box de Ceridwen

Depuis quelques mois maintenant, Toxane avait mis bas d’une petite pouliche appaloosa, également la fille de Djouboy. Etonnamment, la petite avait des yeux bleus. Il était temps aujourd’hui de réaliser son pré-débourrage. Depuis toujours, elle était manipulée, mais confirmer les progrès ne pouvait jamais faire de mal. Aussi allais-je à la sellerie, où je récupérais un licol taille poulain, une longe, ainsi que le matériel de pansage de Ceridwen. Je me rendis ensuite à son box.

La pouliche m’accueillit d’un joyeux hennissement, ce qui me tira un sourire.

« Coucou ! Alors, comment ça va ? »

J’ouvris le loquet et la tête de la pouliche arriva contre moi. Je la caressai quelques minutes, avant d’entamer son pansage. Je commençai par lui présenter la brosse douce, qu’elle huma avant de frotter ses naseaux contre les poils. Je la laissai faire puis lui passai doucement l’objet sur le chanfrein. Elle ferma les yeux et appuya contre, ce qui me fit rire.

« Tu sais, les poils ne sont pas sûr, tu vas te mettre un coup ! »

Mais têtue, elle ne démordit pas de son idée. Je souriais. Je continuai ensuite à lui passer la brosse. D’abord sur son encolure, puis sur son épaule et son antérieur. Derrière le coup de brosse, je passai ma main. Ceridwen avait toujours les poils de poulain, tous doux. Le dos, le ventre, le flanc, la croupe, le postérieur… Je la brossai sous tous les angles du côté gauche, puis je fis de même du côté droit. Ceridwen se contenta de profiter, sans bouger. Je savais que son calme ne durerait pas indéfiniment, c’était toujours un poulain et c’était déjà exceptionnel qu’elle n’ait pas déjà bougé. Je terminai le brossage puis je laissai glisser ma main le long d’un de ses antérieurs en la poussant doucement avec mon épaule. Elle décala son poids sur ses autres membres puis m’abandonna celui que je lui réclamai. Je le gardai quelques secondes, grattant un peu le pied avec un cure pied pour l’y habituer, puis je le reposai au sol. Je recommençai avec les trois autres membres. La petite jument ne semblait pas particulièrement apprécier ça mais elle se laissait faire. Je la félicitai avec de nombreuses caresses et je lui donnai même une carotte. Je passai ensuite ma main sur tout son corps, histoire de voir, mais elle ne bougea pas, se laissant faire du bout des oreilles au bout des sabots.

Je présentai ensuite le licol à la pouliche, qui le huma. Elle le prit dans sa bouche et secoua la tête. En souriant, je lui laissai l’objet. Ainsi, en jouant avec, elle exprimait le fait qu’elle n’en avait pas peur et était à l’aise avec. Quelques minutes plus tard, elle se lassa de secouer le licol et la tête dans tous les sens et elle me le ramena, comme l’aurait fait un chien.

« Et ben décidément, tu n’es pas commune toi ! »

Je pris le petit licol puis le lui passai autour de la tête, avant d’attacher la boucle. Elle secoua encore un peu la tête, surprise pas le tintement des boucles, puis elle accepta sans autre forme de procès. Je la félicitai et lui tendis quelques morceaux de carotte. La petite pouliche fouilla un peu mes mains à la recherche d’autres bouts, mais je la repoussai doucement, en lui expliquant qu’elle ne devait pas réclamer. Elle posa sur moi un regard mi penaud, mi malicieux. Je fixai alors la longe au licol.

Ceridwen avait tendance à toujours suivre l’humain à côté d’elle, la faire suivre en longe devrait en principe se révéler une formalité. Je tirai doucement sur la longe. Ceridwen fut surprise et recula. Je laissai la corde glisser, ne retenant pas la pouliche. A nouveau surprise, elle s’arrêta. Je recommençai. Cette fois-ci, elle résista un peu puis fit un pas en avant. Aussitôt, je la félicitai. L’appaloosa sembla comprendre ce que j’attendais d’elle. Lorsque je tendis la longe, elle avança immédiatement. Je la félicitai à nouveau, puis nous sortîmes du box. La jument me suivit sur plusieurs pas, avant de s’arrêter. Je la laissai faire alors qu’elle observait tout autour. Puis je marchais et elle me suivit. Lorsqu’elle tenta de me dépasser, au trot, je m’arrêtai. Elle fut stoppée par la longe, qu’elle tira. Ce fut mon tour de résister. Elle se mit à trottiner en cercles autour de moi. Patient, je la laissai faire. Ceridwen finit par s’arrêter. Après quelques secondes d’immobilité, je recommençai à marcher et elle me suivit sans plus faire d’histoire. Dans la cour, je la fis tourner à plusieurs reprises. Elle n’hésitait pas à proposer des réponses à mes demandes, même si elles n’étaient pas forcément bonnes. Il était donc facile de lui enseigner quelque chose. Nous fîmes ensuite quelques transitions. Au début, la petite appaloosa refusait de rester arrêtée. Lorsqu’elle comprit que je ne céderais pas, elle obtempéra. Nous restâmes dehors un moment. Finalement, j’estimai que la marche en longe était acquise, et je décidai de rentrer la petite pouliche. Plus pour réaliser une conclusion au pré-débourrage, je lui repassai un coup de brosse rapide. Puis je donnai une carotte à la pouliche, lui apprenant ainsi à croquer dedans, avant de la caresser et de la laisser tranquille.

Codage par Libella sur Graphiorum