Est-ce que j’ai gagné à la loterie récemment? Non. Est-ce que j’ai encore acheté un cheval? Oui. Enfin, il n’est pas entièrement payé et je le prends à l’essai pour un mois avant de prendre une décision finale. Et puis, pourquoi pas rajouter un peu de testostérone à mon piquet qui en compte déjà trop? Je m’affaire dans le paddock prévu pour l’équidé en plaçant du foin dans le râtelier et en m’assurant qu’il n’y a pas de risque de blessure avec une clôture brisée ou autre. Je remplis également un seau d’eau - bien qu’il y ait également une buvette automatique, au cas où il refuse de boire dans cette dernière au début. Je pousse la brouette en dehors du paddock quand je vois un camion attelé à une remorque d’un certain âge s’arrêter dans le stationnement. Surprise de voir l’état général du véhicule, je me demande comment il se peut que les chevaux provenant de chez eux aient une certaine valeur. Je le découvrirai bien assez vite. Je rejoins l’homme qui en descend avec une certaine appréhension, mêlée à l’excitation de la nouveauté aussi. Nous nous serrons la main poliment, mais je perçois dans sa gestuelle qu’il est nerveux.

- Vous avez fait bonne route? Je lui sourit chaleureusement avant d’essayer d’engager la conversation d’une façon ou d’une autre. Hum, oui. Il se passe nerveusement une main dans les cheveux avant de replacer sa casquette. Écoutez, je vais être honnête. L’étalon que vous avez accepté de prendre à l’essai pendant un mois est un cheval… particulier. Je relève un sourcil et je crois les bras devant ma poitrine. Bien que gentil et respectueux, ce qu’il préfère c’est d’amuser quiconque est témoin de ses pitreries.

Je hoche la tête en guise de compréhension, puis quand nous abaissons la rampe d’embarquement et que je vois la croupe mutilée du cheval, je comprends où il veut en venir.

- Merde Je serre les dents pour éviter de dire autre chose. Oui, bon voilà. Quand on a voulu le faire monter, il s’est braqué. Il faut dire qu’il n’est pas habitué à voyager dans une remorque aussi petite et étroite. Bref, il s’est cabré, il a glissé dans la roche et voilà.

Je passe la main sur la croupe râpée du bai et celui-ci frissonne à mon contact. En deux temps trois mouvements, je le sors de là avec l’aide de l’homme et il se retrouve finalement sur la terre ferme. Humant l’air autour de lui, les naseaux dilatés et la tête haute, Népal reste pourtant sagement à côté de moi. Je remercie le transporteur d’un hochement de tête et je me dirige vers l’aire de préparation. Le paddock attendra, il faut soigner ces blessures, bien qu’elles ne soient que peu profondes, elles sont à vif.

Événement #33 ; palier courage
Durant le transport de votre nouveau cheval vers vos écuries, il y a eu un petit accident. Racontez-nous ce qui lui est arrivé. [5 trèfles]