Centre ville › Pryam

Sa main gauche est posée sur la poignée de sa valise à roulette alors qu’elle laisse tomber son bagage à main à sa droite. Elle laisse échapper un long soupir avant de poser les yeux sur son poignet droit où se trouve sa montre intelligente. Elle indiquait neuf heures moins le quart, et il était beaucoup trop tôt pour elle. L’adolescente avait pour habitude de dormir jusqu’à très tard dès qu’elle en avait l’occasion, même si pourtant elle est très travaillante. Ash roule des yeux avant de se laisser choir sur un banc. Quelqu’un devait venir la chercher à la gare pour la mener vers les lieux de son stage à neuf heures, et elle détestait attendre.

Un camion de rue s’arrête à quelques mètres de son emplacement et ouvre ses portes, dévoilant son inventaire de jus et de smoothie. Son ventre émet quelques bruits, lui rappelant qu’elle n’avait rien avalé depuis qu’elle était debout soit, huit heures. L’adolescente jette un oeil à sa montre, neuf heures moins dix, elle a largement le temps de commander quelque chose pour satisfaire son estomac. Ash se lève de son banc de parc, laissant tous ses effets personnels là, parcourant les cent mètres qui la sépare du foodtruck. Un gentil jeune homme lui récite le menu et elle choisit un smoothie à la fraise et à la banane, avec un muffin aux framboises. Elle reçoit sa commande l’instant suivant, règle la facture et retourne s’asseoir auprès de ses affaires. La brunette avale le muffin et prend une première gorgée de smoothie quand une voiture noire s’arrête devant elle et le conducteur abaisse une fenêtre.

- Mademoiselle Ashley Grace Tyler?

Un jeune homme dans la vingtaine, brun avec un teint bronzé et une barbe de plusieurs jours lui sourit, attendant une réponse de sa part. Elle hoche la tête à l’affirmative, malgré le grincement de dent qu’elle réfrène à entendre son nom complet sortir de la bouche de l’inconnu. Son interlocuteur arrête la voiture avant d’en descendre pour lui ouvrir le coffre et récupérer ses valises. Ash ne prend même pas la peine de l’aider, s’asseyant à l’arrière sans dire un mot. Le claquement du coffre de la voiture la fait sursauter, et le jeune homme reprend place derrière le volant.

- Je suis Kayce Dutton, le propriétaire du Domaine d’Hidden Cove, et donc ton patron.

La sincérité de l’homme la rassure quant à ses intentions et Ash s’apaise. La voiture redémarre et ils empruntent un chemin sinueux.

- Je préfère qu’on m’appelle Ash, tout simplement.

Son ton est cassant, même si ce n’était pas l’intention. Ses bras croisés sur sa poitrine démontrent une fermeture sans conteste, malgré ses yeux brillants de soif d’apprendre. Elle continue de siroter son smoothie, écoutant Kayce lui parler du ranch d’une oreille attentive. Il lui mentionne quelles seront ses tâches principales. Elle agira à titre de groom pour qu’il puisse se concentrer sur l’entraînement des chevaux qu’il possédait. C’est un stage qui lui plaisait, car en échange de son bon travail, elle pourrait monter. Quel cheval? Rien n’était établi pour le moment, Kayce attendait de voir son niveau et surtout, d’apprendre à la connaître.

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Événement #30 › Les fêtes de fin d'année sont un bon moyen de passer du temps avec vos proches. Et si vous partagiez une boisson chaude? (+ 5 pts concours pour Kingsland)
Après les événements de l’halloween, j’ai fait profil bas dans ma ville natale et j’ai préféré prendre des petites vacances, m’éloignant ainsi des problèmes de la mafia italienne. Par contre, avec tout ça, j’ai laissé derrière moi la seule personne qui compte à mes yeux, ma petite sœur. La période des fêtes cogne à nos portes, et il m’est carrément impossible de penser la passer séparée de cette dernière, du moins quelques jours. Malgré notre famille qui déraille, elle est la seule personne qui me pousse à garder un esprit sain - pour elle j’ai cessé la consommation de drogues et j’ai diminué l’alcool. Enfin. Sauf les soirs où on sort avec les potes. D’ailleurs, depuis mon retour dans la nuit à Forth Worth, c’est exactement ceux-là que j’ai prévu de voir ce soir, histoire qu’on se rappelle le bon vieux temps. Mais avant ça, j’ai promis une petite visite à la femme de ma vie, et c’est exactement là que je me dirige. Après avoir enfilé un pull noir dont j’ai retroussé les manches jusqu’aux coudes, je saute dans ma voiture et je m’engage dans la circulation pour aller récupérer le précieux colis.

Tu es en retard, sont les quatre mots qu’elle me prononce en premier lorsqu’elle s’assoit sur le banc passager de la Audi. Je roule des yeux et la détaille de la tête au pied. Everleigh Faith Cole, douze ans bientôt trente. Un petit bout de femme déjà si mature et avec un caractère comme le mien. Bonjour à toi aussi Everleigh. Elle m’adresse un sourire en coin et boucle sa ceinture avant que je ne reprenne la route vers notre café habituel. Pendant les dix minutes de trajet que nous avons à faire, elle ne cesse de me raconter ce que j’ai manqué dans le dernier mois et demi, parlant de nos parents - qui sont encore plus dysfonctionnels qu’avant - ainsi que de l’école et de ses copains. Everleigh a toujours été la pipelette entre nous deux, mais je ne m’en suis jamais plaint. Ce petit bout d’enfant met du soleil dans mes journées grises et me rappelle que la vie mérite d’être vécue. Je stationne finalement l’Audi près du trottoir. Ma jeune sœur me rattrape et je lui tends la main pour lui éviter de glisser sur le béton gelé. Sa petite main dans la mienne, nous entrons dans le café et elle va s’asseoir pendant que je commande nos boissons.

Un chocolat chaud orné de crème fouettée et de guimauve pour madame, alors que je me contente d’un café avec un jet de vanille française. Je récupère les deux gobelets et je vais m’asseoir en face de la petite brune qui piaille sur les derniers exploits de son animal de compagnie - son teckel de dix mois. Nous profitons de la présence l’un de l’autre en partageant notre boisson chaude pour l’heure qui suit, jusqu’à ce que la noirceur me rappelle que je dois la rendre à nos parents pour le repas - et que je dois me préparer pour ma sortie au bar avec les gars. Nous reprenons la direction de la voiture, chacun de nous comblé d’avoir passé du temps avec l’autre. Alors que je la dépose devant son domicile, je lui promets de repasser pendant les fêtes de Noël - puis je me sauve avant que mes parents n’aient le temps de m’intercepter.

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Événement #30 › Les fêtes de fin d'année sont un bon moyen de passer du temps avec vos proches. Et si vous partagiez une boisson chaude? (+ 5 pts concours pour Mélodrame)
Mon père est dans la région pour affaires et nous profitons de l’occasion pour nous voir et discuter de nos vies respectives. Quoiqu’encore très jeune, je vis l’éloignement avec eux comme une bouffée d’air frais. Je respire à nouveau depuis que je suis ici, depuis le début de cet été mémorable. Il ne faut pas se tromper par contre, j’adore ma famille. C’est juste qu’ici… Je me sens enfin moi-même. Notre rencontre est prévue dans l’heure qui vient et je dois me préparer. Je saute donc rapidement sous la douche histoire d’être au moins un minimum présentable. À ma sortie, j’attrape un jean et un pull de laine qui me feront office d’habit du jour. Je rassemble mes cheveux en un chignon un peu n’importe comment sur le dessus de ma tête puis je me glisse dans une paire de bottes d’hiver. J’attrape les clés de mon appartement et je sors en claquant la porte derrière moi. À mon arrivée dans la cour principale du domaine, je vois la voiture de mon père et je souris quand il me fait de grands signes de la main depuis le pas de la porte du bâtiment principal.

Mes pas me mènent directement dans ses bras où je saute pour lui faire un énorme câlin. Comme je disais, quand nous sommes éloignés il me manque. Quand nous vivons sur le même toit, il est lourd. Sa présence ici me ramène un peu dans ma ville natale et malgré les souvenirs douloureux que j’y ai, je suis contente. Nous discutons de tout et de rien après avoir pris nos places respectives dans la voiture. Je donne le chemin à mon paternel jusqu’au café le plus près, où nous avons convenu de partager une boisson chaude. Nous nous garons devant l’immeuble accueillant une dizaine de minutes plus tard, et nous nous engouffrons à l’intérieur. Les arômes de pâtisserie me chatouille les narines et je ne peux m’empêcher de commander une chocolatine avec mon thé chaud. De son côté, mon géniteur commande un café americano et une brioche. Nous rejoignons une table dans un coin discret du bâtiment et déposons nos commandes sur cette dernière. Après avoir retiré manteau et chapeau, je m’assois enfin devant mon père et je profite de sa présence ici durant les deux heures qui suivent.

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Confortablement assis dans la salle des paris, une paire de Ray-Ban remontée à l’arête de mon nez, j’observe derrière mes verres fumés les gens gagner et perdre. L’atmosphère est chargée et l’excitation me gagne peu à peu. Je jette un œil au journal posé sur mes cuisses, puis vérifie ma montre - la course qui m’intéresse commence dans les cinq prochaines minutes. J’hausse les épaules et me cale confortablement dans mon siège en plastique, fermant les pans de ma veste devant mon torse. Les manches longues de cette dernière cachent la majorité de mes tatouages, exceptés ceux sur mes mains, ce qui attirent évidemment les regards des curieux. Bien sûr qu’ils croient que je n’ai pas ma place ici, ou que je suis simplement le mauvais garçon typique. Si seulement vous le saviez… Je laisse échapper un soupir las et reporte mon attention sur la piste un peu plus bas. Les chevaux commencent à s’installer dans les stalles de départ, ce qui me remet d’aplomb. Je cale mes coudes sur mes genoux et remonte mes lunettes au-dessus de ma tête, prêt au départ. Quand la cloche sonne, je porte mon regard sur le numéro un. Le magnifique étalon gris se fait bousculer au départ de la course, mais reprend sa place près de la corde avec ardeur. La puissance développée par son arrière-main attire mes yeux perçants alors que j’étudie sa foulée. Nerveusement, je passe une main dans mes cheveux coupés courts, retirant par la même occasion mes Ray-Ban que j’accroche sur le col de ma veste. Je me retrouve rapidement assis sur le bout de ma chaise quand j’observe le gris sur la piste remonter le retard que le départ lui a occasionné. Il se cale confortablement en deuxième position et passe finalement la ligne d’arrivée. Un rictus subtil remonte le coin de ma bouche vers le haut et je me lève tranquillement, prenant le chemin menant à la sortie. Je plaque mon téléphone à mon oreille gauche après avoir composé le numéro qui m’intéresse, et une fois que j’atteins l’extérieur, mon interlocuteur me répond. Salut. J’ai acheté un cheval, y’a moyen que tu me dépannes un moment? Après quelques injures et une discussion houleuse, le brun au bout du fil cède à ma demande et m’envoie les contacts dont j’ai besoin dans la région.

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