Box de Tenebrae

Reprendre du service après autant de temps loin des écuries allait me faire du bien. Je ne doutais pas du bien-fondé de cette vérité et j'allais de suite le prouver. Ma première tâche aujourd'hui était de m'occuper de Tenebrae, le poulain de Bulle.

C'était donc tout naturellement que je m'étais dirigée vers son domaine et que je rentrais dans le box du poulain. Tenebrae était un poulain bai à la longue liste blanche, très joli modèle, assez curieux. Son frère jumeau venait me voir en même temps que lui. D'abord un peu timidement puis en se mettant plus à l'aise, jusqu'au point où les deux gars vinrent renifler mes cheveux et vérifier s'ils étaient mangeables.

- Hey ! Doucement les gars, je ne suis pas une carotte ambulante !

Je leur tendis néanmoins les mains avec un demi carré de sucre pour chacun. Curieux, ils le prirent en bouche mais n'osèrent pas croquer dedans. Les sucres tombèrent au sol, je les ramassais pour le leur redonner. Tenebrae comprit qu'il pouvait le croquer ou, en tout cas, que celui-ci pouvait se dissoudre dans sa bouche. Enchanté par le goût le poulain se rapprocha encore et j'en profitais pour essayer de le caresser. Tenebrae se laissa faire, tout en gardant toujours mes mains à l'oeil, ne sait-on jamais qu'une friandise put en ressortir.
J'en profitais ainsi pour grattouiller le bai sur l'encolure, près du garrot, puis laisser mes mains glisser sur ses fesses et chacune de ses jambes qu'il leva sans comprendre mon intérêt pour ses sabots. Et comme il donnait facilement ses pieds, j'en profitais pour les prendre chacun leur tour. Je conclus ma petite visite après ceci, en donnant un nouveau carré de sucre.

Après plusieurs jours, je revenais enfin au domaine d'Eréthia. Je n'oubliais pas que la propriétaire de Tenebrae attendait de moi de rendre ce petit poulain un peu moins sauvage. Aujourd'hui, pour l'occasion, je décidais de prendre un licol éthologique. Rien de folichon, juste histoire de l'y habituer.

En rentrant de le box, le holstein s'approcha de moi pour venir renifler ma veste et mes poches. Je le fis reculer doucement en appuyant mais main sur son poitrail. Je lui montrai alors le licol en corde, il la renifla longuement, l'attrapa dans sa bouche et le secoua plusieurs fois. Voyant qu'il n'avait aucune crainte envers celui-ci, je passais le licol en corde partout sur son corps avant d'entourer son encolure avec. Un peu décontenancé, le poulain recula. Je tendis la corde et celui-ci s'arrêta en voyant que cela ne cédait pas. Doucement, j'enfilais le licol sur sa tête, passant son museau dedans avec le plus de délicatesse possible. Il recula encore légèrement mais se laissa finalement faire. Je la caressais alors longuement, le relâchant pour qu'il puisse s'habituer à garder quelque chose sur la tête. Après quelques minutes à asticoter son frère, je revins vers Tenebrae avec deux brosses. Je commençais délicatement à passer la brosse dure sur ton son corps.

Je faisais ainsi plusieurs brosses, instaurant de longues pauses pour féliciter son calme et son acceptation envers toutes ces nouvelles choses. Je décidais de m'arrêter lorsqu'il eut été brossé avec les différentes brosses et que j'eus terminé de démêler sa crinière. Il ne me restait désormais plus qu'à l'habituer à donner ses pieds et brosser sa queue, mais je laissais ça pour une prochaine fois. Je retirais alors le licol et donnait un petit bout de carotte à chacun avant de partir.

Le surlendemain de notre dernière entrevue, je venais visiter une dernière fois Tenebrae. Le poulain qui semblait désormais s'habituer à ma présence, m'accueillit d'un petit hennissement. Il se montra néanmoins un peu effarouché pour la mise du licol mais je réussis à le rassurer et le lui enfiler. Dès lors, je commençais à lui toucher le corps et les membres, comme l'autre jour. Cette fois-ci, je me consacrai surtout à lui prendre les pieds. Pour se faire, je me penchai, caressai son épaule et descendai ma main le long de sa jambe. Lorsque j'arrivai près de son sabot, le poulain ici releva son pied de lui même. Je le relâchais immédiatement, allant faire la même chose de l'autre côté, puis à ses postérieurs. Je réexécutai le même procédé avec les quatre pieds, sauf que je tentai maintenant de les tenir un peu entre mes mains. Je pus gratter un peu l'intérieur de ses pieds, bien que pour son antérieur droit, Tenebrae tenta d'échapper en sautillant sur place. Je ne lâchais cependant pas son pied, jusqu'à ce qu'il cesse tout mouvement.

Je le félicitais ensuite en lui donnant une carotte qu'il croqua goulûment. Il était l'heure dés à présent de faire une sortie en extérieur. Nous partions donc à l'aventure avec le poulain, quittant momentanément sa mère et son frère. Les premières minutes, Tenebrae me fonça un peu dessus, hennit un nombre incalculable de fois. Mais arrivé au bout du domaine et rejoignant les installations, le poulain se calma enfin. Il cessa d'appeler sa famille pour regarder son environnement avec de grands yeux et des naseaux dilatés. Je lui laissais le temps de voir tout ce qu'il désirait, de venir renifler les objets, les statues... On fit un détour dans les différentes pistes, près du rond de longe, près de la piste intérieure puis la carrière. Je m'arrêtai d'ailleurs près de la carrière, voyant les bidons de barrel dans la piste. Chouette ! Cela faisait un chouette objectif pour Tenebrae. Je l'emmenais jusqu'aux tonneaux, qui inspecta longuement et de manière très minutieuse. Je caressais et encourageais chaque mouvement qu'il faisait vers ces monstres mangeurs de chevaux, puis je faisais plusieurs fois le contour de ceux-ci, comme si je faisais le parcours de barrel. Lorsque les tonneaux ne semblèrent plus lui faire peur, j'estimais que la promenade avait duré suffisamment longtemps. Je le ramenais auprès de sa mère et de son frère dans une nouvelle cacophonie d'hennissements.