Je retrouvais en voyant Arcana, ma pouliche de 6 mois, des souvenirs de Face my Fears étant jeune. Seulement, du point de vue de leur caractère, ils étaient l’opposé même. L’étalon était proche de l’homme et affectueux là où Arcana était très distante, devenant parfois presque agressive. J’allais pourtant devoir m’affirmer face à elle car il était temps d’entamer son apprentissage. Je m’étais donc munie d’un licol, une longe ainsi que mon sac de pansage, sans oublier les friandises, mon arme secrète face aux poulains récalcitrants ! Je me dirigeai vers son paddock, me creusant la tête pour savoir comment l’approcher. Il me vint une idée, que j’allais dès à présent mettre en place.
Je m’asseyais dans l’herbe et je coupai des pommes et des poires en morceaux, en mangeant quelques-uns au passage. Je mettais le tout au fur et à mesure dans un seau. Bien que réticente, l’odeur des fruits ne manqua pas de l’attirer. Elle s’approcha prudemment, ne sachant pas si elle devait mettre ses oreilles en arrière ou non. Je lui tendis alors doucement un petit bout, elle plaqua les oreilles en arrière, se montrant menaçante mais s’empressa tout de même de manger la friandise. Je pus alors enfin l’approcher et je commençai à la caresser d’abord sur l’encolure. Je continuai sur le reste de son corps, ses épaules, son dos, sa croupe et son ventre, ce qu’elle n’apprécia pas du tout.
Elle plaqua les oreilles, fouetta frénétiquement de la queue et donna un coup de pied dans le vide tout en se retournant pour essayer de mordre. Je le grondais mais continuai tout de même ce que j’étais en train de faire pour qu’elle comprenne bien que cela ne servait à rien, elle ne gagnerait pas. Je pris ensuite l’étrille et refis le même travail avec des mouvements circulaires. Le massage procuré ne suffit pourtant pas à la convaincre, et elle se montrait toujours aussi négative. Je continuai avec le bouchon puis la brosse douce sans m’occuper des réactions de la jument qui, vexée, fouettait de la queue. Pour finir, je lui demandai ses pieds pour les curer doucement, ce qui prit moins de temps que je l’avais cru.
Je pris alors le licol et le présentais à Arcana puis je lui enfilai tout en y accrochant la longe. Elle leva la tête, la secoua dans tous les sens et essaya de partir en ruant, ce que je l’empêchai tant bien que mal. Ce fut assez difficile de l’amener à me suivre car elle était très réticente à la pression de la longe, mais avec quelques morceaux de fruits, elle finit par marcher. Je lui fis faire quelques tours du paddock, m’arrêtant quelques fois. Je finis par faire sortir la pouliche mais me suivit malgré qu’elle n’en avait bien envie, changeant parfois de direction. Plutôt contente, je la récompensai et la relâchai dans son paddock où elle partit au fond en saut de mouton, visiblement satisfaite que je la laisse enfin tranquille.