Ecume & Roxane : pré-débourrage (manipulation, brosse, licol et longe)
En arrivant au domaine, sous une pluie battante, je croisais Catriona. Elle hésitait sur le seuil de l’écurie, reculant sa sortie sous la pluie. En souriant, je la saluai et la propulsai dehors. Un regard noir et elle partit en courant. Avec un sourire, je me dirigeai vers la sellerie où je récupérai un licol pour poulain, une longe et une brosse. Puis j’allai vers Ecume, mon poulain espagnol foncé. Lui et son jumeau, Elixir, dont je devais également faire le pré-débourrage, avaient été une surprise. Nous étions au courant pour l’un mais l’autre s’était montré le jour J. Et ça avait été une lutte de chaque instant. Une lutte dont leur mère, I Have a Dream, et eux avaient réchappés de peu.
J’ouvris la porte du box du jeune poulain, tout juste sevré. Son frère était dans le box juste à côté, mais je songeai à les mettre ensemble dans la stabulation de l’écurie. Ils semblaient perdus l’un sans l’autre. Habitués à être ensemble depuis toujours, ils s’entendaient comme larrons en foire. Je m’approchais du poulain, allongé sur les copeaux de bois. Ecume ne bougea pas, il était habitué à moi. Je m’assis à côté de lui, près de sa tête, et je commençai à le caresser en lui parlant doucement. Je laissai ma main courir sur sa fine encolure. Ses oreilles étaient pointées vers moi, tout comme son regard curieux. Ma seconde main se posa sur le chanfrein du poulain. Finalement, ce dernier, content, se hissa sur ses interminables jambes. Je me relevai avec lui et commençai à le caresser, un peu partout. Habitué au contact, comme tous mes poulains, il se laissait faire. Ecume était particulièrement chatouilleux au niveau du ventre, je le voyais aux tressaillements qui le parcouraient. J’insistai particulièrement sur son encolure et son garrot, endroits où il affectionnait particulièrement les grattouilles. Je frottai un peu sa crinière, puis je caressai ses épaules des deux mains. Je continuai avec son poitrail puis son antérieur gauche, que je soulevai. Je le gardai en l’air quelques minutes puis, avec délicatesse, je le reposai au sol. Le poulain modifia ses appuis pour retrouver son équilibre sur ses quatre pieds. Je caressai son ventre sans trop insister, ses oreilles s’étant plaquées en arrière. Je savais qu’il ne réagirait pas, mais il n’appréciait pas pour autant. Je frottai doucement ses flancs, sa croupe puis ses cuisses et ses postérieurs, que je soulevai quelques secondes à leur tour. Je terminai avec le second antérieur avant de juger qu’Ecume était « bien » manipulé.
Je passai ensuite à la brosse. Je présentai l’instrument au poulain qui le huma avec curiosité. Je la passai doucement sur son chanfrein. Ecume recula d’un pas, curieux, puis frotta de lui même ses naseaux sur la brosse que je tenais en l’air. Je caressai le bout du nez du jeune cheval puis entrepris de brosser la robe de l’espagnol. Je passai avec des mouvements doux et fermes sur son encolure, son poitrail, son épaule puis son antérieur. Suivirent son côté, son flanc, son ventre puis je remontai sur le dos de l’étalon et frottai énergiquement le petit garrot. Je suivis la colonne vertébrale puis terminai le côté gauche avec l’arrière main. Je changeai de côté, non sans passer un petit coup sur la mini-queue peu fournie du poulain, et fis de même. Le jeune poulain semblait apprécier les soins.
Je posai ensuite la brosse et pris le licol, que je présentai à Ecume. Il connaissait déjà l’objet, je les leur avais mis à Elixir et lui depuis leur plus jeune âge. Je ne les avais en revanche pas habitué à suivre en longe, ils suivaient leur mère comme tout poulain. J’enfilai donc le licol à Ecume, qui ne réagit pas, puis attachai la longe à l’anneau. Le poids du mousqueton surprit un peu le jeune espagnol et il secoua la tête de haut en bas. Je le caressai gentiment, attendant qu’il ait terminé, puis je me levai pour le sortir du box. Le jeune me suivit sans hésiter, encouragé par le hennissement de son frère. Je conduisis Ecume à son box et laissai les deux poulains se humer. Puis je tirai doucement sur la longe pour le faire venir jusqu’à moi. Il voulut tirer dans l’autre sens mais je résistai. Ayant plus de force que lui à l’heure actuelle, même si ça ne saurait durer, il fit quelques pas. Je le félicitai puis recommençai, jusqu’à ce qu’il comprenne que la tension sur la longe servait à lui demander d’avancer. Une fois que cette partie fut acquise, je marchai normalement, Ecume sur mes talons. Lorsque je m’arrêtai, je lui demandai de faire de même. Au début, il me dépassa, puis il finit par obtempérer. Je félicitai le jeune cheval dès qu’il faisait quelque chose de bien, l’encourageant au maximum. Il prenait de l’assurance, jusqu’à marcher d’un pas que j’aurais qualifié de « conquérant », ce qui me fit bien rire. Je le fis marcher et s’arrêter à de nombreuses reprises dans l’écurie, puis je décidai que c’était assez pour aujourd’hui. Je reconduisis Ecume à son box, lui passai un petit coup de brosse juste pour le plaisir, puis je lui retirai le licol et la longe. Je lui donnais une carotte, qu’il mangea en plusieurs fois, puis je quittai son box. Je refermai soigneusement la porte en la faisant coulisser. Je ramenai le matériel à la sellerie.