Box de Firestorm

résumé #01

Les bottes en cuir claquaient sur le sol de l'écurie, et au fond de son box, Firestorm se camouflait dans l'ombre. Il aurait reconnu ce bruit de bottes entre mille, et cela ne l'enchantait pas particulièrement. Et pourtant elle se dirigeait droit sur lui, déterminée. Les oreilles de l'étalon basculèrent lorsqu'il entendit la jeune femme s'immobiliser. Elle parlait fort, éclatant de rire en compagnie de ses deux "amies". Elle n'aurait jamais réellement pu les qualifier de tel, on aurait d'ailleurs facilement pu les comparer à des courtisanes tâchant d'obtenir un peu d'intérêt et de reconnaissance de la part de leur meneuse. Mais après quelques échanges, voilà que le petit groupe allait droit sur lui. Il entendit son nom, et aussitôt, il passa la tête par-dessus son box. En un rien de temps, sa propriétaire était sur lui, l'attrapant par les joues, lui relevant la tête et déposant un baisé sur ses lèvres, lui rappelant à quel point il avait pu lui manquer durant sa semaine d'absence. Et malgré tout, on pouvait aisément la croire. Tous deux étaient pris dans une dynamique très étrange, mêlant haine et amour, respect et brutalité, d'un côté comme de l'autre d'ailleurs. Leur duo était aussi insolite que les subtilités de leur relation. Prenant quelques clichés du couple, il ne fallait pas longtemps pour que l'arabo-frison s'arrache à l'emprise de sa propriétaire, se reculant en s'ébrouant. Fronçant les sourcils, Carly n'en faisait pas toute une affaire et s'éclipsait afin d'aller récupérer le licol de l'animal. Un magnifique objet en tissu noir dont la quasi-totalité était recouverte d'une moumoute bordeaux qui sublimait la robe ébène de l'étalon.

Il ne fallait pas longtemps à la jeune femme pour regagner le box de sa monture. Congédiant ses courtisanes, elle se retrouvait enfin seule en tête à tête avec l'étalon noir. Immobiles, ils se regardaient dans les yeux, se toisant mutuellement comme s'ils étaient prêts à se bondir dessus. Mais cela n'arriva pas. Soupirant, les épaules de Carly s'affaissaient avant de se redresser, bomber le torse avec fierté et ouvrir la porte de la stalle. Planté devant l'entrée, Firestom paraissait être un imbécile statique, et il fallu qu'elle le bouscule non sans délicatesse pour pouvoir se glisser à l'intérieur du box. Rabattant la porte derrière elle, elle lui présentait le licol, objet auquel l'étalon tâchait de se soustraire en levant la tête aussi haut que possible, en vain. Attrapant son chanfrein, elle rabattait sa tête contre son poitrail, le bloquant tout contre elle pour lui passer la muserolle et installer l'objet à moumoute qu'elle attachait d'un coup de main habile. Rabattant les oreilles, comme s'il était contrarié, il se faisait gentiment charrier par sa propriétaire qui, ébouriffant son toupet, ne pouvait s'empêcher de laisser échapper un "Allé! Arrête de faire la gueule comme ça!". Ses oreilles s'agitaient, signe qu'il l'écoutait, et le binôme se mettait finalement en route en direction de l'aire de préparation. Seulement, éduqué avec les pieds, Firestorm ne respectait rien, et encore moins sa cavalière. La bousculant et la dépassant. Elle s'arrêtait, haussant le ton et lui envoyant son flot de longe dans la tête, ce qui avait pour effet de faire brusquement reculer l'animal, interloqué. Et c'est un peu plus calmement que le couple pouvait enfin rejoindre l'aire de pansage.  

Immobilisant l'étalon comme elle le pouvait, elle l'attachait de part et d'autre du licol aux longes latérales de la stalle, puis balançait sa longe habituelle par-dessus son dos. Puisque monsieur n'était pas forcément du genre patient, elle attrapait sa boîte de pansage, en tirant son étrille en caoutchouc afin de commencer à dessiner de grands cercles énergiques sur sa robe sombre. Se laissant faire plus ou moins patiemment, il acceptait néanmoins que la jeune femme poursuivre son pansage sans lui mettre trop de bâton dans les roues. Elle pouvait donc poursuivre le pansage de ses parties charnues à l'aide de sa brosse dure, puis la totalité de son corps avec la brosse douce. Ronflant un peu, il n'appréciait pas énormément cette si longue immobilité, mais en avait-il vraiment le choix? Pas vraiment. Alors il restait là, rongeant son frein tandis que la jeune femme prenait son cure-pied afin d'attraper les sabots de l'animal qu'elle nettoyait avec efficacité. Elle les reposait alors au sol, tapotant son épaule en remerciement avant de poursuivre avec les postérieurs et le second antérieur. Elle se permettait même de démêler sa crinière avant de lui tendre une friandise. Après tout, il n'avait pas été si désagréable que ça pour une fois. Peut-être commençait-il à comprendre comment les choses fonctionnaient. S'étirant les bras, elle le libérait finalement de ses longes latérales pour l'inciter à la suivre hors de l'écurie afin de brouter un coup. De quoi se remplir brièvement l'estomac avant d'aller travailler. Ainsi, peut-être qu'il se montrerait de meilleure composition avant d'aller remuer le gras qu'il lui restait encore à perdre.