Première rencontre
Scarlet Lover & ElisabethEnfin, enfin j’avais fini ! Les USA avait enfin finalisé ma demande de nationalisation. J’avais enfin vraiment le droit de résider sur leur territoire. J’avais donc enfin la possibilité de résider en continu dans ce grand pays sans m’inquiéter de renouveler un visa temporaire. Maintenant que ma plus grande source d’inquiétude s’était envolée j’allais pouvoir m’installer définitivement. Je m’étais donc acheté un petit loft dans une ancienne usine désaffectée.
Je pourrais aussi maintenant me remettre a ma passion : les chevaux. J’avais donc fait une recherche sur internet en cherchant les écuries aux alentours. Pas mal d’écurie de concours classique, quelques autres de western. Je restais contemplative devant une écurie mixte, proposant monte classique comme western, et faisant même refuge pour chevaux en détresse.
J’avais toujours été particulièrement touchée par les histoires bien triste de ces pauvres bête. Je décidais donc que c’est là bas que j’irais visiter. Je me préparais sommairement, il faudrait que j’aille me rééquiper je pense. Pour cette fois vu que c’était pour une simple découverte et que je ne comptais pas monter un simple combo jean et t-shirt classique serait bien suffisant. J’enfilais ma paire de botte, mon blouson en cuir et me saisissant de mes clés et mon casque sur le meuble à l’entrée de mon chez moi, sortais.
Je verrouillais ma porte et dévalais l’escalier pour rejoindre la petite zone de l’entrepôt qui m’était attribué. J’y trouvais ma superbe moto. Une grosse cylindrée élégante et puissante. Je l’enfourchais après avoir mis mon casque, mis le contact et me voilà partie direction le Haras de Pado. Arrivée sur place je garais ma moto dans un coin. Je glissais mon casque dans le compartiment sous le siège.
J’observais les lieux. Propre, plutôt organisé, l’endroit respirait la sérénité, à peine troublée par les enfants que je pouvais voir, l’écurie était aussi école d’équitation. Je me promenais dans l’écurie, de bien beau chevaux s’y trouvait. Petit ou grand, gros ou mince, sportif ou tranquille. Il semblait y en avoir pour tout les goûts. Je débouchais à l’autre extrémité de cette écurie. Sur ma gauche des installations de travail pour tout les goûts. A ma droite des prés et paddocks. La ça devenait plus intéressant. Je m’engageais sur le chemin de terre tassée entre les lices en bois peintes en blanc.
Au bout d’un moment le chemin était traversé d’une barrière, mais la porte en était ouverte. Après celle-ci les équidés dans les pâtures n’était plus vraiment les mêmes. Certains portaient des marques, d’autres s’éloignaient dès qu’ils m’apercevaient, certains semblaient même près à m’agresser physiquement. J’avançais silencieusement, posant un regard compatissant sur chacun.
Soudain se fut comme une révélation. Le cheval bai dans se pré me fit me stopper. Il aurait pu être magnifique mais son regard semblait pour l’instant tellement vide. Je m’approchais de la clôture. Près de la porte une affichette. Oh cette jolie bête était une jument. Scarlet Lover. Un joli nom. Son passif expliqué en quelques mots ne semblait pas rose. Elle venait d’un de ces élevages de Morgan de show… Ceux ayant des pratiques qu’on ne pouvaient que qualifier de barbare pour obtenir le geste tant recherché. Effectivement même d’ici je pouvais voir les cicatrices sur ses membres et ses pieds bien que nus portaient encore trace des déformations qu’ils avaient subi.
Doucement j’appelais la jument. Elle tourna la tête pour me regarder, un instant ses yeux s’emplirent de peur avant de redevenir vide. Je soupirais de tristesse. Elle aurait pu être superbe. Lentement, avec précaution je me glissais entre les barrières. Vérifiant que la jument me regardait je m’avançais. Un pas après l’autre. Je me stoppais quand la jument sembla esquisser un mouvement de recul, j’étais à moins de cinq mètres d’elle.
Ça semblait être la limite de ce qu’elle pouvait supporter de ma part pour l’instant. Je comprenais. Toujours lentement je me baissais jusqu’à m’accroupir, une main dans la poussière pour stabiliser plus aisément ma position. Scarlet sembla déconcertée par ma nouvelle position. Elle tendit le nez avant de se reculer presque aussi vite. Je ris doucement, elle semblait tellement mignonne.
Je restais le plus immobile possible me concentrant sur ma respiration. J’observais la jument par en dessous presque à la dérobée et il me semblait bien qu’elle en faisait de même. Quelle ne fut pas ma bonne surprise quand ce fut elle qui avança d’un pas pour venir renifler le dessus de ma tête. Je me forçais à rester le plus statique que je pus. Son nez descendis le long de mon cou puis de mon bras venant renifler la mais qui pendait sur mon genou. Tranquillement je fis pivoter ma main pour la lui présenter paume vers le haut. Elle prit son temps pour la humer.
Finalement elle recula retournant là ou elle se tenait précédemment. Précautionneusement je me relevais, j’étais restée dans cette position un long moment et il me fallut faire lentement car mes muscles des jambes étaient bien ankylosés. Je ne cherchais pas à m’approcher plus de Scarlet. Elle avait déjà fait preuve d’un grand courage pour sa situation. Insister aurait été contre-productif. Par contre je savais que je reviendrais.
Pour l’heure je fis demi-tour et repassais la barrière. Après un dernier regard à la jolie baie je retournais dans la zone centre équestre. A très bientôt Scarlet Lover.