Flagrant Délit - selle français (é)

La sonnerie de son téléphone cellulaire brise le silence dans lequel il se trouvait, le faisant sursauter au passage. Il s’arrête devant le box d’un nouvel arrivant, un poulain bai qu’il a acheté in utero l’année précédente. Le jeune homme s’appuie dos à la porte pour vérifier ses messages, si quelque chose d’important s’y trouve ou non. Après avoir défilé vers le bas les nouvelles notifications que son Samsung lui présente, il éteint d’une pression sur le bouton situé à droite et le range dans la poche de son jean. Kayce est tiré vers l’arrière par les dents d’un poulain qui agrippe son chandail à manches courtes. Le garçon se laisse attendrir une seconde, avant de se retourner d’un bloc, sourcil levé, vers le démoniaque Flagrant Délit. Ce dernier lâche sa prise et fuit vers le fond du box, empêchant ainsi son propriétaire de le punir. Le brun tire le loquet de la porte et s’impose dans le cadre de la porte, face au jeune cheval. Ce dernier redresse la tête et pointe ses oreilles en direction de l’humain qu’il a appris à connaître dans les derniers mois. L’homme avance d’un pas, refermant la porte derrière lui et tend une main, paume ouverte, vers le bai. Le poulain tend le nez sans bouger un sabot, son souffle chaud réchauffe la peau du garçon qui fait un pas de plus dans sa direction. Kayce attend quelques minutes que le jeune mâle se fasse à sa présence dans son espace de vie. Rapidement, le selle français se détend sous l’oeil aiguisé de son propriétaire, qui en profite pour répéter les gestes qu’il fait depuis plusieurs mois déjà.

Il s’approche doucement et caresse la joue, puis le chanfrein du poulain qui ferme les yeux d’appréciation. Lentement, il déplace sa main vers la nuque, puis l’encolure du bai qui ne sourcille pas. Le garçon continue son avancement sur les antérieurs, où la peau du mâle tressaille sous les doigts du brun. Kayce prend quelques minutes pour que le selle français s’adapte à ces nouvelles caresses, et lorsque c’est chose faite, il continue son exploration en remontant sur sa cage thoracique, son dos puis il termine avec la croupe et les postérieurs. L’homme se déplace de l’autre côté de Flagrant Délit et recommence les mêmes mouvements. La tête du poulain s’abaisse à mesure que les caresses s'accentuent sur sa peau sensible et ses yeux mis-clos témoignent de son bonheur. Le propriétaire cesse de caresser de long en large l’athlétique selle français près d’une vingtaine de minutes plus tard. Il lui tourne le dos, ne se méfiant pas de lui, en direction du bac de pansage qu’il avait préalablement posé près de la porte. Une sensation douloureuse dans une fesse le fait redresser rapidement et il se retourne d’un bloc pour faire face à un Flagrant Délit, les oreilles plaquées vers l’arrière qui trottine vers le fond de son box. Kayce roule des yeux, passe sa paume chaude sur sa fesse droite pour tenter de dissiper la douleur lancinante qui le parcourt. Il attrape de la main gauche le bac de plastique, tout en gardant un oeil averti sur le mâle bai qui avait repris son activité favorite : manger.

À peine le bac déposé dans le coin du box, un objet métallique attire le regard de l’homme qui le saisit d’une main. La veille, il a préparé ses effets pour jouer avec le jeune mâle aujourd’hui, et il y a déposé un licol noir taille poulain. Il dépose le morceau de nylon au sol devant un Flagrant Délit aux yeux exorbités. Cependant, sa curiosité l’emporte sur sa peur et rapidement il se retrouve en pleine séance de découverte. Le jeune cheval renifle l’objet inconnu et finit par le prendre entre ses petites dents et le secouer dans tous les sens, ce qui fait éclater de rire son propriétaire. Gentiment, il cesse cette séance de jeu en attrapant le licol qu’il passe sur la tête du bai. Le poulain se secoue dans tous les sens quelques minutes, plaquant son humain contre la paroi de son box par l’entremise. Il se détend grâce au son de la voix apaisante de l’homme et s’arrête près de lui pour attraper la friandise qui lui est offerte. Les hommes et leur estomac, pense le jeune homme en souriant. Kayce noue une longe à l’anneau placé sous le menton du selle français et attrape son bac de brosse. Il lui présente les outils de pansage un à un et s’attèle à la tâche, laissant frissonner le cheval jusqu’à ce qu’il s’apaise par lui-même. Il passe ainsi l’étrille, la brosse dure ainsi que la brosse douce et termine avec un peigne dans ses crins ébouriffés. La dernière tâche à laquelle il s’attaque est le curage des sabots, ce qui prend un peu plus de temps pour que Flagrant Délit comprenne qu’il doit simplement donner les pattes. Après avoir fait les deux antérieurs, les postérieurs ne furent qu’une formalité de sa compréhension. L’homme tapote doucement la croupe du poulain en guise de récompense et attrape la longe qui pendait sous son licol.

Le box de poulinière dans lequel le poulain est placé est adapté pour apprendre à céder à la pression. Kayce marche donc quelques minutes avec lui dans le grand box, avant de sortir et de se promener dans l’écurie. Flagrant Délit, curieux, profite de ce moment entre eux pour explorer les environs, sentir tous les trucs qui piquent sa curiosité et évidemment, prendre une bouchée d’une partie de son propriétaire de temps à autre. Leur petite exploration s’arrête après avoir fait le tour des écuries quelques fois, apprenant au jeune mâle par la même occasion quelques notions de respect au sol. Leur retour au box est marqué par la récompense ultime : du grain dans une chaudière. Vorace, le poulain selle français dévore sa portion sous le regard attendri de Kayce. Une vibration dans la poche de son jean le sort de sa rêverie. Il venait de passer deux heures auprès du jeune mâle, prenant par le fait même du retard dans ses entraînements du jour. Zut, je vais devoir finir ma journée plus tard par ta faute lance le brun. Il caresse une dernière fois le chanfrein du poulain avant de le laisser sur ce bel après-midi passé à ses côtés.

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