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Dim 17 Mai - 21:04
Chaptre 1.1
Ibis & Ivy
domaine du valhalla - écurie
17.05.20
Lorsque le réveil sonna les coups de 7 heures, Ivy se décida à ouvrir ses beaux yeux couleur châtaigne. Elle battit des cils à quelques reprises, le temps de s’habituer à la lumière qui perçait entre les rideaux, puis elle se décida à sortir de son lit. D’une allure nonchalante elle avait prit direction de sa salle de bain privée où elle prit une douche bien chaude. La vapeur s’échappait de sa peau lorsqu’elle sortit enfin du cylindre, lavée des cheveux aux pieds. Elle sentait bon la vanille, elle aimait beaucoup cette odeur, sans grande raison particulière il fallait l’avouer. Elle était simplement douce et entêtante à la fois. En peignoir elle retourna en direction de sa chambre, passant devant de nombreux portraits décrivant son parcours équestre. Quelques photos de concours avec des chevaux de passages dans sa vie, et au milieu, des clichés professionnels avec Valse et Ibis. Valse avait été sa première jument, celle qu’elle avait chérie le plus tendrement possible. Elle était sa seule confidente à vrai dire, et elle s'était beaucoup attachée à elle. Seulement ses parents voulaient qu’elle progresse encore et ils avaient pris la décision de la vendre sans la concerter. Cette décision lui avait brisé le cœur, et après une année d’errance équestre où elle ne cessait de travailler des chevaux de propriétaires différents, elle avait croisé la route d’Ibis. Encore une grise, mais c’était le fruit du hasard. Elle était encore verte dans le travail, mais elle l’avait tout bonnement charmée. Ses parents avaient été un peu surpris de ce choix, bien différent des chevaux de sports qu’elle avait travaillés, Ibis était une petite jument qui prenait facilement du ventre, mais Ivy avait de grands projets. Elle comptait faire des concours de dressage avec cette merveille, et un long chemin les attendait. La jeune femme n’avait pas peur du défi, loin de là, et c’était lancée dans l’aventure tête baissée. Se dirigeant vers son dressing la jeune femme sélectionna une tenue de la dernière collection Pénélope Leprevost, pantalon noir et polo bleu avec des bottes félinis qu’elle s'était offert durant cette période de pause équestre. Une fois habillée complètement elle se coiffa, ses cheveux gris platines si lisses et fins lâchés, puis se maquilla. Oh, elle s’appliquait énormément dans cette tâche, après tout, il fallait toujours qu’elle soit la plus belle, la plus féminine et la plus attirante où qu’elle aille. Elle n’avala qu’un simple jus d’orange avant de partir, histoire de garder la ligne sans être affamé, puis monta dans sa jolie BMW pour se rendre au domaine du Valhalla où sa camarguaise préférée vivait en pension complète.
Lorsqu'elle fut garée sur le parking, Ivy sortit de sa voiture et la referma avant de prendre direction de la porte d’entrée. En ce dimanche il n’y avait pas beaucoup de monde sur place, la plupart des cavaliers étaient en compétitions et l’endroit était donc plutôt calme malgré le grand soleil un ciel bleu dépourvu de nuage. Cela n’était pas pour lui déplaire, pas de public signifiait qu’elle pouvait mettre en pause sa perfection quelques instants. Ce n’était pas si facile de faire semblant d’être cette fille à qui tout va, toujours mince et jolie, douée dans tous les domaines. Parfois elle n’avait qu’une envie, regarder netflix en pyjama toute la journée, mais ce n’était pas digne d’une fille de son rang. Chaque jour elle faisait du sport pour garder sa ligne, elle mangeait peu et le gras était proscrit, elle ne pouvait pas non plus sortir mal habillée ou comme une “pauvre”. Non seulement elle se ridiculiserait auprès des autres familles, mais en plus de cela ses parents la renieraient sûrement. Son père était un riche politicien influent, et elle devait tout faire pour honorer son nom de famille. C’était la raison pour laquelle ses parents avaient grimacé à l’annonce d’Ibis, et depuis ils surveillaient leurs évolutions à la loupe. Elle avait l’impression qu’au moindre faux pas ils attendraient qu’elle ait le dos tourné pour la vendre. Pourtant Ibis était à son nom à elle, et vue qu’elle avait la majorité, personne ne pourrait la lui retirer contre son gré. Elle soupira à cette idée, elle avait été arrachée à Valse, elle priait pour que cela n’arrive jamais avec sa camarguaise. Perdue dans ses pensées elle se dirigea machinalement vers le panneau, à côté de la porte du club-house, qui répertoriait les chevaux qui se trouvaient au paddock ou au box. En voyant Ibis coché “au paddock”, elle eut un hoquet de désespoir. Il avait plus deux jours consécutifs, et connaissant sa jument elle n’avait pas vraiment du bien s’en sortir au box. Elle n’avait pas peur d’une blessure, elle connaissait sa jument d’une rusticité impressionnante, mais elle allait être plus boueuse que jamais, et elle était grise. Au désespoir elle prit le taureau par les cornes. Elle s’en alla chercher son licol en cuir brun sur lequel se trouvait une plaque dorée au nom de la jument puis attrapa son seau. À l'intérieur elle y glissa un shampoing à ph neutre pour équidé et une serviette, puis elle déposa le fardeau dans les douches. Armée du licol elle prit donc la direction du paddock de la jument.
Rapidement la jeune femme se retrouva face au paddock où vivait sa petite perle rare. Accoudée à la barrière elle observait la jument grise brouter avec appétit l'herbe verte. Avec attention elle observait son corps, ses membres étaient boueux certes mais elle ne semblait pas s'être roulé. Elle soupira donc de soulagement, cela ne serait peut-être pas aussi compliqué qu'elle l'avait imaginée, bien que la boue n'étant pas sèche, la douche serait obligatoire. Ses beaux yeux châtains parcouraient le corps de la jument, notamment ses formes. Elle poussa un terrible soupir de soulagement lorsqu'elle fut assurée qu'elle n'avait pas prit un gros bidon. Elle avait acheté les services de Kristen pour qu'elle soit travaillée régulièrement afin qu'elle ne perde pas de muscle et de sa taille de mannequin, et ça avait porté ses fruits. Elle ne comptait pas la remercier pour cela. Déjà parce que ce n'était pas son genre de dire les choses, et puis elle avait été payée, elle n'avait fait que son travail, point. D'autant que les séances n'avaient consisté qu'en des séances visant la musculation de la belle, elle n'avait pas acquit de connaissances, un simple entretient physique de celle qu'elle trouvait resplendissante à tous les instants. Puis, elle se rappela qu'elle était venue pour s'occuper d'elle. Armée de son licol elle ouvrit donc la porte et s'engouffra dans le mélange d'herbe et de boue. Comment par appeler la camarguaise par son nom, Ivy commença à s'avancer pas à pas dans sa direction. Attentive la grise avait relevé la tête, les oreilles en avant, pour l'attendre. Alors qu'il ne restait plus que quelques mètres, Ibis décida pourtant de s'en aller au grand trot. Elle adorait faire courir sa cavalière derrière elle, un vrai enfer. Alors, pendant de longues minutes, elle dut lui courir après avant de finalement réussir à l'attraper, aidée de quelques friandises que la gourmande s'était empressée d'avaler. Amusée par sa petite merveille elle lui caressa tout de même l'encolure en lui demandant comment c'était passé les dernières semaines où elle n'avait pas pu se voir. Après tout, Ibis préférait probablement qu'on s'intéresse à sa journée que ne pas lui adresser la parole. Après quelques caresses elles prirent toutes les deux la direction de la stalle de douche qu'elle avait réservée pour sa princesse.
Sans tarder Ivy attacha la longe à la ficelle de l'anneau avant d'attraper le tuyau d'eau. Le pointant vers le bas elle commença à l'allumer avant de vérifier la température. Dehors il faisait chaud, elle garda alors l'eau assez tiède. Ici l'avantage, c'est qu'elle était chauffée pour les douches hivernales, mais la température était réglable. Sans plus attendre elle commença donc à pointer le bas des antérieurs de la jument qu'elle rinça avec attention. Elle se concentrait essentiellement sur la boue pour tout faire tomber, mais n'hésita pas à rincer le dos, les flancs, le ventre, le poitrail et l'encolure de la jument qui semblait beaucoup apprécier. C'était une camarguaise, elle aimait l'eau naturellement, et avait passé son enfance dans des marécages. À son plus grand plaisir Ibis se laissait doucher sans sourciller, plissait les yeux et baillait à s'en décrocher la mâchoire. Elle était tout à fait détendue, on ne pouvait le nier. Lorsqu'elle fut finalement trempée Ivy attrapa donc le shampoing qu'elle commença à faire mousser sur la robe claire de la camarguaise, frottant les membres un peu plus pour bien les décrotter. Elle s'appliqua pour rendre la jument aussi propre que possible, puis la rinça avec précaution en s'assurant qu'elle ne laissait pas de savon. Une fois fini, elle éteignit le jet pour ensuite admirer son oeuvre. La robe de la Camarguaise goûtait encore mais elle était mignonne à croquer et avait repris sa couleur pâle initiale. Pour éviter qu'elle ne tombe malade la jeune femme prit le temps de passer le couteau de chaleur sur sa robe pour retirer le surplus d'eau. Elle termina de sécher sa jolie grise à l'aide de la serviette qu'elle avait prise, notamment pour essorer les crins, avant de lu tendre une friandise, elle avait bien mérité une petite douceur pour son bon comportement, non?
Puisque sa jument avait retrouvé toute sa blancheur originelle, elle décida de passer un peu de temps avec elle en l'emmenant brouter en main. Plutôt contente de voir de l'herbe Ibis se jeta sur les premiers brins pour les arracher avec appétit. Et après, elle s'étonnait d'avoir des difficultés à la faire gagner la ligne. Assise sur le blanc près de la carrière elle envoyait quelques textos et prenait quelques photos et storys instagram tandis que la jument se régalait. Ensemble, elles passèrent une bonne heure ici, à se faire dorer la pilule par le soleil tout en prenant un bon bol d'air frais, puis elle décida de la ramener au paddock. Elle préférerait sans doute être relâchée plutôt que tenue en longe pour faire ses activités quotidiennes. Ivy se leva alors de son banc et incita la jument à la suivre. En comprenant qu'elle retournait au paddock Ibis avait accéléré le pas et s'était montré enthousiaste. Elle ouvrit alors la porte et fit rentrer la jument dans son enclos avant de retirer le licol. La camarguaise se laissa faire docilement lorsque sa cavalière entoura ses bras autour de son encolure pour lui faire un câlin, puis commença à s'éloigner en marchant pour trouver un brin d'herbe intéressant à manger. Ivy l'observa s'éloigner avant de revenir sur ses pas. Elle avait des affaires de vieilles collections à trier.
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Lun 18 Mai - 23:25
Chapitre 1.2
Ibis & Ivy
domaine du valhalla - écurie
18.05.20
Les mains crispées sur le volant Ivy commençait à se sentir nerveuse. C'était un jour particulièrement important pour elle, et elle savait qu'elle n'avait aucun intérêt à se planter. Perdue dans ses inquiétantes pensées, la voix stricte de son père raisonna dans l'habitacle de sa voiture. Il voulait que sa fille se dépêche, et elle n'eut d'autres choix que d’osciller la tête avant de descendre du siège conducteur. Ses parents avaient décidés de venir la voir monter, mais pas vraiment pour passer du temps avec elle. Non, son père avait bien l'attention de juger sa monture. Depuis son achat la camarguaise ne faisait pas réellement l'unanimité dans sa famille et elle en était bien consciente. Par conséquent, Ivy priait intérieurement pour que leurs séances se passent sans accrocs et que son paternel n'ait rien à lui reprocher. Avant de rejoindre sa jument, elle passa par la sellerie tandis que ses parents se promenaient entre les box abritant des chevaux de sport tous plus resplendissants les uns que les autres. Sa pauvre Ibis devait faire tache parmi ce peloton. Rapidement elle prépara les affaires sur son chariot avant de rejoindre le box d'Ibis, talonné par ses parents qui l'avaient rejoins en la voyant ressortir. Ils c'étaient arrêtés face à un box voisin, où logeait un joli KWPN alezan, Anubis VII. Elle savait à qui il appartenait mais n'appréciait pas cette fille, ne méritant pas une telle monture. Elle n'était pas méchante, mais ce n'était pas une excellente cavalière.
En arrivant devant le box de sa grise, elle fut presque soulagée. Elle avait demandée à Kristen de la rentrer au box trente minutes avant son arrivée pour retirer toutes les tâches possibles qui pouvaient se trouver sur son corps. Elle n'appréciait pas vraiment partager ce qu'elle ressentait, mais elle c'était sentit obligée d'expliquer la situation à sa coach qui avait acceptée de l'aider. Plutôt chaleureuse la camarguaise tendit ses oreilles vers l'avant à l'arrivée de ses visiteurs. Les naseaux frémissants elle sentit la paume de sa propriétaire qui ne tarda pas à lui caresser le chanfrein avec amitié. Pour ne pas faire traîner les choses, connaissant l'impatience de son père, elle entra dans le box le temps de licoler la jument avant de l'emmener dans l'allée pour l'attacher à son anneau dans un silence pesant. Sa mère avait beau être attendrie par son regard et sa tête de poney, son père observait sa musculature avec un air grave. Ses parents avaient toujours été d'un genre...opposé. Son père était strict, ferme et rigoureux. Sa mère était une personne douce et bienveillante, pourtant seul l'avis de son père comptait vraiment dans cette famille. C'était comme ça, dans leurs mentalité son père était le chef de la famille et les décisions lui revenaient. Ce n'était pas non plus comme si elle avait le choix, elle devait l'accepter et ne rien dire de plus.
• Tu sais, ma proposition tiens toujours. I • Je sais bien, mais laisse moi juste un peu de temps s'il te plaît. • Penses à notre famille. Je ne te demande même pas de t'en occuper. Je peux payer quelqu'un pour le faire, ou trouver une autre alternative, mais... I • Le prestige, je sais.
Ivy fronça les sourcils en attrapant l'étrille en caoutchouc qu'elle passait circulairement sur la robe de la grise. Depuis l'achat d'Ibis son père la suppliait presque d'acquérir un autre cheval. Un cheval de race plus...prestigieuse. A de nombreuses reprises il lui avait présenté des alternatives. Il proposait un coup de lui payer le cheval, de l'autre de payer quelqu'un pour le travailler à sa place. En fait, il voulait juste être en mesure de dire que sa fille montait des chevaux chers et élégants. Cela lui faisait honte de dire que sa fille avait une "vulgaire" camarguaise lorsque la fille de ses collègues montaient des pur-sangs. A ses yeux, il était moins honteux de dire qu'elle avait un superbe cheval de sport et une petite jument camarguaise pour le loisir. A force de répéter les mêmes mots, les mêmes arguments, Ivy ne savait plus vraiment ce qu'elle était censée en penser. Perdue dans ses réflexions la jeune femme poursuivait son pansage avec ardeur. Les brosses s'enchaînaient sur le corps de la jolie jument qui restait assez sage tandis qu'on la rendait propre. Ne voulant pas trop faire attendre ses parents et la grise ayant eu un pansage juste avant, elle acheva sans trop tarder avec le cure-pied et la brosse à crin. Finalement, sous le regard perçant de son père, elle entreprit de la seller.
Sans attendre plus longtemps elle attrapa un tapis bleu marine à bordure noire et le posa en douceur sur le dos de la jument. Elle s'assurera qu'il était bien positionné avant d'y ajouter sa selle de dressage CWD en cuir noir. Elle prit le temps de dégarotter Ibis avant de sangler de quelques trous. Elle en profita pour lui mettre ses protèges membres de dressage avant de lui flatter l'encolure pour son immobilité. Dès lors elle attacha le licol autour de l'encolure de la camarguaise pour la brider avec son filet en cuir noir. À présent qu'elle était prête, elle mit donc sa bombe et ses gants avant de détacher pour de bon le licol et de prendre la direction du manège, suivi de près par ses parents qui allaient suivre la séance d'un oeil attentif.
En retournant au box, ses parents sur les talons, Ivy ressentait un peu d'inquiétude. Ibis avait été parfaite, comme toujours, mais elle se demandait ce que son père en avait pensé. C'était la première fois qu'il la voyait vraiment en action et c'était donc un moment important. Elle attacha le licol autours de son encolure le temps de la desseller tout en attendant venir le moment du verdict. Tandis qu'elle commençait à brosser le ventre et les membres de la jument, son père s'éclaircit la voix pour lui donner son avis. Toute attentive elle écoutait son géniteur lui admettre que, peut être que cette petite jument pouvait être plus qualiteuse que ce qu'il pensait, mais qu'il attendait d'avoir vu des preuves concrètes, soit, ses premières compétitions. Dans un sens elle était rassurée, du moins un peu. Tandis que ses parents retournèrent à la voiture elle ramena donc la ponette au paddock. Elle n'oublia pas de la serrer bien fort et de la remercier avant de s'éloigner. Ça ne c'était pas passé si mal, au final.
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Jeu 24 Sep - 10:56
Chapitre 1.6
Ibis & Ivy
domaine du valhalla - écurie
24.09.20
Après l'obtention de son diplôme, Ivy n'avait pas vraiment été sûre de ce qu'elle voulait faire. Et puis le DESJEPS c'était comme imposé à elle, et à ses parents. Durant tout l'été qui avait suivi ils n'avaient cessé d'en parler ensemble. Si ses parents, principalement son père, n'avaient jamais été très impliqués dans l'aspect émotionnel de leur fille, son avenir avait toujours été une priorité. Ils parlaient beaucoup du fait qu'elle avait toutes ses chances dans le monde du haut niveau, qu'elle en avait les capacités et l'expérience, et qu'elle était familière des terrains de concours. Elle avait tout pratiqué, elle avait commencé par faire des concours d'obstacle, avait fait un tour sur les terrains de complets avant de finalement se décider que ce qui la rendait heureuse, c'était les carrés de dressage. C'était un peu à ce moment là qu'Ibis était apparue, puisqu'elle était la relève, celle qu'elle allait former pour atteindre les objectifs qu'elles s'étaient fixées. Voilà qu'elle rentrait déjà dans sa troisième année de formation, à l'issue de laquelle elle pourrait se lancer dans les compétitions importantes, du moins c'est ce qu'elle espérait fermement. Malgré tout, Ibis avait beau faire preuve de bonne volonté et de polyvalence, elle n'avait pas le potentiel pour atteindre des grands prix et il fallait donc trouver un cheval en capacité. Elle en avait parlé à quelques reprises à ses parents, mais elle n'avait pas l'intention de devenir propriétaire pour le moment. Non, elle avait une autre idée en tête. Mais pour l'heure, c'était Ibis qui était au centre de l'attention. Après avoir attaché ses cheveux cendrés dans une queue de cheval haute, réajusté son maquillage et enfilé une tenue d'équitation chic elle monta dans son véhicule avant de conduire en direction du haras.
Ibis avait passé la matinée dans l'un des paddocks sablonneux qui se trouvait juste derrière l'écurie, juste à côté. Se dirigeant vers la sellerie elle récupéra son licol Kentucky avec mouton noir et prit la direction de l'enclos où avait été laissé sa jolie jument grise. Celle-ci était à deux pas, assoupi dans son abri à l'ombre du soleil. Il avait plus la veille et le paddock était donc assez boueux, pourtant la camarguaise ne semblait pas s'être roulé. Seuls ses sabots et le bas de ses membres témoignaient du sable mouillé dans lequel elle avait marché pour atteindre l'abri. La ponette se tenait debout, tête basse et yeux clos. Ne voulant pas lui faire peur, sa propriétaire commença donc à l'appeler doucement par son petit nom. Sur le coup la grise ne semblait pas percevoir les appels de l'humaine, et petit à petit une oreille commença à tressaillir. Bientôt, la ponette ouvrit ses yeux et posa sur la russe un regard empreint de douceur et d'intelligence. Tendant une main dans sa direction la jeune femme laissa glisser ses doigts le long du chanfrein de la camarguaise, parcourut sa ganache et remonta pour la grattouiller entre les deux oreilles. Comme à chaque fois qu'elle arrivait, elle lui demanda comment c'était passé sa matinée, et lui expliqua ce qu'elle prévoyait de faire aujourd'hui. Elle savait pertinemment que la jument ne comprenait pas un traître mot de ce qu'elle pouvait bien baragouiner, mais elle savait qu'elle était sensible au timbre de sa voix, et puis, elle faisait partie de ces cavaliers qui parlaient toujours à leurs montures dans une règle plus générale. En fin de compte elle enfila doucement le licol autour de la tête de sa protégée avant de l'attacher et de lui tendre une friandise. Ibis prit soin de bien mâcher sa douceur avant de l'avaler, suite à quoi elles prirent toutes deux la direction de l'air de pansage où la cavalière avait laissé l'équipement de sa partenaire pour faciliter la préparation.
Attachant la longe à la ficelle de l'anneau, Ivy s'assura qu'elle avait bien fait son noeud avant d'ouvrir sa boîte de pansage. Comme toujours elle commença par l'étrille en caoutchouc, décrivant de grands cercles énergiques sur la robe claire de sa ponette. Celle-ci n'était pas encore tout à fait réveillé de sa sieste, elle se laissa donc faire très docilement. La poussière, elle, volait de toute part dans l'air. Elle ne s'était pas roulé, mais le vent qui avait accompagné la pluie avait dû transporter du sable et de la poussière qui s'étaient vraisemblablement installés dans les poils de sa jument. Pas de quoi décourager sa cavalière qui s'appliquait pour que sa perle rare soit impeccable. Pendant qu'elle brossait, elle repensait à ce cheval mystère qui lui permettait d'atteindre un niveau supérieur de la compétition. Serait-ce trahir Ibis? Pourtant, elle se promettait de ne pas changer ses habitudes avec elle, d'autant que ce fameux cheval pourrait être monté à la place des chevaux de DESPEJS qu'on lui prêtait habituellement, notamment le dressage, ce qui lui permettrait d'accorder toujours autant de temps qu'elle le faisait déjà. Au final, était-ce important d'y penser tout de suite? Elle n'était pas pressée, elle n'avait même pas encore trouvé celui qui serait la relève. Soupirant elle rangea l'étrille et attrapa la brosse dure pour poursuivre sa préparation. Sentant qu'elle était moins concentrée, la camarguaise lui donna un petit coup de nez dans l'épaule. En guise de réponse Ivy lui grattouilla le bout du nez avant de continuer de la bouchonner, cette fois-ci un peu plus impliquée dans ses gestes. Elle n'était peut-être pas la plus qualiteuse des juments, mais Ibis occupait une place importante dans la vie de sa propriétaire qui n'avait, en fin de compte, un peu qu'elle. Elle pouvait toujours compter sur sa famille pour ce qui était de l'ordre financier et professionnel, mais dans tout le reste, il n'y avait que la ponette. Elle était sa confidente, sa meilleure amie et sa partenaire dans la vie. Elle avait aussi permis de faire passer le chagrin de la vente de Valse, en soi elle lui devait beaucoup. En un rien de temps le pansage s'acheva par la brosse douce, et la jeune femme put alors curer les pieds et démêler la crinière de sa protégée. C'est une fois fait seulement qu'elle commença à la seller pour de bon.
Elle attrapa un tapis Kentucky bleu pastel qu'elle déposa sur son dos avant d'y ajouter sa selle de dressage creuse en cuir noir de chez CWD. Comme toujours elle commença par dégarotter l'ensemble avant de sangler de quelques trous, le temps de la préparation. Comme toujours, elle sanglerait pour de bon au moment de se mettre en selle. Puisqu'elle était en partie équipée, sans difficulté, elle caressa l'épaule d'Ibis avant de détacher le licol qu'elle glissait désormais au niveau de son encolure. Elle attrapa ensuite son filet en cuir noir et passa les rênes par-dessus les oreilles de la camarguaise avant de lui présenter le mors. Il fallut un peu convaincre la jument pour la faire obtempérer, celle-ci n'ayant pas spécialement envie d'ouvrir la bouche. Il fallut lui titiller la commissure des lèvres mais la grise céda finalement à la demande. Dès lors, elle glissa doucement le mors dans la bouche de la jument avant de remonter le filet et de le mettre en place sur sa tête. Elle en profita pour attacher la sous-gorge et la muserolle avant de finalement passer le toupet par-dessus le frontal, pour plus de confort et par esthétique également. Elle mit également des bandes assorties au tapis sur les quatre membres d'Ibis avant de lui enfiler ses cloches noires sur les antérieurs et de se préparer elle-même. Elle commença par enfiler sa bombe qu'elle attacha soigneusement, puis enfila ses gants noirs. Maintenant qu'elles étaient toutes deux prêtes, elle détacha sa jument et s'en alla en direction de la carrière.
Lorsque le duo retourna à l'air de pansage, Ivy prit son temps pour desseller sa protégée, commençant par dessangler avant de retirer selle et tapis d'une traite. Elle reposa le tout sur le porte-selle du chariot, puis couvrit sa selle de sa housse. Elle poursuivit en détachant la muserolle et la sous-gorge, attrapa la têtière et retira le filet doucement en l'emmenant vers le bas. Naturellement la camarguaise ouvrit la bouche pour laisser sortir le mors et se mit à mastiquer un peu l'air, comme si elle cherchait à étirer sa mâchoire le temps que sa cavalière ne range ses affaires. Ivy en profita pour attraper une friandise et la tendre à la grise qui la savoura pendant qu'elle-même s'occupait de panser le corps de sa jument avec la brosse douce pour retirer sable et poussière qui avaient pu s'incruster durant la séance, puis cura ses pieds. C'est seulement une fois fait qu'elle mit convenablement le licol autour de sa tête, prête à la ramener au paddock pour qu'elle puisse profiter de l'extérieur encore un peu.
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Dim 1 Aoû - 17:51
Chapitre 2.3
Ibis & Ivy
domaine du valhalla - écurie
01.08.21
Tournant à ses pieds comme une tornade, Toby ne tenait pas en place cet après-midi. Pourtant il faisait très chaud, un immense soleil brillait dehors. Avec ses poils bouclés, il devrait avoir chaud et rester immobile au frais, mais non. Ivy tâchait de l'ignorer au mieux, mais il faisait toujours en sorte de se faire remarquer, histoire qu'on n'oublie pas son existence. Soupirant, elle l'envoyait fermement se coucher près de la porte. Obéissant la queue entre les pattes, le caniche royal s'éloignait en silence et se couchait, la tête sur les pattes, pleurnichant qu'on l'expédie de la sorte. La russe, elle, n'y pensait déjà plus. Équipée de son licol, elle pénétrait dans le box d'Ibis qu'elle licolait sans peine. C'était bientôt son anniversaire, et vingt et un ans, ça se fêtait! Elle devenait légalement majeure aux états unis, ce n'était pas rien! Pour l'occasion, elle avait essayé quelques chevaux avec ses parents lui avaient offert un nouveau cheval. Elle l'avait sélectionné pour son âge et ses qualités, il avait tout pour devenir un bon cheval de complet. Il avait déjà quelques résultats plutôt bon et remplacerait Chuck qui était désormais plus ou moins à la retraite, ne travaillant que pour conserver la forme et sa musculature. Ibis, elle, avait encore quelques belles années devant elle. Même si elle adorait sa camarguaise, il fallait avouer qu'elle était impatiente d'accueillir son nouvel équidé. Ibis ne sembla pas apprécier que sa cavalière soit si détachée, et pour se faire comprendre, li donna un coup de nez dans l'épaule. Se reprenant en main, la jeune femme ouvrait la porte du box pour l'emmener jusqu'à l'aire de préparation pour un bon pansage.
Attachant la jument entre les deux poteaux d'attache, elle ne tardait pas à tirer son étrille en caoutchouc de la boîte de pansage pour commencer à lui refaire une petite beauté. Elle était blanche, et même si elle n'était pas du genre à se rouler, il y avait toujours de la poussière ou de la saleté à retirer. Décrivant de grands cercles, elle était concentrée sur son travail. De son côté, Ibis ne semblait pas se plaindre de ce brushing, restant plutôt immobile entre les deux poteaux. Son attention se reportait sur ce qui se passait dans l'allée. Il y avait souvent des allés venus à cette heure-ci. Un retraité qui s'en va au paddock, un cheval qui rentre d'une séance, il y avait beaucoup de mouvements ici. Ne s'en préoccupant pas, Ivy poursuivait son pansage, finissant le nettoyage des parties charnues avec la brosse dure. Son téléphone se mit à vibrer dans sa poche, elle n'y prêta pas attention. Rangeant la brosse, elle sortait la brosse dure qu'elle passait partout, frottant avec intensité sur les membres et le ventre pour être bien efficace. Ne disant pas grand chose, la camarguaise se laissait faire sans broncher. Elle ne réagit pas non plus lorsque sa cavalière attaquait sa crinière et sa queue. Elle était de nature fournie et le démêlage pouvait souvent prendre du temps, mais la grise était coquette et cela ne la dérangeait pas. Les pieds ne posèrent pas non plus de problème, après tout, elle était bien éduquée. Finalement, elle était propre. Comme toujours, Ivy lui accordait une friandise pour sa bonne coopération avant de la détacher des poteaux et de lui remettre sa longe.
Ayant du temps devant elle, Ivy décidait de l'emmener brouter au paddock. Voyant du mouvement, Tobby se leva aussitôt sur ses pattes et s'approcha en trottinant. La gueule entre ouverte, la queue remuant dans tous les sens, il cherchait une caresse avant de suivre la ponette et sa propriétaire hors de l'écurie. S'installant sur un carré d'herbe non loin des paddocks, la jeune femme déposait la longe sur le dos de la camarguaise, sachant pertinemment qu'elle n'irait nulle part. Depuis le temps, elle commençait à bien la connaître après tout. Si Ibis était largement occupée à brouter l'herbe bien verte, Tobby profitait de la fraîcheur de la terre pour se rouler de tout son long. Ivy se voyait défaillir. Blanc comme neige, l'animal ne tarderait pas à finir vert pomme, mais elle ne pouvait pas l'empêcher de vivre sa vie de chien. Disons qu'il aurait un bon bain à son retour à la maison. En y pensant, elle se rappela que son téléphone avait vibré plus tôt. Il fallait dire qu'Ivy était entourée de pas mal de monde, et ce n'était pas un mais plusieurs messages qui l'attendaient sur son téléphone. S'appuyant contre l'épaule de sa ponette, elle prenait une story snapshat avant de se mettre à répondre. Un, deux garçons à remballer, sa mère lui demandant quand elle comptait rentrer, quelques conversations avec des amies. Rien de bien passionnant. Jusqu'à ce l'une d'entre elles ne lui parle d'un café chic dans l'upper east side où elles pourraient se voir le lendemain. Le lendemain justement, c'était son anniversaire. Intriguée et peu surprise, elle acceptait sans mal l'invitation, se demandant qu'est-ce qu'on lui offrirait encore comme cadeau. En tout cas, c'est le sourire aux lèvres qu'elle accompagnait sa camarguaise jusqu'à son paddock où elle pourrait se remplir la panse toute l'après-midi.
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Mer 30 Mar - 18:07
2.6 – une amie pour la vie
Ibis & Ivy
cramberries stable - écurie
30.03.22
→ palier cyclamen : C'est le printemps et l'amour est dans l'air. On dirait que votre cheval c'est entiché d'un autre équidé, qui est donc l'élu de son cœur? [5 trèfles]
Le ciel était légèrement voilé en ce début d'après-midi, mais rien qui pourrait empêcher Ivy de rendre visite à ses chevaux. La pluie menaçait de tomber n'importe quand, mais avec un peu de chance, elle ne s'abattrait pas tout de suite. La russe ne demandait pas grand-chose, seulement un peu de temps au sec avec sa jument. Elle avait, et elle s'en voulait, un peu délaissée Ibis ces derniers jours. Préoccupée par l'évolution psychologique de Chuck, elle avait régulièrement laissé la camarguaise vaquer à ses occupations dans son paddock, se contentant de venir la voir avec quelques friandises pour se déculpabiliser. Le grand souci, c'est que par sa condition, elle prenait facilement de l'embonpoint et il était grand temps de la remettre au travail gentiment. Bon, ce n'était pas comme si elle l'avait délaissée plusieurs semaines non plus, mais elle n'aimait pas laisser ses chevaux sans activités aussi longtemps. Néanmoins, avant de se remettre plus sérieusement dans le bain, la jeune femme avait décidée de s'occuper un peu de la grise, et rien de mieux pour ça qu'un bon pansage! D'autant plus que la période de mue avait commencé et que l'on pouvait suivre la ponette à la trace dès lors qu'elle avait été caressée ou qu'elle s'était roulée. Pleine de bons sentiments, Ivy était alors descendue de sa berline, grimpant l'allée qui séparait le parking de l'écurie. Très populaire et pourtant pas très conviviale, elle se contentait de saluer plus ou moins froidement les propriétaires qu'elle croisait, se rendant sans détour jusque dans la sellerie où elle récupérait le licol à moumoute noire de la ponette grise. Il était temps d'aller la chercher dans son grand paddock en herbe où elle devait être occupée, comme toujours, à se remplir l'estomac.
Quittant l'écurie sans attendre, Ivy, le dos bien droit, le regard lointain, rejoignait finalement les paddocks. Grands carrés d'herbes où les chevaux vivaient en troupeau, Chuck et Ibis semblaient bien plus à l'aise dans leurs têtes et dans leurs corps depuis leur déménagement ici. Ici les chevaux ne rentraient que la nuit, excepté Ibis qui, ponette rustique par excellente, préférait largement son jardin que sa chambre. Seule jument grise de son gabarit, il ne fallait pas longtemps à sa propriétaire pour la repérer parmi tous. Ils étaient cinq dans cet enclos, trois juments et deux hongres, mais la camarguaise passait le plus clair de son temps auprès d'une ponette fjord qui semblait être devenu sa plus grande amie ici. Arrivant enfin à la hauteur de l'enclos, elle n'était donc pas surprise de découvrir sa ponette en pleine séance de grattouilles avec la jolie fjord, chacune grattant le garrot de l'autre avec les dents. C'était un spectacle adorable à voir, et puis, Ivy se sentait un peu coupable de les séparer. Dès lors qu'elles s'étaient rencontré les deux juments avaient tout de suite accrochées. La russe n'avait jamais assisté à un coup de foudre amical aussi rapide entre deux chevaux, et désormais elles étaient tout bonnement inséparable. Ainsi, quand elle claquait sa langue sur son palais pour appeler sa protégée à la clôture, c'était en bonne compagnie qu'elle la rejoignait. Tendant un bout de nez vers sa propriétaire, Ibis attendait les grattouilles avec plaisir, bientôt imitée par sa compagne qui était aussi amicale envers l'homme qu'elle-même. Et puisqu'elle n'était pas en mesure de refuser, Ivy alternait donc les caresses, tantôt l'une tantôt l'autre, tâchant finalement d'y aller à deux mains pour ne laisser personne de côté. Elle était encore surprise de voir la vitesse à laquelle ce duo de choc c'était formé, et lorsqu'elle en avait parlé avec la propriétaire de la fjord, elle avait entendu le même constat. Ibis la collait, si ce n'était pas la fjord qui ne la quittait pas où qu'elle aille. Seulement, il allait bien falloir les séparer si elle voulait soulager un peu sa jument de ses poils morts.
Bien déterminée, la russe ouvrait alors la porte du paddock, se glissant à l'intérieur. Se détournant de la clôture, la camarguaise s'avançait dans sa direction d'un pas actif, venant fouiller les poches pour s'assurer qu'aucune friandise n'était passée inaperçue. La petite fjord se montrait moins entreprenante que sa comparse, mais ne cherchait pas pour autant à mettre de la distance entre elles. Habilement, Ivy glissait finalement le licol avec moumoute autour de la tête de la petite jument, caressant son chanfrein pour la remercier de s'être laissée faite. Sans plus attendre, elle décidait donc de quitter les lieux, accompagnant sa partenaire jusqu'à l'aire de préparation de l'écurie. Seulement le trajet ne s'était pas tout à fait passé comme elle l'aurait souhaité. La petite fjord hennissait, appelant sans relâche son amie qui s'arrêtait parfois, se tournant en direction de la ponette à crête pour lui répondre. S'il advenait qu'une dépendance se mette en place, ça ne serait clairement pas de tout repos pour la russe. Pour le moment, elle ne s'inquiétait pas, elle n'était pas dans ce troupeau depuis longtemps et la ponette devait être un repère pour elle, d'autant plus qu'une fois installée dans la stalle de pansage, Ibis ne semblait d'ores et déjà plus penser à sa compagne devenue hors de portée, autant de vue que d'ouïe. Un peu soulagée, elle attrapait sa boîte de pansage et s'équipait de son étrille en caoutchouc, commençant à dessiner de grands cercles sur son corps, faisant voler des nuages de poils blancs qui retombaient au sol autour de la ponette. Appréciant les soins, Ibis se laissait plutôt faire, ce qui n'étonnait pas vraiment sa cavalière. La ponette n'avait jamais été rétive au pansage après tout. Tâchant d'être efficace, elle poursuivait avec sa brosse dure puis sa brosse douce, achevant les petits détails avec le cure-pied et le peigne pour nettoyer ses sabots et démêler sa belle crinière claire.
Plus elle brossait, plus elle avait l'impression qu'il y avait de poil, mais elle ne pouvait pas s'acharner toute la journée, elle décidait donc de s'arrêter là pour le moment. Cherchant dans sa boîte, elle extrayait une friandise qu'elle offrait à Ibis pour la remercier de son bon comportement. Regardant l'heure sur son téléphone, elle décidait de rentrer Ibis dans son paddock. Aujourd'hui, elle n'avait pas vraiment le courage de la faire travailler, mais promit, elle la longerait le lendemain. Alors elle la détachait des deux longes d'attaches, la reprenant par sa longe habituelle afin de l'emmener en dehors de l'écurie. Regardant vers le ciel, la russe était agréablement satisfaite de voir enfin une éclaircie. Il ne pleuvrait peut-être pas finalement. Se surprenant à sourire, elle caressait l'épaule de la ponette avant de reprendre le chemin qui menait aux paddocks. Toute impatiente, Ibis trottinait presque sur place, appelant sa camarade à gorge déployée. Celle-ci s'approchait à toute allure de la clôture pour accueillir son amie. S'arrêtant à la clôture, Ivy permettait aux deux juments de se sentir le nez, reprenant ensuite leur route escortée par la fjord qui les suivait à la trace de l'autre côté de la barrière. Ouvrant la clôture, elle avait à peine eu le temps de délicoler la camarguaise pour la voir partir au petit galop, suivi dans son délire par la ponette fjord qui était bien décidé à ne plus la quitter. Soupirant, la russe observait ce spectacle accoudé à la barrière. On dirait bien qu'Ibis s'était faite une amie pour la vie en tout cas.
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