Peighnt Your Destiny - quarter horse (é.p)

Tu as déjà un mois, ça passe tellement vite… soufflais-je en caressant, mélancolique, l’encolure de mon poulain alezan. Je m’affaire à nettoyer la robe, pas si sale, du petit étalon qui doit passer sous la lentille de mon amie dans environ trente minutes mais comme à son habitude, le poulain se montre plutôt énergique et fait tout pour me retarder, une vraie peste. Je parviens tant bien que mal à finir son pansage et retirer la poussière de son petit corps musclé que monsieur décide de faire un sprint jusqu’à son box, pas encore nettoyer, et se rouler activement dans le seul crottin visible. Je me prends la tête à deux mains et lâche un soupir de découragement, tu es terrible toi… Allez fini l’amusement, tu feras le guignol tout à l’heure à l’extérieur. J’attrape le licol de PYD de même qu’une longe, chose qu’il connaît très bien maintenant et me dirige vers lui doucement, le poulain, me voyant venir à cent à l’heure, fait un roll back du haut de ses longues pattes et part en sens inverse à la vitesse de l’éclair. Décidément, cette séance ne serait pas de tout repos. Après de longues minutes à courir après le petit clown, je réussis enfin à lui mettre son licol, non sans misère et je sécurise mon emprise en attachant la longe rapidement sous son menton. Comme de fait, dès que ma main quitte le mousqueton de celle-ci, le poulain tente une fugue sur le côté avant de se heurter à la tension de ma longe. Récalcitrant, le poulain s’essaie à me la faire lâcher en s’excitant au bout de la corde, frappant de nouveau un mur car je ne lâche pas ma tension. Plus intelligent que peste, il comprend vite qu’il ne gagnera pas cette partie du jeu, et décide donc de céder en venant me rejoindre. Je caresse sa nuque, son encolure, et lui offre quelques gratouilles au niveau du garrot, chose qu’il semble grandement apprécier. Je regarde ma montre et constate avec découragement qu’il ne reste que dix minutes avant l’heure de notre rendez-vous… dix minutes pour brosser la bête encore une fois. J’attrape la brosse dure, en espérant que ce soit suffisant pour retirer la nouvelle crasse de la robe alezane du poulain, puis commence à brosser doucement son petit cou. PYD se montre beaucoup plus volontaire cette fois, me laissant retirer la saleté de ses poils sans pratiquement dire un mot.

À peine ais-je terminé de brosser pour une seconde fois le petit étalon qu’un grincement sourd, typique d’une porte qui ouvre et se referme, m’indique que mon amie vient d’arriver. Je laisse mon invitée me rejoindre dans l’écurie puis la salue d’un grand sourire, tout en lui présentant ses deux sujets du jour, ma douce Pie et son opposé en caractère, Peighnt Your Destiny, la terreur. J’indique à ma comparse où se trouve l’endroit où j’aimerais lui faire poser le poulain, et notre quatuor se dirige tranquillement vers l’extérieur des écuries. Heureux d’être enfin dehors, le poulain court partout, passant à quelques centimètres de nous et décochant, de temps à autre, de bonnes petites ruades dirigées. Méfiantes à chaque fois qu’il passe à nos côtés, il parvient tout de même à m’envoyer un bon coup sur une cuisse. J’échappe un petit cri de surprise plus que de douleur, surprenant le poulain qui stop net, l’air de comprendre qu’il vient peut-être de faire une bêtise. En regardant son petit air surpris, la tête sur le côté et les oreilles pointées vers moi, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Tu sais que tu es une vraie terreur toi? Allez, nous sommes presque arrivés! lançais-je à mes acolytes tout en reprenant mon chemin.

Quelques minutes plus tard, nous arrivons finalement au petit champ en floraison que j’avais repéré la veille. Une quinzaine de minutes s’écoule pour la prise de photo, Peighnt ayant besoin d’un peu de motivation pour s’énerver, ayant vidé son fou sur le chemin entre ici et les écuries. Après les photos en mouvements, la photographe me propose de faire des portraits de notre trio, chose que j’accepte malgré mon accoutrement légèrement ‘’farmer’’. Pie sur ma droite, et le poulain sur ma gauche, je tente tant bien que mal de garder mon sérieux pendant que le poulain explore mon visage de son petit nez. On pourra vraiment dire que ce sont des photos prises sur le vif avec ce petit clown lançais-je à la blague. Un peu plus d’une demi heure s’écoule au total pour cette petite sortie, PYD commençant visiblement à fatiguer, nous décidons de rebrousser chemin pour qu’il puisse aller se reposer dans ses aires. De retour aux écuries, je ramène les équidés à leur paddock, et raccompagne mon amie au stationnement, réglant par le fait même les dernières modalités de cette petite séance photo… Merci d’être venue, j’ai vraiment hâte de voir le produit fini… la remerciais-je avant qu’on ne se quitte.  

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