguais et attache la longe au licol pour le rentrer au box. Il doit se reposer avant de partir pour une longue tournée de distribution des cadeaux avec le Père Noël.

J'arrive devant les paddocks suivie de près par Luciole. De nombreux chevaux occupent les enclos. Il faut dire qu'il fait un temps magnifique alors tous les cavaliers ont dû décider de sortir leur monture de leur box pour leur proposer un peu d'herbe fraîche. Heureusement, j'en trouve un, complètement inoccupé. J'ouvre la porte, entre, toujours accompagnée de la jument et referme la porte. La belle BWP dresse la tête, intriguée par tous les chevaux qui l'entoure. Je la caresse avant de lui enlever le licol. A peine se sent-elle libre qu'elle part au galop au fond du paddock. Elle fait le tour du pré en se pavanant devant ses voisins. Elle semble les narguer avec son trot aérien, sa queue en panache et son allure de diva. En tout cas, elle a l'air de s'amuser comme une folle.

Dix minutes se sont déjà écoulées. Je me suis assise dans l'herbe pour observer la jument grise. Depuis qu'elle est arrivée, elle n'a cessé de galoper dans son paddock et de chercher à attirer ses voisins. Elle a même essayé de faire connaissance avec un beau Pur-Sang Arabe noir comme l'ébène avant de le délaisser. Voilà qu'elle commence enfin à se calmer et à s'intéresser à l'herbe riche qui orne le sol de son enclos. Tous les autres chevaux alentours se sont rapprochés de la clôture qui les sépare de Luciole. Tous viennent voir la nouvelle venue. Mais bientôt, quand un des chevaux part et qu'il est remplacé par un autre, un Selle Français bai, c'est lui qui devient le petit nouveau. D'ailleurs, il n'a pas échappé à la jument qui s'empresse de le rejoindre dès son arrivée. Ils se reniflent, la belle grise cherche à le mordiller jusqu'à temps que celui-ci la rejette. Elle repart alors à son occupation précédente : brouter.

J'observe la jument avec attention. Elle arrive à enlever la moindre parcelle d'herbe et à la raser entièrement grâce à ses dents et ses lèvres très flexibles. Je jette un coup d’œil à ma montre. Cela fait déjà une demi-heure que nous sommes ici. La compagnie des chevaux m'a fait perdre la notion du temps. Bientôt, nous devrons repartir mais je laisse à Luciole encore quelques minutes de liberté. Comme si elle avait compris que j'allais venir la chercher dans peu de temps, elle dresse la tête, et se met à marcher en quête. Mais en quête de quoi ? Il me faut peu de temps pour découvrir son intention car elle a marché droit mais le seul l'endroit où l'herbe n'existe plus, le seul endroit où la boue a remplacé l'herbe. Elle s'y arrête, me regarde d'un œil malicieux, et là je comprends ce qu'elle va faire. Elle gratte le sol avant de se coucher et de se rouler en faisant au moins trois ou quatre tours complets, en veillant à bien se frotter sur le sol.

Une fois la jument relevée, je la rejoins, le licol et la main. Alors que je me dirige vers elle, elle change de direction mais s'arrête un peu plus loin en m'attendant. Je m'approche d'elle, la caresse puis lui passe le licol à la tête. Je la ramène vers l'entrée de l'enclos, ouvre la porte et la referme juste après que nous soyons sorties. Je la caresse de nouveau. Un bon pansage l'attend vu l'état de sa robe grise, si soyeuse avant qu'elle ne se roule. Elle n'a plus l'allure de diva qu'elle avait au début de sa sortie. Loin de là.