Box de Utopie

Nouveau départ

A mon retour, mon domaine me paraissait très vide. J’avais dû vendre la plupart de mes chevaux car je devais m’absenter pour une longue période. Mais me voici de retour, avec du temps libre, et une envie de nouveau départ. Je m’étais donc résolue d’acheter un nouveau cheval.
J’avais visité plusieurs élevages, et consulté plusieurs annonces, mais aucun des chevaux que j’avais vus ne m’avait vraiment marquée. Ils étaient tous plus beaux les uns que les autres, chacun avec son petit caractère qui le rendait unique, mais il leur manquait ce « petit quelque chose », comme on dit. Puis, au bout d’une énième annonce, j’ai enfin eu un coup de cœur.
Il s’agissait d’une jument knabstrup de 8 ans, une dénommée Utopie. Utopie avait été débourrée sur le pouce et ne connaissait par conséquent rien du travail. Sa propriétaire avait commencé à la travailler en liberté, mais elle n’en avait maintenant plus le temps. C’est pourquoi elle la vendait, dans l’espoir de trouver quelqu’un qui pourrait tout reprendre avec la jument.

Ce qui m’avait tout de suite touchée, c’était la gentillesse naturelle dans le regard de la tachetée. Elle inspirait une grande douceur. Si elle ne connaissait rien du travail monté, elle était en tout cas parfaitement éduquée à pied, puisqu’elle suivait sa propriétaire jusqu’au rond de longe avec le plus strict respect. Une fois dans le rond de longe, elle se montrait beaucoup plus hésitante, mais répondait tout de même correctement aux demandes de sa propriétaire, qui voulait me montrer ses allures. Utopie avait effectivement naturellement de jolies allures, comme la plupart des chevaux de sa race. Dès que nous avions fini, nous rentrions au box, et je profitais de la conversation que j’entretenais avec la propriétaire pour caresser la jument. Cette dernière semblait comprendre que l’on parlait d’elle, et semblait intriguée par ma présence. Je ne cachais pas à la propriétaire mon intérêt pour la jument, et nous avons finalement convenu d’un rendez-vous avec le vétérinaire pour m’assurer que celle-ci était en bonne santé. Après tout, on ne peut jamais être trop prudent, surtout que je ne connaissais pas la propriétaire.
Quelques jours plus tard, le vétérinaire examinait la jument, et me confirmait que tout allait bien. Sans plus tarder, je signais l’achat de la jument.

Me voici donc devant le box d’Utopie, afin de la déplacer vers mon propre domaine. Son ancienne propriétaire est à côté de moi, elle a proposé de m’aider à transporter la jument. Je sors la jument du box et l’attache à l’aire de pansage. Elle me regarde avec curiosité, et je passe quelques moments à la caresser pour l’habituer à moi. Nous brossons la jument, et je remarque l’air un peu triste qui émane de l’ancienne propriétaire de la jument. Les adieux sont toujours des moments tristes, je suis bien placée pour le savoir. Dès que nous avons fini, nous mettons à la jument des protections de transport pour ne risquer aucune blessure, puis nous amenons la knabstrup vers le van qu’une amie m’a gentiment prêté. L’ancienne propriétaire donne une dernière caresse à Utopie, avant que nous la fassions monter dans le van. La knabstrup a l’air un peu perdue, n’ayant sans doute pas souvent été transportée dans un van, mais se laisse faire docilement. Je la caresse pour l’en féliciter et pour la rassurer. Puis je dis au revoir à la vendeuse, ferme le van, et démarre en direction de mon domaine.
Dès que nous sommes arrivées à notre destination, je coupe le moteur et fais sortir la tachetée du van. Elle regarde son nouvel environnement avec curiosité, tout en gardant son calme, puis me suit docilement vers son nouveau box. En passant, elle lance un hennissement en direction de Marquise, qui lui répond, intriguée par la nouvelle venue. J’attache Utopie en face de son nouveau box, et lui enlève ses protections de transport, que je vais ranger à la sellerie. Je repasse un coup de brosse sur la robe de la knabstrup, avant de la laisser s’habituer à son nouvel environnement dans son box.

Nouveau départ

Je me dirige vers le box d’Utopie, ma nouvelle jument. Je vais commencer le travail en douceur par une petite séance de longe, puis un petit peu de travail en liberté, pour apprendre à connaître la jument.
J’appelle Utopie par son nom et celle-ci vient me voir, curieuse de ma visite. Je lui tends ma main et la laisse m’examiner et me sentir autant qu’elle veut. Il est important qu’elle s’habitue à moi et que je m’habitue à elle, pour pouvoir travailler en toute confiance et sérénité. J’approche doucement ma main de sa tête, attentive à tout signe de crainte, et comme je n’en vois aucun je lui donne quelques caresses sur le chanfrein. J’examine plus en détail sa tête, et en particulier la ligne brune qui borde ses oreilles. Si certaines personnes considéreraient cette caractéristique comme disgracieuse, je trouve au contraire qu’elle donne un charme à la knabstrup. Je saisis le licol de la jument et la sors de son box. Utopie me suit sagement jusqu’à l’aire d’attache, où je la brosse assez rapidement, mais en restant attentive à la moindre anormalité. La tachetée ne s’est pas beaucoup salie depuis hier, parce qu’elle est restée au box. J’envisage de la laisser au paddock quelques heures cet après-midi, pour qu’elle puisse se défouler et brouter un peu. Je pars vers la sellerie pour chercher une longe et travail et une chambrière, matériel nécessaire à ma séance. Je remplace la longe classique de la jument par la longe de travail, et l’emmène au rond de longe du haras.

Dès que nous sommes rentrées, je troque directement la longe de travail pour la longe classique, et range mon matériel dans la sellerie. Utopie a déjà quelques bases en travail à pied, qu’il faudra sans doute consolider à l’avenir. J’offre à la tachetée un pansage élémentaire, juste une rapide vérification des sabots et de quoi enlever le sable qui s’est logé sur ses pattes et sous son ventre. Satisfaite, je pars à la sellerie chercher une couverture qui lui tiendra chaud au paddock. L’hiver arrive à grands pas et il fait très frais. Une fois toutes mes préparations terminées, je la détache et l’emmène au paddock. Chose promise, chose due !
Quelques heures plus tard je pars chercher ma jument au paddock. La nuit tombe déjà, apportant avec elle un froid glacial. Dès que je m’approche du paddock, je trouve Utopie non loin de la barrière, en train de brouter tranquillement. Je pars la chercher, l’emmène sans difficulté vers l’écurie, puis je lui offre un nouveau pansage, le troisième de la journée. Lorsque j’ai fini je laisse la tachetée au box, et pars préparer les rations.

Soins - canicule

L'été approchait à grands pas et les températures augmentaient considérablement. Les météorologues annonçaient un pic de chaleur dans les jours à suivre, et je comptais travailler légèrement Utopie en dressage avant que la chaleur devienne insupportable. Je m'étais donc rendue à mon domaine tôt dans la journée pour bénéficier de la fraîcheur matinale.

En arrivant au domaine, j'apportais les affaires de ma jument ainsi que mes brosses à l'aire de pansage. Puis je partis vers le paddock où j'avais laissé la tachetée dormir à la belle étoile avec son amie, Marquise, et une autre jument de proprio avec laquelle elle s'entendait bien. J'avais laissé le licol de ma jument à l'entrée de l'étendue d'herbe, ce qui était très commode. Je m'en emparais donc avant d'aller attraper Utopie. La Knabstrup semblait plus vive que ce à quoi je m'attendais, j'avais bien fait de venir tôt, alors qu'il faisait encore frais. Elle me suivit sans rechigner vers l'aire d'attache où je ne perdis pas de temps pour commencer à la brosser. La jument était très poussiéreuse, ce qui me fit avoir plusieurs quintes de toux. Le temps était plutôt sec, il n'avait pas plu pendant plusieurs jours. Je ne m'attardais pas trop sur le pansage, et me contentais de rendre la Knabstrup plus ou moins propre et de veiller à ce qu'elle ne se soit pas blessée. Une douche allait s'imposer en rentrant. Lorsque j'eus terminé je lui donnai à boire dans un seau. La chaleur devenait vite étouffante. Utopie but seulement quelques gorgées, elle avait dû boire dans son paddock. Je me dépêchais ensuite de l'équiper, puis je m'équipais moi-même, avant de détacher la jument et de l'emmener vers la carrière.


Bien que la séance n'ait pas été très intense, Utopie transpirait considérablement. Les températures augmentaient de minute en minute, et la première chose que je fis en rentrant au domaine fut de dé-sangler la jument, et de lui donner à boire. Pendant qu'elle se désaltérait avec joie, je lui enlevais la selle et la rangeais à la sellerie, où je disposais le tapis à l'envers pour qu'il sèche plus facilement. Puis, lorsqu'Utopie eut fini le seau, je lui enlevais le filet, que je rangeais également après avoir rincé le mors. Je lui curai rapidement les sabots avant de l'emmener prendre une douche bien méritée.


Utopie était maintenant toute propre et rafraîchie par sa douche. Elle marchait avec un peu plus de ressort qu'avant, tenait sa tête un peu plus haut et remuait souvent les oreilles, signes qu'elle avait apprécié le soin. Malgré le couteau de chaleur la robe de la jument était encore humide. Je décidais de la laisser sécher dans son box, qui était exposé au nord et ne ferait donc pas trop office de sauna lorsque les températures augmenteront. Une petite brise bien agréable s'était également levée. Je flattais généreusement la tachetée avant de la rentrer dans son box, que j'avais fait hier soir, lorsque tous mes chevaux étaient en pâture. Utopie s'en trouva ravie et le montra en se roulant dans la paille dès que je fus sortie. Je laissais échapper un petit rire, et partis vers le clubhouse pour me rafraîchir à mon tour.

Varier les plaisirs

Comme toujours c'était un plaisir de m'occuper de ma jument Utopie. Son caractère doux et volontaire rendait tout plus facile. Lorsque je m'approchais de son box elle venait généralement réclamer quelques caresses, qu'elle obtenait immédiatement. Elle ne fit pas exception cette fois-ci, et je passais quelques instants à la caresser dans son box avant de m'emparer de mes brosses. Malheureusement je n'avais pas un temps illimité à lui consacrer et je devais donc la préparer au plus vite. Comme elle avait porté une couverture lorsqu'elle avait été sortie au paddock, une grande partie de son corps avait été épargnée par la boue. Cependant l'état de son encolure, de ses membres et de sa tête n'était pas beau à voir, et je m'acharnais pendant 10 minutes à enlever de larges plaques de boues à l'étrille et au bouchon. Utopie restait très sage, comme d'habitude, et me regardait faire.

Je saisis ensuite la brosse douce, car une plaque de boue s'était logée juste en-dessous de son oreille gauche. Après quelques caresses supplémentaires pour la mettre en confiance, je lui pris délicatement la tête avec mon bras droit. Puis, la tenant fermement, je nettoyais la zone problématique. Utopie se débattit une première fois, car elle n'appréciait pas le contact d'une brosse à proximité de ses oreilles. Je ne la laissais pas se libérer, mais éloignais la brosse de sa tête et lui parlais pour la calmer. Puis, je redoublais de douceur dans une nouvelle tentative. Utopie avait légèrement tiré vers le haut, mais elle s'était ensuite figée pour me laisser enlever la boue. Elle sembla rassurée lorsque je lui lâchai enfin la tête. Je la félicitais fortement pour sa bonne volonté. Bien que la boue ait été enlevée, il restait une tâche ocre sur sa tête. Je finis ensuite le pansage en vitesse: je lui curais ses sabots avec une rapidité mécanique et lui démêlais grossièrement ses crins.

Une fois le pansage fini, je partis chercher l'équipement de la jument à la sellerie. Je revins simplement avec sa selle, son tapis et son filet. Pour varier les plaisirs nous allions pratiquer le TREC, c'était une manière plus ludique que le dressage d'améliorer sa maniabilité et son assurance, qualités qu'elle commençait à acquérir mais qui lui manquaient encore cruellement. Je déposais le matériel sur la porte du box et m'attachais les cheveux rapidement. Pendant ce temps Utopie, joueuse, avait pris son tapis entre ses lèvres. Amusée, je la réprimandais d'un ton joueur et repris sans difficulté le tapis. La jument se plairait sans aucun doute à exécuter des tours de cirque! C'était une piste qu'il fallait que nous explorions. Mais pour l'heure je posais soigneusement le tapis sur son dos, puis la selle que je sanglais assez lâchement. Je lui passe ensuite son filet sans le moindre problème, Utopie prenait le mors toute seule et baissait la tête pour me faciliter la vie. Je la flattais bien fort pour lui montrer ma satisfaction, puis je sortis du box, l'invitant à me suivre. Je l'emmenais alors vers le terrain de cross et TREC, et pris ma bombe à la volée.


Arrivée dans l'allée, je mis pied à terre et flattais la jument, restée immobile. Utopie gagnait peu à peu en endurance, car bien que la séance n'ait pas été sportive elle a tout de même été assez longue, et Utopie semblait encore pleine d'énergie. En la dessellant je me rendis compte qu'elle n'avait sué qu'au passage de sangle. Après avoir nettoyé et rangé son équipement comme il se doit, je brossais rapidement la jument, car le temps pressait. J'attachais méticuleusement sa couverture, puis l'emmenais au paddock. J'étais très fière de ma jument!