La petite boule rousse déboule au galop de derrière une bordée d’arbres lorsqu’elle aperçoit la jeune femme près de la porte de son pré partagé avec d’autres poulains du même âge. Depuis deux semaines, Bad at Love vit un sevrage graduel avec un calme olympien, et le jour tant attendu de la séparation d’avec sa génitrice est enfin arrivé. Mise au paddock avec les autres poulains en matinée, elle ne rentrera pas retrouver sa mère au box dans la soirée. Au contraire, cette dernière a été transportée dans la matinée pour reprendre le cours de sa vie chez son propriétaire actuel. La blonde attrape le licol posé sur la porte du paddock et s’introduit dans l’espace de jeu et de repos des plus jeunes. La pouliche alezane la rejoint au grand trot et pose son nez sur le dessus de la main de sa propriétaire. Un peu plus effacée que ses congénères, elle préfère la présence rassurante de l’être humain que les poulains plus dominants. D’une main assurée, la jeune femme caresse chaleureusement le chanfrein orné de blanc de sa compagne. Elle explore calmement sa tête fine, puis son encolure, son dos et sa croupe puissante. Sans un frémissement, la quarter horse se laisse tripoter et ferme les yeux à demi, appréciant les caresses légères de la bipède.

Complices, Bad at Love et Alex profitent de ce moment de calme entre elles pour se découvrir. Chaque jour depuis les six derniers mois, les visites de la propriétaire étaient courtes, mais instructives. Chaque jour, elle a pu explorer une zone additionnelle sur le corps puissant de sa pouliche, toujours en respectant ses limites. D’ailleurs, cette dernière a un petit mouvement de recul quand la blonde pose sa main sur son poitrail. Par contre, c’est l’une des premières zones qu’elle a exploré, et cette attitude lui fait relever la tête. Un éclair de panique passe dans ses yeux foncés et elle plaque les oreilles vers l’arrière. La jeune femme se retourne d’un mouvement brusque et réalise que son poulain isabelle se dirigeait, toutes dents sorties, vers le duo. D’un pas vers l’avant et d’un petit bruit de bouche menaçant, la propriétaire chasse le poulain et rassure l’alezane en la caressant dans l’encolure. Le calme maintenant revenu, Alex ne perd pas une seconde et enfile le licol bordeaux à sa partenaire. Elle ajuste les boucles en laiton, s’assure que le fermoir de la longe est sécurisé à l’anneau placé sous son menton et doucement, mais fermement, elle prend la direction de la porte.

Comme par le passé, la quarter horse attend de ressentir une pression sur la longe pour emboîter le pas à sa propriétaire qui la laisse réfléchir au bout de la corde. Lorsqu’elle s’engage finalement à ses côtés, elle la félicite d’une voix chaude et sort du paddock en prenant bien soin de refermer le loquet de la porte derrière elles. Respectueuse, l’alezane reste près de sa propriétaire durant le trajet du paddock à l’écurie, se faisant reprendre seulement lorsqu’elle dépassait les limites. Alex s’arrête plusieurs fois le long du chemin pour qu’elle comprenne qu’elle doit s’arrêter à son épaule, et reprendre sa route quand la jeune femme reprenait sa marche. À mesure que les mètres augmentent sur le compteur, la pouliche alezane s’adapte aux diverses demandes de sa cavalière. Elle prend le pas quand elle voit l’humaine avancer et s’arrête quand cette dernière s’arrête également. La blonde l’encourage d’une voix douce et de plusieurs caresses dans l’encolure, appréciant ses efforts et surtout sa capacité d’apprentissage étonnante. Elles bifurquent ensuite vers la droite, pour prendre l’entrée principale au lieu de la porte qui mène des paddocks à l’intérieur histoire d’allonger leur moment et de sceller les apprentissages de la marche. Habituée à tout ce cirque, la pouliche ne cherche pas une seule fois l’attention de congénères, elle se concentre sur l’attention qu’elle reçoit de sa propriétaire.

Les deux partenaires rejoignent enfin l’intérieur douillet de l’écurie de luxe et se dirigent côte-à-côte vers l’aire de préparation. Prévoyante, la blonde y avait laissé ses effets de pansage pour éviter de laisser sa pouliche seule et les avait disposés dans un coin de la stalle. La jeune femme y pénètre et se retourne, Bad at Love qui imite son mouvement vient se placer entre les deux poteaux d’attache. Alex attrape les deux câbles et les attaches de parts et d’autres du licol de l’alezan avant de défaire la longe pour éviter qu’elle ne pile dessus et panique. Elle offre ensuite à la quarter horse un quartier de pomme en guise de récompense, et la pouliche l’attrape avec appétit. Un rire cristallin s’échappe des lèvres de la propriétaire qui s’accroupit pour récupérer son étrille. Elle présente d’une main tendue sous son nez la brosse à l’alezane qui la renifle avec intérêt. Lorsqu’elle s’en désintéresse, la blonde entreprend de la panser en commençant par l’encolure. Dans un premier temps, elle passe sa main en faisant des petits mouvements circulaires et en exerçant une légère pression. Bad at Love ne frissonne pas, ce qui annonce qu’elle est prête à la seconde étape. Elle ajoute la brosse dans sa main et entame des petits mouvements circulaires.

Elle passe l’outil en caoutchouc sur toutes les parties charnues du corps athlétique de sa protégée, puis elle s’attaque à la brosse dure. Encore une fois, elle lui présente l’engin avant de le passer sur son corps pour éliminer les poils morts et la poussière logée profondément dans sa robe duveteuse. Alors qu’elle termine la seconde étape, elle caresse affectueusement le chanfrein de la pouliche qui a les yeux fermés et la lèvre inférieure pendante. Appréciation est le mot d’ordre. La vue de l’alezane complètement détendue arrache un sourire à sa propriétaire qui passe gentiment la brosse douce pour faire reluire son poil. Lorsqu’elle brille enfin sous les néons de la stalle de préparation, elle attrape un peigne et s’occupe de ses crins rebelles en évitant de tirer un maximum. Alex prend une grande inspiration à la fin de sa tâche, il ne reste qu’à lui curer les sabots, et souvent c’est à ce moment que ça se gâche. Heureusement pour elle, l’alezane est manipulée depuis sa naissance et tolère plaisamment les mains sur ses membres. La blonde attrape le cure-pied d’une main et s’accroupit graduellement près de l’antérieur gauche de la petite. Curieuse, cette dernière tourne la tête et renifle l’épaule de sa propriétaire avant de lui offrir son pied.

Surprise, la jeune femme prend le sabot blanc dans sa main, l’appuie sur sa cuisse et caresse longuement l’épaule de la quarter horse pour la féliciter. Une toute petite pression vers le haut lui a fait lever le pied et l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Elle passe lentement le cure-pied sur la sole, puis autour de la fourchette avant de reposer le membre au sol. Elle passe ensuite au postérieur, où de la même façon - après une petite pression - Bad at Love soulève son membre. Par contre, cette fois elle le lance vers l’avant et la blonde l’attrape juste avant qu’elle ne le repose au sol. D’une main habile, elle met le sabot sur le béton, et recommence la demande. Cette fois, elle soulève doucement son pied et la femme l’attrape et pose la patte sur sa cuisse pour nettoyer sous le sabot. Elle refait le même manège pour les deux autres membres, et une petite dizaine de minutes plus tard, sa tâche est achevée. Plus que fière de sa complice, elle défait finalement les attaches de son licol et la mène à son box, où un seau plein de carottes et de pommes l’y attend. Bad at Love plonge le nez à l’intérieur après que la cavalière lui ait retiré son licol, et cette dernière prend congé laissant la pouliche à l’intérieur pour le reste de la soirée.

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