Le domaine d’Evanna s’agrandissait de jour en jour avec la naissance de nombreux poulains. Le dernier en date était une petite pouliche halfinger du nom d’Elanor, c’était la fille d’Ortie que Nohan et Murphy avait eu l’occasion de rencontrer et même de monter. Leur amie sollicita leur aide pour s’occuper du débourrage de la pouliche. En connaissant le caractère de la mère, Nohan accepta rapidement en imaginant que sa fille serait aussi gentille et docile qu’elle. Il se rendit donc au domaine de la jeune femme et entra dans l’écurie à la recherche du box d’Elanor. Il commençait maintenant à bien connaître l’endroit et il y évoluait comme s’il était chez lui. Evanna avait rentré la pouliche du pré pour plus de faciliter et éviter au jeune homme d’aller lui courir après. Il la trouva en train de manger son foin sereinement dans son box. Il prévint en premier de son arrivée par un appel de langue puis ouvrit délicatement la porte pour s’accroupir juste à l’entrée. Elanor arrêta son activité et se mit face à l’humain qui venait de pénétrer dans son espace personnel. Ses oreilles étaient bien avant et les yeux grands ouverts comme si elle se demandait ce qu’était cette chose en face d’elle. Comme Nohan sentait qu’elle n’était pas encore en confiance avec l’Homme, il s’assit sur la paille et lui parla doucement sans chercher à la rejoindre. Il fallait lui laisser le temps de l’habituer sans la brusquer, il resta donc un long moment à bavarder à quelques mètres d’elle. Elanor prit petit à petit confiance et tenta de s’approche doucement de l’homme d’un pas hésitant. Elle ne paraissait pas apeurée, elle ne comprenait juste pas la situation. Nohan resta immobile et la laissa prendre le temps de le rejoindre. Il lui présenta sa main et la laissa la renifler un long moment afin de faire connaissance avec son odeur. Elle était délicate dans ses mouvements et n’osait à peine effleurer le jeune homme. Délicatement, il glissa sur le sol afin de s’approcher d’elle puis posa délicatement sa main sur son chanfrein. Il la gratta un petit moment avant de glisser sa main le long de son encolure. Elle fit plusieurs pas sur le côté mais s’arrêta rapidement en acceptant le contact avec l’homme. Elle restait tout de même sur ses gardes et surveillait de près les gestes de Nohan. Tout en lui parlant d’une voix calme, il continua à la caresser en parcourant progressivement son corps. Il insista notamment au niveau des membres de la pouliche qui était souvent un endroit délicat. Elle avait tendance à relever son sabot ou alors à se décaler sur le côté sans aucune méchanceté pour éviter le contact. Il travaillait sur le renforcement positif et stoppait de la toucher dès qu’elle s’immobilisait afin de lui faire comprendre qu’elle trouvait du confort quand elle ne bougeait pas. Il continua un long moment ce travail en touchant toute les parties du corps d’Eleanor puis attrapa un petit licol.
Dans un premier temps, le brun posa l’objet devant Elanor et la laissa le découvrir. Elle recula de quelques pas avant de se décider finalement à s’en approcher. Elle le renifla un long moment avant de s’en désintéresser et reporter son attention sur l’humain. Il l’attrapa alors et lui présenta sous son nez. De nouveau, elle l’huma longtemps pour s’imprégner de l’odeur de ce nouvel objet dans sa vie. Enfin, il passa doucement le licol sous l’encore et le dos de la pouliche. Elle suivait du regard ses mouvements et ne ratait pas une seule miette. Nohan insistait quand elle bougeait jusqu’à ce qu’elle s’immobilise totalement. Il enleva donc le licol puis lui mit sous le nez. Délicatement, il l’enfila sur sa tête et le boucla derrière ses oreilles. Il laissa la pouliche s’habituer à le porter tout en continuant à la gratter et à la caresser. Il se muni ensuite de la longe et commença à mettre une petite pression vers le bas. Aussitôt, Elanor se défendit en relevant sa tête et en reculant. Il continua jusqu’à ce qu’elle fasse un petit mouvement vers le bas. Il lâcha alors et la félicita, c’était important d’instaurer ces codes dès le début du débourrage. Il recommença alors plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle assimile la pression à céder dans sa nuque. Il fit ensuite la même chose mais en lui demandant cette fois-ci de venir mettre sa tête sur le côté. Maintenant qu’elle était familiarisée avec les pressions de longe, Nohan se releva doucement et recula de quelques pas tout en tenant la longe. Elanor fut d’abord surprise de le voir aussi grand et recula de plusieurs pas. Il insista donc avec une pression constante jusqu’à ce qu’elle accepte de venir vers lui où il lâcha alors le contact. Il la félicita et continua cet exercice jusqu’à la sortir du box. Petit à petit, il ne marqua plus d’arrêt et continua à marcher avec la pouliche derrière lui. Dès qu’elle s’arrêtait ou qu’elle changeait de direction, il remettait de la pression sur la longe afin de lui indiquer la voie à suivre. Elle était un peu perdue et marchait sur des oeufs tout en portant de l’attention à son environnement. Par moment, le brun s’arrêtait afin d’instaurer les règles de base de la marche en main. Il changeait également de direction tout en rappelant Elanor à l’ordre quand elle perdait la connexion avec lui. Il lui fit ainsi un tour des écuries avant de la ramener dans son box, c’était suffisant pour aujourd’hui. Il continuera ce travail dans les jours à venir en augmentant à chaque le temps de sortie.
Une fois de retour au box, Nohan posa la longe sur l’encolure de la pouliche et attrapa plusieurs brosses. Il voulait terminer par l’habituer au pansage. Il prit d’abord une étrille en caoutchouc qu’il lui présenta avant de la passer délicatement sur le corps. Au fur et à mesure, il se montra de plus en plus énergique dans ses mouvements. Il fit ensuite la même chose avec la brosse dure en la passant dans le sens du poil et en insistant bien sur les membres. Elanor avait tendance à fuir le contact en s’écartant ou en relevant ses sabots. Il ne s’arrêtait de la brosser que quand elle restait immobile, il la félicitait alors pour qu’elle comprenne que c’était cela qu’il attendait d’elle. Il passa un long moment avec le bouchon car c’était la partie la plus longue. Il prit ensuite la brosse douce et continua à brosser le pelage de l’halfinger. Enfin, la partie la plus compliquée était arrivée : le curage des sabots. Il commença par l’habituer à lui donner les membres en l’attrapant au niveau du boulet et en émettant une pression sur son épaule. Elanor se défendait en essayant de reposer son pied et de se dégager de son emprise mais le jeune homme tenait bon, heureusement qu’elle n’avait pas beaucoup de force. Il ne lâcha son pied que quand elle s’immobilisa et n’omit plus aucune résistance. Il la félicita alors et recommença plusieurs fois à lui prendre le membre. Au bout d’un moment, il garda son sabot en main et le cura avec le cure-pied. Il tapota énergiquement toute sa corne avec l’objet afin de l’habituer à cette sensation puis reposa enfin son sabot. Il fit exactement la même chose avec ses autres membres. Cela mit un certain temps car la pouliche avait du mal à donner ses pieds et à rester sur trois pieds. Nohan resta patient et prit le temps nécessaire pour lui inculquer cela. Une fois Elanor pansée de la tête au pied, il lui enleva le licol et passa un petit temps avec elle en la grattant sur la tête. Elle devait l’assimiler comme un ami et non comme un ennemi mais cela viendra avec le temps. Elle était déjà moins sur la défensif qu’au début et cela s’améliora à force de travailler avec elle. Il déposa une dernière caresse sur la tête de la pouliche et sortit de son box pour la laisser se reposer. La première approche s’était plutôt bien passée malgré la méfiance d’Elanor, elle avait encore du mal à faire confiance à l’homme ce qui était tout à fait normal. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’avait fait que du pré et il était temps pour elle de s’habituer au contact humain. Le jeune homme allait travailler avec elle de longues semaines sur les mêmes exercices qu’aujourd’hui puis elle retourna au pré afin de finir sa croissance. Une fois à l’âge mature, il pourrait alors continuer le débourrage avec un travail un peu plus poussé.
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