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Sam 2 Juil - 19:38
Poséidon & Roxanne


Candy & Roxanne
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Sam 23 Juil - 16:58
le 23.07.2022

Les sabots ferrés tintent joyeusement sur le goudron de la route du village. Au passage de la troupe de chevaux, les habitants sortent la tête aux fenêtres et les enfants courent devant les portails pour la regarder passer en écarquillant les yeux. Fanny sourit, salue de la main, et les jeunes cavaliers l’imitent, fiers d’être si importants sur leur destrier.



Roxanne guida Poséidon jusqu’au muret qui encadrait le portail. Là, elle l’arrêta pour le ressangler et descendre les étrivières, puis elle se servit du muret comme marchepied. Le percheron était bien trop haut - et elle bien trop petite - pour qu’elle l’enfourche sans aide. Assise à cheval, elle rassembla ses rênes, glissa ses pieds dans les étriers, se tortilla un instant pour être bien installée et flatta l’encolure grise pour féliciter sa monture de son immobilité. Le calme imperturbable de l’étalon la ravissait toujours.

D’une légère pression des jambes accompagnée d’un « en route ! » lancé d’une voix claire et joyeuse, la jeune femme fit prendre le pas à sa monture. Elle avait pour projet de traverser le village jusqu’à un petit bois très agréable où s’entrecroisaient d’étroits sentiers sous l’ombre des arbres, puis de passer voir Fanny au retour. Elle la savait libre avant sa balade de 10h30. Elles pourraient échanger autour d’un café, et convenir d’un moment où la plus âgée donnerait un cours à la plus jeune pour lui offrir un regard extérieur et des conseils que son expérience lui permettait de donner. C’était donc un excellent début de matinée en perspective, après lequel Roxanne se trouverait dans un état d’esprit idéal pour travailler sur sa thèse.

Le couple quitta au pas la propriété et rejoignit tranquillement la route principale du village. La cavalière tenait ses rênes mi-longues pour laisser le temps à son étalon de détendre ses muscles avant de rechercher le contact. Elle voulait lui laisser le temps d’apprécier un début de balade complètement relaxé, sans aucune tension, et dans cette optique elle le laissa choisir son allure : sans surprise, un pas lent et sûr. Elle se sentait grande et noble sur le dos du massif étalon, comme lorsqu’enfant, elle chevauchait le grand César - qui ne toisait que 150 cm mais qui lui semblait immense a l’époque - à travers le village avec Fanny. Poséidon cependant lui donnait une sensation de tranquillité profonde et de sécurité absolue qu’aucun autre cheval ne lui avait offert auparavant. Elle avait une telle certitude d’être à sa place lorsqu’elle se tenait à ses côtés ou sur son dos qu’elle se demandait parfois si c’était bien réel. Étrange chose que ce lien invisible qui peut se tisser soudain entre deux êtres dès le premier contact.

Des visages se collaient aux fenêtres, des hommes, des femmes et des enfants sortaient pour la saluer et complimenter Poséidon, qui les observait de son œil doux et se tenait plus droit, plus énergique, comme pour plaire encore plus. Les gens aiment naturellement le cheval de trait, sa carrure qui impressionne et sa rondeur qui apaise. Il a de tous temps été pour l’homme un allié de taille dans les travaux nécessaires à sa survie. Il incarne à la fois le poids de l’Histoire, géant tout droit sorti d’une bataille médiévale, et le lien traditionnel indestructible qui unit l’Homme et la nature. Roxanne réalisait cela en voyant les yeux de tous se poser sur son cheval avec des regards variés, et pourtant une appréciation commune, et comme un soulagement devant le rappel de cette tradition ancestrale qu’est l’alliance de l’Homme et de l’animal, sur le champ de bataille et dans celui du paysan. Elle sentait que, dans les temps qu’elle vivait, c’était là quelque chose d’essentiel, et elle se sentait encore bouleversée lorsqu’elle entra dans le bois à la sortie du village. Elle sentait qu’elle avait quelque chose à faire de cet événement, mais elle ne concevait pas encore exactement ce que c’était.

Elle se pencha pour caresser l’encolure du percheron et le remercier ainsi de lui offrir de tels instants. Il se contenta d’attraper entre ses lèvres une mince branche d’un buisson pour la mâcher tranquillement, indifférent désormais à l’émoi qu’il avait suscité. Roxanne rit. D’une main légère, elle guida l’étalon sur le sentier qui courait en lacets entre les chênes et les taillis. Elle se laissa aller à profiter du chant des oiseaux, des rayons de soleil qui filtraient entre les branches et du balancement régulier du pas de sa monture. Elle aimait cela, cette communion dans la nature, ces instants hors du temps. Arrivée sur un chemin plus large, elle demanda le trot, et Poséidon le lui offrit avec plus de bonne volonté qu’en carrière. Lui aussi préférait l’extérieur. Ses foulées étaient lourdes mais d’une harmonieuse régularité. Il conserva l’allure jusqu’à ce que, sortant du bois et approchant de la ferme de Fanny, sa cavalière ferme ses doigts sur les rênes en se rasseyant dans sa selle. Alors, ils entrèrent au pas dans la cour, où Fanny les attendait assise à une table en fer blanc où trônait une cafetière.

Roxanne mit pied à terre et les deux amies se saluèrent joyeusement. La plus jeune attacha son cheval à la barre, lui ôta son filet et sa croupière, posa devant lui une brassée de foin et s’éloigna sur une caresse pour discuter avec son amie autour d’un café. Elles parlèrent d’abord de Poséidon, de son installation, de ses lacunes et de sa gentillesse, et convinrent de se retrouver le jeudi suivant dans la soirée pour la séance de coaching qu’elles avaient prévue. Puis Fanny annonça qu’elle avait décidé de mettre à la retraite son hongre shetland, Patchic, chez une cavalière qui l’avait toujours adoré et qui avait un cheval à qui il tiendrait compagnie.

- Il a vingt-trois ans et des années de gamins turbulents sur son dos, il mérite bien ça, pauvre vieux. Laure l’a emmené hier, j’ai déjà quelques photos de lui en train de faire l’imbécile dans son nouveau pré avec son nouveau comparse, la pauvre Laure va en voir de toutes les couleurs...

Elles rirent de bon cœur. En effet, le petit hongre était un sacré numéro, mais surtout un amour.

- Mais du coup, la petite Candy se retrouve seule ? demanda Roxanne.
- Eh oui, c’est le problème... Laure ne voulait pas la prendre aussi, je comprends, ça fait du boulot deux poneys, et je me dis que ce n’est pas la peine de l’habituer au reste du troupeau parce que je ne compte pas la garder.
- Tu veux vendre Candy ?
- Je n’ai plus envie de faire des balades en longe, c’était sympa au début pour attirer de futurs cavaliers et faire rentrer facilement de l’argent, mais maintenant que je suis bien installée depuis vingt ans, je ne vois plus l’intérêt. J’ai aussi pour projet d’arrêter de donner des cours aux petits enfants, de ne les prendre qu’à partir de dix ou onze ans, parce que c’est un sacré investissement de faire monter des gamins... et puis tu sais, je n’ai plus toute la force de ma jeunesse !
- Fanny, tu as tout juste quarante-cinq ans !
- Oui, mais je n’ai plus cette énergie qu’on a à vingt ans, et même à trente, et qui nous fait soulever des montagnes... j’ai des cavaliers réguliers, j’ai envie de m’adapter à leurs besoins à eux et de continuer à proposer des randonnées, c’est ça que j’aime vraiment. Les gosses, terminé pour moi ! Ça me fera moins de fatigue, je vais pouvoir être plus efficace dans ce que je fais, prendre le temps de travailler mes chevaux, réduire un peu ma cavalerie aussi. Ce sera plus sain.

Roxanne acquiesça. Elle comprenait parfaitement la décision de son amie et elle lui semblait raisonnable. Elle avait vu la monitrice courir partout, s’agacer de voir des enfants agir trop vivement avec les chevaux qu’elle faisait aussi monter aux confirmés en randonnée, et qui devenaient donc moins réactifs... c’était un choix juste.

- C’est, je pense, une bonne décision. Tu retrouveras un peu de légèreté. Mais du coup, qu’est-ce que tu vas faire de Candy ?
- Elle t’intéresse ?
- Pardon ?
- Tu l’as toujours trouvée mignonne, même si tu n’as jamais travaillé avec elle, et je pense que vous pourriez bien vous entendre... tu aimes travailler à pied, jouer avec les chevaux, et elle adore ça aussi. Je n’ai pas eu l’occasion d’exploiter son potentiel, mais je pense qu’elle est capable d’apprendre très vite et très bien. Elle aime les balades et les jeux. Vraiment, vous vous entendriez très bien. Et puis peut-être que changer de maison tout en restant dans les environs lui serait profitable.
- Fanny, tu sais que j’adore tes idées dingues, mais là il y a quand même plusieurs problèmes ! Déjà, Candy sera toujours seule dans un pré, il est hors de question que je la mette avec mon étalon.
- Si elle est dans le parc adjacent, ils pourront quand même se voir et se parler. Ça pourrait lui suffire, il faut essayer.
- OK, en théorie ça pourrait marcher. Mais j’ai déjà Poséidon, je suis propriétaire depuis si peu de temps, j’ai peur de ne pas réussir à gérer...
- Tu t’en sors très bien avec ton gros. En plus Candy est d’une simplicité absolue : elle vit au pré toute l’année, elle a une santé de fer, elle peut se passer d’être sortie tous les jours, elle est parfaitement débourrée, elle a juste besoin d’un peu de compagnie ! Et ça, tu pourras le lui donner plus facilement que moi.
- C’est vrai qu’avec ma thèse, j’ai du boulot mais une grande liberté d’horaires... et c’est vrai aussi que je trouve sa bouille adorable et que je me suis souvent dit que travailler avec un shetland, ça doit être vraiment sympa... écoute, je vais réfléchir à ta proposition mais je te promets rien. Il faut que je me penche de près sur mes comptes ce soir, mais tu sais que ma bourse de thèse ne me laisse pas grand-chose pour mes loisirs, et je crains que Poséidon ne pompe déjà tout...
- Bien sûr, prends le temps d’y réfléchir, il faut que tu en aies envie. Mais par rapport à l’argent, tu ne m’as pas dit que tu songeais à louer des chambres ?
- Si, très sérieusement même, mais je n’ai toujours pas osé en parler à ma famille... ça va faire un beau débat.
- Tu ne sais pas ! Après tout, personne n’en voulait de cette maison, à part toi ! Tant que tu leur laisses la possibilité de venir passer leurs semaines de vacances ici comme d’habitude, je ne vois pas pourquoi ils t’embêteraient !

Roxanne soupira. Elle savait que Fanny avait raison, pourtant elle craignait la réaction de sa famille. Mais elle s’était promis de se rapprocher de ses proches, et ça passait avant tout par la communication, alors elle se devait de leur en parler. Les deux amies échangèrent encore quelques mots, puis la jeune femme prit congé. Elle détacha son percheron, se remit en selle et salua son amie en lui promettant de réfléchir à sa proposition.

Le duo prit tranquillement le chemin du retour, au pas. Roxanne était songeuse. Une ponette chez elle, en plus de Poséidon. Des vacanciers qui loueraient les quatre chambres supplémentaires de la maison. Ce serait une autre vie, plus agitée sûrement, mais peut-être aussi plus pleine. Elle rencontrerait des gens tout le temps, elle pourrait les guider dans leur découverte de cette région qu’elle aimait tant. Et elle pourrait sûrement en retirer assez de bénéfices pour ne plus scruter ses comptes avec attention toutes les semaines et pour ne plus craindre en permanence le découvert. Ce qui n’était pas négligeable. Mais aurait-elle l’énergie nécessaire ?

Elle passa le portail du domaine sans réaliser qu’elle avait déjà parcouru tout le chemin du retour, perdue qu’elle était dans ses pensées. Poséidon ne s’était pas plaint de son manque d’attention, il l’avait ramenée calmement à la maison. Elle sourit et étreignit son encolure en murmurant : « Merci garçon, tu es vraiment un ange ». Puis elle mit pied à terre et le ramena à l’écurie.
Pryam
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Jeu 28 Juil - 17:32
Oh un poney de plus pour Roxanne, que j'ai hâte de lire la suite! oh my god

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Mer 17 Aoû - 15:16
le 17.08.2022
Lucie & Poséidon

Les deux sœurs jouent dans le ruisseau. Les galets s’empilent en un barrage destiné à retenir suffisamment d’eau pour leur offrir un bassin. L’eau est froide, l’air brûlant. Les jambes des fillettes sont entièrement immergées. Contentes de leur œuvre, elles rient. Elles s’éclaboussent, se laissent tomber dans l'onde murmurante. Rires cristallins, clapotis de l’eau qui éclabousse le ciel.


Roxanne et Lucie s’étaient levées de bonne heure ce matin-là, décidées à profiter des heures les plus fraîches de la journée pour monter à cheval. Elles s’étaient préparées rapidement puis étaient allées chercher Poséidon et Candy au pré pour les panser. La plus âgée avait laissé à sa jeune sœur le choix du cheval avec lequel elle voulait travailler et après une hésitation, la cadette avait avoué les yeux brillants qu’elle était très impatiente de monter le percheron. Cela convenait parfaitement à Roxanne, qui aurait ainsi le loisir de commencer tranquillement son travail avec Candy, de vérifier les codes de base au sol avant de pouvoir vraiment profiter de bonnes séances de jeux à pied, et peut-être même en liberté.

Lucie s’attelait donc à panser la robe grise de l’étalon, s’émerveillant à chaque instant de la douceur du gentil géant qui rendait si tendre son impressionnante carrure. Elle dut s’aider d’un tabouret pour s’assurer que le dos et le garrot étaient parfaitement propres. Tranquille et respectueux, Poséidon ne bougea pas une oreille tout le temps que sa menue cavalière se tenait perchée sur son escabeau. Il se laissa également gratter la poussière qu’il avait derrière les oreilles en fermant les yeux de contentement. Lucie rit. « C’est vrai qu’il a des airs de chaton », lança-t-elle à sa sœur, qui acquiesça en souriant. Puis, le pansage achevé et les quatre lourds sabots nettoyés, la jeune fille alla chercher le tapis et la selle de l’entier, qu’elle installa de nouveau à l’aide du tabouret. Elle attacha son casque sur sa tête avant de passer le filet sur la grosse tête grise, de nouveau ébahie par la gentillesse du percheron qui accepta le mors sans faire d’histoires. Roxanne souriait, fière de son cheval qui se montrait sous son meilleur jour, bien qu’en réalité il se montre bien rarement autrement. Les deux sœurs convinrent qu’un cheval qui avait toujours été éduqué et travaillé dans le respect et la bienveillance, si en plus il avait un fond aussi tendre que Poséidon, ne pouvait être qu’un compagnon formidable.

Il fut convenu que Lucie et sa monture feraient rapidement connaissance en carrière puis partiraient faire un petit tour non loin de la propriété, les balades étant les moments favoris de l’étalon et de sa cavalière. Ainsi, depuis son rond de longe, Roxanne pourrait garder un œil sur le début de la séance, et s’assurer ainsi qu’elle n’avait aucune inquiétude à se faire pour la suite. Après tout, Poséidon était le cheval le plus gentil et le plus sûr qu’elle connaissait, et sa sœur était une cavalière expérimentée qui de plus connaissait aussi bien qu’elle-même les environs ; elle ne les aurait pas autorisés à partir seuls sinon.

La jeune fille guida le percheron vers la carrière en herbe. Elle commença par les bases : marcher, tourner, s’arrêter. Elle demanda ensuite une flexion d’encolure de chaque côté, comme sa sœur lui avait demandé de le faire pour habituer le gris à ces demandes et l’assouplir peu à peu. Il se montra réceptif à chaque demande malgré son évident manque de souplesse, et Lucie le félicita de sa bonne volonté. Elle se remit en marche et après une volte, demanda un départ au trot. Il lui fallut plusieurs essais avant de parvenir enfin à faire passer l’impressionnant percheron à l’allure supérieure. Elle le félicita aussitôt et entendit sa sœur lui lancer, depuis l’autre côté de la lice : « Hésite pas à le mettre en avant dès le début, il a un côté un peu fainéant et franchement le porter pendant une séance, vu son poids, ce n’est vraiment pas agréable. Il est très réactif au stick par contre, un frôlement suffit parfois à le faire bondir quand il est bien en mouvement, donc n’hésite pas à l’utiliser. On travaille beaucoup les transitions et l’impulsion en ce moment, il progresse, mais visiblement il te teste un peu…
- Moins angélique qu’il n’y paraît, je vois ! rit Lucie. Mais on va se réveiller et ça va swinguer !
- Mon pauvre cheval… »

Lucie singea une moue outrée qui fit sourire son aînée d’un air faussement narquois. Les deux sœurs éclatèrent de rire, puis chacune retourna vers son cheval. Poséidon fut invité à trotter de nouveau, cette fois en étant touché du stick, la réponse fut donc plus rapide. Contente de ce résultat, sa cavalière le dirigea sur une longueur de carrière puis l’arrêta au centre pour ressangler et se mettre en selle à l’aide d’un montoir. Elle raccourcit légèrement les étrivières, s’installa confortablement et profita un moment de la sensation d’ivresse que procurait le fait de se tenir si haut sur le dos d’une créature puissante. Elle se sentait chevalier prêt à conquérir le monde. S’arrachant à sa rêverie, que l’étalon, immobile et placide, n’avait nullement interrompue, elle ajusta ses rênes et le mit au pas. Ils se contentèrent d’un tour de carrière au pas ponctué de quelques arrêts et d’une longueur au trot afin de se diriger vers la porte pour enfin partir à l’aventure. La jeune fille fit un signe de la main à sa sœur qui semblait avoir quelques difficultés à contenir l’énergie de sa ponette, puis elle se détourna franchement du domaine pour rejoindre la rivière qui le bordait. Elle en remonterait le cours dans la forêt, puis arrivée à une piste large, elle la suivrait jusqu’au village, d’où elle reviendrait rapidement chez Roxanne. C’était un trajet court et globalement plat, sans encombre, qu’elle avait parcouru à pied nombre de fois avec ses cousins.

Poséidon marchait d’un pas tranquille, rênes longues, et observait autour de lui de son œil curieux et serein. De temps en temps, quand il se faisait trop lourd, sa cavalière fermait les jambes et l’incitait à se porter en avant. Elle souriait du clapotis de l’eau dans laquelle elle avait tant joué, de l’ombre dansante des frênes qui la bordaient et du balancement régulier du pas du percheron. Mais bientôt, d’humeur toujours énergique et joueuse, elle ressentit l’envie de passer à l’allure supérieure. Elle attendit que le chemin de terre s’élargisse un peu et pressa ses jambes contre les flancs rebondis. Etonnamment, l’étalon se fit moins prier qu’en carrière ; l’extérieur semblait le motiver. Il partit d’un trot sûr, rasant mais fluide, qu’il conservait sans peine, pourvu que sa cavalière le rappelle à l’ordre de temps en temps d’une pression de mollets. Ils trottèrent longuement, ne repassant au pas que lors des passages plus difficiles : aux endroits les plus pierreux, quand le sentier, redevenu étroit, longeait de très près le cours d’eau, ou quand un arbre s’élevait en plein milieu de leur trajectoire et qu’il fallait le contourner prudemment. Poséidon ralentissait dès qu’il en percevait les aides et posait ses sabots précautionneusement pour assurer sa sécurité et celle de sa cavalière. Lucie admirait la précision du pas d’un cheval si imposant au milieu de la forêt.

Bientôt, ils s’éloignèrent du ruisseau et virent approcher devant eux la large piste de terre battue. La jeune fille fit tourner l’entier et ils prirent le trot. Cette fois, ils ne seraient pas obligés de repasser au pas : le terrain était parfaitement dégagé. Cela donna d’ailleurs à la cavalière un grand désir de galop. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de voir cette allure chez le percheron, et son côté aventurier avait soif de vitesse. Bien installé dans son trot, le gris semblait parfaitement prêt pour n’importe quelle demande. Alors, un large sourire aux lèvres, Lucie plaça ses aides et, au moment où elle fermait ses jambes, lança : « Gaaaa-lop ! » Elle éclata de rire quand Poséidon, identique à lui-même, se contenta d’accélérer un peu son trot. Il semblait s’efforcer de lui rappeler qu’il n’était pas un pur-sang avec lequel elle pourrait courir aussi vite que le vent. Ayant revu ses ambitions à la baisse, mais toujours déterminée à l’idée de galoper, la jeune fille demanda à nouveau le départ, en l’accentuant cette fois d’une très brève et légère pique du stick. Cette fois-ci, l’étalon prit le galop. Ses lourds sabots frappaient bruyamment le sol, son allure était semblable à celle d’un paquebot porté par les vagues. Lucie souriait, ravie, et aidait le percheron à conserver l’allure en donnant régulièrement des jambes.

Elle le fit repasser au pas à regret lorsque la piste, à un carrefour, se couvrit de goudron. Elle flatta copieusement l’encolure épaisse en abreuvant sa monture de remerciements et de félicitations. Elle était conquise par Poséidon et comprenait sans mal l’adoration que sa sœur semblait avoir pour lui. Celui qui avait été nommé d’après le dieu de la mer n’était pas loin de susciter le même culte…
Krikette
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Mar 23 Aoû - 14:33
J'ai toujours rêver de m'asseoir sur un trait, Lucie à eu l'air de grandement apprécier sa balade avec le grand gris  I love you

+ 2 pts de dressage
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màj par Pryam

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