Arabesque me suivait tranquillement en main en direction du plus grand paddock, là où elle allait pouvoir passer une retraite tranquille bien méritée. Sa dernière pouliche, Sunset, avait désormais 6 mois, il était donc temps de la sevrer. Elle avait passé plusieurs jours dans un box juste à côté d’Arabesque pour s’habituer en douceur à être séparée d’elle. Il était désormais temps qu’elle apprenne à vivre entièrement sans elle, d’autant que cela faisait quelques semaines qu’elle se nourrissait de grain et d’herbe, et non du lait de sa mère. J’allais la voir sans son box et passai ma tête par-dessus la porte pour observer la pouliche qui m’accueillit les oreilles en arrière.
J’ouvris la porte, muni d’un licol, d’une longe ainsi que mon sac de pansage et je déposai le tout par terre. Intéressée, elle s’approcha pour découvrir ces nouvelles choses. Je m’approchai de la petite qui plaqua les oreilles en arrière tout en fouettant sa petite queue. Je ne me laissai pas impressionner et caressai son encolure. Un peu surprise que ses avertissements n’aient pas fonctionné avec moi, elle resta un instant sans bouger. Je lui fis quelques gratouilles au garrot, ce qu’elle eut l’air d’apprécier même si elle se montrait un peu grincheuse. Je commençai à passer mes mains sur ses épaules, son dos puis sa croupe, ce qui déclencha une vive réaction de Sunset qui tapa violemment du pied.
Je la grondais et recommencer à la toucher jusqu’à ce qu’elle arrête son cinéma. Je passai alors mes mains le long de ses jambes qu’elle soulevait frénétiquement pour m’échapper. Je restais bien ferme et ne cessai pas tant qu’elle ne se calma pas. Quand ce fut le cas, je la félicitai et la récompensai à l’aide de quelques friandises. Je pris pour commencer l’étrille dans mon sac et commençait le pansage de Sunset. Je passai de manière circulaire sur les parties charnues de son corps, ignorant ses petits comportements de jument, ou la grondant quand elle s’énervait trop. Je n’oubliais pas non plus de la féliciter quand elle se montrait plus calme ! Je continuai avec le bouchon puis la brosse douce sans trop de difficulté.
La pouliche, bien qu’encore très jeune, montrait déjà un sacré caractère ! Il fallait que je m’affirme dès maintenant si je ne voulais pas me faire marcher sur les pieds dans quelques années. Je pris le cure-pied et passais à nouveau mes mains sur ses jambes. Comme tout à l’heure, elle levait les pieds pour essayer d’échapper à mes mains, alors j’en profitai pour maintenir doucement son pied en l’air pour le curer. Ayant compris ma ruse, la pouliche ne se laissai plus faire aussi facilement, mais après quelques demandes parfois insistantes, elle finit par me donner ses trois autres pieds, ce que je récompensai avec une friandise. Je la caressais et grattais son garrot avant de continuer.
Je présentai le licol à la pouliche qui se montra interrogative face à lui. Je passai dans un premier temps le licol sur son corps tout en lui faisant quelques grattouilles pour qu’elle l’associe à quelque chose de positif puis je l’approchai de sa tête. Comme elle ne bougea pas, je lui enfilai et le bouclai doucement. Elle parut surprise, secoua la tête mais voyant que ça ne s’enlevait pas, elle se cabra et voulu partir en coup de cul dans son box. Je la rassurais et réussi à l’immobiliser afin de la caresser. Je décidai de ne pas aller plus loin pour cette séance, je ne voulais pas aller trop vite, alors je la caressai, lui donnai quelques friandises et je refermai la porte, lui laissant le licol pour qu’elle s’y habitue.
Je revins la voir tous les jours et quand elle me parut bien détendue, je lui mis la longe. Je l’incitai alors à venir vers moi en émettant une légère pression sur la longe et en l’appelant par son nom. Son premier réflexe fut de résister, puis elle recula violemment en tirant sur la longe de toutes ses forces. Je ne cédai que lorsqu’elle se calma. Je recommençai plusieurs fois, mais ce fut la même chose à chaque fois, la pouliche ne voulait pas céder et préférait sa cabrer, reculer, devenant parfois un peu brutale. Ce ne fut que quand elle commençait à s’épuiser qu’elle finit par céder à la pression de la longe. Elle avança d’abord d’un pas, alors je la récompensai pour son effort.
Finalement, au bout de bien des efforts, elle me suivit enfin, répondant à mes demandes. Je l’amenai alors à l’extérieur pour qu’elle s’habitue à marcher en main. Je lui fis prendre plusieurs directions pour qu’elle s’habitue à tourner, ainsi que quelques arrêts. Elle s’arrêtait assez facilement, restant à une distance raisonnable de moi, mais rechigner toujours un peu à se remettre en route, secouant la tête plusieurs fois avant de marcher. Je la félicitai tout de même pour les efforts qu’elle faisait, et je finis par la mettre en paddock pour qu’elle puisse brouter et avoir plus d’espace que dans son box. Je la caressai et lui retirai le licol. Elle alla découvrir ce nouveau lieu et fut très vite intéressée par l’herbe qu’elle se mit à brouter.