Je suis au Haras de Pado depuis ce matin. Même si je me suis occupée de mes deux protégés, passé du temps avec des amies et pique-niqué ici, il me reste beaucoup de temps. Je décide alors de m'occuper d'un cheval du club qui n'a jamais été sorti depuis son arrivée. Je regarde les chevaux et leur histoire un à un : il y en a énormément et n'en choisir qu'un va être très difficile. Je suis dans un vrai dilemme. Quoi choisir entre Diamant, Hidalgo et Lully ? C'est finalement cette dernière que je choisis, après maintes hésitations. Elle me regarde s'approcher d'elle avec ce regard qu'il exprime du soulagement, de la gratitude. Cette jument si énergique s'ennuierait-elle ? Elle a sûrement envie de sortir.
Je rentre donc dans le box, pose mes affaires et la caresse longuement. Lully a l'air d'apprécier l'attention que je lui porte. Je retourne vers ma mallette et sors des brosses. C'est l'heure de faire une petite toilette à la belle. Je l'étrille et la bouchonne avec soin, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de poussière. Ensuite, je cure ses pieds, démêle sa crinière et passe l’époussette sur sa robe foncée. Je me recule pour mieux voir le résultat : elle est nickel. Je range toutes les affaires que j'ai sorti et réfléchis. Je décide de l'emmener en balade à pied pour faire connaissance et pour lui dégourdir les jambes. J'accroche une longe au mousqueton du licol qu'elle porte déjà et la sors du box, marchant à ses côtés en direction des chemins.
Retour au box
Après cette petite balade entre forêt et chemin, je rentre Lully au box. Elle n'est pas du tout mouillée alors qu'elle a marché à une vitesse folle. Elle doit avoir beaucoup d'endurance. C'est dans cette discipline que je pourrais la travailler en priorité. Mais d'abord, je dois revoir son éducation à pied car elle ne respecte pas tellement le cavalier qui la tient. Je lui donne les quelques friandises qui se trouvent dans ma poche, la caresse, puis sors du box et quitte les écuries afin de rejoindre le parking pour reprendre mon vélo.
Il me reste toute l'après-midi devant moi. J'ai déjà travaillé et Promise et Blondie. Je réfléchis et pense à Lully. Ah cette belle jument canadienne au tempérament de feu. Je l'ai monté il y a deux jours et une deuxième visite ne lui ferait pas de mal. J'entre donc dans les écuries du club et me dirige directement vers le box de la jument. Elle fait les cent pas dans son box. Elle doit vraiment envie de sortir. J'entre dans le box et m'avance pour la caresser. Celle-ci recule brutalement et repart dans son manège frénétique : aller, retour, aller, retour... C'est presque stressant.
Je pars dans la sellerie chercher un licol, reviens dans le box et l'enfile à Lully. Je saisis ma mallette et sors suivie par la canadienne. Je l'attache à une barre prévue à cet effet à côté de la porte d'entrée de l'écurie. Elle semble déjà plus calme. En effet, elle est occupée à regarder les autres chevaux passer, à observer ce qui se passe autour d'elle. J'en profite de cette sérénité de sa part pour la brosser. Je l'étrille sur les parties charnues du corps de la jument. Elle a vraiment besoin d'être panser, elle est toute crottée. Elle a dû se rouler dans la litière de son box et a plein de crottin collé sur le flanc. Je frotte énergiquement jusqu'à tout ou du moins la plus grande partie de la saleté se décolle. Elle est plutôt propre. Ensuite, je passe le bouchon, dans le sens inverse du poil puis dans le même sens. Pour finaliser le pansage, je prends mon époussette et la passe un peu partout pour enlever les dernières poussières. Je range les brosses que j'ai sorti jusqu'à présent et saisis un cure-pied. Je gratte la sole en évitant de toucher la fourchette et enlève bien les amas de crottin, de paille collés sous les sabots puis frotte à l'aide brosse. Je remets tout ce que j'ai sorti dans ma mallette et la ferme soigneusement.
Bien que Lully soit débourrée, j'ai encore décidé de la travailler à pied. Je me rends dans la sellerie, prends une grande longe, reviens auprès de la jument et l'emmène de suite au rond de longe où j'ai prévu une petite séance.
Retour au box
Je rentre Lully au box après une longue séance au rond de longe. Elle a transpiré et a du sable collé partout puisqu'elle s'est roulée dans le rond de longe après le cours quand je l'ai lâché en liberté. Je l'attache à la barre et la brosse énergiquement. Bientôt elle est presque propre alors je lui donne ses friandises et la rentre dans son box. Je la caresse et la quitte, cherchant un autre cheval à sortir.
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Ven 24 Oct - 16:10
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Sam 25 Oct - 14:13
You're finally mine
La compétition de travail à pied d'aujourd'hui vient de se terminer. J'ai remis Promise au box. Maman, elle, est partie au club house. Je dois la rejoindre mais d'abord je l'ai prévenu que je voulais m'occuper un peu de Lully. J'arrive devant son box. La jument se retourne et vient me voir. Je caresse son chanfrein puis entre dans le box. « Tu as vraiment envie de sortir ma belle. Je n'ai pas beaucoup de temps mais je vais t'emmener au marcheur pour que tu puisses te dégourdir les jambes. Je te brosserai après. » Je mets le licol à la belle jument et la sors du box. C'est tout juste si elle ne me bouscule pas pour sortir avant moi. Alors je repars dans une de ces leçons de respect. Quand Lully a enfin l'air d'avoir compris, nous partons en direction du marcheur.
Retour au box
Je rentre Lully dans son box et décide de la brosser. Maman me dit au revoir. Elle rentre à la maison mais je peux l'appeler quand je veux pour qu'elle vienne me rechercher. Je la remercie puis me consacre à ma jument qui commence à piaffer d'impatience. Elle a eu le temps de souffler et a retrouver toute son énergie. Je l'étrille, la bouchonne, lui cure les pieds et démêle ses crins. Une fois cette petite beauté de faite, je lui donne quelques friandises que j'avais dans ma poche et la caresse pendant qu'elle les mange. Je lui enlève son licol, lui dis au revoir et sors du box. Elle me suit jusqu'à la porte et passe sa tête. Je lui donne une dernière caresse et sors des écuries.
Whappa
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Sam 25 Oct - 19:45
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Sam 21 Mai - 23:43
Shagreen Lully
Lully est le dernier cheval que je dois transférer. Comme c'était prévu, maioral est venu m'aider à partir de 15h30. Nous avons d'abord déplacé des chevaux à deux puis pendant le trajet précédent, maioral a pris un cheval pendant que je poussais une brouette remplie d'affaires. Nous échangeons les rôles pour ce dernier trajet : mon amie se charge de la brouette pendant que je prends la jument Canadienne. J'entre dans son box et lui met le licol avant de la sortir du box.
Nous discutons sur la route, maioral et moi. Elle me parle de ses projets concernant ses chevaux, le haras, les activités que l'on pourrait organiser. Puis vient mon tour. Je parle de mes projets. Avoir mon domaine aujourd'hui est un grand saut. Je vais pouvoir agrandir mon élevage. J'ai toujours voulu avoir des poulinières, accueillir des chevaux rescapés... Je parle longuement du futur quand vient le sujet de Lully. Je la sors très peu et maioral me le fait remarquer. « Lully a été un coup de coeur. Les premiers jours je m'en suis beaucoup occupée. Je l'ai travaillé en espérant pouvoir la monter rapidement mais après j'ai été absente et j'ai perdu tout le travail que j'avais commencé. C'est vrai que je m'en occupe peu. Je n'ai plus vraiment de feeling avec elle. J'hésite à la vendre... » Alors que je prononce ses mots, Lully baisse la tête, les yeux soudain plein de tristesse, comme si elle avait compris que je parlais de la vendre. Elle se sent peut-être bien au sein de ma cavalerie mais la pauvre ne peut jamais se défouler. « Je pense que c'est la meilleure chose à faire. La pauvre ne sort jamais, elle ne connaît que son box ou presque. J'espère lui trouver une bonne famille. » « Tu as raison. C'est un acte responsable. Tu sais que si tu ne trouves aucun acheteur tu peux la revendre au club. Elle sera sortie au paddock par les palefreniers, elle pourra être montée par les cavaliers volontaires même toi si tu le souhaites. Peut-être même qu'elle trouvera une demi-pension et qu'elle commencera une nouvelle vie dans un autre foyer. » « C'est peut-être la meilleure chose à faire. Je dois encore réfléchir pour être sûre de ma décision. » La route a tellement été rapide à faire étant donné que nous avons parlé. Le box est déjà prêt car nous l'avons préparer avant de repartir tout à l'heure. J'y installe donc directement Lully. Celle-ci va s'installer au fond du box dans un coin comme si elle boudait. Cela me fait de la peine mais la vendre est peut-être la meilleure solution pour elle comme pour moi. Je décide de la laisser tranquille et d'aller ranger la sellerie où maioral est déjà. Je pense encore longtemps à Lully et à son regard. Elle sera sûrement plus heureuse...
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Dim 22 Mai - 14:28
Décision prise
Nous sommes le dimanche 22 mai 2016. Hier a eu lieu le déménagement de mon élevage. Aujourd'hui, je me dirige donc non plus vers les écuries des propriétaires mais vers le Domaine d'Azalée. Lorsque que j'entre dans l'allée des boxes, tous les chevaux lèvent la tête et beaucoup hennissent. Je caresse chacun d'entre eux avant de revenir devant le box de Lully. Lors de ma discussion avec maioral qui m'a aidé à transférer les chevaux, nous avons évoqué le sujet de la jument Canadienne. Ma décision est prise. J'y ai longuement réfléchi hier en rangeant le matériel de mes chevaux. C'est décidé je vais la vendre. Elle sera beaucoup mieux qu'ici à ne jamais sortir. J'ai donc mis une annonce en ligne sur le site du Haras de Pado et sur d'autres sites hier soir après le repas. Ce matin j'ai reçu mon premier appel. Lully a attiré l’œil d'une jeune femme qui ouvre un centre équestre. Elle pense qu'elle pourrait convenir à une de ses clientes qui recherche une jument au grand potentiel avec du sang mais qui n'est pas d'une race typique comme les Selle Français. J'ai donc accepté qu'elles passent toutes les deux lundi vers 18h au haras, me laissant le temps de revenir du lycée et de préparer ma jument.
Aujourd'hui, je décide donc de m'occuper de Lully pour lui faire une petite beauté et la sortir pour qu'elle puisse se défouler et montrer le meilleur d'elle-même lors de cette visite. J'entre donc dans son box, licol et boîte de pansage dans la main. Je pose tout sur la côté en entrant et caresse la jument qui a gardé l'air triste qu'elle avait adopté la veille. Je lui mets le licol et sans plus attendre la brosse. D'abord, je passe l'étrille en effectuant des mouvements circulaires. Une fois que j'ai enlevé une bonne quantité de poussières et que des amas de poils sont décrochés mais restent sur la robe sombre de la Canadienne. Je saisis le bouchon et le passe partout pour enlever les blocs de poils et de poussières puis sur les membres pour les nettoyer. Je range les brosses que j'ai sorti jusqu'à présent et je termine le pansage en démêlant les crins et en curant les pieds. Une fois que j'ai fini de la brosser, je range tout et referme ma caisse. Je sors du box le temps d'aller chercher un caveçon, une grande longe et des protections. Je reviens auprès de Lully et la prépare. Je lui mets les protections, pas question qu'elle se blesse avant la visite de demain car elle pourrait être déterminante pour notre avenir à toutes les deux surtout au sien. Je lui enfile le caveçon et lui accroche la longe. Enfin, nous sortons du box puis des écuries, marchant tranquillement vers le rond de longe du haras, Lully légèrement derrière moi.
Retour au box
Après cette séance éprouvante, je ne sais pas qui de Lully ou de moi est la plus fatiguée. La jument était en forme et m'a bien traîné. Aucun doute pour demain. Elle saura très bien montrer qu'elle a du sang. Espérons qu'elle saura montrer son potentiel. Je pense la présenter à ses acheteurs potentiels d'abord niveau allure puis sur de la performance en la faisant sauter en liberté. Bref. Nous verrons bien demain. Je la débarrasse de son matériel que je vais immédiatement ranger à sa place. Etant donné qu'elle a transpiré, je prends un peu de paille propre et lui passe sur sa robe. Elle a un peu séché. Je lui donne deux ou trois bonbons et la laisse tranquille. Je dois aller voir Blondie, la jument Haflinger que j'ai pris sous mon aile à Rescue me et qui attend un poulain. Hier, je n'avais pas trouvé le temps d'aller la voir à cause du déménagement mais maioral été allée vérifier et elle n'avait toujours pas mis bas. Peut-être qu'aujourd'hui je trouverai son poulain à côté d'elle !
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Lun 23 Mai - 22:32
Important day
Dernière heure de cours. Au tableau, le professeur écrit la date du jour : lundi 23 mai 2016. Il appuie fort sur la craie afin que l'écriture blanche ressorte bien sur le tableau noire mais par la même occasion nous brisent les tympans à cause du grincement. L'heure me paraît extrêmement longues et après ce qui m'a paru être des jours entiers, la sonnerie retentit. Sans attendre l'autorisation, je me lève, range mes affaires et sors en trombe de la classe. J'ai rendez-vous à 18h30 au Haras de Pado pour présenter Lully à de potentiels acheteurs. Je monte en voiture et une demi-heure plus tard ma mère me dépose au centre équestre. Je marche en direction de mon domaine et bientôt me voilà devant le box de la belle Canadienne. Je rentre dans son espace et la caresse avant de lui mettre le licol. Je décide de me mettre rapidement au pansage car il me reste moins de trente minutes pour la préparer avant la visite. Je passe l'étrille puis le bouchon. Je cure les sabots un à un avant de démêler les crins puis pour finir le pansage, je passe la brosse douce sur toute la robe pour enlever les dernières poussières.
Je m'absente du box quelques temps pour aller chercher le caveçon, la longe et les protections dans la sellerie. Je reviens auprès de Lully pour lui mettre tout ce matériel. Une fois que le caveçon est ajusté sur la tête de la jument et que les protections sont bien posées, j'accroche la longe au mousqueton et emmène la Canadienne à l'extérieur. Alors que je remonte rapidement mes chaussettes, je la vois regarder autour d'elle. Au loin, nous entendons des hennissements auxquels elle répond. Trouvant le temps d'attente trop long, elle commence à chauffer et gratte nerveusement le sol du sabot alors je ne tarde pas plus et lui demande de me suivre vers le rond de longe.
Retour au box
Nous revenons toutes les quatre au domaine. Lully nous suit sagement, écoutant attentivement notre discussion. Je la rentre dans son box et commence à la débarrasser de son harnachement tout en continuant à discuter avec les deux jeunes femmes. La responsable engage le dernier sujet : l'achat de la Canadienne « Votre jument est très belle ! Elle correspond aux critères : elle a du sang, du potentiel... mais malheureusement, nous en avons parlé avec Marion pendant que vous la faisiez sauter et nous pensons qu'elle pourrait être même un peu trop nerveuse et devenir ingérable. Je suis désolée mais nous n'allons pas la prendre. » « Je comprends. Il n'y a aucun souci. » « J'espère que vous trouverez rapidement un acheteur. Sur ce, nous allons vous laisser. » Les deux jeunes femmes me disent au revoir et s'éloignent progressivement. Je suis un peu déçue, je comptais vraiment sur cette visite. Ce n'est pas grave, je suis sûre qu'il y en aura d'autres. Je finis de m'occuper de la jument à la robe sombre et termine par un pansage succinct. Je lui donne quelques friandises et la laisse tranquille pour aujourd'hui.
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Mer 25 Mai - 19:07
pour le dernier résumé qui je suppose n'avait pas été noté car il n'était pas terminé :
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Jeu 26 Mar - 18:38
le 26.03.2020 Gabrielle & Lully
Objectifs : - nettoyer les yeux d'un cheval avec une éponge ( 5 pts à miser) - inclure une cession à la jambe dans une séance (10 pts de compétence : 5 en TREC et 5 en endurance pour Arlequin)
A peine arrivée au centre équestre, je me précipite vers Jeanne et Clotilde pour les enlacer, les remerciant mille fois pour leur participation à l'achat du licol éthologique et de la cordelette. Elles me rassurent, disent que ce n'est rien, mais ne parviennent pas à effacer mon immense sourire. Hélène nous apprend qu'aujourd'hui, nous allons dresser, et nous laisse choisir nos montures. Avec un regard amusé, elle me lance :
- Gabie, tu prends qui tu veux mais pas Arlequin. Tu as eu ton cours de dressage avec lui jeudi… - Quoi ? je m'indigne. Mais tu disais que monter souvent le même cheval me ferait progresser… - Et tu montes souvent Arlequin. Allez, exécution !
J'esquisse une moue déçue mais reprends bien vite mon sourire. Elle a raison, je ne peux pas monter uniquement Arlequin. Et puis c'est l'occasion de travailler avec Lully, une petite jument très vive avec qui je m'entends plutôt bien. Avant l'arrivée d'Arlequin, elle était ma préférée et j'admets que je l'ai un peu laissée tomber. Je me glisse dans son parc et m'avance vers elle. Tranquille, elle ne bouge pas et me laisse lui passer le licol. Je lui offre quelques caresses en soufflant :
- Désolée ma jolie, ça fait un bout de temps que je me suis pas occupée de toi… Mais on va rattraper ça aujourd'hui, d'accord ?
Evidemment, je n'obtiens aucune réponse si ce n'est un pas en avant. Partageant l'énergie de l'alezane brûlée, je me mets en marche pour l'amener jusqu'à la cour. Tandis que je la panse avec soin, la monitrice s'approche de moi en souriant.
- Tu vois, tu peux très bien t'amuser avec d'autres chevaux qu'Arlequin ! La pauvre, tu l'avais abandonnée… - Je ne me fais pas trop de soucis pour elle, elle a un fan club à ce que j'en sais. - C'est vrai que ce n'est pas la plus à plaindre de ce côté-ci ! Par contre elle a les yeux qui coulent un peu en ce moment, rien de grave mais il faut juste nettoyer régulièrement avec une éponge et de l'eau tiède. Je te laisse t'en charger avant de seller ? - Bien sûr, pas de soucis !
Je termine mon pansage puis vais chercher une éponge et un seau que je remplis d'eau tiède. Il me faut une grande patience pour réussir à immobiliser la tête de la jument et passer doucement l'éponge autour de ses yeux. Je manque lui mettre dans l'œil quand elle secoue soudainement la tête pour m'échapper. Je grimace mais, me forçant à rester calme, je reprends la tête sombre et me remets au travail pour ôter les saletés qui soulignent les jolis yeux de Lully. Quand j'ai enfin fini, je laisse échapper un soupir de soulagement. Le regard de la belle me lance des éclairs mais, quelques minutes plus tard, une fois sellée, bridée et marchant vers la carrière, je suis déjà pardonnée. L'envie de bouger se fait sentir chez l'alezane, et elle est ravie que je le lui propose. Après quelques figures de manège en main, au pas comme au trot, et plusieurs mobilisations des hanches, je me mets en selle.
Ma monture du jour est vive et semble bouillonner d'énergie, si bien qu'il me faut déployer des trésors de patience pour parvenir à l'arrêter le temps de régler mes étrivières. Enfin, nous prenons le pas. Je n'ai aucun besoin de pousser ma jument, elle se porte d'elle-même en avant avec une volonté visible. Je la dirige sur divers tracés, interrompant quelquefois nos pérégrinations par un arrêt. Lully se bat un peu contre le mors pour éviter l'arrêt mais elle finit toujours par céder sans que j'aie à agir trop fort. Nous prenons bientôt le trot, toujours sur des figures variées et sans oublier de nombreuses transitions pour vérifier que l'alezane est attentive. Nous achevons cette détente par quelques tours de piste au galop, aux deux mains. En repassant au pas, je flatte l'encolure musclée de la belle.
- Venez voir par là ! s'exclame Hélène. Vous vous souvenez du travail qu'on avait fait, une fois, sur la rêne d'appui ? Et que je vous demande de remettre en œuvre assez régulièrement d'ailleurs, parce qu'elle est bien pratique cette rêne d'appui. Aujourd'hui, on va se servir de ce travail pour commencer à apprendre les cessions à la jambe. C'est une base du dressage, un des premiers mouvements qu'on apprend aux chevaux et aux cavaliers. - C'est pour ça que je vous ai fait attendre 10 ans avant de vous l'enseigner, je complète en singeant la voix sérieuse d'Hélène. - Je préférais vous apprendre à vous placer sur le dos du cheval et à gérer sa vitesse et son impulsion avant de vous demander quelque chose d'un peu plus complexe, miss Gabie. Et quand je dis que c'est un des premiers mouvements qu'on apprend, je voulais dire par là qu'en général, on apprend la cession avant l'appuyer, la pirouette et le passage. - Je sais, je te taquine, je réponds en riant.
Suivant les directions de la monitrice, nous nous mettons au pas sur la piste, à main gauche, éloignées les unes des autres. Arrivées en A, nous devons doubler dans la longueur jusqu'en X et ensuite rejoindre l'angle à droite en gardant le cheval droit, face à la barrière du petit côté. En bref, faire un déplacement latéral. Hélène nous donne quelques clés : toujours privilégier l'impulsion, reculer légèrement la jambe gauche pour décaler les hanches, gérer les épaules avec le couloir de rênes. Et avec ça, on est censées se débrouiller. Jeanne passe la première, hésitante, elle n'obtient qu'un cheval qui se tourne. C'est ensuite à moi. Lully avance fort et il me faut la freiner un peu dans son enthousiasme.
- Pensez à la rectitude dès le début du doubler, s'écrie Hélène, et regardez toujours devant vous !
J'applique ses conseils, soignant ma position de main et de buste. En X, je place ma jambe externe en arrière de la sangle et pousse par intermittence les hanches de ma jument. En même temps, je décale mon couloir de rênes, effectuant une rêne d'appui à gauche. Comme j'hésite, l'alezane en profite pour aller droit devant. Je m'efforce alors d'être plus déterminée. J'obtiens quelques pas qui me semblent bons mais Hélène me souffle que les épaules étaient bien trop devant les hanches. Zut. Alors je recommence, encore du même côté, et cette fois je mets plus de volonté dans ma demande. Voyant que les hanches ne bougent pas, je viens les solliciter du bout du stick. Immédiatement, Lully accélère son pas et se met à marcher de côté… sur trois pas. Mais elle l'a fait. La monitrice me félicite, je félicite la jument, et nous recommençons. Le travail est long, fastidieux, précis, et je finis vite par en avoir assez, tout comme ma monture. J'ai toujours été assez mauvaise à ce genre de jeux. La preuve en est qu'après mes trois pas de réussite, je n'arrive plus à obtenir quoi que ce soit. J'essaie pourtant mais ça ne fonctionne pas. J'adopte une moue agacée, alertant Hélène qui me demande de venir la rejoindre.
- Eh, tu te rappelles ? S'énerver ne sert à rien. Plus facile à dire qu'à faire, je sais, mais garde ça dans un coin de ta tête. Tu sais, je crois qu'en dressage tu fonctionnes par paliers. C'est marrant parce que pour les autres disciplines tu es très instinctive, tu sens beaucoup de choses et du coup tu trouves très rapidement. Mais là, je ne sais pas pourquoi, tu te mets à réfléchir et à te poser des questions, donc tu bloques. Je crois que si tu t'en es aussi bien sortie avec Arlequin sur l'incurvation, c'est parce que tu as enfin arrêté de réfléchir. Tu t'es dit "je place mes aides et let's go" et ça a marché. Je me trompe ? - Pas vraiment, non. - Bon. Alors pourquoi tu ne fais pas la même chose aujourd'hui ? - Je sais pas, j'ai l'impression qu'on se lance dans quelque chose de complexe, de précis, et je sais que c'est pas mon point fort alors… - Ah bon ? Parce que la légèreté des aides dans le travail à pied, et même en selle, c'est pas précis ? Si, et pourtant tu as une main très légère et tu sais te faire comprendre des chevaux par de petits signes. Donc tu remballes tes hésitations et tu y vas ! Tu es toujours la première à t'élancer au grand galop dans la forêt pour sauter un tronc plus large que toi, une petite cession à la jambe n'a pas à te faire peur. - Ca n'a rien à voir… - Et pourtant si. C'est juste une question de détermination. Si tu y crois, le cheval y va.
J'acquiesce et j'y retourne. Romane et Gracieuse sont déjà passées au trot, au vu de leur aisance. J'expire un bon coup et me lance. Doubler en A, marcher droit jusqu'en X, placer les aides pour la cession à la jambe. Ne pas se poser de question, seulement visualiser le mouvement rechercher. Je concentre mon regard sur un arbre solitaire, au loin. Et je pousse doucement, avec ma jambe et mes mains. Lully se la joue petite bombe et prend le trot. Je la fait repasser fermement au pas, et je recommence. Et là, miracle, elle effectue quelques pas de côté. Je souris, flatte son encolure généreusement, et recommence. Ce n'est qu'après avoir réussi deux fois de chaque côté que je laisse la jument souffler, rênes longues, au trot.
- C'est très bien, vous avez toutes bien bossé. C'est normal que vous ayez eu du mal, ce n'est pas un exercice facile et on y reviendra.
En ramenant Lully dans la cour, je lui offre une caresse sur la ganache. Puis je lance un sourire reconnaissant à Hélène, qui me répond d'un hochement de tête. La leçon qu'elles m'ont dispensée aujourd'hui, je ne l'oublierai pas de sitôt.
Misspalikoa
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Jeu 26 Mar - 23:46
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Mar 19 Avr - 19:38
1.1 – comme d'habitude
Lully & Aya
19.04.22
haras de pado - écurie
925 mots
Comme chaque jour ou presque, Aya poussait les portes de l'écurie du centre équestre. Après le décès de son cheval, elle avait décidé de passer un diplôme de cavalier soigneur, et c'était ainsi qu'elle avait décroché ce boulot. Le Haras de Pado était vaste, très vaste, et l'endroit recherchait de la main d'œuvre. Elle avait donc été affectée à l'entretien de la partie club, et il fallait dire qu'elle s'y plaisait bien. Depuis le temps, la jeune femme avait ses têtes, elle fut donc ravie de voir sur son tableau d'affectation qu'elle avait à charge la jolie Lully. Il s'agissait d'une petite jument selle canadien à la robe fading black, et c'est avec un grand sourire qu'elle se rendait dans la sellerie afin de récupérer son licol. Pour aujourd'hui rien de bien méchant, il s'agissait simplement de lui prodiguer un bon pansage. C'était souvent le genre de tâche qu'on lui confiait, ne travaillant pas tant que ça les équidés. De toute façon, ils étaient suffisamment montés par les cavaliers adhérant, alors la majorité de son travail consistait en soins. Quelques fois, elle participait au débourrage ou à la remise en route des chevaux qui sortaient d'une blessure, mais rien de bien palpitant. Néanmoins, ça lui convenait bien. Elle avait d'ores et déjà donné, et monter à cheval n'était plus du tout sa priorité. Ne réfléchissant pas trop, elle attrapait le licol en tissu violet de la petite jument et se rendait sans attendre dans le box où elle avait été rentrée afin de recevoir sa ration du matin.
D'un appel de langue, Aya appelait la petite jument, lui signifiant sa présence. Blottie au fond de son box, celle-ci tendait néanmoins les oreilles. La jeune femme ne s'en émouvait pas, Lully était souvent distante avec l'homme et elle n'était pas encore parvenue à briser sa carapace, mais elle ne désespérait pas. Sachant bien ce qu'elle attendait, la jeune femme cherchait dans ses poches une friandise qu'elle lui offrait. Aussitôt, celle-ci passait sa tête par-dessus son box, tendant l'encolure et prélevant la friandise tant attendue. Bien contente, Lully savourait son gain avant de se faire licoler sans broncher. Tapotant son encolure pour la remercier, il ne fallait pas longtemps pour que la brune ouvre la porte et invite la jument à la suivre dans l'allée. S'exécutant, elle se retournait un peu brusquement, faisant un demi-tour sur les épaules pour faire face à sa porte. Juste à côté, sur la paroi se trouvait son anneau. D'une main habile, Aya attachait donc la ficelle, préférant éviter de l'accrocher directement à l'anneau dans le cas où elle tirerait au renard. Il serait quand même dommage que Lully se brise la nuque alors qu'elle pourrait simplement casser la ficelle. Bon, ce n'était pas dans les habitudes de la jument, mais Aya ne voulait pas manquer de prudence, question de sécurité. Une fois attachée, elle n'attendait pas très longtemps avant de la quitter un instant pour aller chercher son seau de brosse qu'elle avait oubliée dans la sellerie.
Bientôt de retour, elle fut soulagée de voir que Lully n'avait pas bougé d'un poil, occupée à observer le départ de certains chevaux gagnant leurs prés. Peut-être jalouse, la selle canadienne se mettait à taper du pied, s'impatientant au bout de son licol. Décidant de ne pas faire traîner la chose, elle attrapait son étrille en caoutchouc et commençait à réaliser de grands cercles sur son corps, chassant les poils morts qui tombaient en poignées à cause de la mue printanière. Pas très patiente, Lully ne semblait pas forcément très ravie qu'on la brosse, surtout que ce pansage allait prendre plus de temps que prévu. Soupirant, Aya se lassait vite elle aussi, et bientôt, ce n'est plus à l'aide de son étrille, mais de ses mains qu'elle retirait les touffes de poils par gros morceaux. Bientôt, une pile de poils noirs décorait le sol, et la jeune femme décidait de poursuivre avec la brosse dure puis la brosse douce. Frottant les membres et le ventre, retirant les poils de la brosse et recommençant, elle aussi commençait à trouver le temps long. Jusqu'à finalement replacer les brosses dans le seau pour attraper son cure-pied. Placée face à la jument, au niveau de son épaule, elle lui prenait le pied, retirait le crottin et la terre sèche puis recommençait avec les autres pieds. La selle canadienne avait beau s'impatienter, Aya ne pouvait pas dire qu'elle était mal éduquée, et prenant son mal en patience, Lully se laissait faire. Même lorsqu'il fallait démêler les crins, elle ne bronchait pas, s'agitant simplement un peu pour faire comprendre son mécontentement.
Terminant finalement son pansage, la jeune femme attrapait une nouvelle friandise, l'offrant à la jument pour la remercier de sa coopération. La laissant mastiquer, elle en profitait pour détacher la longe, et bientôt le binôme s'aventurait hors de l'écurie, regagnant les paddocks où Lully allait enfin pouvoir retrouver sa liberté et ses copains. En général ce jour-là et à cette époque de l'année, il n'y avait pas de cours, alors la demoiselle était en repos. Elle fut d'ailleurs bien contente de regagner ses quartiers d'extérieurs, trottinant au bout de la longe et poussant un hennissement strident pour appeler les copains. Quelques chevaux lui répondirent, et en un instant la selle canadienne s'éclipsait au grand trot, rejoignant le petit groupe composé de juments et d'hongres qui l'attendaient au loin. Lully éloignée, il était grand temps pour Aya de passer à la suite de la journée, à commencer par nettoyer le sol qu'elle avait saccagé avec la mue de sa protégée.
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