Après avoir fait connaissance de Goliath, je décidais de rendre visite aux chevaux rescapés, aux paddocks Rescue Me. Certains semblaient se remettre de leurs blessures et cela faisait plaisir à voir mais malheureusement, bon nombre d'entre eux étaient encore traumatisés. Abandons, mauvais traitements, accidents ? Je m'arrêtai devant le paddock d'un magnifique cheval blanc, probablement d'origine arabe. Enfin magnifique... Il le serait sûrement sans ses affreuses cicatrices. Pauvre bonhomme. Il avait du en voir dans sa vie. La plaque sur la barrière m'indiquait que le cheval s'appelait Mékong et qu'il était seulement âgé de huit ans. A voir son état physique, je lui en aurait bien donné dix de plus !
Pour attirer son attention, je sifflais et secouait un sachet de carottes. Sa réaction fut immédiate et... Impressionnante ! Alors qu'il était au fond du paddock à une vingtaines de mètres de moi, il fonça en ma direction, oreilles couchées, dents sorties. Surprise, je reculais d'un pas. Mais il ne fallait pas ! Reculer faisait de moi au choix une proie, une rivale ou une personne peu digne de confiance. Je reprenais alors ma place initiale en ravançant d'un pas. De toutes façons, vu ma distance de la barrière, il était peu probable qu'il m'atteigne. L'étalon restait devant moi à me défier, m'agresser. Il ronflait, simulait des morsures et tentait de m'impressionner en frappant du sabot. Si il me faisait un peu peur, je voyais surtout en son regard de la souffrance et de la crainte. Que lui était-il arrivé pour qu'il attaque ainsi l'homme ?
"Tu sais mon bonhomme, je ne te veux aucun mal."
Je murmurais en tentant de ne pas laisser paraître ma crainte. Car si la barrière me tenait à l'abri, je n'étais tout de même pas totalement rassurée. Je tentais tout de même une approche en lui tendant une carotte. Aussitôt, Mékong fit demi-tour et partit au grand galop, lançant des ruades dans ma direction. Bon, ce n'est pas gagné... Je laissais tout de même un petit tas de carottes au bord de la barrière pour qu'il puisse le régaler.
Whappa
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Mar 26 Jan - 19:05
Très sociable ce dadou + 1 pnt de confiance
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Jeu 28 Jan - 10:21
J'avais décidé de retourner aujourd'hui voir l'impétueux Mékong. Ce pauvre cheval semblait si traumatisé que je ressentais le besoin de m'en occuper. Mais, je le savais, cet objectif serait chargé d'embûches, en conclusion de ma précédente visite ! Mékong ne se laisserai pas apprivoiser si facilement. C'était un sachet de pommes que j'amenais ce jour là. Je me demandais si il avait finalement mangé les carottes de l'autre jour... Et oui ! J'arrivais devant son paddock et retrouvai le cheval dans le même état : au fond du paddock en train de manger son foin mais en position d'alerte, toujours prêt à réagir. Lui arrivait-il de se détendre ? Ses oreilles pointées dans ma direction semblaient montrer qu'il m'avait repérée et qu'il m'observait. Prêt à fuir, attaquer ? Comme il ne semblait pas décidé à bouger, je sifflais. Il resta sur place mais se mit à renâcler, ronfler, frapper le sol de ses antérieurs. Est ce que je le dérangeais ? Est ce que je lui faisait peur ?
"Je t'ai apporté des pommes aujourd'hui !"
Je lançais quelques quartiers de pommes de l'autre côté de la barrière, à deux ou trois mètres de moi. De toute façons, il n'était même pas la peine d'essayer de lui donner directement dans ma main : je gagnerais au mieux une sacré morsure... Il avait vu les pommes. Il s'approcha au grand trot en me fixant. En secouant la tête. Ses oreilles couchées voulaient m'impressionner. Sans s'arrêter, il passa devant la barrière en envoyant les dents dans ma direction, comme pour m'éloigner encore un peu.
"Oulà, doucement !"
Surprise, je faisais un pas sur le côté, ce qui finalement ne m'éloigna pas tant que ça. Petite victoire pour moi. Profitant de mon instant d'hésitation, Mékong attrapa un morceau de pomme, sans même s'arrêter avant de retourner se réfugier au fond de son paddock. Bon. Le chemin allait être long, long... Mais au moins, il semblait avoir apprécié les pommes, n'est ce pas ?
maioral
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Jeu 28 Jan - 19:44
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Sam 30 Jan - 17:01
En ce jour pluvieux, j'allais tout de même rendre visite à l'impétueux Mékong. Je m'étais prise d'affection pour ce pauvre cheval, bien que je n'ai encore jamais pu l'approcher. La violence de ses réactions et son agressivité étaient déconcertantes mais je savais que je devais persévérer pour obtenir des résultats. Mékong était, comme je l'imaginais, réfugié sous son abri pour fuir la pluie. Je fermais mon parapluie et mettais ma capuche, pour ne pas l'effrayer davantage. Il savait que j'étais là. Son corps semblait tendu et ses oreilles en alerte : il se méfiait. Je lui avais pourtant apporté plusieurs fois de délicieuses friandises... Mais ces choses là prennent du temps, je le savais.
"Bonjour Mékong..."
Peut-être serait-ce une bonne chose de lui parler plus souvent, pour qu'il s'habitue à ma voix ? L'étalon ne bougea pas mais je l'entendais ronfler. L'abri n'était pas très loin de l'entrée du paddock, aussi, je me rendis compte que c'était la première fois qu'il restait à une si petit distance de moi. Il y a du progrès...
"Carottes, aujourd'hui !"
Il me fixait toujours de ses grands yeux bruns, tantôt oreilles pointées pour m'observer, tantôt oreilles plaquées, trahissant sa nervosité et son agressivité. Comme d'habitude, je déposais un petit tas de carottes de l'autre côté de la barrière, à quelques mètres de moi. Il avait comprit le principe. Il resta quelques secondes à hésiter avant de s'approcher au trot. Cependant, il s'arrêta à... 2 ? 3 peut-être ? mètres des carottes et, muscles tendus, tête haute, il renâcla, piaffa. Il envoya les dents en l'air, piétina. Il hésitait à approcher. Puis, il avança un pied, puis deux. Il arriva finalement aux carottes et prudemment, il commença à les croquer tout en me surveillant. Au moindre de mes mouvements, il envoyait les dents et frappait du pied. Alors, je le regardais, immobile. C'était la première fois qu'il venait si près.
"C'est bien mon grand..."
Je chuchotais, craignant le perturber. Je ne voulais pas qu'il fuit. Les carottes furent vite englouties. Et Mékong vite reparti. A peine la dernière bouchée croquée, l'étalon fit demi tour et repartit se réfugier dans son abri. Il était resté... une minute ? Mais c'était la première fois. Il avait du estimer que je n'étais pas un danger. Du moins, un grand danger.
etoly
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Mar 2 Fév - 20:31
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Dim 15 Mai - 19:23
Mékong
Après avoir lâché mon cheval au paddock, j'ai décidé de donner un petit coup de main aux palefreniers en donnant à manger aux chevaux de Rescue Me. Il s'agit d'une suite de paddocks où se trouvent des chevaux maltraités et traumatisés. Je parcours donc cette allée, accompagnée de la brouette de granulés. Je donne à chaque cheval une généreuse portions, ils en ont presque tous besoin. Certains semblent me craindre comme la mort, d'autres me regardent d'un mauvais œil. Je ne peux m'empêcher de ressentir de la compassion pour tous ces chevaux. Jusqu'à ce que la réaction d'un des chevaux n'attire particulièrement mon attention. Je m'apprête à verser la ration dans la mangeoire d'un cheval blanc, quand celui-ci lève la tête et fonce vers moi au galop, montrant ses dents et collant ses oreilles à son crâne.
- Holà! C'est quoi ton problème? Je ne vais pas t'agresser, tu sais.
Le cheval frappe le sol du sabot et donne un coup de dents dans le vide, mais dans ma direction. On ne se connait pas, mais il ne semble déjà pas m'apprécier. Je me demande ce qu'on a bien pu lui faire pour qu'autant de haine apparaisse dans son regard?
- Bon, tu la veux ta ration?
Voyant mon manque de réaction (j'ai pris mes précautions en instaurant une distance de sécurité entre le cheval et moi), le cheval s'énerve encore plus. Il secoue la tête, frappe plus fort le sol et feint une morsure. Je remarque autre chose dans son regard, que je n'avais pas vu avant. De la crainte. Non, plus fort, de la terreur. Le cheval est horrifié, au fond de lui, et il veut se défendre. Je prends également note des nombreuses cicatrices parsemant son corps. Elles ont l'air assez anciennes. Je verse la ration dans la mangeoire du cheval, le plus calmement possible, et rajoute un bout de pain.
- Tiens, régales-toi. Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais je te souhaite de ne plus jamais le revivre.
Sur ces mots, je repars sur l'allée, nourrissant les autres chevaux maltraités.
Whappa
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Dim 15 Mai - 20:59
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Mar 31 Mai - 20:16
Mékong
Je continue ma balade dans le haras, cherchant quelque chose à faire. Je finis par croiser un palefrenier, qui me propose de l'aider à donner la ration aux chevaux de Rescue Me, comme la dernière fois. J'accepte et nous partons côte à côte vers les paddocks de RM. Mon ami s'occupe des chevaux de droite, moi des chevaux de gauche. Je commence à donner les rations, quand soudain je vois, du coin de l’œil, un éclair blanc foncer vers moi. Je sursaute, surprise. Il s'agit bien évidemment du cheval blanc de l'autre fois, mécontent que je me sois approchée de son territoire. Il m'a déjà fait le coup une fois pourtant! Mon ami, me voyant sursauter, me regarde sceptiquement, avant de porter son regard sur l'équidé blanc.
- Ah, je vois que tu as fait la connaissance de Mékong! Il ne faut pas avoir peur de son attitude, tant que tu ne t'approches pas de trop près il ne fera rien d'autre que t'intimider.
Mékong? C'est donc comme ça que cet équidé s'appelle? Je hoche la tête, rapidement remise de mon choc, et verse la ration dans la mangeoire. Je finis de donner les rations, jetant des coups d’œils réguliers à Mékong. Il ne m'a pas quitté du regard, et il y a toujours une haine profonde ancrée dans ses yeux. Dès que nous avons fini, le palefrenier semble avoir remarqué l'attention que je porte à ce cheval. Il me dit que si je veux je peux rester quelques temps pour m'en occuper, mais me demande de rester vigilante et de ne rien tenter de dangereux. Il s'agit d'un cheval agressif, après tout. Je le lui promets, puis tourne mon attention vers Mékong.
Il n'ose pas commencer sa ration tant que je suis encore là, alors il me regarde d'un air menaçant en plaquant ses oreilles contre son crâne et montrant ses dents. Je garde une distance de sécurité et commence à lui parler, pour le calmer. Mais cela ne fait que l'énerver encore plus. Je me tais et reste immobile, à le regarder. Je détaille chaque moindre cicatrice sur son corps, le pauvre est vraiment en mauvais état. Mékong s'est un peu calmé mais reste agressif. Pour ne pas l'énerver encore plus je décide de ne pas parler, et enfonce mes écouteurs dans mes oreilles à la place. J'écoute de la musique pendant plusieurs minutes. L'attitude du gris clair ne change pas, peu importe le nombre de minutes passé devant lui à ne pas bouger. Je finis par sortir un bout de pain de ma poche, et je le jette dans sa mangeoire. Mékong fait mine de me mordre, heureusement que j'ai ma distance de sécurité. Je tourne les talons, et rentre aux écuries. Je suis triste pour Mékong, qu'a-t-on bien pu lui faire pour qu'il soit aussi haineux?
Rouxine
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Mer 1 Juin - 13:20
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Mer 1 Juin - 17:49
Mékong
Ce matin j'ai décidé, une fois de plus, d'aider mon ami palefrenier à donner la rations aux chevaux de Rescue Me. Comme la dernière fois je m'occupe des chevaux de gauche, lui des chevaux de droite. Une fois arrivée au paddock de Mékong, je me prépare mentalement à le voir foncer vers moi, pour ne pas être surprise comme la dernière fois. C'est en effet ce qui se produit, et le gris clair s'arrête juste derrière la barrière. Il me regarde d'un air intimidant en plaquant ses oreilles contre son crâne, me faisant clairement comprendre que je ne suis pas la bienvenue. Je verse néanmoins calmement la ration ainsi qu'un bout de pain dans la mangeoire (je commence à être habituée), puis je continue mon chemin sur l'allée pour donner à manger aux autres chevaux. De temps en temps je jette un coup d’œil vers le cheval, qui ne me quitte pas des yeux. Une fois que j'ai fini, mon ami me propose, une fois de plus, de rester quelques minutes avec Mékong. J'accepte et viens me placer derrière la barrière, à une distance respectable de l'équidé.
Il s'énerve et fait mine de me mordre. Je reste immobile, la plus neutre possible. Mékong semble n'attendre qu'une chose: que je m'en aille. Cela me rend triste, mais je ne vais pas abandonner si facilement. J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et commence à écouter de la musique, en rêvassant. Je profite du fait qu'il y ait une souche d'arbre à deux mètres pour m'assoir dessus. Le cheval s'énerve de plus en plus, et il finit par partir en ruade au bout du troisième morceau. Pour ma part, je reste immobile. Il va bien falloir qu'il s'habitue à ma présence!
Au cinquième morceau il avance lentement vers sa mangeoire, ne me lâchant pas des yeux. Un mélange de crainte et de haine peut se voir dans son regard. Il entame sa ration, mangeant d'abord lentement en restant aux aguets. Il mange ensuite de plus en plus rapidement et voracement. Je souris, le regardant faire. Dès qu'il a fini il lève la tête et me fixe. Si le regard pouvait tuer, je serais déjà morte une bonne centaine de fois! Je me lève doucement et rajoute deux morceaux de pain dans la mangeoire. Mékong, quand il me voit approcher, tente de m'intimider en me montrant ses dents et grattant la terre de son antérieur. Je ne me laisse pas démonter et finis de déposer le pain. Puis je tourne les talons et retourne aux écuries.
Rouxine
Admin sudiste
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Mer 1 Juin - 18:25
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Ven 6 Avr - 19:08
Within an inch of death
Maëlle et la faucheuse
Et voilà, je suis encore perdue. Après avoir longer Gogo the stallion de la plus belle des manières je m'étais décidée à vadrouiller un peu de le haras histoire de ne pas me perdre le lendemain. Mais mon sens de l'orientation étant ce qu'il est je me suis à nouveau perdue. J'aperçois alors une tripotée de barrières blanches très fortement semblables à celles des écuries. Sauf que les têtes des chevaux ne me disent rien. Qui plus est, ils nous pas tous l'air d'être en grande forme et ça me semble assez surprenant vu la manière dont le haras est géré. Je continue alors ma route, longeant les paddocks et apercevant des chevaux ayant plus de cicatrices les uns que les autres. Un tilt se produisit alors dans ma caboche (chose très rare bien sûr) : il devait certainement s'agir des chevaux du Rescue Me. Le directeur m'en avait parlé et m'avait brièvement expliqué qu'il s'agissait des cas sociaux des écuries. Sans que ce terme ne soit péjoratif, ça m'avait intrigué mais je ne m'étais pas attardée dessus tant le nombre d'informations à ingurgiter avec le déménagement et "mon" nouveau cheval était important.
Premier jour, première surprise cela va sans dire. Cela fait à peine 30 secondes que je me suis accoudée à une barrière blanche trainant par là pour profiter un peu du soleil sur ma peau que je me fais littéralement sauter dessus par un éclair blanc sorti de je-ne-sais-où. J'ai à peine le temps de reculer d'un pas qu'un pan de mon t-shirt est happé par une mâchoire impitoyable digne des dents de la mer. Chouette me voilà à moitié à poil dis donc ! Je tombe par terre d'une manière très élégante : mes fesses rebondissant sur le sol et mes pieds passant par dessus ma tête, une moitié de soutien-gorge dévoilée au monde. Encore sous le choc, je peine à retrouver mon souffle alors qu'une sorte de monstre s'agite désespérément de l'autre côté de la barrière essayant en vain d'atteindre son but ultime : me tuer puis revendre ma peau au plus offrant. Son regard est étourdissant de haine, de la haine à l'état brute. Je ne saurais dire ce que j'ai fais pour mériter cela mais visiblement l'étalon blanc le sait et à bien l'intention de se venger d'une quelconque bravade que j'aurais eu à son égard ou à l'égard de son territoire. Je déteste ça, je hais quand on ne m'aime pas de manière injustifiée et là c'est exactement le cas. Alors je sais que les chevaux de Rescue Me sont terrorisés et nécessitent d'être pris avec des pincettes mais un peu d'aplomb face à ce crétin ne pourrais pas faire de mal. Je me redresse sur mes pieds, les deux jambes ancrées dans le sol et parle d'une voix haute et ferme : " Ca va hein ! Ca suffit !" Visiblement surpris, la monstrueuse bête arrête de ronfler un court instant avant de reprendre son manège : les oreilles plaquées sur le crâne, le dos arqué, les dents dehors. Je souffle et décide de rester un peu dans les parages pour l'embêter un peu qu'il comprenne un peu qu'il ne fait pas la loi et que je ne vais pas avoir peur pour si peu (tout en espérant que personne n'arrive : le soutien gorge au vent rappelons nous). Je vais donc m'assoir sur un banc à 2 mètres de son paddock, sortant un livre de mon sac et branchant mes écouteurs pendant que monsieur continu son cirque. Je veux bien que ce soit un traumatisé de la vie mais il fait falloir apprendre à affronter ses peurs et non pas à les faire fuir pour les éviter ! Je reste donc tranquillement au soleil à lire pendant une bonne demi-heure histoire d'avancer un peu dans mon livre : une "encyclopédie" : un traité de Nuno Oliveira le maître parmi les maîtres. Malheureusement la recette des miracles ne se trouvent pas dans les bouquins et même si j'avoue avoir cherché un peu des trucs et astuces pour chevaux traumatisés (parmi d'autres choses) dans ce livre, je ne trouve pas grand chose et ma présence semble toujours aussi insupportable à la bestiole qui renâcle de son côté. Pour ne pas lui faire de mauvais sang je décide donc de poursuivre mon chemin et de le laisser vaquer à ses occupations d'étalon cas social.
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Dim 8 Avr - 11:57
Within an inch of death
Maëlle et la faucheuse
Etant un dimanche, jour de repos selon Goliath, je m'étais décidée à aller affronter une nouvelle fois la mort et à me rendre au paddock de l'espèce de monstre que j'avais vu l'avant veille. Déterminée comme jamais avec Iron Maiden en boucle dans les oreilles, je marchais d'un pas résolu au travers des prés de Rescue Me (que j'étais parvenue à retrouver étonnement). Certains chevaux se terraient encore plus dans leur coin repliés sur eux même à mon approche. Alors que d'autres me lançaient des regards haineux et piaffaient d'un air de défi. Mais le plus agressif restait l'étalon que j'avais vu la veille. A mon approche il se rua sur la barrière de son paddock d'une violence impressionnante, toutes dents dehors. S'en était même surprenant qu'il ne se blesse pas lui même. Je n'étais pourtant que apparue à une dizaine de mètres d'un coin de son paddock. Je fus encore une fois soufflée par la haine et la violence qui se dégageaient de l'étalon. Je parviens à déchiffrer son nom écrit en lettres dorées sur un panneau posé sur la porte de son paddock : "Mékong, ONC : attention danger" . Ainsi la bête qui me faisait face, renâclant, se cabrant de tant à autres et mordant dans le vide, cette bête déchainée avait un nom. Je ne savais pas exactement pourquoi j'étais revenue, j'avoue qu'il m'impressionnait, m'effrayait mais il m'attirait aussi un peu. Certainement mon stupide attachement au défi. Pourtant ce cheval était tout sauf un défi, je ne pouvais pas le considéré comme ça. C'était un traumatisé, certes abruti, mais qui semblait avoir été bizuthé par la vie. Je restais à une distance de 5m de la barrière mais essayais de le détailler (tant bien que mal vu comment il bougeait dans tous les sens). Son corps était parcouru d'une bonne trentaine de cicatrices, certaines encore purulentes faute de soin (en même temps, comme pouvait on approcher cet associal !). Il me regardait avec de la pure haine dans ses grands yeux. Il fallait avouer que cet animal aurait pu être une beauté, mais avec toute cette violence en lui et ses cicatrices il se rapprochait plus du démon que de l'étalon. J'avais pris une pomme dans mon sac à dos ainsi que des écouteurs et un livre. Je me décida donc à lui lancer dans son pré. Ceci eu pour effet de déclencher encore plus de violence chez lui, il se jeta sur la barrière et la mordit, bien décidé à supprimer ce qui l'empêchait de me tuer. Il abandonna après quelques minutes d'efforts vains alors que je marche pour aller m'assoir sur le même banc que la veille mais il continuait malgré tout ses démonstrations de haine envers moi. Comme la veille, je brancha mes écouteurs avec un bon rock dans les oreilles et me mis à lire, assise en tailleur face à l'étalon. La pomme ne semblait l'intéresser à aucun moment. J'étais son seul intérêt, son seul intérêt étant de me détruire pas de m'admirer bien sûr. Après une bonne heure de ce manège, il ne semblait absolument pas fatigué par sa démonstration de haine et n'avait pas touché à la pomme. Rien n'avait changé. En même temps, en l'espace de 2 jours rien ne pouvait. Je tournas donc le dos et partis. Sans savoir qu'à ce moment là il accepta de prendre la pomme et d'en gouter les aromes, affamé qu'il était.
(c)LOKIA
Misspalikoa
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Dim 8 Avr - 12:36
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4
C’est pas mal tu prend ton temps avec lui, en espérant que tu réussisses a le dompter!
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Lun 9 Avr - 16:46
Within an inch of death
Maëlle et la faucheuse
Point de vue de Maëlle : Je ne savais pas pourquoi je retournais voir l'étalon, le démon. Certainement l'attrait inné de l'être humain pour la mort. Une sorte de fascination pour la mort, les démons et l'enfer qui perdurait au cours des siècles dans la lignée humaine. Cette idée de venir voir l'étalon, de m'y attacher, tout était morbide. Pourtant mon cœur n'était pas tant que ça à la peur et à la tristesse. Certes, j'appréhendais le fait de me rendre à son paddock comme toujours. Cela signifiait "perdre" au minimum une heure de mon temps en sachant pertinemment que rien n'auras changer entre mon arrivée et mon départ, que j'aurais juste jouer avec les nerfs d'un cheval hystérique. Mais en même temps, j'appréciais mes visites à Mékong même si lui semblait les détester au plus haut point. Ces visites me laissaient le temps de me prélasser au soleil avec un bon livre et de la musique en ayant en même temps l'impression d'être vaguement utile. en plus, j'aimais bien la douce agitation qui régnait aux écuries, même si l'ambiance de Rescue Me était teintée d'une pointe de tristesse. Je m'arma donc d'un sac à dos, d'une bonne thermos remplie de thé à la menthe et d'une dizaine de carottes et pommes en tout genre avant de me rendre au paddock.
Point de vue de Mékong : L'humaine était revenue. Cela signifiait la fin de mon repos et le début de mon tourment. C'était déjà bien assez de devoir supporter les soigneurs qui venaient m'apporter ma ration depuis le bout d'un balai. Je jetais à chaque intrus un regard haineux et montrait toute ma force afin de les dissuader de tenter de m'approcher. Tous les êtres humains étaient des créatures pathétiques qui bien que faibles trouvaient des outils pour faire du mal à tous les êtres vivants qui les entouraient. Ils ne savaient que contraindre pour se sentir supérieurs alors qu'ils étaient faibles et méprisables. L'humaine elle même était bête, naïve et je ne comprenais pas pourquoi elle s'échinait à venir me voir, m'apportant même des choses à manger alors que je tentais tout pour lui faire peur. J'avais même presque réussi à lui emporter un bout de chair, pour qu'elle soit marquée à vie comme moi. Ma vengeance se trompait peut être de cible mais elle appartenait à leur espèce et c'était un motif suffisant.
Point de vue de Maëlle : J'avais à peine passé le tournant qui menait à son paddock que l'étalon me jeta un regard noir rempli de haine et plaqua les oreilles sur son crâne, très mécontent. Il piaffait d'avance et commença à trotter en me suivant de l'autre côté de la barrière, faisant claquer ses dents dans le vide. Il était vraiment mauvais ce cheval. Je planta mes pieds dans le sol et lui fit face, lui lançant un " Stop abruti !" énergique à la figure. Il recula sur ses postérieurs et se cabra de tout son haut devant moi, lançant les antérieurs vers moi. Je resta sur place, le fixant dans les yeux, le regard le plus neutre possible. L'étalon souffla en reposant ses sabots au sol et repris son manège, piaffant et ronflant à tout va.
Point de vue de Mékong : Elle était bizarre et stupide. Elle ne semblait pas me craindre alors que tout devait l'y inciter. Elle me parla même, haut et fort, dans ton qu'elle semblait vouloir ferme. Cela me mis hors de moi. Je me dressa de tout mon long, battant des sabots à la manière d'un boxeur. Voilà qui devrait suffire à la calmer. Mais voilà, cette bipède stupide ne se démotive pas et continue de me regarder avec son regard froid dans lequel ne brille pas une lueur d'intelligence. Je continue donc à tenter de l'impressionner, en vain. Avec elle j'ai l'impression de dépenser mon énergie à pure perte. Je me calme donc un peu sans la quitter de mon regard.
Point de vue de Maëlle : Mékong semble se calmer quelque peu, sans pourtant en démordre : il a toujours les oreilles plaquées sur le crâne, le regard fixé sur ma carotide et la queue qui fouette l'air. Je lance donc une pomme et une carotte par dessus lui dans le vain espoir de le distraire. Cette fois ci au lieu de rester sur mon banc, je décide de me rapprocher et vient presque m'accoler à la barrière, m'asseyant en tailleur et ouvrant ma thermos pour me désaltérer. L'odeur semble presque plaire à l'étalon qui dresse les oreilles en avant un bref instant. Juste assez pour apercevoir qu'il pourrait être beau. Puis il reprends son air belliqueux et commence à taper son antérieur dans la barrière, faisant un bruit infernal.
Point de vue de Mékong : La crétine me lance des appâts. Comme si ça allait me distraire. je n'y prête qu'un regard distrait mais ne la quitte pas des yeux alors qu'elle vient s'assoir de l'autre côté de la barrière, comme pour me dire qu'elle n'abandonneras pas. Elle ouvre alors une bouteille magique dont une odeur délicieuse s'échappe. Ca me met l'eau à la bouche, je ne sais pas exactement ce que c'est mais ça semble me rappeler un souvenir lointain et agréable alors que je n'en ai pourtant aucun. Mais elle est toujours là et ça m'exaspère. Je commence donc à tenter de la chasser en donnant des coups de pieds de plus en plus forts dans la barrière. Mais elle ne part pas ! Je continue donc à taper et à mordre la barrière qui ne veut pas céder.
Point de vue de Maëlle : Je décide de fredonner un air de Kiwanuka, Home again. C'est une chanson aux airs tristes mais tellement émouvante et calme que j'ose espérer que cela calmera la bête féroce qui tente de dévaster la barrière qui nous sépare. Je me plonge alors dans mon livre et écoutant et en fredonnant en même temps la chanson dont la musique sort de l'enceinte que j'ai pris soin d'amener. Je me perds alors dans un univers parallèle où étonnamment les coups de l'étalon persistent mais résonnent presque en rythme. Au final, il ne saccage pas la chanson comme je l'aurais pensé. Il arrête alors de frapper la barrière pour se mettre à piaffer et à ronfler, faisant des tours au trot, les oreilles encore et toujours en arrière. Les musiques s'enchainent et l'étalon ne se calme pas, me considérant toujours comme une ennemie, mais visiblement moins féroce qu'avant. Je décide donc que ça suffit et pars afin de reprendre ma vie après cette parenthèse à Rescue Me.
Point de vue de Mékong : Je ne déteste pas la musique, bien que ce soit une invention humaine. Elle m'est même plus sympathique. L'humaine décide cette fois ci de m'en faire profiter. Certainement pour pouvoir me soumettre derrière. Je continue donc de taper la barrière férocement mais sans y prendre garde je me cale sur la rythmique qu'elle m'impose. Je déteste faire quelque chose de bien pour un humain. Je décide donc de partir, vexé, la queue au vent et les oreilles plaquées sur le crâne. Je commence à fatiguer et repasse donc au pas en piaffant pour lui montrer mon mécontentement jusqu'au bout. Elle décide à ce moment de partir alors que je ne l'espérais plus. Je relâche mes muscles d'un coup et rejoint la pomme et la carotte qu'elle m'a laissé au pas lent, épuisé et ayant mal aux antérieurs à force de mes démonstrations.
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Lun 9 Avr - 19:51
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Comme on dit, doucement mais sûrement! Peut être que tu arriveras à dompter ce cheval avec le temps et la patience nécessaire
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