Box de Phebus

18/12/17

Il y a quelques jours je m'étais installé au haras de Pado, généreusement invité par Tedrick qui m'avait proposé de rejoindre son domaine. J'étais plutôt bien arrivé, j'appréciais les lieux, la mentalité était plus "sportive" que dans le ranch familial où j'avais l'habitude de monter, mais les installations étaient vraiment bien, j'espérais me plaire dans cette nouvelle écurie.

Je passais le plus clair de mon temps à l'écurie à m'occuper de Pain d'Epice, ma pouliche, je la pansais longuement, l'emmenais se promener en main dans le haras et ses alentours où la lâchait au paddock, quelques fois dans le rond de longe afin qu'elle puisse se défouler et profiter d'un temps soit peu de liberté.

Pain d'Epice était vraiment une pouliche exceptionnelle, j'avais hâte de commencer son débourrage, ce qui arriverait dans peu de temps. Comme je ne voulais pas l'embêter trop longtemps je l'avais lâché au paddock avec Moonlight et Antarès, les deux juments qui partageaient leurs enclos avec elle, puis j'avais laissé mes pas me guider vers l'écurie événementielle accueillant différents chevaux destinés aux ventes pour noël. Nous avions le droit de nous en occuper et de les travailler à notre guise, l'idée me semblait intéressante et j'avais décidé de tenter ma chance là-bas.

Pour être honnête peu de chevaux m'intéressaient, voir aucun, en grande partie car tous étaient débourrés pour la monte classique, que je n'avais pratiqué qu'une ou deux fois et seulement dans la plus grande simplicité, je n'avais jamais poussé la chose.

Enfin bon, tous ces chevaux avaient des caractères variés, parfois très plaisants même, mais aucun ne me convenait vraiment à cause de ce problème plus ou moins futile, jusqu'à ce que je croise le regard d'un mustang gris pommelé prénommé Phebus d'après la plaque en bois sur la porte de son boxe. L'étalon piétinait, visiblement très impatient de sortir.

• Tu n'aimes pas être enfermé c'est ça?

Je n'avais pas besoin de poser la question, on pouvait lire dans l'attitude du mustang qu'il n'aimait pas spécialement être enfermé dans un boxe toute la journée, qu'il avait besoin d'un peu de liberté, ce qui ne lui ferait pas de mal après tout.

Je m'étais rapidement éloigné pour récupérer dans la sellerie plusieurs brosses ainsi que le licol assigné à l'étalon et l'avais rejoins aussitôt. Evidemment il n'avait pas bougé d'un poil, j'entrais donc en sa compagnie en lui parlant d'une voix douce dans le but de l’apaiser un temps soit-peu.

Il prenait ma présence comme une intrusion ou quelque chose du genre, il me regardait à son côté commençais à sortir les différentes brosses et lui refaire une beauté, chose qui n'avait pas dû être faite depuis un bon moment maintenant vu la saleté sur sa robe. J'arrivais finalement au bout de la corvée, je m'étais ensuite appliquée à démêler ses crins et curer ses sabots avant de lui présenter le licol.

Phebus semblait résolu à ne pas se laisser faire, tête haute il esquivait chacune de mes tentatives de l'attraper, soulevant même ses sabots de quelques centimètres du sol pour se donner un peu plus de hauteur. Je soufflais, réfléchissais à une astuce pour arriver à mes fins, et celle qui survînt était la plus simple à réaliser : tenir contre la paume de sa main une friandise, cette dernière au niveau de la muserolle du licol. Ainsi l'étalon se laissa approcher par le licol et je n'eu plus qu'à m'occuper de l'attacher une fois qu'il mâchouillait l’appât. Bon, il résista un peu mais dans l'ensemble ça se passa comme ça.

Une fois fait je flattais son épaule en lui parlant et ouvrait la porte pour le guider dans l'allée de cette écurie un peu spéciale ouverte seulement lors de certaines occasion. D'un pas tranquille je guidais l'étalon vers les paddocks où il aurait tout à loisir de se dégourdir les membres. Semblant reconnaître le chemin que nous prenions l'étalon s'était mis à accélérer un peu le pas, quelques fois trottinant presque à mon côté. Avec quelques "Woo" je tirais sur la longe pour qu'il se remette à mon côté, sans me dépasser, et après avoir cheminé côte à côte nous étions arrivé à l'endroit recherché : les paddocks.

L'étalon semblait impatient de rejoindre ses copains, un hongre clydesdale et deux étalons. Je rentrais, fermais derrière nous et retirais la longe pour voir l'étalon s'éclipser presque aussitôt, s'élançant au petit galop pour rejoindre ses copains. Je restais là quelques minutes à l'observer avant de m'éloigner.

Phebus, ce cheval me tapait dans l'oeil, ou du moins pour l'instant.

19/12/17

Phebus, cet étalon m'avait vraiment intrigué, et en tant que fouineuse professionnelle je m'étais empressée de me renseigner à son sujet. Cheval né dans les contrées sauvage il à été capturé par les hommes pour le domestiquer et débourré à la monte western, ce qui expliquait ce côté très attiré par les grands espaces lui redonnant un semblant de liberté.

Si je n'aimais pas vraiment ce genre de pratique consistant à arracher des chevaux sauvages à leurs terres natales le cas de Phebus m'avait grandement intéressé, en partie à cause de son caractère lunatique et compliqué. J'avais décidé de faire de lui un ami, et pourquoi pas un partenaire.

Après avoir rendu une petite visite à Pain d'Epice je m'étais rendu vers les écuries évènementielles de Noël où je décidais de retrouver le gris pommelé pour une séance de longe tranquille, juste pour voir comment il se comporterait.

Après avoir récupéré dans la sellerie de l'écurie le licol du gris et une longe de travail ainsi que des brosses je m'étais rendu à son boxe où il restait là, s'énervant à rester enfermer.

• Eh bah mon vieux, tu veux sortir? Allez, c'est parti!  

Après l'avoir poussé un peu je m'étais glissé avec lui et l'avais pansé avec énergie pour faire déguerpir les tâches et la boue de son poil gris, je l'avais ensuite licolé avec quelques difficultés et l'avais emmené directement au rond de longe où notre séance aurait lieu. L'étalon piétinait et tirait fréquemment sur la longe, visiblement impatient de pouvoir se défouler, ce jeune gris était terriblement irrespectueux, même si cela ne m'étonnait pas trop au fond.

Arrivé sur les lieux je me plaçais au centre de la piste et poussais l'étalon avec le flot de la longe vers la piste. Monsieur s'énerva et s'élança dans un grand galop effréné, tirant nerveusement sur la longe qui manquait de me glisser des doigts en manquant m'arracher une bonne partie des doigts. Tant pis, il voulait jouer à ça il jouerait à ça, je le poussais donc à continue de galoper, encore et encore, le but était de le soumettre tout simplement.

L'étalon était résistant et endurant, il tournait en cercle nerveusement tout autours de moi, quelques fois pilait pour changer de main et filer dans l'autre sens, et moi je le laissais tourner en rond jusqu'à en avoir le vertige, et après un long moment à le faire galoper, et finalement l'étalon céda.

Je le laissais se rapprocher de moi et lui tendais la main, il la sentit, une sorte d'identification en quelques sortes, et il renâcla. Je pue le caresser tandis que tête basse il reprenait son souffle. Inutile de poursuivre la séance il c'était bien dépensé et c'était un bel avancement entre nous. Pourquoi pas une séance de monte la prochaine fois, histoire de voir de quoi le gris était capable?

20/12/17

Le début de la journée avait été réellement éprouvant pour moi, entre le transport, les heures passées dans cette salle, le retour et les soins effectués à ma jument je n'avais pas eu un moment à moi, et je ne comptais pas m'en arrêter là!

Phebus m'avait beaucoup plus, notre séance à pied de la veille avait été fatiguante mais enrichissante en quelques sortes et je m'étais mise en tête de monter l'étalon. Je m'étais renseigné sur ses aptitudes et il se trouverait que monsieur était avancé en barrel race et pole bending, disciplines que je préférais d'ailleurs, même si je pratiquais globalement de tout. L'étalon avait également commencé être travaillé en reining  mais cela n'avait, à ce qu'on m'as dit, pas porté ses fruits, trop lunatique et caractériel il n'en faisait qu'à sa tête et un rien le faisait devenir intenable. C'est ce que j'allais voir. J'avais récupéré dans la sellerie des écuries évènementielles les affaires de western de l'étalon, des brosses, et l'avais rejoins au boxe.

Phebus semblait bien réveillé lorsque j'étais arrivé et que j'avais posé ses affaires sur la porte, il s'était redressé, comprenant que je n'allais pas simplement le promener au bout d'une longe ou le faire courir jusqu'à épuisement dans un rond de longe, non, cette fois c'était du sérieux, j'entrais, le pansais tranquillement en lui parlant, bien qu'il bougeait un peu j'arrivais à le rendre tout beau, je le sellais ensuite avec un peu de résistance de sa part, mettait une bombe parcequ'il le fallait bien et l'emmenais au manège. Avant de monter j'installais trois barrils, et me mettais enfin en selle une fois le gris ressanglé.

L'étalon avançait d'un pas énergique et tirait beaucoup vers l'avant pour accélrer l'allure. Les rênes dans une main je le faisais marcher sur la piste avant de lui faire faire quelques petits exercides t'étirement et d'assouplissement aux deux mains. Je sentais quelques résistances de sa part mais rien de plus, l'étalon se montrait peu agréable mais avait des allures plutôt confortable.

Je recommençais au trot les mêmes exercices que je pratiquais avec Pain d'Epice afin de la préparer au barrel et au pole', et l'étalon semblait se prêter au jeux, quoi qu'il rechignait souvent. Je finissais par un tour de galop à chaque main, mais il se trouva que le galoper sur la piste était difficile, puisqu'il donnait des coups de culs fréquents, je le mettais donc rapidement sur un petit cercle afin qu'il ne puisse pas faire de bêtises et le repassais au trot en rétrécissant le cercle.

Une fois l'étalon bien détendu je décidais de le lancer sur les barils, dans un premier temps au trot, voir comment il se comportait, je demandais donc le départ au trot au gris qui s'élança avec de grandes foulées en mastiquant son mors, nous faisons une courbe proche du premier baril et rejoignions le second. Par habitude et comme la plupart des chevaux de cette discipline il chauffait et manqua de partir d'un coup sur la ligne droite, j'avais donc récupéré mes deux rênes et le mainenait au trot et nous filions vers le dernier baril autours du quel nous nous enroulions. Je caressais là le gris qui commençait à chauffer, je lui faisais tout de même refaire le même passage plusieurs fois au trot, avant de lui demander le galop. L'étalon fila donc avec énergie vers le premier baril, s'enroula autours agilement et se jeta presque vers le second, à nouveau il tourna serré autours du second, fonça vers le dernier dont-il ne fit qu'une bouché et nous finissions là dessus pour le barrel.

Comme l'étalon commençait à transpirer et fatiguer je caressais et le laissais marcher sur la piste afin qu'il reprenne son souffle, nous finissions donc la dessus, je descendais alors et le désanglais de deux trous avant de le ramener à l'écurie. Là je le désellais et le pansais longuement avant de lui poser des bandes de repos et de le laisser avec une friandises et quelques caresses.