box de Neiji

J'avais espéré que l'hiver serait doux et que je pourrai donc laisser mes chevaux vivre tranquillement au pré. Mais il fallait se rendre à l'évidence, le froid était bel et bien de retour et je ne pouvais pas lasser mon petit poulain se cailler les fesses dans le vent et la neige. J'avais donc décidé de le remettre au box. Mais pour qu'il ne se sente ni trop seul ni trop déraciné, j'emmenais avec lui toute la tribu passer un hiver à la chaleur de la paille propre. Avec mon grand nombre de chevaux, j'avais maintenant un petit bout du haras qui m'avait été attribué. C'était une vieille écurie qui de l'extérieur ressemblait à une grange. Les boxes étaient à l'intérieur et étaient face à face. J'avais passé quelques jours à "rénover" l'endroit, en réparant les planches de bois cassées au détériorées par le temps et les intempéries. J'avais passé la mâtiné à préparer des boxes bien douillets pour mes petits adorés avec une bonne couche de paille et les râteliers étaient bien garni de foin. J'étais allée ensuite chercher mes chevaux au pré pour les rentrer un par un dans leur nouveau box. Une fois Arabesque, Loukoum et Freedom rentrés, je retournais pour ramener Aemy et Loukoum en même temps. Le poulain était habitué à voir des licols, mais n'en avait jamais encore porté un lui même. Je voulais profiter de cette première sortie du pré pour l'habituer à cet engin. Je commença par en mettre un à sa mère, puis je glissa progressivement un autre plus petit sur la petite tête alezane tout en donnant envie au poulain de mettre lui même la tête dedans en mettant une friandise à la sortie de la muserolle. Avant qu'il eu le temps de s'en rendre compte, le poulain avait le licol était bouclé. Il parut dans un premier temps un peu étonné et frotta sa tête contre ses antérieurs pour essayer de s'en débarrasser. Je le laissa faire jusqu'à ce qu'il comprit qu'il n'avait pas trop le choix. Une fois qu'il fut immobile mais avec une petite mine résigné, je lui donna encore une friandise. Je pris ensuite une longe dans chaque main puis je fis le court chemin qui me séparait de mon écurie. Le parcours fut long, car l'alezan s'arrêtait à chaque mètres parcourus pour tirer un grand cou sur la longe ou pour simplement réfléchir à la situation. Je décidais de le laisser faire pour cette première sortie et de remettre aux prochaines fois l'apprentissage des règles. Une fois arrivée à l'intérieur de mon petit monde, je commençais par rentrer le poulain dans un box, puis je ferma la porte pour mettre Aemy dans le box d'à côté. Les boxes étaient assez particuliers, les séparations étaient faites en parois en bois qui étaient assez basses. Neji pouvait donc toucher du bout du nez sa mère pour ne pas être trop désorienté. Je jeta un petit cou d'œil à chacun de mes chevaux, ils étaient presque tous entrain de manger, même le poulain qui ne semblait pas être trop perturbé par ce changement d'endroit. Je décida donc de quitter les lieux tranquillement pour les laisser se reposer.

Rencontre avec Neji

Comme tous les samedis, Evy était arrivée dans l'après-midi au centre équestre pour son cours. Depuis quelques années, elle montait tous les mercredis et samedis au club où elle avait fait ses débuts. Première fois sur un cheval à quatre ans, personne dans sa famille n'avait su de où lui était venu cette passion des chevaux. Les passages de galop, les stages, elle s'était perfectionné au fil des années. Tout le monde se connaissait au centre équestre, il était petit, chaleureux et elle s'était faite pleins d'amis. Même ses parents avaient fini par rencontrer les autres parents et ainsi de suite. A 16 ans et toutes ses dents, elle allait sur un âge où sa vie prenait une tournure difficile, que faire de sa vie ? Mais elle avait plus ou moins quelques idées sur le sujet, ses résultats scolaires n'étaient pas trop mal, elle avait une vie bien rempli, les potes, les sorties, mais elle était aussi du genre famille. Elle avait une famille simple qui savait prendre le temps de partager les choses, de rire aussi ! En résumé, elle pouvait dire qu'elle était heureuse.

Evy sortit de la voiture en attachant ses chevaux châtains ondulés et fit un dernier signe à son père avant d'avancer dans la cour des écuries chargée de tout son bardas. Elle aperçut alors Charlie et Apolline qui sortaient d'un des bâtiments principaux et elle les salua joyeusement. Elles se mirent à papoter et Evy déposa ses affaires à l'entrée des écuries avant de suivre ses amies au club house. Elles y trouvèrent les autre cavalier de leur cour que la jeune fille salua avec joie, puis elle jeta un coup d’œil au tableau qui indiquait qui montait qui. Elle regarda à plusieurs reprises mais son nom n'était pas inscrit. Fronçant les sourcils, elle se tourna alors vers ses amies.

- Bah, c'est bizarre je suis pas notée.. dit-elle perplexe.
- Evy ! L'interpela un des cavaliers du groupe, Carl a dit que tu devais aller le voir quand tu serais arrivé.
- Ah d'accord, elle le remercia avec un sourire.

Sur ces mots, elle quitta le club avec ses deux compères et elle se rendit au manège où Carl, leur moniteur et propriétaire du centre équestre donnait un cours. Quand il la vit à la barrière, l'homme prononça comme un petit "ah" en faisant un signe de la main comme pour se rappeler à lui même. Il marcha alors jusqu'à elle.

- Evy, je t'ai mis un nouveau que j'ai acheté la semaine dernière. Il n'est pas encore écrit sur le tableau c'est pour ça que tu n'es pas notée, du coup c'est un alezan avec une liste, il a un profil arabe de toute façon tu le verras tout de suite, dit-il avec un clin d’œil en fin de phrase.

Evy acquiesça et tourna les talons en direction des écuries. Un nouveau cheval, c'était intriguant, excitant et terrifiant à la fois. Mais elle pensa que si Carl lui avait mis à elle, c'était qu'il lui faisait confiance. Et puis tout les nouveaux ne sont pas des brutes ou des sauvages. Détendue donc, elle entra dans les écuries tout en papotant avec ses copines et elles firent le tour des écuries à la recherche de l'heureux élu. Finalement, c'est Apolline qui victorieuse met la main dessus en premier. Les trois jeunes filles se regroupèrent autour du box de l'étalon et Evy lit à haute voix le nom gravée sur la plaque qui orne la porte du box : Neji. Guilleret, l'alezan vint à leur rencontre et se laissa caresser, les yeux brillants comme un vrai enfant.

- Il n'a pas l'air d'être vieux, on dirait même un poulain, affirma Evy.

Elle restèrent là quelques minutes, puis Apolline et Charlie laissèrent leur amie pour aller préparer leur propre monture. Evy ouvrit alors la porte du box et s'empara du licol en cuir de l'animal. Il semblait tout content d'avoir de la visite et plongea volontiers le nez dans le licol quand sa cavalière le lui présenta. Elle l'attacha alors devant son box et l'observa un peu avant d'entreprendre quoi que ce soit. Il n'était pas petit, mais pas très grand non plus, la taille moyenne d'un cheval de type arabe. Alezan, il avait une tonte de chasse comme la plupart des chevaux du club. Evy ne savait pas qu'elle âge il avait, mais tête au profil concave et ses yeux noisettes expressifs lui donnait une bouille d'ange. Il était fin et pas vraiment très musclés, mais il avait un truc, un charme. La jeune fille lui flatta l'encolure et commença alors son pansage.

Elle prit d'abord l'étrille qu'elle passa sur les parties charnues pour décoller les plaques de crottin qui s'était collé sur sa robe. Elle enlèva le tout avec le bouchon et insista particulièrement sur les jarrets, les cuisses et les jambes. Neji était un peu turbulent et il touchait à tout, il tentait d'attraper les brosses dans la boîte d'Evy et quand il en tenait une entre ses dents, il secouait légèrement la tête, envoyant valser l'objet. La jeune fille riait devant le manège de l'étalon et le repoussait gentiment pour pouvoir continuer son pansage. Elle enleva les brins de paille dans la crinière et la queue de l'étalon et les démêla à l'aide d'une lotion démêlante. Elle cura ensuite ses pieds sans problème et caressa le petit alezan qui essayait de trouver quelque chose pour se distraire. Un petit rigolo, il cherchait et m'amusait comme un gamin et Evy était tout le charme de l'étalon.

Elle se dépêcha tout de même et sella Neji avec son tapis noir, son amortisseur en mouton et la selle de l'alezan. Elle sangla légèrement pour commencer puis lui passa le filet qu'il prit sans soucis. Enfin, elle lui fit faire quelques étirements notamment pour éviter les plis sous la sangle. Elle le caressa pour sa coopération et enfila sa bombe et ses gants, puis détacha le petit mâle pour se rendre au manège.

Petite visite - Evy et Neji

J'avais décidé de venir un peu plus tôt que d'habitude aux écuries ce samedi, dans l'espoir d'apporter mon aide aux petits pour seller leurs montures ou même pour aider aux soins des chevaux. Charlie et Apolline ne devaient arriver que dans l'après-midi, alors j'avais un peu de temps devant moi. Je me rendis au club house où je trouvai Carl et la nouvelle monitrice Alix ainsi que des cavaliers du club que j'allais saluer. Ils me proposèrent de les accompagner pour aller s'occuper d'un cheval chacun et instinctivement, le nom de Neji me vint en tête. Nous demandâmes à permission à Carl et il m'informa que Neji avait déferré la veille et que donc il ne pourrait pas être monter aujourd'hui, mais que je pouvais tout de même m'en occuper. Un air de déception sembla passer sur mon visage, j'espérai secrètement le remonter aujourd'hui, mais je ne dis rien et suivis les autres cavaliers jusqu'aux écuries.

Je pris mes affaires au passage et les posai devant la box de Neji qui me regardait curieusement. Je souris et caressai son chanfrein avant de m'emparer du licol en cuir noir surmonté d'une peu de mouton sur la muserolle. J'ouvris la porte et me glissai à l'intérieur du box où je présentai ma main à l'alezan. Il la renifla puis vint me pousser un peu le bras pour essayer d'avoir des friandises. Je rigolai et lui enfilai le licol pour l'attacher juste devant son box. Il semblait heureux de sortir, les oreilles pointées en avant et regardant aux alentours. Il avait une démarche plutôt cocasse avec un fer en moins et me regardait rire avec un air curieux. Je ne tardai pas et prit mon étrille et mon bouchon pour commencer le pansage. En faisant de petits cercles sur les parties charnues avec mon étrille, je décollai la poussière et venait l'enlever avec le bouchon. Neji gigotait un peu de temps à autres mais dans l'ensemble il restait gérable. Je le félicitai parfois d'une caresse puis rangeai mes brosses pour prendre le démêlant avec lequel j'aspergeai sa crinière et sa queue. Je laissai agir puis curai ses pieds en faisant attention à son sabot déferré. Il me donna ses pieds sans difficulté, alors je le félicitai. Je pris ensuite la brosse à crin pour les peigner et en un rien de temps, ils furent démêlés. Finalement, je passai un coup de brosse douce sur toute sa robe ainsi que sa tête qui prit un peu plus de temps étant donné qu'il remuait dans tout les sens.

Une fois propre, je détachai sa longe et l'emmenai en dehors de l'écurie pour le faire brouter. Il se jeta sur l'herbe grasse et je restai là cinq bonnes minutes à le caresser pendant qu'il se régalait. Finalement, je le rentrai au box et lui donnai un morceau de carotte tout en continuant mes grattouilles, et m'en allait ensuite donner mon aide aux petits qui venaient d'arriver.