Box de Don Diego

Alix

Tout le monde m'avait demandé si j'étais folle, ou si j'avais perdu la tête. Un poulain, mais pour quoi faire, n'est ce pas ? Certains m'avaient dit que c'était une perte de temps, que j'aurais pu reprendre tout de suite un autre cheval de concours. Mais je n'en voulais pas. Cette idée avait germé dans mon esprit en voyant Lucy et sa jument. C'était la fille de Step Hight, et elle était magnifique. Si je ne pouvais plus concourir avec mon grand monstre, alors je le ferais avec sa descendance. Un poulain avait été pour moi la solution à tout, une façon de retrouver foi en la vie. J'avais attendu la naissance pendant presque une année. La jument avait traversé la France entière pour parvenir au domaine où j'avais pris soin d'elle comme si elle était mienne. Un an déjà que je sentais ma vie prendre un autre tournant, même si je n'arrivais pas à m'imaginer un jour ce petit bout à mes côtés. Une année comme les autres soit, mais pendant laquelle j'avais retrouvé le sourire.

Je n'ai pas dormi de la nuit, faisant les cents pas dans les écuries en jetant parfois un coup d’œil à la jument alezane que nous avions installé dans le plus grand box. Quand Éloïse m'a rejoins, j'étais déjà assise près du poulain allongé dans la paille fraîche. Dans l'obscurité, j'ai vu son sourire alors qu'elle s'appuyait contre la porte. La mère et l'enfant allaient bien, c'était le plus important.

Cela fait une semaine que Diego est né, et aujourd'hui je me rend une fois de plus aux écuries pour lui rendre visite. J'avance vers le box et la jument alezane me regarde curieusement. Je lui caresse le chanfrein puis me penche pour apercevoir le poulain bai. Il est collé aux flancs de sa mère, debout sur ses quatre grandes jambes. Pour pouvoir m'en occuper correctement, je me glisse dans le box et enfile le licol à la mère, attachant ensuite la longe aux barreaux. Je regarde Diego et m'accroupis pour être à sa hauteur. C'est comme un petit rituel que je répète depuis quelques jours et habitué, il vient timidement renifler sa main. Il ne m'a pas encore totalement accordé sa confiance, il est encore méfiant et c'est pire avec les inconnus, mais je sais d'où cela lui vient, son père était comme ça.

Diego renifle ma main puis se retire et recule d'un pas. Je souris et reste accroupie sur la paille, sifflotant pour l'attirer à moi. Cela semble marcher à chaque fois, c'est peut-être ainsi qu'il me reconnait. Il s'approche et je peux caresser son encolure. Il trésaille et repart en arrière. C'est ainsi pendant quelques minutes, et au final je peux le caresser de tout son long. Il tend l'encolure quand je gratte son garrot mais n'apprécie pas lorsque je touche sa tête. C'est normal. Il me renifle sous toutes mes coutures mais reste un peu distant. Je le félicite à la voix et continue ainsi, passant mes mains sur ses jambes, son dos, son ventre et sa croupe. Finalement, je décide de rester là dessus pour aujourd'hui et saisit à longe de sa mère pour les emmener en dehors du box. Je préfère le faire moi même en sachant que Diego est très froid envers les inconnus. Il se colle à la jument et piétine sur ses jambes frêles. Nous sortons vers les praires, il y a un beau rayon de soleil, alors je les laisse dans une parcelle vide et repart, le sourire aux lèvres.

Alix

Le temps passe, il passe vite même. Diego a déjà six mois, sa mère est repartie chez ses propriétaires. Le sevrage s'est bien passé, mais il a rendu le poulain encore plus méfiant envers les inconnus. Aujourd'hui, c'est une grande étape que nous allons franchir ensemble, l'apprentissage du licol.

Je me rend aux écuries de bon matin et me dirige vers le box de Diego, faisant une caresse à Step au passage. Ils sont dans des boxes voisins. Je caresse le nez velouteux du poulain avant de rentrer dans son box. Je ne peux pas le nier, il a bien grandi. Il s'approche pour venir me sentir et je sifflote doucement en caresser son encolure. Je pense qu'il me fait confiance maintenant et j'en suis très heureuse. Je continue à passer mes mains un peu partout alors qu'il tend son bout du vers l'avant, friand des grattouilles sur le garrot. La poulain ne bronche pas quand je caresse l'intégralité de son corps au poil doux, alors je lui flatte l'encolure en le félicitant de la voix. Il faut qu'il associe ce geste à quelque chose de positif. A la vue de la friandise que je sors de ma poche, les yeux du petit bai s'illuminent et le sucre disparaît en mois de deux. Je le félicite encore puis lui demande tour à tour ses quatre sabots qu'il me donne d'abord timidement, me regardant avec méfiance. Je félicite cependant son bon comportement avec quelques caresses.

Je sors ensuite du box et cherche le licol dans la sellerie, celui que Lucy utilisait pour Marquise surement, mais il encore en très bon état. Je le présente à Diego qui le renifle avec curiosité. Il vient le mordiller puis semble s'en désintéresser. J'approche alors le licol de son épaule et le passe sur ton son corps en le rassurant à la voix. Il trésaille dans un premier temps mais il reste courageux et ne bouge plus. Je lui offre une friandise puis mets le licol devant sa tête de la pouliche et le lui enfile le plus doucement possible. Hébété, le baie ne bouge pas et me regarde avec interrogation. Il commence à tourner autour de moi alors je boucle rapidement le licol et me recule. Diego secoue sa tête et la gratte plusieurs fois contre son antérieur. Puisque rien ne parvient à l'en débarrasser, il revient vers moi et je le flatte. Je lui enlève le licol puis recommence à plusieurs reprises. Je le flatte et lui offre une friandise qu'il attrape et mâche avec gourmandise.

Je lui remet une ultime fois le licol et l'invite à me suivre en exerçant une pression sur la longe. Cette étape est fastidieuse car Diego ne semble pas décider à céder. Il n'a pas l'air de comprendre ce que j'attend de lui alors j'essaye plusieurs méthodes et y passe pas mal de temps. Il accepte enfin de venir avec moi à l'extérieur et je le récompense amplement. Nous sortons dans la cour extérieure sous un beau rayon de soleil et je mène le poulain vers une parcelle de pré verdoyante où je le laisse pour l'après-midi. L'étape du licol s'est passée avec succès.

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Le début des vacances de Noël arrive à grands pas, et je vais enfin pouvoir profiter de deux semaines de pleins congés. J'ai travaillé presque sept jour sur sept depuis le mois d'août et j'ai bien besoin de prendre du temps pour moi. En attendant, j'ai un poulain qui m'attend pour continuer son pré-débourrage. Diego est plutôt facile, il semble désormais me faire confiance, en revanche les étrangers qui daignent l'approcher posent toujours problèmes. Il grandit de jour en jour et notre relation avec. Je traverse les écuries en direction de son box, caressant Step Hight au passage et appelle le poulain bai. Les oreilles tournées en ma direction, Diego s'approche curieusement tend son bout du nez. Je souris et le caresse quelques minutes avant d'ouvrir la porte du box. J'attrape le licol au passage et comme il semble s'en accoutumé, je lui passa tranquillement et le boucle. Je félicite Diego qui est resté sage et lui donne une rondelle de carotte, bien méritée. Il se souvient des exercices de direction, alors nous sortons dans l'allée. Après avoir fait un court trajet pendant lequel il suit docilement en venant même me chatouiller du bout du nez, je l'attache à l'air de pansage, laissant la longe plus où moins lâche sans qu'elle le soit trop pour autant.

Il reste sage pendant que je sors les brosses de ma boîte, se contentant de me regarder avec curiosité. Je lui enlève la fine couverture polaire qui recouvre son poil d'hiver et la pose sur le côté. Je caresse l'encolure de Diego et lui montre l'étrille. Il l'analyse, la renifle et renâcle. Je lui laisse le temps, puis la pose son son épaule ton en le caressant. Il trésaille mais n'a pas l'air plus apeuré que ça. Je le félicite et viens faire des cercles avec la brosse sur les parties charnues. Il est propre, mais je continue de longue minute jusqu'à ce qu'il soit totalement détendu. J’enchaîne ensuite avec le bouchon et ce n'est qu'une formalité pour Diego. Je le félicite à la voix, lui donne un morceaux de carottes et fignole mon pansage avec la brosse douce qui ne lui pose absolument pas de problème. Je lui offre un second morceau de carotte et repasse une fois l'entièreté des brosses histoire d'être sûre que tout va bien.

Je cure ses pieds sans difficulté, l'ayant habitué à me donner ses sabots depuis longtemps, puis brosse ses petits crins noirs. Cela ne pose pas de problème non plus, alors je le félicite. J'ai beaucoup de chance, j'ai un poulain très coopératif. Je lui donne le dernier bout de dernière carotte avant de le détacher et de le rentrer au box.

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Un fin rayon de soleil filtre à travers la masse nuageuse. L'hiver est arrivé et avec lui, la troisième année de Diego qui est devenu un bel et grand étalon. Plus il grandit, plus il me fait penser à son père. Ces trois dernières années, j'ai passé le plus clair de mon temps libre à m'occuper de lui, à revoir les choses que je lui avais apprise tout en lui instaurant le respect et la confiance. Il est cependant toujours méfiant envers les étrangers mais ce problème s'est un peu dissipé, il reste juste froid mais n'est pas méchant. En revanche, il s'est révélé chaud et débordant d'énergie, mais je sais qu'il possède de réelle capacité. Ce matin, je me rend aux écuries pour commencer une étape importante de son débourrage, le port de la selle et du filet.

Je me dirige vers la sellerie du domaine après avoir fais une petite caresse à Step Hight et prend tout le nécessaire, une selle plutôt légère et un tapis qui ne sert plus à personne. Je dépose tout le matériel à l'air de pansage et sors Diego de son box. Il me suit jusqu'à l'air de pansage où je l'attache pour ensuite lui enlever sa couverture d'écurie. Il frisonne au contact de l'air frais, nous l'avons tondu il y a quelques semaines. En grandissant, il a développé une jolie robe baie cuivrée. Même s'il n'est pas très sale, je sors mes brosses et passe le bouchon un peu partout avant de curer ses sabots. Il se laisse gentiment faire mais bouge un peu pendant le pansage, enfin rien de comparable à son comportement d'il y a quelques années, il était plus que turbulent, alors je le flatte et lui donne une friandise.

Après m'être assurée qu'il n'avait aucune blessure en inspectant ses membres, je m'empare du tapis noir et le lui présente. Je lui en ai déjà montré auparavant alors il se contente de le sentir avant de s'en désintéressé. Je l'amène vers son épaule et le pose doucement sur sa peau, il ne fait même pas attention à moi alors je passe le tapis un peu partout sur son corps avant de le poser bien en place sur son dos. Il commence désormais à bouger mais je le rassure à la voix et enlève le tapis avant de recommencer à plusieurs reprises. Une fois qu'il ne bouge plus en ayant le tapis sur le dos, je lui donne une friandise et prend la selle en main. Je lui mets sous le nez et il la renifle. Encore une fois, j'ai déjà eu l'occasion de lui montrer et il s'en ai accommodé. Je viens poser la selle sur le dos de Diego qui gigote un peu mais qui finit par accepter l'objet sur son dos. Je le caresse gentiment et lui parle. Je vois ses oreilles se tendre en ma direction et il baisse doucement l'encolure, témoignant de sa décontraction. Jusque là tout va bien, je répète l'opération plusieurs fois puis sangle en douceur en mettant peu de trou. Il se tend et bouge dans tout les sens, m'obligeant à me dépêcher. Je le félicite ensuite et détache la longe pour l'emmener marcher dans la cour. Il me suit tranquillement et je lui donne une dernière friandise avant de le ramener à l'écurie et le débarrasse de sa selle. Je le rentre alors dans son box et le caresse longuement pour le récompenser après cette séance.

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J'ai proposé aujourd'hui à Éloïse de m'accompagner pour finaliser l'apprentissage du harnachement à Diego. Celui-ci a bien grandi depuis trois ans, il est devenu un splendide étalon qui me rappelle énormément son père. Je sais aussi qu'il est toujours un peu méfiant envers les étrangers alors je voudrais qu'il apprenne à connaître ma cousine. Nous entrons dans les écuries ensemble et après avoir fait une caresse à Toxane, Jet Pride, Step, et encore Marquise, nous nous dirigeons vers le box de mon grand poulain.

Je commence par le sortir du box tout en discutant avec Éloïse et enlève la couverture au mâle. Les températures sont très basses, elles sont même descendues en dessous de zéro ces derniers jours alors je me suis habillée de sorte à ne pas avoir froid. Diego gigote un peu pendant le pansage mais rien de comparable avec nos premiers essais. Maintenant il sait se tenir relativement sage même si son énergie est débordante. Je brosse sa robe et cure ses pieds avec soin, puis range mon nécessaire de pansage pour mettre la selle. Je lui pose le tapis noir sur le dos et comme nous avons déjà travaillé sur cette étape, il ne réagit pas, il ne me regarde seulement du coin de l’œil. Je mets ensuite l'amortisseur en mouton et la selle assez franchement. Il fait quelques pas de côtés mais je le rassure de quelques caresses et il se calme rapidement. Je le sangle en douceur et il reste tranquille, alors je lui offre tout de suite un quartier de pomme. Éloïse nous observe, assise sur une botte de paille juste à côté et tout en sellant l'étalon, je discute avec elle de banalité. Je félicite amplement le cheval puis m'empare du filet. Je l'ai habitué à le voir et le sentir ces dernières semaines alors il s'en désintéresse complètement puisque cela fait maintenant parti de son entourage familier. Je décroche le licol et le boucle autour de son encolure. Diego, plus libre de ses mouvements, se met à bouger un peu à sa guise et je dois le remettre à sa place en haussant la voix. Il comprend mes intentions et se tient alors plus sage. Je passe les rênes par dessus l'encolure et saisit le filet par les montants. J'ai demandé à Éloïse de réchauffer dans ses mains le mors que j'ai choisi très doux pour commencer. Je fais en sorte que Diego ouvre la bouche et lui passe le mors, puis la têtière derrière les oreilles. Il mâche son mors, surpris pendant que j'attache la muserolle et la sous gorge.

Je félicite amplement l'étalon puis répète l'opération en enlevant le filet à deux reprises pour le remettre normalement, habituant ainsi le cheval. Il finit par prendre le mors sans difficulté et le détache pour l'emmener marcher dans la cour. Il me suit tranquillement et répond bien aux ordres alors que je multiplie les tours. Alors que je descend finalement les étriers pour l'habituer au contact sur ses flancs. Il réagit très vivement et s'agite autour de moi, marchant de côté et secouant la tête. Résultat, les étriers se balance encore plus et il me faut siffler doucement pour le ramener à moi comme je fais depuis qu'il est tout petit. Il se calme, les naseaux dilatés et me regarde, haletant. Je le caresse doucement et lui parle pour la rassurer, puis nous repartons à la marche. Je multiplie les tours dans la cour et finalement Diego semble accepter le contact et s'y habitue. Je le rentre au box et lui enlève tout son équipement, lui donnant le reste de pomme. Éloïse rentre dans le box et Diego reste très distant, il tourne la tête et couche presque les oreilles. Elle lui tend une friandise et cela attise la curiosité du mâle qui vient doucement la prendre. Ma cousine peut alors lui caresser l'encolure et elle lui présente sa paume pour qu'il vienne la renifler. Il la sent et se tient tranquille, mais toujours un peu froid. Nous décidons alors de le brosser ensemble pour qu'il s'habitue à la présence d’Éloïse. C'est déjà un peu début alors je lui remets sa couverture et nous le laissons tranquille.

Une nouvelle vie !

Le domaine est en plein déménagement en ce moment. Eloïse et Alix se sont décidés, elles ont besoin d'un nouvel air et ensemble, elles vont déplacer leur chevaux dans un centre équestre à quelques heures de là, où Éloïse a décroché un contrat de directrice adjointe pour aider à la direction du l'établissement. En plus de cela, elle a déjà plusieurs demandes de propriétaires qui souhaitent lui confier leurs chevaux. Alix s'est chargé de leur trouver un appartement sympa pour qu'elles vivent en colocation. Elle a hâte de se lancer dans cette nouvelle aventure mais pour l'instant, elle doit retrouver un travail plus près de sa nouvelle habitation et justement grâce à ses diplômes, elle va peut-être enseigner dans le centre équestre où elles vont s'installer.

Arrivée au domaine qui se vide peu à peu, elle file chercher son étalon qui est au pré pour l'amener à l'aire de pansage afin de le préparer. Diego se laisse attraper sans soucis et une fois arrivée à l'aire de pansage, Alix le débarrasse de sa couverture d'extérieure pour lui faire un bon pansage. Les jambes du jeune mâle son couverte de boue, ainsi que sa tête et ses crins, heureusement que le reste de son corps était protégé. Elle prend le bouchon et brosse soigneusement les jambes de Diego jusqu'à ce qu'ils soient complètement propres. Elle asperge ensuite sa queue et sa crinière de lotion démêlante et s'applique à les brosser en enlevant les gros nœuds avec doigts. Elle cure ensuite ses sabots pour enlever la boue et les cailloux et brosse méticuleusement la corne pour qu'ils soient nickels. Elle nettoie doucement sa tête pour enlever les plaques de terre séchées puis récompense son étalon d'un morceau de pomme pour être resté tranquille. Diego est désormais propre comme un sou neuf, Alix le rentre dans son box et le caresse quelques minutes avant de le laisser.

Eloïse arrive quelques minutes après pour emballer les dernières affaires et les charger dans le camion. Les chevaux seront transportés dans les prochains jours afin de profiter d'un nouveau départ pour chacun.