Box de Dandelion XIII

RP dans la peau de Sala - 1580 mots

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Emmitouflée dans un plaid avec un thé à la cannelle entre les mains, je contemple par la fenêtre de mon petit appartement les personnes qui s'activent déjà dans la ville au petit matin. Les agents d'entretien qui passent un dernier coup de balai dans les rues salies la veille par des personnes éméchées, ces mêmes personnes alcoolisées qui essayent tant bien que mal de retrouver le chemin de leur domicile, ma voisine, une petite mamie de 82 ans qui promène tous les jours son yorkshire dans un périmètre de 4 mètres devant la résidence. Un sourire naît sur mes lèvres. À en juger par le soleil qui pointe encore timidement le bout de son nez, je dirais qu'il doit être aux alentours de six heures du matin. Je suis tirée de mes pensées par une grosse tête poilue sur ma cuisse ; c'est Dror, ma fidèle amie qui m'accompagne depuis maintenant 6 mois. C'est une chienne que j'ai adoptée au refuge de la ville, ces grands yeux m'ont immédiatement fait craquer, et son histoire aussi. Deuxième sourire de la journée, aujourd'hui est un grand jour ; je vais enfin rencontrer la deuxième petite bouille qui a fait chavirer mon cœur : Dandelion. Il me tarde d'ailleurs d'arriver aux écuries pour faire enfin sa connaissance.

Il me faut moins de dix minutes pour enfiler une tenue de sport, faire un minimum de ménage pour que mon appartement donne l'air d'être rangé et attacher Dror. Je me trouve à dix minutes des écuries, alors autant y aller à pied ! Et puis je n'ai pas encore de voiture, fraîchement débarquée dans ce beau pays. Sur le chemin, je profite de chaque petit instant dehors après toutes ses années enfermée chez mes parents. Je préfère l'hiver à l'été mais il faut quand même avouer que les rayons du soleil qui chauffent lentement ma peau sont agréables. Dror elle a déjà la langue dehors et profite des milliers d'odeurs qui s'offrent à elle, s'arrêtant toutes les vingt secondes. Mais je la laisse profiter, après tout j'ai tout mon temps. Sur le chemin, je repère deux-trois boutiques dans lesquelles il faudra que je vienne faire un tour. Je ne suis pas trop lèche-vitrines mais je me laisse facilement convaincre quand même !

Nous arrivons dans le domaine non pas en dix mais en trente minutes. C'est vraiment un endroit magnifique ; soigné et élégant sans pour autant tomber dans le ridicule. De loin, j'aperçois déjà les infrastructures qui doivent régaler plus d'un cavalier, les nombreux points d'ombres qui offrent des coins parfaits pour un petit pique-nique ou une discussion entre cavaliers, sans parler des petits oiseaux qui chantent dans les différents arbres qui bordent la propriété, c'est vraiment plaisant et relaxant. Rapidement, Dror et moi progressons à travers le domaine et rapidement, je pense que je vais rapidement trouver mes marques ici. Dror quant à elle à vite mit les pattes dans le petit ruisseau qui longe la carrière.

Curieuse de nature, je me permets de faire un petit tour des écuries - toutes les écuries. Je croise du beau petit monde : du bai au pie, du rustique henson au puissant KWPN, du caractère un peu penaud au plus sanguin. Pour tous les goûts autant dire. Je trouve rapidement les écuries réservées aux demi-pensions et en poussant la porte d'entrée, je me surprends secrètement à espérer pouvoir un jour être propriétaire. Avec les quatre boxes actuellement occupés, je trouve rapidement ma petite perle noire. Dandelion est là, enfin Dandelion XIII plus exactement. Mon regard glisse sur son nom gravé sur une plaque en bois avant de revenir sur le splendide animal devant mes yeux, il est exactement comme sur les photos : puissant, racé avec un physique à couper le souffle, un port de tête haute et une robe de jais. Mon regard balaie son corps, je remarque les deux petites chaussettes à l'arrière qui lui servent de balzanes, ses crins bien fournis qui me promettent des heures de galère de piontage et puis il y a cette tête si expresse avec une petite pelote sur le front. Je crois avoir un peu de bave aux coins des lèvres. Je m'accoude doucement à la porte du box et tente une première approche en murmurant son nom. Pas de réponse de sa part. Je renouvelle l'expérience mais en vain encore une fois.

Du bout des doigts, je caresse la poche de mon leggings dans lequel j'ai caché mon arme secrète mais je me ravise, de la patience j'en ai, ce n'est pas un problème. Je déverrouille doucement le loquet du box et m'aventure à l'intérieur. J'ai à peine franchie le seuil de la porte que Dandelion se retourne en m'offrant un regard peu accueillant, les oreilles rabattues sur la nuque, des brins de paille dépassant de chaque côté de sa bouche. Je ne force pas le contact, je savais très bien que c'était dans son caractère d'être méfiant avec les inconnus, ce qui est normal.

Après dix minutes de tentative infructueuses malgré avoir dégainer la carotte cachée dans mon leggings, je n'arrive pas plus que ça à sympathiser avec lui. Il ne rechigne cependant pas quand je pose une de mes mains sur son encolure. Il est doux, bouillant mais d'une douceur incroyable. Je laisse glisser mes doigts dans ses crins enlevant quelques nœuds au passage. Pas de réaction de la part du bel entier, ni positives, ni négatives, c'est déjà ça. Je regarde ma carotte au sol qui n'a pas eu un franc succès et un petit sourire né sur mes lèvres, c'est le premier cheval que je vois refuser une friandise. Des grattements à la porte me sortent de cet instant papouilles, Dror. Je sors du box et félicite ma chienne d'attendre bien sagement tandis que me vient une idée.

Après avoir fait pour la deuxième fois le tour des écuries, je reviens dans le box de Dandelion avec son licol et une longe assortie. Toujours réticent à ma présence, l'entier n'a pourtant aucun mal à accès le passage du licol. Preuve d'un débourrage bien fait et en douceur. Je le gratifie en lui offrant une douce caresse sur la tête qu'il évite de justesse d'un mouvement de tête.
- Donc tu refuses mes caresses mais tu mange mes carottes quand je tourne le dos..?
Et oui, Mr a profité de mon départ pour engloutir la carotte au sol. Mais c'était de bonne guerre.

Malgré ses 5 ans, Dandelion est d'une douceur incroyable en main. Il suit, ne bouscule pas, n'arrache pas la longe malgré les nombreux carrés d'herbes qui n'attendent que d'être brouter. D'une maturité et d'un sang froid impressionnant pour cet âge là. Son souffle se cale sur le bruit de ses fers qui résonnent dans l'allée, vu les chaleurs en ce moment, ça ne lui fait pas de mal de se dégourdir les jambes dans les allées ombrageuses. Nous sommes rapidement rejoins par ma boule de poils qui court un peu dans tous les sens malgré mes rappels à l'ordre, j'avoue avoir parfois du mal à la canaliser avec son jeune âge. Dror s'approche ventre à terre en jappant, peu habituée à voir des chevaux. Je m'arrête pour maintenir une distance de sécurité convenable, la dernière chose dont j'ai envie c'est d'avoir des frais vétérinaires à payer en ce moment. Le beau Dandelion se redresse directement, observant attentivement le moindre mouvement de la part du chien. Heureusement, pas d'accident à la clef. Je gratifie l'entier d'une caresse sur l'encolure.

Un peu plus loin, je décide de m'asseoir à l'ombre et j'en profite pour laisser un peu de longe au bel allemand pour brouter librement. Assise près d'un arbre et rapidement rejoins par Dror qui pose sa tête sur mes cuisses, je me mets à observer de nouveau ce splendide modèle de chevaux. Il faut bien avouer que les chevaux allemands ont un certain charme. Sa musculature est déjà pas mal développée, avec un travail quotidien Dieu sait que ce cheval pourrait être une vraie machine. Après pour le moment je ne rêve pas de grands concours ou autre, je souhaite juste démarrer une bonne complicité avec cette nouvelle monture. Après je ne cracherai pas contre un petit cross et un petit passage dans le gué à cet instant même. Surtout qu'il doit envoyer sur les terrains de cross, avec une arrière-main pareille, nul doute sur le fait qu'il doit avoir impulsion et propulsion.

Je reste assise là, perdue par mes pensées de cavalière de complet pendant plus d'une heure avant de me relever, engourdie. Nous retrouvons doucement le chemin des écuries dans le silence, accompagné uniquement par le chant des rossignols et les halètements de Dror. De retour au box, je félicite Dandelion pour son calme et sa sagesse précoce, ce qui vaut un bref regard de la part de l'entier. Je laisse une seconde carotte dans la mangeoire et quitte le box en refermant derrière moi. Je jette un dernier coup d'œil vers lui, cette première rencontre était plutôt instructive et m'a permis de cerner un peu plus le caractère de l'entier. Ça m'a également permis de me fixer sur ma première séance avec lui : monté sur du plat aux trois allures simplement. Transitions montantes, descendantes et complexes. Pas de choses compliquées, je veux vraiment voir les bases qu'il a. En quittant l'allée, je l'entends attraper la carotte en frottant contre les parois de la mangeoire et je ne peux m'empêcher de me dire qu'une belle aventure commence.