Ancien parc de Faerwin

Vêtue d'une veste en suédine marron, je glissais les bretelles de mon sac bleu nuit sur mes deux bras pour les mettre sur mes épaules fines. Je pris les clefs de mon domicile et sortis rapidement pour verrouiller la serrure. L'après midi venait de commencer, le ciel était nuageux. J'enfourchais mon vélo et me mis à pédaler rapidement pour me rendre au parc. J'avais besoin de me ressourcer ailleurs qu'à la maison et la nature me ferait du bien. Les roues de mon bolide roulèrent sur les graviers fins de l'entrée, tandis que je ralentissais pour m'échapper de l'emprise de la selle confortable. Je le guidais jusqu'à un marchand de confiseries pour lui demander si il servait également du café. Celui-ci acquiesçait, lui demandant ainsi un café au lait. J'attendis ma boisson pour faire la transaction. Deux sourires échangés puis je tournais les talons pour aller m'asseoir sur un banc, à l'écart de la civilisation. Je posais le guidon de mon deux roues sur le dossier et laissais mes fesses s'installer doucement sur le bois gelé. Ma chaleur corporelle le réchauffait rapidement. Je fis basculer mon contenant devant moi après avoir poser ma boisson, l'ouvrant pour me munir d'un grand cahier, d'un stylo à plume bleu et d'un crayon à papier. Je le refermais alors et le mit à mes côtés.

Une fois le cahier ouvert, mes doigts se laissèrent aller sur le papier, le recouvrant de coups de crayons habiles et souples. La tête, puis le corps de ma bicolore commencèrent à se distinguer, insistant sur ses taches et ses zones d'ombres pour apporter du relief. Je me laissais imprégner du lieu au fur et à mesure que le temps filait entre les arbres, l'esprit libre et vagabond. Je terminais mon dessin par les sabots de ma belle, posant mon crayon le long de mes cuisses pour saisir le stylo. En bas du croquis, je déposais quelques mots à son attention, tendrement.

Mon bel oiseau, depuis que mes yeux se sont posés sur ton corps délicat ce vingt-huit janvier, je ne cesse de penser à toi. Ta couleur particulière et ta fragilité m'ont intriguées et m'ont poussées à en apprendre plus sur toi. Nous avons passés quelques semaines à nous apprivoiser doucement, d'abord par ma présence dans ton parc puis par ton intérêt pour les nouvelles choses que j'insérais dans ton espace. Je t'ai laissé du temps pour analyser chacune de mes courbes particulières, n'osant pas, au début, t'adresser quelques mots de peur que tu ne t'enfuies te réfugier derrière ta mère. Puis, le temps est venu où tu as commencé à me faire confiance et tu n'as cessé de progresser depuis, m'étonnant un peu plus chaque jour que je passais à tes côtés. Ainsi, tu as grandie, devenant une belle jument. Tes pupilles bleues azurs me font toujours autant d'effets et notre lien s'est renforcé. Aujourd'hui, nous sommes deux amies qui se rassurent l'une et l'autre en nous étreignant amoureusement. Je ne pensais pas, ce jour de Janvier, développer ma plus belle relation équine avec toi, ma belle ingénue. Tu ne cesseras jamais de me fasciner et je te promet de prendre soin, chaque jour que le Ciel nous offre, de ce cadeau que tu m'as offert, celui de ton Amour.
Je t'aime au delà de tout,
Tendrement, ton humaine.

Note : Dans un résumé, faite une belle déclaration d'amour à votre cheval. (5 trèfles)