Ocean Breeze - selle français (é)

Pré-débourrage d'Ocean Breeze (1/2)

Ces derniers mois s'annonçaient sportifs pour Owen, qui voyait les contrats arriver petit à petit et le travail s'accumuler. Cette fois, il se rendit au domaine de Black River pour le pré-débourrage d'un poulain selle français de tout juste six mois. Lorsqu'il arriva sur place et après s'être présenté au propriétaire, Owen fut guidé jusqu'au dénommé Ocean Breeze. Il observa le poulain quelques instants. Sa robe pour l'instant brune s'éclaircissait déjà par endroits, présageant un adulte gris ou blanc. Le selle français rendait le regard d'Owen, avec un mélange de curiosité et de crainte. Quand l'entraîneur fut laissé seul avec le poulain, ce dernier écarquillait les yeux, impressionné. Le brun comprit qu'il allait falloir un peu de temps pour gagner sa confiance. Il se contenta donc de rester là, appuyé sur la porte du box, à attendre qu'Ocean Breeze s'habitue à sa présence. Il ne le fixa pas pour ne pas le mettre mal à l'aise mais guettait les réactions du petit du coin de l’œil. Après ce qui sembla être une éternité à Owen, le poulain soupira, comme si il avait retenu son souffle jusque là. Puis, il étira timidement le cou vers l'homme, le reniflant de loin. Il semblait déjà moins apeuré et Owen décida donc d'entrer dans le box. Procédant par gestes lents pour ne pas l'effrayer, l'entraîneur se glissa donc à l'intérieur avec le poulain, puis il s'adossa à la porte après l'avoir refermée derrière lui et se laissa glisser au sol pour être à la hauteur d'Ocean Breeze. Cette technique sembla fonctionner puisque le selle français se rapprocha, rassuré par le fait de voir l'homme assis plutôt que le dominant de toute sa taille. Owen tendit sa main, paume vers le haut, afin que le gris vienne la sentir. C'est ce qu'il fit, à petits pas prudents. Le poulain vint enfin à la rencontre de l'étranger et l'examina sous toutes les coutures. Owen le laissa faire sans forcer le contact, et ce n'est que lorsqu'il vit que la crainte dans les grands yeux du petit avait disparue qu'il posa délicatement ses doigts sur son encolure. Ocean Breeze sursauta mais ne se retira pas, et après s'être figé quelques instants, il se laissa caresser et relâcha ses muscles. Owen flattait l'encolure encore fine du selle français, tout en lui parlant à voix basse pour le rassurer. Les petites oreilles du poulain pivotaient sur son crâne, captant la voix du brun. Avançant sa deuxième main, Owen toucha les oreilles du gris, et il secoua la tête, légèrement agacé. L'entraîneur allait devoir travailler les manipulations en plus de la confiance.
Après quelques instants supplémentaires passés juste à cajoler Ocean Breeze et à augmenter sa confiance envers lui, Owen décida donc de passer à l'étape suivante. Il se redressa lentement et fut d'abord satisfait de voir que le poulain n'avait plus peur de lui et ne recula pas une fois le brun debout. Il put donc se mettre au travail. Owen embêta le gris en le manipulant absolument partout, détectant ses zones sensibles et guettant ses réactions pour savoir ce qui lui posait problème. Il joua avec ses oreilles, lui ébouriffa la crinière et la queue, souleva ses lèvres pour vérifier ses dents, passa sa main sur ses membres comme si il allait les lui demander pour curer ses sabots et bien d'autres choses. Dans l'ensemble, Ocean Breeze était assez confiant pour se laisser faire, et il ne s'énerva jamais. Il était plus intrigué par ce qui était en train de se passer plutôt qu'inquiet. Mais Owen ne voulait certainement pas bâcler son travail, et à chaque petit détail qui le dérangeait, il s'attardait sur la zone et la manipulation en question. Muni d'une arme efficace qu'étaient les petits bouts de carotte, le brun touchait une oreille, récompensait, puis recommençait en augmentant ses critères, passant d'une simple caresse à une manipulation plus franche. Le selle français se débrouillait bien. Il comprenait vite et progressait à vue d’œil. Dès qu'il avait le déclic lui disant que c'était pour son bien et qu'on ne lui voulait aucun mal, le poulain se montrait alors volontaire et semblait même s'amuser de ce petit jeu. Il essayait de deviner quelle partie de son corps Owen allait manipuler par la suite et se retrouvait à donner la jambe avant même que le brun arrive devant. Le gris serait un cheval intelligent et malicieux plus tard, sans aucun doute. C'est donc dans cette bonne humeur que l'échange continua. L'entraîneur veilla à penser à tout: il devait s'assurer que l'étalon que deviendrait Ocean Breeze serait totalement en accord avec n'importe quelle manipulation pour des soins ou une visite de routine du vétérinaire par exemple. Il fit semblant d'appliquer de la pommade à plusieurs endroits, frottant un peu la zone et la frictionnant, puis récompensant d'une autre friandise le poulain qui se laissait faire sans rechigner. Il exerça des petites pressions à différents endroits, serra légèrement les jambes du gris comme on pourrait le faire en lui mettant des bandes par exemple. Dès qu'une infime réaction émanait d'Ocean Breeze, Owen recommençait l'exercice jusqu'à ce qu'il soit assimilé. C'est ainsi qu'au bout de presque une heure et demi de travail, le brun avait face à lui un jeune poulain en confiance totale avec lui et qui se laisser manipuler partout et prenait même cela pour quelque chose d'agréable puisqu'il le voyait comme un jeu.
Content de ses résultats, l'entraîneur alla en informer le propriétaire d'Ocean Breeze et faire son compte-rendu, non sans déposer une dernière caresse sur le chanfrein du poulain avant de quitter son box. Une fois cette tâche accomplie, Owen put rentrer chez lui avec le sentiment du travail bien fait, et impatient de revenir d'ici une semaine pour continuer le pré-débourrage du selle français.

Pré-débourrage d'Ocean Breeze (2/2)

Comme promis, Owen revint voir le jeune Ocean Breeze peu après leur première séance. Son propriétaire lui fit part de sa satisfaction pour le moment, et après avoir brièvement discuté, l'entraîneur alla se mettre au travail sans plus tarder. Il allait aborder plein de nouvelles choses avec le poulain aujourd'hui et il espérait qu'il réagirait aussi bien que la dernière fois. Le brun avait demandé à ce qu'on lui prépare une boîte de pansage en contenant tout le nécessaire, puis un licol à la taille du selle français. Quand il arriva devant le box de celui-ci, tout était disposé sur un petit tabouret posé à côté de la porte. Comme toujours, Owen commença par aller saluer le poulain et le caressa quelques minutes. Ocean Breeze semblait ne pas l'avoir oublié et profita d'une seconde d'inattention de la part d'Owen pour lui faire les poches, parvenant presque à s'emparer d'une friandise avant que le brun ne le reprenne. Une fois le bonjour passé, l'entraîneur se mit aux choses sérieuses.
Il commença par le licol. S'emparant de l'objet, il le présenta au gris avec lenteur, tout en le rassurant à la voix. Ocean Breeze se contenta de le regarder de loin dans un premier temps, puis il finit par s'approcher timidement vers cet objet intriguant, jusqu'à l'avoir à portée de naseaux. Là, il le sentit longuement et lui donna un petit coup de nez pour s'assurer qu'il n'était pas vivant. Owen lui donna un bout de pomme pour son initiative, et à partir de cet instant, la méfiance du poulain s'envola comme par magie pour laisser place à une curiosité sans fin. Owen profita de cet intérêt pour le désensibiliser rapidement au licol. Il fit bouger celui-ci autour de la tête du poulain, d'abord avec des gestes lents, puis d'une vitesse qui se rapprochait de plus en plus de celle utilisée normalement quand on équipait un cheval. Une fois assuré qu'Ocean Breeze ne reculait pas, il commença à poser le licol sur différentes zones de sa tête, sans lui enfiler pour le moment. Le contact de la corde ne sembla pas perturber le gris, qui semblait plus confus qu'autre chose. Mais après plusieurs répétitions, il finit par totalement ignorer le licol, ne faisant même plus attention à où il se trouvait et ne le suivant plus du regard quand Owen le déplaçait. Le brun prit ceci pour un signe qu'il pouvait passer à l'étape supérieure. Il commença à faire glisser le licol avec une lenteur exagérée, observant toutes les réactions du poulain. Celui-ci s'était figé et observait le licol qui commençait à lui entourer la tête. D'une voix rassurante, Owen parvint à diminuer le stress du gris, qui souffla et se remit à respirer. Il continua sa progression et, petit à petit, parvint à la position finale du licol. Toujours aussi lentement, il ajusta la corde et la resserra légèrement. Ocean Breeze n'avait pas bougé. Quand l'entraîneur le félicita de vive voix, il sursauta mais se jeta tout de même sur le morceau de pomme offert. Owen lui en distribua quelques autres, pour le récompenser de cette grande étape qu'il venait de franchir. De nouveau détendu, le poulain en réclamait encore. Profitant de cet état d'esprit, l'entraîneur retira le licol et l'enfila de nouveau au gris, à plusieurs reprises, pour s'assurer que ce n'était pas juste un coup de chance. Ocean Breeze ne tiqua même plus à chaque passage. Pour lui, le licol était associé aux friandises et donc à un évènement positif. Restait à le faire marcher. Owen accrocha une longe à la petite attache et ouvrit la porte du box. Puis, il commença à sortir, incitant le poulain à le suivre. Le selle français resta campé sur ses jambes, refusant d'avancer. Mais une autre friandise parvint à le convaincre en un temps record, et bientôt il remontait toute l'allée de l'écurie en marchant derrière Owen comme un grand.
Une fois le licol assimilé, l'entraîneur attacha le poulain devant son box pour avoir un peu plus de place. Il commença à sortir le contenu de la boîte de pansage, outil par outil, et les posa en ligne sur le muret face au poulain. Il avait à peine fini de tout installer que le malicieux Ocean Breeze avait déjà fait tomber l'étrille et s'amusait à mâchouiller la brosse dure. Owen la lui confisqua tout en songeant que cet exercice allait s'avérer bien plus simple que le précédent vu l'intérêt du gris pour le matériel. Il commença tout de même par la première étape, en présentant un par un les outils au poulain. Il essaya de tous les mordiller, pas du tout méfiant envers eux, et Owen dut les tenir à distance pour esquiver ses bêtises. Ne voulant pas renforcer ce comportement, il les cacha à la vue du gris et s'empara dans un premier temps de l'étrille. Lentement, à gestes réguliers, il la fit glisser sur la robe toute lisse du poulain, que le contact sembla chatouiller au départ, avant qu'il ne parvienne à se contrôler. Ocean Breeze observait l'étrille avec intérêt, se demandant à quoi pouvait bien servir cet objet avec lequel on l'embêtait, mais il ne manifesta aucun agacement ni impatience. Il se contenta de regarder sans rien dire ou faire. C'était exactement le comportement qu'on attendait de lui. Motivée par les facilités du poulain, Owen enchaîna tout le contenu de la boîte sans la moindre pause. A chaque nouvel objet, Ocean Breeze réagissait avec indifférence, ou une petite point de curiosité, rien de plus. Il se laissa panser sans problème et, bien que le cure-pied représente une difficulté supplémentaire avec son fonctionnement, il l'accepta en à peine cinq minutes également. Après un bon quart d'heure de brossage, démêlage des crins qui commençaient tout doucement à pousser et curage des sabots, Owen rangea le matériel. Ce poulain était parfait. Son pré-débourrage avait été un réel plaisir et il savait que son propriétaire pourrait s'occuper de lui sans son aide désormais. Il alla lui annoncer la bonne nouvelle et revint dire au revoir au gris. Peut-être le reverrait-il plus tard pour son débourrage adulte ? En tout cas, ce serait avec plaisir qu'il accepterait le contrat si on le rappelait.

Débourrage d'Ocean Breeze (1/3)

La semaine dernière, Owen avait reçu un appel d'un client qui lui avait fait chaud au cœur. Le propriétaire d'Ocean Breeze, jeune selle français qu'il avait pré-débourré lorsqu'il avait six mois, le demandait de nouveau. Plus de deux ans plus tard, l'entraîneur allait revoir le poulain -ou plutôt l'étalon désormais- et retravailler avec lui. Il avait hâte de voir ce qu'était devenu le petit gris et de terminer son débourrage. C'était donc sans la moindre hésitation que le brun avait accepté le contrat, et une semaine plus tard il était sur la route des écuries de Black River.
Une fois sur place, on l'amena à un sublime cheval couleur écume, qu'on lui présenta comme le poulain qu'il avait connu. Fidèle à son ancien caractère, le selle français, qui l'avait oublié depuis, se montra d'abord méfiant envers Owen. Le brun prit le temps, comme la première fois, de rassurer l'étalon et de gagner sa confiance. Lorsqu'il parvint enfin à le caresser sans le moindre stress, il lui enfila son licol et le guida vers le rond de longe du domaine pour l'initier à cet entraînement. Le gris le suivit sans hésiter, visiblement content de sortir. Il présentait une certaine prestance, tout fier avec sa tête bien haute. Une fois dans le rond de longe, l'entraîneur l'équipa de cette dernière et prit une chambrière dans l'autre main. Il commença par faire marcher l'étalon près de lui, tentant de l'éloigner progressivement de son épaule. Ocean Breeze suivait ses directives avec volonté, tentant de réussir l'exercice demandé. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu'on attendait de lui, et le cheval ne mit que quelques minutes, étape par étape, pour finalement venir se placer sur le cercle tandis que le brun restait au centre pour le guider à distance. Une fois cette base acquise, ils pouvaient enfin commencer le véritable travail. Owen fit marcher Ocean Breeze sur le cercle jusqu'à ce que son allure soit régulière, puis avec un mouvement de la chambrière, il le fit se retourner pour changer de sens. Le gris réagit à la seconde près, exécutant un élégant demi-tour et reprenant immédiatement son allure précédente. Il avait un temps de réaction incroyable. Se concentrant de nouveau, le brun continua le travail au pas, demandant plusieurs changements de direction pour s'assurer que le cheval les maîtrisait toujours aussi bien. Puis, quand il le sentit prêt à passer à la suite, il leva la chambrière et encouragea vocalement l'étalon à accélérer. Ocean Breeze ne se fit pas prier, et en quelques secondes il trottait déjà. Comme pour le pas, Owen le fit tourner jusqu'à ce que le trot suive la même cadence et qu'il devienne plus gracieux. Il y ajouta ensuite les fameux demi-tour et ne fut pas étonné de voir que là aussi, le gris avait une réactivité à toute épreuve. Après un moment à travailler uniquement au trot, il décida de corser un peu l'exercice qui était beaucoup trop facile pour le selle français. Il inclut donc les changements d'allures dans le schéma de travail. Faisant passer Ocean Breeze du trot au pas, et inversement, il le rendit encore plus rapide, ce qu'il ne pensait pas possible. Mais le gris était plein de surprises, et alors qu'Owen le poussait pour la première fois au galop, l'étalon jusque là discipliné exécuta une petite ruade avant de reprendre son cercle comme si de rien n'était. La posture qu'il avait n'indiquait rien d'autre que de la joie et Owen comprit donc que cette ruade extériorisait ce sentiment. Cependant, il ne pouvait le laisser refaire cela à chaque départ au galop, surtout si il reproduisait ce comportement aussi lorsqu'il aurait un cavalier sur le dos. C'était dangereux malgré le côté inoffensif du gris. L'entraîneur le fit donc ralentir, puis repartir au galop. Nouvelle ruade. Owen arrêta le gris. Frustré, l'étalon obéit tout de même et lui lança un regard interrogateur. Une fois totalement immobile, il put reprendre jusqu'à atteindre le galop de nouveau. Chaque fois qu'il ruait, l'entraîneur le faisait s'arrêter totalement et attendait qu'il soit complètement calme avant de reprendre. Bientôt, Ocean Breeze en eut assez de voir son travail interrompu à répétition, et il commença à comprendre. Ses ruades se firent de moins en moins régulières, jusqu'à disparaître totalement. Alors le brun le laissa galoper sans discontinuer pour lui signifier que c'était ce qu'il attendait de lui. Ils purent reprendre le déroulement normal de la séance, avec changements de direction et changements d'allures, les transitions du gris toujours aussi précises et rapides. Ocean Breeze avait toutes les bases de la longe aux trois allures, et après une bonne demi-heure de répétitions, Owen n'avait presque plus besoin de lui parler. Le simple changement de sa posture et le mouvement de ses mains sur la longe indiquaient au gris la demande qui allait suivre, et il s'exécutait aussitôt. Il avait compris très vite ce qu'on attendait de lui.
Une fois la séance terminée, Owen caressa le gris pour le féliciter et il lui glissa un quartier de pomme en récompense. Puis, il le ramena dans son box, où son propriétaire l'attendait pour le panser tandis que le brun lui faisait un compte-rendu de la séance et du travail accompli. Avec un cheval aussi facile, le débourrage à la monte serait rapide, il n'avait aucun doute là-dessus. Une fois le prochain rendez-vous prit, le brun rentra auprès de sa famille avec un grand sentiment de satisfaction.

Débourrage d'Ocean Breeze (2/3)

Owen se rendait une nouvelle fois au domaine de Black River pour le débourrage du jeune Ocean Breeze. Ce jour-là, il comptait l'introduire à l'équipement qu'on lui mettrait sur le dos pour le monter. Optimiste, l'entraîneur était de bonne humeur en cette fraîche matinée de mars. Il entra dans l'écurie et alla chercher le gris, qui l'attendait avec son licol, sa longe reposant sur la porte du box. Le brun fit sortir l'étalon et le mena jusqu'à une aire d'attache, où il le plaça pour la suite des évènements. On avait fourni le futur équipement du gris à Owen, et il se mit donc aussitôt au travail.
Après l'habituelle séance de caresses visant à rassurer le selle français et à le mettre en confiance, Owen lui présenta un à un les parties d'équipement. Il laissa le selle français les renifler, les observer longuement et les toucher du bout des lèvres, s'assurant ainsi qu'il n'éprouvait d'abord aucune crainte au visuel de ces objets. Réagissant plutôt bien, Ocean Breeze se montrait au contraire plus curieux qu'autre chose. Les oreilles en avant, il fixait avec un intérêt nouveau chaque chose qui défilait devant lui. C'était bon signe. Le brun ne précipita tout de même pas les choses et prit tout le temps nécessaire pour que chaque objet soit bien accepté par le gris. Il les prit et se déplaça autour de l'étalon en les portant, fit semblant de les approcher de lui et le frôla parfois. Ocean Breeze, bien qu'intrigué, n'était pas inquiet et il resta calme durant toute cette petite mise en scène. Une fois bien assuré que le gris était prêt, Owen passa à l'étape supérieure. Il s'empara tout d'abord de la bride, qui approcha progressivement de la tête du gris. Il commença par un simple contact avec l'objet, qu'il prolongea petit à petit jusqu'à pouvoir le laisser pendant une minutes en place. Le selle français ne broncha pas, pour l'instant persuadé qu'il s'agissait d'un autre licol. Ce n'est que lorsque l'entraîneur essaya de lui passer le mors que la tâche se compliqua un peu. Le gris rechignait, reculant et secouant la tête. Owen le caressa et le rassura d'une voix douce, puis retenta. Même résultat. Il fit une pause afin que l'étalon reprenne son calme et respire un peu, lui glissant un quartier de pomme par la même occasion. Lorsqu'il retenta le mors, Owen obtint un résultat un peu moins médiocre mais ne parvint tout de même pas à sa finalité. Il procéda donc de la sorte: il tentait une mise en bouche du mors, félicitait le cheval à la moindre amélioration puis le laissait souffler un peu avant de recommencer. C'est ainsi qu'après une demi-heure de persévérance, Owen réussit à enfiler la bride au gris. Ocean Breeze mâchouilla le mors pendant de longues minutes, avant de finalement se résigner et se tenir un peu plus tranquille. Le brun décida de lui laisser durant tout le reste de la séance pour qu'il s'habitue à cette sensation.
Le tapis fut un jeu d'enfant. Le selle français ne semblait pas le moins du monde perturbé qu'on lui mette quelque chose sur le dos et Owen passa moins de dix minutes à lui faire accepter cette partie de l'équipement. Il put donc passer très rapidement à la selle. Les oreilles du gris pivotèrent dans sa direction quand les étriers tintèrent au bout de leur sangle, mais par simple curiosité. Procédant là aussi par étapes, Owen commença par simplement faire le geste annonçant qu'il allait poser la selle sans aller jusqu'au bout, observant les réactions de l'étalon. Le gris était plus occupé par son mors que par ce qu'il se passait sur son dos. L'entraîneur profita de cette distraction pour accélérer un peu le travail. Petit à petit, il posa la selle lentement, la faisant soupeser sur le dos du gris. L'étalon prenait parfois un air vaguement inquiet, mais il ne s'emballait pas. Quand Owen laissa enfin tomber la selle de tout son poids sur le gris, il fit quelques pas latéraux, perturbés, mais ne paniqua pas et revint vite à son état de calme précédent. Le brun entreprit alors de resserrer les sangles une à une, lentement, guettant les gestes du gris. Il retint d'abord sa respiration mais, voyant qu'Owen attendait qu'il arrête, cessa de stresser de la sorte. L'entraîneur finit enfin par laisser pendre les étriers de part et d'autre. Puis, il alla détacher le selle français et le fit marcher dans l'allée de l'écurie. Les mouvements d'Ocean Breeze furent d'abord saccadé, le jeune cheval s'habituant seulement à avancer avec tout cet équipement. Il prit peur des étriers qui venaient effleurer ses flancs mais Owen parvint à le rassurer rapidement. Après une dizaine de minutes de marche, le gris était déjà bien plus à l'aise. Satisfait et la séance ayant été relativement longue, l'entraîneur décida de le laisser tranquille. Il entreprit de le débarrasser de son équipement tout en le félicitant, puis le ramena dans son box. Il ne lui resterait plus qu'à le débourrer à la monte et le jeune étalon serait prêt.

Débourrage d'Ocean Breeze (3/3)

Le grand jour était arrivé. Owen allait terminer le débourrage d'Ocean Breeze et conclure cette aventure qui avait tout de même duré près de trois ans depuis sa première rencontre avec le gris. Le brun était confiant. Le jeune étalon s'était montré plutôt docile jusqu'ici, il n'y avait aucune raison que cette étape décisive ne pose problème. Arrivant au domaine de Black River, l'entraîneur, qui connaissait désormais le chemin sans souci, se dirigea vers le box du selle français. Après quelques minutes de salutations, il sella le gris avant de le mener vers le manège du domaine. Ocean Breeze était détendu et calme ce jour-là, ce qui serait parfait pour ce qu'on allait lui faire découvrir. Owen le fit d'abord un peu marcher à la main, puis décida de s'attaquer au travail du jour: la monte aux trois allures.
Procédant par étapes progressives, Owen commença simplement par poser le haut de son corps sur la selle, se plaçant tel un sac de pommes de terre sur le dos du gris. Ce poids étonna un peu le cheval, qui fit quelques pas de côté mais se stabilisa très vite lorsque Owen le rassura d'une voix douce. Il recommença à plusieurs reprises, jusqu'à ce que l'étalon reste immobile lorsqu'il venait sur son dos. Une fois cette étape acquise, Owen mis un pied dans l'étrier et commença à se hisser sans aller jusqu'au bout de son geste, faisant juste soupeser sa jambe dans l'étrier. Cette fois le gris ne broncha pas, se contentant juste de lui lancer un regard un peu inquiet. L'entraîneur recommença à plusieurs reprises. Lorsqu'il sentit le selle français plus détendu, il se mit enfin en selle. Une fois assis sur le dos du gris, le brun le félicita longuement pour sa bonne conduite. Malgré quelques craintes, Ocean Breeze l'avait accepté plutôt rapidement sur son dos, et ce sans le jeter à terre surtout. Owen pouvait donc déjà passer à l'étape suivante. Doucement, il serra les jambes et encouragea Ocean Breeze à avancer à claquements de langue et encouragements. Après quelques secondes d'hésitation, l'étalon fit un pas timide, puis un autre avant de se mettre à marcher. Le fait d'avoir un cavalier ne semblait pas le perturber pour le moment, ce qui changea un peu quand Owen le fit tourner en le dirigeant avec les rênes. Le gris semblait confus par le fait d'être guidé de la sorte, mais au bout du troisième tour il se détendit de nouveau et se fit plus souple à manier. L'entraîneur le fit marcher longuement, jusqu'à ce qu'il soit totalement à l'aise et qu'il présente une allure plus naturelle et moins crispée. Une fois ce but accompli, il talonna l'étalon pour le faire passer au trot. Ocean Breeze accéléra sans trop de difficulté et atteignit l'allure demandée. Son trot était naturellement élégant et Owen se cala sur son rythme assez rapidement. Déjà le selle français était bien plus confiant et semblait faire abstraction du cavalier sur son dos, comme si il en avait toujours été ainsi. Il suivait les aides d'Owen sans rechigner et semblait même prendre plaisir au travail demandé. L'entraîneur n'aurait pu espérer de meilleurs résultats. Encouragé par l'attitude du cheval, le brun continua de le faire trotter, réalisant des cercles plus ou moins grands dans le manège, testant la souplesse de l'étalon et son temps de réaction. Quand il le fit finalement passer au galop, le gris s'élança avec plaisir. Il exprima d'abord sa joie par quelques bonds peu gracieux, mais son cavalier le recadra sans attendre et Ocean Breeze reprit son sérieux pour adopter une allure plus rythmée. L'entraîneur l'accompagnait de nouveau dans ses mouvements, se disant au passage qu'il était bien agréable sous la selle pour un jeune cheval. Il le fit de nouveau tourner dans divers sens et directions au sein du manège. Une fois cette allure maîtrisée avec un cavalier, Owen poussa sa monture un peu plus loin et lui fit réaliser quelques transitions, passant du galop au trot, du trot au pas et inversement. Ocean Breeze n'avait pas encore un temps de réaction incroyable, mais il se débrouillait bien et obéissait après quelques secondes de réflexion. Aucun doute qu'une fois qu'il aurait bien assimilé les aides à force d'entraînement, il serait bien plus réactif et rapide. Bien installé sur le dos du gris, l'entraîneur continua de le monter pendant un bon quart d'heure supplémentaire, profitant de chaque seconde et testant aussi la patience de l'étalon. Une fois assuré qu'il ne poserait pas problème à ses propriétaires et qu'ils pourraient le monter l'esprit tranquille, le brun mit fin à la séance en mettant pied à terre. Il flatta longuement l'encolure du selle français, avant de le confier à ses propriétaires pour qu'ils le pansent et le ramènent dans son box. C'est avec un léger pincement au cœur qu'il vit le gris s'éloigner. Son travail se terminait ici avec Ocean Breeze, mais bien d'autres chevaux l'attendaient.