Box de Baloo

J’arrive au Haras de Pado après quelques semaines d’absence. L’odeur si familière des écuries, des chevaux, m’a manqué. Je marche tranquillement jusqu’au club house, bien emmitouflée dans mon anorak, des gants, une écharpe en laine, assortie au bonnet. Alors que je passe à côté du bureau de maioral, une affiche du tableau m’interpelle. Je m’approche et la lis.
« Le père Noël ayant perdu ses rennes à quelques jours de Noël, le Haras de Pado a proposé huit chevaux pour les remplacer. Vous les trouverez dans les écuries événementielles, situées non loin de Rescue me, dans des boxes temporaires. N’hésitez pas à aller vous en occuper afin qu’ils soient en forme pour la nuit de Noël. Vous serez récompensés alors allez-y sans plus tarder ! »
Je réfléchis quelques instants avant de partir en trombe aux écuries événementielles.
J’arrive et regarde les chevaux. Certains sont très grands, d’autres moins mais tous ont l’air généreux. maioral a sélectionné des chevaux qui n’ont jamais reçu une seule visite depuis l’ouverture du haras. Je les contemple un à un, lis leur caractère. Mon choix s’arrête rapidement sur Baloo, un étalon Camargue, affectueux mais assez fougueux en présence de juments. Encore personne n’est venu le voir alors qu’il est juste magnifique. Je rentre dans le box, m’approche de lui et le caresse. Sans hésiter, alors que je ne suis encore qu’une inconnue pour lui, il renifle ma manche et commence gentiment à réclamer des caresses.
« Alors c’est toi le renne du Père Noël. Tu n’y ressembles pas beaucoup mais tu as l’air très affectueux. Cela fait quelques mois que tu n’as pas eu d’affection à vrai dire. Mais ne t’inquiète pas, je vais m’occuper de toi. »
J’ouvre ma mallette et commence à brosser le bel étalon. Je l’étrille en effectuant des mouvements circulaires pour désincruster la poussière puis le bouchonne. Ensuite je démêle ses crins, brossant une mèche par une mèche pour un maximum d’efficacité. Je repose toutes les brosses sorties jusque-là dans ma caisse et saisis un cure-pied. Je lève un à un ses membres et enlève la terre coincée dans ses sabots. Une fois cette étape passée, le pansage est terminé. Je range tout dans ma mallette et la ferme contentieusement. Alors que Baloo réclame un peu d’attention, j’ai soudain une idée. Je ne peux pas laisser le Camarguais après seulement une dizaine de minutes. Je décide donc de l’emmener au paddock afin qu’il se dégourdisse les jambes. Je prends le licol mis à disposition des cavaliers bénévoles et le mets au bel étalon. Bientôt, nous sommes en dehors des écuries, sur le chemin des paddocks.

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Retour au box

Je rentre Baloo dans son box après une petite sortie fort agréable au paddock. Le temps de le sécher avec un peu de paille et de lui donner une friandise, je m’apprête à repartir.
« Repose-toi bien Baloo. Ta tournée sera longue et éreintante. A plus tard. »
Sur ces dernières paroles, je sors du box, veillant à bien remettre le loquet et m’éloigne des écuries en un rien de temps. Je dois être rentrée à la maison à temps pour le réveillon, que j’attendais avec temps d’impatience.

J'entre dans les écuries événementielles et me dirige droit vers le box de Baloo. Ma mère vient de me déposer à l'instant en voiture. Elle ne veut plus que je vienne en vélo. C'est l'hiver comme prononcent si bien ses lèvres. Et l'hiver, il fait froid, il fait nuit plus tôt et encore plein d'autres arguments sortent de sa bouche. J'entre dans le box du beau gris et le caresse chaleureusement. Je pose enfin mes affaires et en sors une étrille, voulant commencer le pansage assez vite. J'étrille le Camarguais, effectuant avec soin des mouvements circulaires, la poussière imprégnant l'air. L'air que je respire, l'air qui circule dans mes poumons, l'air qui me permet de vivre. Après avoir enlevé le plus gros, je saisis un bouchon et la passe, d'abord en contre-sens du poil puis dans le même sens que le poil. J'ajoute à mon pansage avec la brosse dure les membres et la croupe, parties que je ne brosse jamais à l'étrille. Je m'équipe ensuite d'une brosse à crins et m'attache à démêler les crins. Je n'avais jamais vu autant de nœuds dans une crinière. Je démêle donc mèche par mèche. Longtemps, je passe la brosse dans les crins blancs du bel étalon. Je continue sans cesse. Enfin, la crinière est démêlée, elle ne présente plus aucun nœud ou presque. Je brosse le toupet, démêlé en moins de deux puis la queue, véritable nid à nœuds. Tout d'abord, je décide de couper un bout de queue car celle-ci traîne à terre et récupère toutes les saletés, la boue... Je saisis les ciseaux présents dans ma mallette, égalise la queue et voilà le travail fait. J'ai coupé la queue, elle arrive maintenant à hauteur des boulets du Camarguais. Je prends ensuite assez de temps pour démêler la queue jusqu'à un niveau suffisant, pas la perfection, mais quasiment. Je repose ma brosse et attrape un cure-pied. Je nettoie chaque sabot, tour à tour, veillant à enlever cailloux, paille, et autres saletés. Une fois les quatre pieds faits, je remets le cure-pied à sa place et saisis l'époussette. Je la passe un peu partout pour enlever les dernières petites poussières et la repose. Tout étant dans ma caisse, je referme ma caisse de pansage. Je me retourne et regarde l'étalon gris.
« Que dirais-tu d'une petite balade pour te dégourdir les jambes ? »
Sur ces paroles, je sors Baloo du box, puis des écuries, et l'emmène vers le croisement des chemins de balade.

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Retour au box

Après une bonne petite balade, qui nous a réchauffé tous les deux, je rentre Baloo dans son box. J'ouvre ma mallette et sors une brosse dure. Je la passe sur les membres, salis à la base par les chemins boueux que nous venons d'emprunter. Bientôt, le Camarguais est propre. Je range mon bouchon, prends des friandises et ferme ma caisse de pansage. Je tends ma main, bien à plat, contenant des friandises aux goûts divers : un aux fruits rouges, un à la pomme et un à la banane. Bientôt, l'étalon les a repérés et s'approche de moi, puis prends délicatement les récompenses que je lui propose. Il les mâche, bien mais assez rapidement. Je vérifie qu'il ait encore assez d'eau avant de lui dire au revoir et de quitter les écuries événementielles.

Nous sommes le vendredi 4 décembre 2015. Déjà cinq mois que je ne suis plus allée au Haras de Pado. L'été a été mouvementé. Mes parents sont tombés lors de nos vacances à l'étranger et se sont tous les deux cassés un os. J'ai dû m'occuper des tâches ménagères à la maison quitte à mettre de côté l'équitation, à mon plus grand regret. La rentrée n'a pas non plus été de tout repos. Cette année c'est la terminale et surtout le bac comme nous le rappellent tous les profs. Je pensais avoir du répit les premières semaines mais non, l'année a commencé sur les chapeaux de roue.

Je suis dans ma chambre. Enfin du repos après cette semaine plus que chargée. Assisse sur mon lit, je regarde la télé sans intérêt. A vrai dire, je m'ennuie. Je m'ennuie à mourir même. Les profs ont donné très peu de devoirs et j'aurais tout le samedi pour m'en occuper. Tout est calme, silencieux quand mon téléphone vibre. Un SMS d'Hanako, une amie du haras avec qui je devrai partager mon domaine dans l'avenir.
« Coucou !
Les festivités de Noël commencent dès aujourd'hui ! Viens vite nous rejoindre pour participer au jeu de piste et t'occuper des chevaux de l'écurie évènementielle.
Je t'attends gros bisous ! »
Il n'en a pas fallu plus pour me faire bondir du lit. Je dévale les escaliers et déboule dans le salon où mes parents regardent la télé dans le canapé. Je leur explique ce que je viens d'apprendre et leur demande l'autorisation d'aller au Haras de Pado. Comme il fait déjà nuit, ma mère accepte à la seule condition que j'accepte d'y aller en voiture avec elle et de revenir par le même moyen. Il n'y a aucun doute sur ma décision, j'accepte sans aucune hésitation.

Au bout de dix minutes, les pneus de la voiture crissent sur les graviers du parking du centre équestre. Ma mère se gare sur les places de gauche, comme d'habitude. Je descends et reste perplexe. Le haras a changé depuis le dernier jour où je suis venue. Il y a de nouveaux paddocks près du parking. Je fixe les chevaux : ils semblent vieux mais bien entretenus, sûrement le paddock des retraités. maioral voulait en construire peu avant mon départ. Chose faite. Un peu plus loin, des écuries provisoires sont installées avec des guirlandes de Noël, sûrement l'écurie évènementielle.
« Je t'attends ici. Je ne vais pas faire l'aller retour. »
« D'accord. Je ne vais pas traîner alors. A tout à l'heure ! »

J'entre dans les boxes montés à l'occasion des festivités de Noël. Je regarde un par un les chevaux qui y sont présents. Certains étaient déjà là l'année dernière lors des écuries évènementielles et non toujours pas reçu de visite. J'éprouve de la compassion à leur égard, cependant je n'aurai le temps que de m'occuper d'un. Il faut choisir l'un d'entre eux et comme nous l'a si souvent répété ma prof de philosophie choisir c'est renoncer aux autres choix. Je continue de lire chaque ardoise présentant les chevaux avant de m'arrêter sur l'une d'entre elles.
« Baloo »
Je m'étais déjà occupé de lui et je me rappelle que j'avais bien apprécié ce beau Camarguais. Mon choix est arrêté : c'est de lui dont je m'occuperai même si les autres chevaux semblent m'appeler du regard pour que j'aille m'occuper d'eux. Ma mallette de pansage dans la main, j'entre dans le box. Je caresse le beau gris qui n'a en aucun cas peur de moi. Je lui présente mes paumes afin qu'il puisse les sentir et j'espère qu'il me reconnaîtra. Je ne fais pas si mon geste a atteint son but mais il semble apaisé et prêt à se laisser chouchouter. J'ouvre ma caisse et sors quelques brosses, d'abord un bouchon et une étrille américaine. Je passe cette dernière sur toutes les parties charnues, légèrement recouvertes de boue séchée. Baloo a dû être sorti au paddock par les palefreniers du haras. Après avoir débarrassé la robe claire de l'étalon des saletés superficielles, je passe le bouchon pour enlever la poussière encore incrustée dans le poil et sur les membres et la croupe que je n'avais pas encore brossé. Je repose ces deux brosses et saisis le cure pied, posé par-dessus toutes les autres affaires qui encombrent ma mallette. Je prends un à un les sabots, gratte autour de la fourchette pour enlever le mélange de terre, de cailloux et d'autres débris qui occupent la sole puis la brosse pour vérifier qu'il n'y ait plus aucun corps étranger. J'échange cet ustensile contre ma brosse à crins. La queue du Camarguais est sacrément emmêlée et il me faut au moins dix minutes pour enlever les nœuds.

Une fois les crins lisses, je range toutes mes brosses et jette un coup d'oeil à ma montre. Cela fait bientôt tentre minutes que je m'occupe de l'étalon, presque trente minutes que ma mère attend sur le parking. Je prends juste le temps de passer l’époussette sur la robe désormais plus blanche qu'au début du pansage pour le fignoler. Je la remets dans ma caisse de pansage, attrape en même temps quelques friandises et la referme. Je pose ces gâteries sur la paume bien à plat de ma main et la tend au Camarguais qui ne se fait pas prier pour les prendre. Je le caresse longuement avant de sortir du box. Avant de partir, je jette un dernier regard vers le cheval qui me fixe encore.
« A bientôt mon beau ! »
Mes pas résonnent dans le couloir des écuries. Tout est calme, la nuit est tombée et les chevaux mangent paisiblement leur repas du soir. Aucun cavalier n'est venu s'occuper des chevaux pendant que j'étais là. Je rejoins le parking où ma mère attend en voiture en pressant le pas pour ne pas la faire attendre plus longtemps. Cela m'a vraiment fait du bien de revenir au Haras de Pado.

No fast food but fast grooming

Vendredi 11 décembre 2014. Enfin le week-end ! Je n'attendais que ça même si la semaine est passée trop vite. Plus qu'une semaine avant les vacances. Je sors du lycée après quatre heures de devoir surveillé de maths. J'ai vraiment envie de me changer les idées. Je monte en voiture. Je demande immédiatement à ma mère l'autorisation d'aller au Haras de Pado. Il n'y a que cet endroit qui puisse m'apaiser. Elle n'a pas eu d'autre choix que d'accepter car j'ai insisté jusqu'à temps qu'elle cède. Au bout de vingt minutes, ma mère sur le parking pour me déposer.
« Je te reprends dans une heure et demi, ça me laissera le temps de préparer le repas, ça te va ma chérie ? »
« Bien sûr que ça me va, à tout à l'heure ! »
J'ai du temps devant moi. Je décide d'abord d'aller revoir Baloo pour m'occuper de lui.

J'entre dans les écuries événementielles et me dirige directement au box du Camarguais. Je m'introduis dans le box, pose ma mallette sur le côté et caresse le bel étalon qui me renifle. Il semble heureux de me retrouver. Et quoi de mieux pour apprendre à mieux se connaître que de partir en balade ? C'est décidé on va partir se promener dans la forêt du haras. Si je veux avoir le temps de m'occuper d'un autre cheval, je dois me dépêcher et donc brosser rapidement. De tout façon, Baloo n'est pas très sale. Je passe d'abord l'étrille sur les parties charnues du corps gris clair de l'étalon avant d'enlever les dernières poussières en brossant énergiquement avec la brosse dure. Je remets ces brosses à leur place et saisis le cure-pied. Je cure un à un les sabots en veillant à enlever toute la terre et autres débris. Pour terminer ce « fast grooming », je démêle les crins du Camarguais. Je range tout ce que j'ai sorti et ferme ma caisse de pansage.

Je découvre la sellerie installée à l'occasion des festivités de Noël. Il y a autant de selles que de chevaux présents dans les boxes. Certes des anciennes selles mais encore en très bon état. Je cherche l'emplacement de Baloo et y trouve un tas d'affaires très simples : une selle en synthétique, un tapis dont la couleur est passée et un filet. Je charge tout ce matériel sur mes bras et retourne dans le box du Camarguais. Je pose le tapis sur le dos de l'étalon puis la selle avant d'attraper la sangle et de passer les sanglons. Je détache mes cheveux, mets ma bombe et refais ma queue de cheval mais pus basse pour qu'elle passe sous ma bombe. Je passe le filet au Camarguais et resangle puis le sors du box. Une fois hors des écuries, je descends les étriers, les règle et me hisse sur le dos de l'étalon gris. Nous voilà partis pour un bon moment ensemble !

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Les amis de la nature
Objectif : passer sous 3 branches et accrocher une plante au filet du cheval lors d'une balade

J'arrive devant le forêt. Je m'arrête le temps de vérifier mon sanglage et une fois que tout est vérifié, je m'engouffre dans l'ombre sous les grands arbres. Tout est calme et apaisant. L'étalon est très sûr de lui. Nous avançons dans le forêt. J'arrive dans une clairière : il y a plein de feuilles d'arbres qui jonchent le sol. J'aperçois juste en face une grande touffe de petites fleurs oranges. Je m'approche et en cueille une tige entière. Elles sont magnifiques. Je me demande si ce ne sont pas des fleurs de mouron rouge. Je me penche sur l'encolure de Baloo et accroche la tige à son filet. Il a vraiment l'air classe. La petite taille des fleurs adoucit sa tête massive d'étalon. Après ce petit arrêt botanique, nous repartons explorer la forêt si dense et si épaisse. Je commence à avoir froid alors je demande le trot à ma monture. Le trot debout assis me réchauffe très vite. L'étalon s'énerve, remue la tête et piaffe d'impatience d'accélérer l'allure. Il y a longtemps qu'il n'est pas sorti, il doit être heureux de pouvoir se défouler. Je dois être vigilante si je ne veux pas être surprise par des sauts de mouton ou autres manifestations de joie.

Plus d'une demi-heure que nous trottons dans les sentiers forestiers du Haras de Pado. Baloo s'est enfin détendu. Je m'engage dans un chemin envahi de branches. On va pouvoir s'amuser. Je place mes aides du départ au galop. Le Camarguais répond aussitôt à ma demande. Lancés dans un galop rapide, les branches arrivent très vite sur nous. Je m'abaisse pour éviter une branche puis deux. Je me redresse et regarde ce qui nous attend. J'esquive de justesse une autre branche que je n'avais pas vu. Après être passé sous quelques branches, nous arrivons déjà à la fin de ce chemin et nous voilà dans un autre beaucoup plus dégagé. Je m'arrête quelques instants avant de choisir la direction dans laquelle je vais partir. Droite ou gauche ? Gauche ou droite ? Si je me souviens bien, le Haras de Pado est sur ma droite. Alors c'est cette route que je décide d'emprunter. Je reprends le trot car il commence déjà à faire nuit et je préférerai être rentrée au haras avant qu'il ne fasse entièrement noir. Bientôt, nous arrivons dans un chemin de cailloux. Baloo ayant mal aux pieds, il marche sur le bas côté du sentier. Je me suis d'ailleurs pris quelques branches qui dépassaient et ait dû m'abaisser pour éviter les plus imposantes et débordantes. J'ai reconnu ce chemin. Il est tout près du haras. Cela signifie la fin de la balade. Je rentre tranquillement au pas jusqu'aux écuries évènementielles afin de laisser récupérer ma monture avant de le rentrer au box.

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Retour au box
Objectif : graisser les sabots d'un cheval avec de la graisse turquoise

Je rentre Baloo dans son box après une balade fort agréable. Je jette un coup d'oeil à ma montre. Je n'aurais pas le temps d'aller m'occuper d'une autre cheval alors je peux prendre plus de temps pour chouchouter le Camarguais. Je le desselle, nettoie son matériel et le range à sa place. Un rapide coup de bouchon sur la robe grise de l'étalon pour le débarrasser des quelques particules de boue qui se sont accrochés à son poil lors de la balade. J'avais remarqué avant de partir que ses pieds étaient secs. Je regarde à nouveau et en effet ils ont vraiment besoin d'être graissé. Je retourne dans la sellerie et cherche de la graisse. Après avoir retourné tous les tiroirs et caisses de la sellerie, je trouve enfin un pot de graisse. Mais quelle surprise ! La substance qu'elle contient est turquoise. Étonnée, je lis l'étiquette pour vérifier qu'il s'agit bien d'onguent. Oui, c'est bien de la graisse pour les pieds mais de la graisse turquoise. Je n'en avais jamais vu, j'ignorais complètement l'existence de ce produit. Bref, je ne vais pas m'extasier dix minutes sur cet onguent, le Camarguais m'attend. Je rentre dans le box et prépare les sabots : je les cure puis les brosse à l'aide d'une brosse dure pour qu'ils soient nickel. J'ouvre le pot de graisse, y trempe le pinceau et commence à étaler l'onguent sur un premier sabot. La couleur est magnifique, je suis fan même si c'est vraiment très voyant. D'ailleurs, je n'oserai pas trop sortir en concours avec un cheval aux pieds turquoise de peur d'être trop remarquée. Je suis assez timide et j'aime passer inaperçue auprès des autres. Un sabot, puis deux, puis trois et enfin quatre. Les pieds de Baloo sont entièrement recouverts d'onguent, au-dessus comme sur la sole. Je referme le pot de graisse et vais le ranger. Au passage, je nettoie le pinceau et le remets avec. Il est l'heure de laisser l'étalon. Je sors de ma mallette une carotte et la lui donne. Il la mâche bien avant de l'avaler entièrement. Je le caresse une dernière fois et quitte les écuries en éteignant la lumière et en fermant la porte derrière moi car il est déjà tard et plus personne ne devrait plus passer. Quand j'arrive sur le parking, la voiture est déjà là alors je me dépêche de grimper dedans.

Baloo, lève-toi !

La journée a été très longue en ce mardi 15 décembre 2015. J'ai encore plein de maths dans la tête : cosinus de pie sur quatre, prouver que 5 est congru à 3 modulo 2... Heureusement, je n'ai pas de devoir pour demain. Je monte en voiture et pousse un long soupir. J'explique à ma mère tout ce que j'ai fait pendant la journée avant de lui demander de me déposer au Haras de Pado. Moins d'une demi-heure plus tard, nous sommes sur le parking. Je descends de voiture et ne perd pas une seule minute pour aller aux écuries. J'ai un peu plus d'une heure et demie devant moi mais j'espère avoir le temps de monter Baloo et peut-être même encore un peu de temps pour panser un autre cheval de l'écurie évènementielle.

J'entre dans l'allée des écuries et me dirige directement vers le box du beau Camarguais dont je m'occupe depuis seulement quelques jours. Je trouve l'étalon couché, les yeux fermés.
« Baloo ! »
Il ouvre les yeux tout doucement et me regarde l'air endormi. Je semble l'avoir réveillé. Je rentre dans le box et m'accroupis pour caresser son encolure.
« Allez mon beau lève-toi ! »
Comme il ne semble pas décidé à se relever, je lui tapote gentiment les fesses pour l'obliger à se lever. Le voilà debout. Je regarde ma montre, j'accord dix minutes pour la préparation TOP CHRONO. Je prends une étrille et un bouchon et j'alterne entre les deux. D'abord, je fais des cercles avec l'étrille pour débarrasser la robe grise de l'étalon des grosses poussières puis je passe la brosse dure pour enlever les plus petites et répète les mêmes gestes encore deux ou trois fois. Je prends maintenant le cure-pied et nettoie un à un les quatre sabots de Baloo. Je l'échange contre la brosse à crins et finis le pansage en démêlant les crins du Camarguais.

Je me rends dans la sellerie et prends le matériel de l'étalon. Il faudra que je trouve du temps pour graisser le cuir. Je retourne alors dans le box et selle rapidement ma monture du jour : tapis OK, selle OK, sanglage OK, croupière OK. Je saisis ma bombe et la pose sur ma tête avant de régler l'attache pour qu'elle ne soit pas trop lâche ni trop serrée. Je m'occupe de mettre le filet à Baloo. Je passe d'abord les rênes, puis je mets le mors, la têtière et la sous-gorge. J'ouvre la porte du box et sors le Camarguais. J'attrape au passage une cravache et une fois dehors je prends l'allée qui mène jusqu'au manège. Il pleut comme presque tous les jours en hiver dans cette région.

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Un cheval vaincu n'est pas convaincu
Objectif : monter un cheval aux trois allures

J'arrive devant le bâtiment imposant du manège. Je m'arrête devant la porte et jette un coup d'oeil par-dessus. Il y a deux cavaliers qui s'entraînent : un sur un cheval de trait, un Shire sûrement, et un sur un cheval de sport impressionnant. Je regarde Baloo, il va paraît presque ridicule à côté de ces chevaux, il est vraiment plus petit. J'ouvre la porte, fais passer ma monture et la referme derrière moi. Je me dépêche de rejoindre le milieu du manège pour ne pas gêner les autres cavaliers. Je descends les étriers et les règle puis vérifie ma sangle avant de me mettre en selle. J'ajuste mes rênes et me mets en piste intérieure à main droite. J'agrémente ma détente au pas de quelques cercles et de transitions. Après avoir fait quelques tours à cette main, j'effectue une diagonale pour changer de main. Je fais exactement la même chose à main gauche cette-fois-ci.

Au bout de dix minutes, je commence la détente au trot et exécute les mêmes exercices qu'au pas à savoir des cercles et des transitions mais seulement du trot au pas et inversement. J'ajoute progressivement des doublés, des demi-voltes et autres figures de manèges en veillant à ne pas percuter les autres cavaliers. Mais bientôt, l'un d'entre eux, celui sur le cheval de selle, quitte le manège, et nous ne sommes plus que deux. Je change de main pour assouplir Baloo à main droite comme à main gauche. Quand je pense qu'il est assez échauffé, je commence les transitions du trot à l'arrêt avec maximum deux foulées de pas et vice versa. Jugeant qu'il répond assez bien à ma jambe, je décide de passer à autre chose et m'attaque au contre-changement de main, d'abord à gauche de H à K. Je quitte la piste avec une rêne d'ouverture et commence comme sur une diagonale jusqu'à être sur la ligne entre E et X et me rabats à l'aide d'une rêne d'appui et de ma jambe intérieure pour rejoindre la piste avant la lettre. Je répète plusieurs fois cet exercice avant de le faire aussi à l'autre main. Bientôt, je repasse au pas et relâche les rênes pour que le Camarguais puisse souffler. Pendant ce temps, le dernière cavalier qui était présent sort du manège. Je me retrouve seule avec ma monture dans le manège illuminé par les néons.

Après quelques minutes de pause, je remonte mes mains sur les rênes et reprends le trot sur la piste à main droite. Je place mes aides du départ au galop. Je galope pendant trois ou quatre tours en incluant des cercles et des transitions. Je repasse au trot et change de main grâce à une demi-volte renversée. Je fais de même à main gauche avant de commencer les contre-changements de main au galop sur la même longueur que précédemment pendant la séance. Cela fait deux ou trois fois que je répète l'exercice alors je change de main et effectue les mêmes demandes. Je considère que pour une première séance cela suffira. La séance s'est relativement bien passée. Baloo s'est bien comporté, il a obéi à presque toutes mes demandes mais ne semble pas heureux après cette reprise pourtant simple et courte. Je décide de dessangler et de le ramener rapidement à son box. Je quitte le manège après avoir éteint les lampes et fermé la porte, reprenant le même chemin que pour venir mais en sens contraire.

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Retour au box
Objectif : passer dans une flaque d'eau en allant au paddock

Après une séance simple mais qui m'a fait du bien, je rentre Baloo au box. Je trouve sur le mur du box un mot du palefrenier.
« Après ta séance, amène Baloo au paddock et laisse-le pour la nuit. Je le rentrerai demain matin. Merci ! »
Je le desselle rapidement et remets le matériel à sa place, après l'avoir soigneusement débarrassé du sable. Je reviens dans le box et brosse de façon très succincte la robe légèrement sale du Camarguais. Je prends les quelques friandises cachées au fond de la poche de mon sweat d'équitation et les tends à l'étalon.
« En route pour le paddock ! »
Je lui passe rapidement le licol accroché sur le portant à côté de la porte du box et le sors, en refermant la porte du box pour qu'elle ne gène personne. Le paddock n'est pas très loin, même pas à cinq minutes des écuries. Baloo marche tranquillement à côté de moi avant de faire un brusque écart pour éviter une flaque d'eau.
« Ça alors un Camarguais qui a peur de marcher dans l'eau, tu es un drôle toi ! »
Décidant de ne pas rester là-dessus, je fais demi-tour et commence à marcher dans la flaque. L'étalon me regarde étonné avant de faire un pas en avant. Je m'arrête et l'observe. Il baisse le tête vers l'eau et souffle tellement fort que des petits cercles se forment sur la surface de la flaque. Je reprends mon barbotage pour lui montrer que ce n'est pas dangereuse, que c'est même plutôt amusant. Le Camarguais fait quelques pas hésitants avant de me rejoindre. Nous continuons notre route après le passage de cette flaque d'eau et arrivons enfin au paddock. Il y a d'autres chevaux qui j'avais aperçu dans les écuries évènementielles. Il doit y avoir des cycles de sortie au paddock durant la nuit puisqu'il n'y a que trois enclos. J'ouvre la porte et détache le licol de Baloo. Je pose ma main sur son dos et la laisse glisser au fur et à mesure qu'il s'éloigne.
« Bonne nuit Baloo ! »
Je le regarde s'éloigner avant de se rouler puis de partir vers le fond du paddock. Une fois que je ne le distingue plus très bien dans la nuit, je me retourne et pars vers le parking. Il est déjà l'heure de rentrer. Je pensais m'occuper d'un autre cheval mais il est trop tard.

Hi guys !

Après avoir déjeuné rapidement sur la pelouse du Haras de Pado, je décide de m'occuper plutôt que de rester ici à ne rien faire. Le temps incroyablement indulgent m'a permis de faire un pique-nique assez sympathique près des écuries évènementielles. J'y retourne bien décidée à m'occuper de Baloo. Je me dirige droit vers son box. Il s'approche en me voyant arriver alors j'entre et le caresse.
« Alors je t'ai manqué mon beau ? »
Je commence le pansage : d'abord le passage de l'étrille, petits cercles, la boue s'en va puis coup de bouchon, les poussières s'envolent. Alors que je cure les pieds du Camarguais, mon téléphone sonne, m'indiquant l'arrivée d'un SMS. Je me redresse et saisis mon portable avant de le déverrouiller et de découvrir le message d'Hanakosan.
« J'organise un cours d'obstacle collectif. Pour ceux qui sont intéressés, rendez-vous avec votre cheval des écuries évènementielles à 15h dans la carrière. Aucun retard s'il vous plaît pour le bon déroulement de la séance. Je vous attends ! »
C'est une excellente idée qu'a eu Hanako. Baloo est prêt pour ce cours alors je continue à la préparer sans plus attendre. Petit coup d'oeil à ma montre : il nous reste environ une demi-heure pour arriver au cours. Je termine le pansage en démêlant les crins puis je remets les brosses à leur place et ferme la mallette de pansage.

J'entre dans la sellerie et saisis le matériel du Camarguais avant de retourner dans son box. Je pose le tapis et y superpose la selle. Je sangle le tout, mets la croupière puis lui passe le filet. Je saisis ma bombe et la pose sur ma tête avant de sortir Baloo du box. Je remonte la sangle de deux trous, descends les étriers et les raccourcis de quelques trous, longueur obstacle. Je mets le pied à l'étrier et me hisse, posant délicat mon fessier dans le siège de la selle. Je donne un coup de talon à ma monture et nous partons au trot vers la carrière où Hanako attend les volontaires.

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Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite
Objectif : sauter un oxer aux couleurs de la France

J'arrive à la carrière un peu en avance. Des cavaliers sont déjà là. Je reconnais maioral avec Eliott et Pryam, une nouvelle cavalière, montée sur Money. Nous nous rejoignons au centre et discutons pendant que les chevaux se regardent curieusement les uns les autres. Bientôt arrivent Mad, etoly et Rouxine avec leurs chevaux respectifs Bagatelle, Aby et Valse. Nous serons six durant ce cours. Je crois que nous sommes d'ailleurs au grand complet parmi les cavaliers qui se sont portés volontaires pour s'occuper d'au moins un des chevaux des écuries événementielles. Je n'avais pas penser à un problème qui aurait dû me paraître évident quand j'ai décidé de participer à un cours collectif : la présence de juments. A peine sont-elles arrivées que Baloo m'arrache les rênes des mains et me traîne vers l'une d'entre elles.
« Baloo non ! STOP !! »
Je tire sur les rênes et arrive enfin à l'arrêter, néanmoins avec beaucoup de mal. C'est à ce moment qu'arrive Hanakosan.
« Je vois que certains sont pressés de commencer ! Je suis très contente que vous soyez aussi nombreuses à vouloir participer. Donc je vous propose un cours d'obstacle pour tous niveaux. Je vais installer des obstacles de différentes hauteurs. Ce sera à vous de choisir en tenant compte des capacités de votre montures mais aussi soyez conscients de vos limites. N'allez pas vous faire peur, soyez raisonnables. Je vous laisse détendre au pas et au trot individuellement pendant que je prépare tout ça. Je rappelle que la main gauche est prioritaire et l'allure la plus élevée prime. N'oubliez pas que les transitions sont à faire en dehors de la piste. A vous de jouer ! »
Sur ces dernières consignes, je presse les flancs de l'étalon et le fais marcher d'abord à main gauche. Je fais attention aux autres cavalières car même si nous sommes peu nombreuses pour un cours collectif, je n'en ai encore jamais fait, et encore moins avec Baloo. D'ailleurs celui-ci est plutôt distrait. De temps en temps, il essaie de prendre le contrôle du mors et de m'entraîner vers une jument mais je résiste si bien qu'au bout de dix minutes j'ai déjà mal aux mains et le dessin de quelques cloques s'esquissent rapidement sur mes doigts fortement rougis. Je jette rapidement un œil vers notre monitrice du jour. Hanako a installé des obstacles tout le long de la ligne centrale entre B et E, des obstacles dont un des chandeliers est bleu, l'autre est rouge et la barre et blanche. Elle nous a préparé des obstacles aux couleurs de la France. Les obstacles ont tous une hauteur différente : à mon avis, ils font entre 20 et 80 cm. Je change de main à l'aide d'une diagonale et détends à main droite : cercles, transitions, etc. Après dix minutes de pas actif, je donne un léger coup de talon et nous voilà au trot sur la piste. Certaines cavalières sont au trot, d'autres au pas. J'alterne les cercles, les transitions d'abord progressives et après plus réactives. J'essaie d'occuper son esprit pour qu'il oublie les juments qui nous entourent mais parfois il sort de sa concentration et se laisse distraire par elle. Je m'oblige à le remettre fermement à sa place pour éviter pour débordement. Par la suite, je change de main et réalise la même détente à gauche. Bientôt Hanako frappe dans ses mains, nous tournons toutes la tête vers elle.
« Je pense que chacun a eu assez de temps pour détendre correctement sa monture même si certaines ont encore l'air tendues. Vous viendrez les unes derrière les autres avec suffisamment de distance sur le croisillon là-bas. »
Nous ne pouvons pas nous tromper, il n'y a qu'un croisillon. Je me place en dernière en prenant beaucoup de distance avec celui qui est devant moi mais heureusement c'est un étalon. J'arrive devant l'obstacle, le cheval me précédent est déjà passé. Je serre les jambes et bientôt nous nous envolons au-dessus du croisillon. Mais sitôt nous avons réceptionné que Baloo prend le mors et coupe la trajectoire pour rejoindre une jument.
« Ne le laisse pas faire, donne un coup de cravache pour le rappeler à l'ordre. »
Je suis les consignes d'Hanakosan et me remets à ma place. Je ressaute deux ou trois fois le même obstacle en faisant attention à ne pas me faire entraîner par le Camarguais. Bientôt Hanakosan nous demande de sauter le vertical de 40 cm deux fois puis d'enchaîner avec celui de 60 cm. Nous réalisons toutes ce que notre monitrice nous a demandé sans aucun soucis si ce n'est que ma monture a encore essayé de me voler le contrôle.
« Bon c'est pas mal du tout ce que je vois. Pêche fais encore attention à ce que ton cheval ne prenne pas le mors. Pryam redresse-toi un peu plus à la réception. eto' n'hésite pas à te mettre en équilibre quelques mètres avant pour aider ta monture... Maintenant, vous allez passer chacune votre tour, je vous laisse décider de l'ordre de passage. Vous passerez deux obstacles d'affilé. Je vous laisse choisir la hauteur que vous souhaitez. A vous de jouer ! »
Rouxine s'élance la première puis maioral. Hanako leur fait quelques remarques sur leur position et leur choix d'obstacle. Après, Pryam, etoly et Mad font leur passage. Je passe la dernière. Quand vient mon tour, je prends le galop à gauche et décide de franchir le vertical de 60 cm. Je serre les jambes et canalise avec des rênes en entonnoir l'étalon qui cherche à fuir la trajectoire. Finalement, il saute l'obstacle parfaitement bien au milieu. Je me remets sur le pied gauche et cette fois-ci décide de prendre l'obstacle le plus haut, celui de 80 cm. C'est la première fois que je saute avec Baloo et je tente déjà le plus difficile. Je fais exactement la même chose qu'avant : mes jambes son présentes, je l'encadre avec mes rênes et l'emmène jusqu'à l'obstacle. Nous le franchissons sans problème apparent. Je repasse au trot puis au pas avant de rejoindre le reste du groupe en restant cependant assez éloignée des juments.
« C'était très bien, tu as su l'encadrer pour qu'il ne se dérobe pas et tu as osé prendre la plus grande hauteur. Par contre, n'oublie pas d'attendre son saut, sur le premier tu étais un peu en avance. Nous allons maintenant passer sur un autre exercice si vous êtes d'accord. Je vous propose de travailler en duo. Vous allez sauter les obstacle par deux si vous le souhaitez. »
« Je pense que je vais arrêter là-dessus Hanako. Baloo n'est pas encore prêt pour travailler en duo. Si ça ne dérange pas pour le cours, je vais descendre et le rentrer au box. »
« Non aucun soucis, tu fais comme tu le sens. Merci d'être venue Pêche ! »
Sur ces mots, je quitte le manège et descends de cheval à l'extérieur pour rentrer à pied suivi de très près par l'étalon. J'ai arrêté le cours plus tôt donc le Camarguais ne transpire que très légèrement. J'ai une idée derrière la tête donc nous accélérons l'allure pour arriver plus vite aux écuries.

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Retour au box
Objectif : s'allonger sur le dos du cheval tandis que celui-ci broute

Je rentre Baloo au box. Je suis sûre que je suis plus fatiguée qu'il ne l'est. Il m'a tellement promené pendant tout le cours mais c'était un bon moyen de l'habituer à la présence de juments même si je n'ai pas pu participer à tous les exercices prévus. Je pense que j'ai su être ferme et douce à la fois. Je le desselle et pose son matériel sur le mur du box. Je regarde rapidement par la petite ouverture de la porte des écuries. Il fait encore jour mais bientôt la nuit tombera, assez tôt comme tous les jours d'hiver. Je décide d'emmener le Camarguais faire une petite balade autour des écuries. Je le sors à nouveau des écuries et une fois à l'extérieur, le positionne à côté d'un montoir et m’assois délicatement sur son dos. Je monte Baloo à cru pour la première fois ! Je le dirige vers la droite et le laisse vagabonder. Comme je l'avais prévu le voile noir du ciel se lève et la lune apparaît. Je laisse ma monture brouter. Et pendant qu'il mange, je détends les rênes et m'allonge sur son dos. Je regarde le ciel empli d'étoiles qui brillent de mille feux ce soir. Que je suis bien ici, je pourrais rester là jusqu'au bout de la nuit. Depuis vingt minutes nous sommes au même endroit. Je me redresse et talonne l'étalon. Il est temps de rentrer. Nous trottons gentiment sur le chemin et dès que nous arrivons aux écuries, je descends et rentre mon monture du soir. J'enlève le filet et m'attache à nettoyer le matériel que j'avais laissé sur le mur avant notre balade nocturne. Quand tout est enfin propre, je pars en direction de la sellerie, les bras chargés, et range le harnachement du Camarguais à son emplacement. Je reviens ensuite dans le box et donne quelques récompenses à l'étalon gris avant de partir.

Le cheval né de l'écume de la mer

Nous sommes le dimanche 27 décembre 2015. J'arrive au Haras de Pado à vélo et le gare sur un des emplacements réservés aux deux roues. Je marche tranquillement vers les écuries évènementielles. Il n'y a personne aujourd'hui comme presque tous les dimanche. Les cavaliers ne sont presque jamais présents ce jour de la semaine du moins pas en début d'après-midi car soit ils sont en concours soit ils ont un repas de famille surtout en cette période de fêtes. J'entre dans l'allée des boxes et me rends directement à celui de Baloo. J'ouvre la porte et m'avance vers l'étalon qui me regarde depuis que je suis arrivée devant lui. Je le caresse pour lui dire bonjour avant de sortir quelques brosses : petits cercles avec l'étrille, passage de bouchon, démêlage des crins avec le peigne et curage des pieds. Rapidement, la robe gris clair de l'étalon est revenue à sa couleur originelle enfin à une couleur proche de celle initiale.

Je quitte le box, après avoir rangé mes brosses dans ma caisse de pansage, et arrive dans la sellerie. Je prends le matériel de ma monture du jour et retourne auprès d'elle. D'abord je pose le tapis, ensuite la selle, et enfin je sangle. Il faudra que je trouve du temps pour graisser le harnachement en cuir de l'étalon Camargue. J'ai lu un livre sur les chevaux Camarguais l'autre jour. Selon un mythe, cette race sera sorti de l'écume de la mer, ce qui expliquerait la couleur de sa robe et sa tolérance pour l'eau. J'attache mes cheveux en queue de cheval, à une hauteur adaptée pour mettre ma bombe. Je prends une cravache puis mets le filet à Baloo, en réglant la sous-gorge convenablement. Une fois que nous sommes tous les deux prêts, je le sors du box et l'emmène à l'extérieur. Nous partons à pied en directement du manège.

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Hey Macarena !
Objectif : danser la macarena sur un cheval au galop sans étriers avec un nœud aux rênes pendant une mise en selle

Comme je l'avais prévu, le manège est vide. Je ferme la porte derrière nous et marche jusqu'à centre de la surface de sable suivie de très près par le Camarguais. Je descends mes étriers, les règle, et vérifie mon sanglage. Tout est OK alors je me mets en selle avant de commencer à marcher au pas sur la piste à main droite. Aujourd'hui, j'ai planifié une petite séance de mise en selle. Je m'occupe d'abord de la détente au pas aux deux mains en intégrant cercles, transitions douces et autres figures. Une fois que je pense que ma monture est assez échauffée au pas, je lui demande le trot. J'évolue en faisant debout assis en respectant le bon diagonal pour soulager l'étalon. J'effectue les mêmes choses qu'au pas et y ajoute des transitions plus sèches. Je change de main à l'aide d'une demi-volte et continue la détente en demandant maintenant des allongements. Dans les largeurs, je garde un trot de travail, et dans les longueurs, j'accélère l'allure. Au bout de dix minutes, après avoir correctement travaillé les transitions intra-allures, je demande le galop à droite à Baloo. Je le garde sur un petit galop et essaie de le mettre sur la main en vain. En A, je réalise un cercle de 20 mètres de diamètre. En K, je commence une diagonale dans laquelle je repasse au pas avant de reprendre le galop, à gauche cette fois-ci, vers la fin de la figure juste avant de rejoindre la piste. Je galope deux ou trois tours sans oublier de faire un cercle à l'opposé du précédent, c'est-à-dire en C. Ma monture commence à transpirer alors je la repasse au pas et la laisse souffler rênes longues avant de passer à la suite de la séance.

Je reprends mes rênes et déchausse mes pieds des étriers que je croise devant ma selle sur l'encolure de l'étalon Camargue. Je me mets au trot sur la piste, m'efforçant de bien suivre le mouvement, sollicitant ainsi mon assiette. J'ai encore rarement fait mise en selle ou cours à cru donc cette dernière n'est pas encore très développée. J'ai déjà quelques idées d'exercices en tête. Je commence par un plutôt simple, du moins je l'espère. C'est l'exercice dit du zombie. Alors que Baloo trotte tranquillement sur la piste, je lâche mes rênes, après avoir préalablement fait un nœud, et tend mes bras vers l'avant, en essayant de ne plus bouger et de garder l'équilibre pour ne pas tomber. Chaque exercice dure un tour de manège alors quand je reviens à l'endroit où j'avais commencé, je reprends ma position initiale. Maintenant, je prends ma jambe droite et la coince derrière la selle. J'essaie tant bien que mal de rester droite pendant un tour avant de changer de jambe. On commence à voir une légère amélioration mais bientôt vient le moment de mettre mes deux jambes derrière la selle. Cette fois-ci, c'est vraiment plus difficile et je peine réellement à rester droite mais bientôt la fin de l'exercice arrive. Il reste un dernier exercice avant de passer à ceux au galop. Je me penche vers l'arrière et lève les genoux le plus haut possible sans me tenir avec les mollets. Ne pouvant pas utiliser mes jambes, je claque ma langue quand je sens que ma monture commence à ralentir. Je reviens à la lettre à laquelle j'avais commencé ce jeu alors j'arrête et repasse au pas, autant pour faire souffler l'étalon gris clair que pour moi me reposer.

Après avoir marché pendant cinq bonnes minutes, je remonte les mains sur mes rênes et place Baloo sur la piste au galop. Premier exercice : tendre les bras de chaque côté en restant bien droite et en équilibre. Pendant un tour, je reste ainsi avant de pouvoir arrêter. Je ne m'en suis pas trop mal sortie au contraire. Maintenant, je dois tendre les deux jambes vers l'avant et les croiser devant le poitrail du Camarguais. Au bout d'un tour, comme à chaque nouvel exercice, je cesse avant de repartir pour un autre. Vient le moment du jeu de la macarena. Il est très simple, il suffit de lâcher les rênes et de réaliser cette danse très connue. Enfin simple à dire mais peut-être pas à faire. On verra bien. C'est parti pour un tour complet de macarena. Je m'assure que ma monture est bien lancée au galop et en B, je commence la danse tout en maintenant l'étalon au galop à l'aide de mes jambes. Comme je suis à cheval, je ne peux pas sauter pour changer de côté alors je continue en boucle la danse jusqu'à temps de revenir en B où je cesse l'exercice. Je repasse Baloo au trot et le laisse évoluer rênes longues partout dans le manège selon son gré afin qu'il récupère. Une fois qu'il ne souffle plus trot, je lui demande de revenir au pas puis nous sortons du manège et rentrons tranquillement jusqu'aux écuries où il réside.

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Retour au box

Je rentre Baloo dans son box et le débarrasse de son matériel que je nettoie avant de le graisser. Une fois qu'il brille, je le sèche sécher une dizaine de minutes puis je le prends et l'emmène dans la sellerie pour le remettre à sa place. Je reviens auprès de l'étalon gris clair et m'attache à le brosser avec une poignée de paille propre, certes très rapidement. Je prends les quelques friandises restantes dans ma mallette et les lui donne sur la paume de ma main bien à plat. Je le caresse longuement avant de lui dire au revoir et de m'éloigner des écuries pour rejoindre le parking.

Avant la fin des festivités de Noël...

J'arrive en fin d'après-midi au Haras de Pado en ce mercredi 30 décembre. Je marche jusqu'aux écuries évènementielles dans lesquelles j'entre et me dirige sans attendre jusqu'au box de Baloo.
« Coucou mon beau ! Tu vas bien ? »
En entendant ma voix, l'étalon lève la tête et s'avance vers la porte. Je ne tarde pas à ouvrir cette dernière pour le rejoindre. Je le caresse avant de m'équiper de quelques brosses. C'est peut-être le dernier jour où je pourrais m'occuper de lui. J'effectue des mouvements circulaires sur les parties charnues à l'aide de l'étrille et passe ensuite le bouchon pour enlever toute la poussière imprégnée dans le poil gris clair du Camarguais. Je remets ces deux brosses dans la mallette de pansage et saisis un cure-pied. Je nettoie un à un les sabots en enlevant tous les débris qui traînent dans la sole sans toucher la fourchette. J'échange enfin ce dernier contre une brosse à crins et m'occupe du démêlage des crins. Je range tout dans ma caisse et sors du box le temps d'aller chercher le matériel nécessaire pour une séance montée. Une fois dans la sellerie, je me dirige vers le portant de Baloo et attrape son harnachement avant de retourner auprès de lui. Je pose le tapis puis la selle avant de sangler. Je mets ma bombe, prends un cravache et enfile le filet à l'étalon Camargue. Etant donné que nous sommes tous les deux prêts, je le sors du box et l'emmène à l'extérieur. Nous partons à pied vers le manège.

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Le toucher n'a pas son égal
Objectif : toucher toutes les lettres d'un carré de dressage (soit dans le manège, soit dans la carrière)

J'entre dans le manège accompagné de Baloo. J'hésitais encore entre la carrière et le manège mais en passant devant la première, j'ai trouvé qu'elle était trop trempée et boueuse et est décidée de venir ici. J'arrête ma monture au milieu et m'occupe des différents réglages. Une fois que mes étriers sont à la bonne hauteur et que ma selle est bien sanglée, je me mets en selle et commence la détente au pas à main droite. Je fais un cercle en C puis une transition à l'arrêt en P, ensuite un petit contre-changement de main entre K et H, et ainsi de suite. Je change de main par une diagonale et réalise les mêmes choses. Après avoir marché une dizaine de minutes, je prends le trot enlevé et travaille les figures de manège classiques ainsi que les transitions douces. Une fois que le Camarguais commence à être plus chaud, je fais quelques transitions plus directes, par exemple du trot à l'arrêt ou l'inverse. Ma monture me semble déjà bien détendue alors je la repasse au pas et la laisse souffler.

Au bout de cinq minutes de pause, je reprends le trot sur la piste puis demande le galop. Alors que je galope, une idée me vient en tête, une idée de petit jeu. Je repasse Baloo au pas et descends pour courir chercher un chronomètre à la remise. Je remonte à cheval, le chronomètre autour du cou, et me place en A. Je me prépare en plaçant mes aides du départ au galop à gauche et mets en route le chrono. Le Camarguais réalise un magnifique départ au galop du pas. Dès que je passe à côté d'une lettre de manège, je la touche et essaie d'aller le plus vite possible. Je finis mon tour et arrête immédiatement le chronomètre. 50 secondes et 21 centièmes. Je recommence plusieurs fois cet exercice aux deux mains. Mon temps record : 45 secondes et 54 centièmes. L'étalon transpire déjà pas mal et j'ai encore des choses à faire alors je descends pour aller ranger et le chrono et repars aux écuries à pied. Même si la séance a été assez courte, j'ai réussi à travailler un peu le dressage et les départs au galop du pas tout en m'amusant.

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Retour au box

Je ramène Baloo dans son box après une petite séance et le desselle avant de remettre ses affaires à leur place sans oublier de le nettoyer avant de le ranger. Une fois que tout est en ordre au niveau du matériel, je m'occupe du Camarguais. Je le brosse rapidement surtout aux membres pour enlever le sable frais qui s'est collé dessus. Une fois qu'il est débarrassé des saletés, je lui donne sa carotte bien méritée qu'il mange à une vitesse folle. Je le caresse avant de sortir du box.
« J'espère qu'on aura l'occasion de se revoir mon beau. »