Box de Marengo

18.04.22

domaine d'yggdrasil - écurie

1009 mots

→ palier iris : caser les mots "bipède", "lueur", "thématique", "hérisson" et "cadre" dans un résumé. [2 pts concours pour Let Us Adore You – 1 pts concours pour Hocus Pocus]

Parcourant les différents sites de ventes d'équidés, Amel scrollait sans relâche, cherchant la jument idéale pour le sport et la reproduction. Après tout, tout élevage nécessitait son lot de poulinière n'est-ce pas? En l'occurrence, elle cherchait une jument de sport avant tout, mais qui assurerait une descendance une fois sa carrière terminée. C'était ainsi qu'elle voulait que les choses se passent. Elle avait trouvé la jument idéale, et celle-ci devrait arriver au domaine d'ici quelques jours, mais elle ne serait pas la seule nouvelle venue. Ce n'était peut-être pas très raisonnable, mais elle était tombée sur une annonce particulièrement alléchante. Un jeune étalon pur-sang arabe âgé de 4 ans, issus d'un petit élevage non loin d'ici. Ce n'était pas ce dont elle avait besoin, mais elle n'avait pu s'empêcher de prendre contact avec les propriétaires pour lui rendre visite dans le cadre d'un essai. Les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme elle l'aurait voulu, puisqu'il s'était avéré que l'étalon être un brave cheval, mais pétochard comme pas deux. Il avait bondi en l'air sous tous les prétextes, paniquant dès qu'un paramètre de son environnement changeait, ne serait-ce qu'un oiseau qui décollait d'une branche. Mais malgré ça, elle avait eu un véritable coup de cœur. Dès son essai, elle avait eu un tas de choses à aborder avec lui, notamment sur la thématique de la désensibilisation. Le défi, elle aimait ça, et Marengo -c'était son nom- était vraiment un cheval attachant. Alors, ni une ni deux, elle avait signé les papiers et elle n'attendait plus que lui.

Finissant de retirer les crottins dans le paddock dans lequel il allait passer ses premières heures, la turque s'impatientait plus que de raison à l'idée d'accueillir un nouveau cheval. Terminant sa tâche, elle apportait la brouette jusqu'au tas où elle vidait sa charge avant de rejoindre le parking où le transporteur ne devrait plus tarder à arriver. Lorsqu'elle entendait un véhicule approcher, une lueur d'espoir se mettait à briller dans ses yeux, rapidement éteinte lorsqu'il ne s'agissait que d'une voiture rejoignant les habitations qui se trouvaient à quelques minutes d'ici. Assise les bras croisés sur ses genoux, elle commençait à perdre espoir. Marengo aurait peut-être du retard, au moins, tout était prêt pour l'accueillir. Elle se levait et s'apprêtait à retourner à ses occupations lorsqu'elle entendit enfin un véhicule s'engouffrer sur l'allée et s'immobilisant dans la cour, un joli camion gris métallique floqué d'un logo dont les contours symbolisaient un hérisson. S'approchant avec assurance, faisant de son mieux pour cacher son enthousiasme, Amel saluait l'homme d'une poignée de main aussitôt celui-ci descendu de son piédestal. Signant un bon accusé de réception, elle avait la désagréable impression de signer un colis Amazon. Mais à l'arrière, on se rendait bien compte que c'était un être vivant, et il était bien agité. D'une brève entente, les deux bipèdes se dirigeaient donc vers l'arrière. Tandis qu'il abaissait la rampe, Amel observait centimètres par centimètres la croupe de l'entier qui se dévoilait à elle. Un joli petit gris, qui trépignait et avait bien envie de se dégourdir les membres, alors elle se glissait à l'intérieur, défaisait la longe et l'accompagnait vers la sortie.

Bondissant sur la terre ferme, Marengo observait les alentours avec inquiétude. Il ne connaissait pas l'endroit, de quoi le stresser plus qu'il ne l'était déjà en temps normal. Lui caressant l'encolure en lui parlant, la turque faisait de son mieux pour le détendre, mais ce n'était pas gagné. Il avait besoin d'un temps d'adaptation, et c'était tout naturel. Remerciant une dernière fois le transporteur qui ne tardait plus à quitter les lieux, Amel se dépêchait d'escorter le jeune cheval jusqu'à l'écurie où elle allait pouvoir lui ôter ses protections de transports sans plus attendre. Il serait déjà un peu plus à l'aise pour marcher sans! L'attachant à un anneau, elle se penchait pour défaire les guêtres. L'observant faire en gigotant, le pur-sang arabe semblait néanmoins soulagé de ne plus avoir cette gêne au niveau des membres. Il pourrait au moins se déplacer un peu plus normalement, mais pas de quoi l'apaiser pour autant. Alors, elle décida de l'emmener dans le paddock qu'elle avait préparé pour lui sans plus attendre. Il serait juste à côté de l'enclos habité par Quidam et Mango, une bonne occasion pour lui de faire connaissance gentiment avant d'intégrer réellement le petit troupeau. Suivant la longe, il trottinait presque sur place traînant la jeune femme qui devait le ramener fréquemment à l'ordre. Quelques fois son attention était brusquement attiré par quelque chose que Amel ne pouvait identifier, faisait un bref écart et reprenait sa route quelques secondes plus tard. Décidément, il y avait du boulot.

Il ne fallait pas bien longtemps pour arriver aux paddocks, pourtant avec Marengo, cela avait semblé une éternité tant les arrêts étaient fréquents. Mais Amel était patiente, plutôt que de le brusquer, elle tâchait de prendre son temps. S'il avait besoin d'observer quelque chose, autant le laisser faire. Et puis il venait d'arriver, il était normal qu'il ne se sente pas tout à fait en confiance. Ouvrant la porte du paddock, elle le laissait entrer, fermant derrière eux avant de lui ôter son licol. Aussitôt Marengo était parti au grand galop, rapidement rejoins par Quidam et Mango qui longeaient la clôture historiquement. Pilant, les trois étalons se collaient à leur barrière conjointe, se sentant le nez, poussant quelques cris. En dominant, l'étalon bai avait finalement frappé le sol en couinant, faisant reculer le nouvel arrivant qui s'était finalement approché après quelques hésitations. Observant avec intérêt les présentations, Amel voulait s'assurer que tout se passait bien pour son nouveau protégé, et finalement, il s'éloigna, se jetant sur son abreuvoir, visiblement assoiffé. Avec la météo actuelle, ce n'était pas étonnant. En tout cas, elle comptait bien faire de son mieux pour l'aider et lui rendre la vie la plus douce possible au domaine d'Yggdrasil. Le travail ne lui faisait pas peur, et la gentillesse de Marengo l'avait touchée au plus haut point. Une fois accoutumé à son nouveau lieu de vie, il ne manquerait plus qu'à s'y mettre!