J'arrivais au sein de ce haras, émerveillée. C'était un retour à l'enfance pour moi. Retrouver cette odeur si spéciale, cette ambiance de haras qui m'avait manquées pendant de longues années, me fit ressentir comme une sensation de liberté. Je découvrais les différentes installations, qui me paraissaient grandes et bien entretenues. Il y en avait même certaines dont je ne connaissais pas encore l'utilité et cela attisait ma curiosité. Mais je ne m'y attardai pas. Je brûlais d'impatience de découvrir la fameuse Antarès. On m'avait expliqué certaines choses sur elle, mais j'allais sûrement en découvrir beaucoup plus. Je savais déjà qu'elle appréciait particulièrement être dans son pré ou en balade, avec ses amis. C'était une partie de la raison qui m'avait poussée à la prendre. Elle faisait ressortir chez moi cette profonde envie de liberté, et de profiter de la nature. J'espérais grâce à cela que l'on pourrait se comprendre et faire les choses dont on avait envie, toutes les deux. Je souhaitais aussi lui faire découvrir de nouvelles choses, explorer ses envies avec des nouvelles disciplines. Je voulais évoluer, grandir, apprendre avec elle et grâce à elle. Je plaçais beaucoup d'espoir dans mon arrivée au Haras de Pado et dans ma rencontre avec Antarès. Je réfléchissais à tout cela lorsque j'arrivai enfin devant le box de la jument. Frappée par ce qu'elle ressortait en moi, je restai de longues minutes, debout à l'observer. Je crois bien qu'elle ait fait de même, elle ne bougeait pas et ne montrait aucune nervosité. Ce fut un élan de calme, puis je me sentis prête à rentrer dans le box. Je m'avançais doucement et ouvrait la porte avant de la refermer. Je m'approchais de son encolure pour la caresser, sans qu'elle ne broncha. Je la laissais me sentir et commençais à lui chuchoter: "C'est donc toi, ma belle, Antarès. Je ne me suis pas trompée, je sens qu'on va bien s'entendre". Je sentis que j'avais un immense sourire aux lèvres. J'étais heureuse, comblée et je me remerciais d'être venue ici. Je lui demanda ensuite: "Tu veux aller au pré ? C'est nul d'être seule ici, non ? Alors c'est parti !". Je sus qu'elle avait compris car elle releva la tête et se tenait prête à partir, les oreilles bien en avant. Je pris son licol sans attendre et l'attacha délicatement. J'ouvrai la porte du box et je n'eu aucun besoin de la pousser à sortir. En fait, je n'ai même pas eu le temps de bien ouvrir avant qu'elle ne passe sans que je ne le sache. Je la regardai en souriant et lui dis: "Tu es très pressée dis donc" puis referma la porte. Nous quittions donc l'écurie avec hâte avant de rejoindre les prairies du Haras.