L’arrivée de Poséidon (Partie 1) - Mercredi 10 décembre
Pour la personne hésitante et réfléchis que j’étais, acheté un cheval sur un coup de tête était un acte fou et démesuré. Mais la folie peut toucher n’importe qui, surtout quant il s’agit d’une passion. C’est un peu ce qui m’arrive avec Poséidon : j’ai à peine aperçu le trait au fond de la pâture de son ancien propriétaire, je l’ai marché en licol, et j’ai craqué. Oh oui on peut parler d’un coup de cœur, ou d’un instinct peut-être… Après l’arrêt de mon contrat de demi-pension avec Elément, j’ai entamé des recherches pour trouver LA perle rare, le cheval qui deviendrait mon ami, et pas seulement ma monture… J’ai visité des élevages, essayer beaucoup de races différentes, démarché les petites annonces, fais marcher mon réseau… Ah ça oui, j’en avais vu des dizaines et des dizaines de chevaux, ces derniers mois ! Et puis quant je suis arrivé dans la vielle ferme où ce percheron avait passé 8 ans de sa vie, et que je l’ai vu là, tout crasseux, tout mignon au fin fond de son pré, j’ai craqué et j’ai signé les papiers dès le lendemain. Son propriétaire avait l’air de l’aimer, et il a été franc : ce cheval ne sait rien faire. Il offrait simplement quelques balades à ses petites filles, ça m’a touché, mais il ne peut plus le garder. Alors il va se retrouver « chez moi », au haras De Pado !
Pour l’occasion, j’ai du loué un van pour la demi-journée. Comme je n’ai pas de permis pour conduire ce gros engin, j’ai demandé à un cousin de m’aider. A 16h, après ma journée de cours, nous partons donc chez le vieux fermier pour y récupérer Poséidon. Il y a un peu moins d’une heure de route, alors j’ai le temps de rêvasser, et d’imaginer le déroulement de la journée… Heureusement, c’est pas trop loin non plus, car juste quant nous coupons le moteur, je commençais a me faire tout un tas de scénarios catastrophes ! Ce genre de scénarios fantasmiques à base de « Et si ? » qui n’arrivent généralement pas, en fin de compte… Je me ressaisis en descendant, et salut le futur ancien propriétaire qui attendait notre visite. Il nous proposé un thé avant de s’y mettre, ce que mon cousin et moi acceptons volontiers. Nous buvons rapidement, pressé de voir le nouveau pensionnaire arrivé au haras. Le gris est à ce moment là tout au fond de son prés, à peu près au même endroit que la dernière fois que je l’ai vu, caché dans la brume et l’humidité ambiante. Un nuage de fumée sort de ses naseaux : on est quant même en hiver, ça caille !
Le propriétaire nous invite a aller chercher Poséidon nous-mêmes avec son cousin. « Autant qu’il s’habitue tout de suite ! » nous disait-il. Ainsi munit d’un licol et d’une longe chacun, nous avançons nonchalamment vers l’étalon. On se jette un regard en priant pour qu’il n’ait pas subitement envie de se barrer en courant, mais non. Au contraire, il semble plutôt content de voir arriver de nouvelles personnes, et très sur de lui, avance vers nous en s’arrêtant net juste à temps pour éviter la collision ! XD Il nous sniffe de partout pendant qu’on lui passe tranquillement le licol. On dirait que c’est à peine si il s’en rend compte ! Mais respectueux, et confiant, il nous suit tranquillement jusqu’à la porte grande ouverte du van, où son propriétaire prend le temps de lui dire au revoir, en discours et en câlins. Tout le monde a l’air content, même si on peut deviner comme une légère envie de pleurer chez le fermier, et une curiosité de la part du cheval. Cela dit, on ne met qu’une minute a le faire rentrer dans le van : il n’aime pas bien le bruit de la planche, alors il marche doucement mais à part cela, il se laisse totalement manipulé. Nous disons alors au revoir au vieux monsieur, et à la ferme qui a vu grandir mon joli percheron…
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Jeu 11 Déc - 0:00
L’arrivée de Poséidon (Partie 2) - Jeudi 11 décembre
J’avais passé une merveilleuse nuit, des percherons gris plein mes rêves. Avec mon cousin, nous avions installé ma grosse bêbête la veille dans son box douillet. J’avais lui tout préparé à l’avance : le box le plus spacieux possible au haras, adapté à sa corpulence, un environnement propre, de la paille et de la nourriture de qualité… Quand je l’ai quittée hier soir, il découvrait avec curiosité et un calme exemplaire son nouveau lieu de vie. Alors pressée de le retrouver, je m’étais levé pour être à l’écurie à 10h tapante, ma boîte de pansage prête à être inauguré. En sautant de mon vélo, je courrais vers la grande porte en bois, avant de m’arrêter tout net devant pour respirer un grand coup : j’inspirais profondément pour ranger mes émotions. Dans une écurie, il faut se maitriser pour le confort de nos bons amis les cheveux pas vrai ? La tête haute, fier de mon nouveau compagnon, j’avançais alors d’un pas franc vers son box… Avant de découvrir… L’ampleur du désastre !
Là, en vrac devant la porte et dans l’allée, de la paille, de l’eau, des granules, partout… Tout autour du box de Poséidon. Sans dessus dessous. On me l’aurait dit, je ne l’aurais pas cru. A l’intérieur au contraire, il ne restait que deux pauvres brins de paille se battant en duel. Rien que le vide absolu du béton sensé être rendu invisible grâce à la litière. Et au milieu de ce sol dur, moche et inconfortable, un énorme crottin noyé dans l’eau de l’abreuvoir dégoulinant. Je lançais alors enfin un regard ahuri à mon compagnon. Ce dernier était très visiblement mécontent. En fait j’aurais pu sentir ça à des kilomètres si je savais parler cheval. Ses yeux me fixaient avec une intensité rare. Si il avait su parler l’humain, il n’aurait de toute façon pas prononcé un mot. Et moi j’avais pas besoin qu’il parle, d’ailleurs. La catastrophe s’amoncelant en montagne devant son box résumait tout. Et si vraiment je veux tirer sur le bouchon, ses deux oreilles tournées en arrières ne me disaient rien qui vaille, et ses ronflements continus résonnaient le mécontentement à 8 000.
J’avais pas l’air ridicule comme ça… Premier cheval, premier jour, première catastrophe. Bon, je suis peut-être pas si doué que ça en chevaux ! J’aurais du me douter qu’un cheval n’ayant jamais connu le box de sa vie ne pourrait pas s’y faire comme ça du jour au lendemain… Qu’à cela ne tienne, je savais que toute cette paille par terre, c’était le reflet d’anxiété et d’ennui, pas de méchanceté. Je commençais d’abord par entrer chez le gris pour lui passer un licol et le guider vers les prés. Je choisis un petit paddock pour commencer. Sans rancune, Poséidon avait suivi sans broncher et semblait même content qu’un humain vienne enfin le sortir de sa « boîte ». A peine lâché, il commença à faire le tour du paddock. En attendant, je retournais à l’écurie pour tout nettoyé, autant la paille du couloir que le crottin laissé sur le bitume de son box, puis je montais vite voir Maioral à l’administration.
Je lui fis part de mon problème et elle remit le box en location, en me cédant une parcelle de prairie pour Poséidon à la place. Ca serait mieux comme ça. Je n’allais pas apprendre à un cheval de 8 ans à vivre en box du jour au lendemain, c’est moi qui apprendrais à m’occuper d’un cheval vivant toute l’année au pré. Ces problèmes réglés, je retournais au paddock chercher mon cheval, qui se laissa attraper mais était très déçu de devoir rentrer si vite… Mais je dépassais alors l’écurie pour le lâcher dans son nouveau pré, pas très grand par rapport au sien mais suffisamment spacieux pour qu’il s’y adapte, et le laissa là pour le reste de la journée… Beaucoup d’émotions pour une première journée… Et ce n’est que le début !
maioral
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Dim 21 Déc - 13:27
Partie 1 (je n'avais pas vu qu'il avait été fini ^^)
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Mar 24 Mar - 9:01
UP ! Juste pour dire que j'ai enfin pu FIIIINNIIIIIR !! Le début de la vraie reprise j'espère ;p
(LOL pratiquement 4 mois après la fille !!)
maioral
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Mar 24 Mar - 10:10
Yeeeah, ça fait plaisir ça! Et quel plaisir de te revoir ici aussi Mais allez, pas de soucis, on y va à notre aise hein
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Ven 15 Jan - 1:08
Première rencontre
Poséidon
Wendy
Ça ne faisait pas longtemps que j'étais arrivée, mais avant même d'avoir déballé ma cafetière, j'avais épluché les petites annonces pour trouver un centre équestre où je pourrais trouver chaussure à mon pied en matière de monture. J'avais déjà un an de cours sporadiques sous la ceinture, et je me sentais prête à prendre un cheval à moi toute seule. Les cours de groupe n'étaient définitivement pas fait pour moi, et les cours privés étaient aussi chers que payer une demi-pension. Le déménagement n'avait été qu'un obstacle de plus à sauter avant de finalement pouvoir avoir la vie rêvée. L'appartement en ville, le cheval en banlieue campagnarde, le job permanent et qui paie bien. Les derniers dix ans de travail ardu, de soirées enfermées dans mon bureau, à ignorer les amis, la famille, pour monter les échelons. Tout ça venait de s'encaisser avec cette nouvelle position. J'avais sauté sur l'occasion, emballant en deux temps trois mouvements toutes mes affaires. En deux jours, j'étais sur la route, suivie par mon camion de déménagement, laissant derrière les trente premières années de ma vie.
J'avais dû faire plusieurs appels, tous sur le même format: combien d'années d'expérience à cheval, monte classique ou western, pour la compétition ou le plaisirs, désolé, nous n'avons pas de cheval disponible pour votre situation, mais vous pouvez toujours prendre des cours! Il m'aura fallu presque une journée entière, assise sur le plancher de mon appartement toujours vide, pour trouver le Haras de Pado, qui m'ont laissée venir visiter les installations. J'avais été bien surprise de trouver autant de cavaliers, autant de chevaux de toute sorte. Quoi qu'un peu intimidée, j'étais déterminée à ne rien laisser paraître. Je me devais d'impressionner assez le directeur pour qu'il m'autorise une demi-pension dans son centre. J'étais presque certaine de prendre une belle selle canadienne couleur caramel, quand j'ai entendu tout un brouhaha dans une autre allée. Le directeur ne semblait pas inquiet, mais la curiosité a pris le dessus, et je suis allée voir.
Pendus au licol d'un énorme cheval gris, deux palefreniers essayaient de le faire entrer dans un box. Le cheval ne bougeait pas, les peids fermement planté dans le ciment de l'allée. J'avais souri en entendant le soupir du directeur qui m'avais rejoins. « Remettez-le au pré, ce cheval ne fait pas les box. » avait-il lancé aux deux employés. Ceux-ci tenaient l'étalon en double longe, les chaînes passées par-dessus le nez. Je m'étais retournée vers le directeur pour lui demander pourquoi ils le tenaient aussi serré. À cette question, il avait ri, puis m'avait parlé de Poséidon, ce percheron de 12 ans qui n'avait pas beaucoup d'expérience sous la selle. J'avais à peine retenu ma langue à ce commentaire; moi non plus je n'avais pas beaucoup d'expérience en selle! À la fin de ma visite, j'avais pris en note deux ou trois chevaux dont je voulais discuter plus en profondeur avec le directeur, mais je n'arrivais pas à sortir Poséidon de mes pensées. Avec sa carrure épaisse et ses yeux brillants, il y avait un quelque chose dans ce cheval qui me criait de le prendre lui.
Il m'aura fallu convaincre le directeur, et faire un dépôt pour les assurances, mais aujourd'hui, je commence ma nouvelle aventure avec ce percheron qui n'aime pas le box.
J'avais fais un peu de magasinage entre-temps, et c'est donc vêtue d'une paire de pantalons d'équitation me serrant les jambes et d'un polo à manches courtes que je me présente devant le pré où Poséidon passe ses jours. Je siffle et l'appelle par son nom. Même sans me connaître, Poséidon se pointe le bout du nez au fond du pré, et ses oreilles se dressent. Je l'appelle encore une fois, en remuant le seau de granules de foin. Ce coup-ci, il s'engage dans un trot lourd qui s'accélère à mesure qu'il s'approche. Normalement, les gens bougent quand une bête de presque deux tonnes s'en vient vers eux, mais je n'ai pas cette qualité d'être raisonnable. Alors qu'il ne semble pas du tout ralentir, je plonge ma main dans le seau de granulés et je la lance devant lui quand il atteint environ 3 mètres de distance. Je ne pensais pas qu'il pouvait freiner aussi vite. Il penche la tête, les naseaux dilatés et respirant fort, et avale tout rond la douzaine de petites granules. Il cherche pendant plusieurs secondes avant de relever la tête et d'aviser directement le seau dans mes mains. Je le laisse s'approcher, s'étirer le nez, mais je ne le laisse pas se goinfrer. Il renâcle en guise de protestation, et je rigole.
« Eh ben, le directeur il m'avait prévenu que t'es un gourmand, mais quand même. Faut pas me faire la tête. Tu verras, mon poulet, tu manqueras jamais de nourriture quand je suis là, t'inquiète. »
Je tends la main, qu'il renifle avec enthousiasme, avant de s'avancer, m'offrant sa joue. Je le gratte avec vigueur, descendant jusqu'à son encolure. Dès que j'ai les yeux ailleurs que sur le seau, il tente de le faire tomber, mais j'ai une prise bien ferme. Je cesse de le gratter, et je fais un pas vers l'arrière. Il me suit. Je lance une poignée de granulé à ses pieds, qu'il attaque aussitôt avec sa lèvre supérieure qui s'agite comme un tentacule. Je recule de quelques pas jsute avant qu'il ai terminé, et Poséidon relève la tête.
« C'est ça, mon poulet! » je l'encourage et il agite une oreille dans ma direction.
Je répète le processus (je recule, il avance, lance les granulés, il mange, relève la tête) jusqu'à ce qu'il me suive d'un pas enjoué. J'arrive à la barrière en courant, suivie de près par Poséidon qui semble un peu moins heureux de devoir travailler pour ses granulés. De l'autre côté de la barrière, j'ai apporté mon nouveau coffre de pansage, avec toutes les nouvelles brosses, peignes et autres accessoires que j'ai pu trouver. Je ne prends même pas la peine de lui mettre un licol pour le mener à l'écurie, à environ cinq minutes de marche de son pré. Pour aujourd'hui, tout ce que je veux faire, c'est apprendre à le connaître, et qu'il apprenne aussi à me connaître. J'accroche le seau de granulé sur la clôture, et je me place devant, pour bien signifier à Poséidon que ce n'est pas un buffet pour autant. Pour sa peine, je lui offre une poignée dans ma main, et je le fais déplacer pour qu'il ne me coince plus entre la barrière et son corps massif.
L'étrille de métal aide énormément à déloger la boue et les saletés incrustées dans son poil long d'hiver. Il aime particulièrement le dessus de la croupe (que j'atteinds à peine) et le garrot. Surement parce que ce sont les deux endroits qu'il n'arrive pas à gratter lui-même. L'étrille de caoutchouc fait tomber les débris qui ont été soulevés auparavent, et je vois les traces de mes cercles vigoureux sur sa robe qui commence enfin à être plus grise que brune. Je me mets à la brosse dure, qui je passe en petits coups secs et courts partout jusqu'à mi-jambe même, car il n'a pas les membres très fins; je sais donc que j'aurai besoin de plus que la brosse douce pour bien le nettoyer. À travers tout cela, j'offre à Poséidon quelques poignées de granulés, et il ne bouge pas d'un poil, sauf pour essayer de grapiller les quelques granules tombées au sol.
Sa crinière est peut-être courte, mais elle est aussi emmêlée que les relations entre les personnages de Grey's Anatomy. Je commence par le bas de l'encolure, avec la brosse dure pour faire au moins en surface. Pas du tout sensible au niveau des oreilles, je peux les manipuler, même lui gratter le dessus de la tête, et il ne fais que mettre un postérieur au repos. J'abandonne après une vingtaine de minutes; sa crinière ne veut rien savoir et je ne suis pas prête à casser un peigne pour ses crins qui vont s'emmêler encore dès la fin de ce pansage en profondeur. Je teste ses limites en passant ma main nue sur son ventre, entre les jambes avant, le flanc, même son visage. Il est tolérant à tout, mais je vois sa queue qui commence à s'agiter, un signe que si c'est toléré, ces manipulations ne sont pas les bienvenues comme les coups de brosses à l'encolure.
Je reprends donc ces exercices, mais cette fois, dès que je touche son ventre, je lance la poignée de granulé que j'ai pris du seau. Il comprends vite et son nez s'écrase sur l'herbe courte dès que je passe sur son ventre rond.
« C'est trop facile avec les poulets comme toi, tu sais? »
Je ris toute seule, lui donnant une série de petites claques sur les fesses. Je regarde ses pieds énormes, l'absence de licol, et le maigre fond de granulés qu'il me reste. Je dois faire venir le maréchal de toute façon, pour valider l'état de ses sabots, alors autant lui laisser la merveilleuse tâche de soulever ces pieds qui, j'en suis certaine, ne se soulèvent pas tous seuls. Je fais plutôt tomber le reste des granulés sur le sol, puis passe la brosse douce en longs mouvements qui finissent de faire briller la robe soyeuse et dense de Poséidon. Je soupire. J'aurais vraiment aimé le monter, mais je suis décidée à apprendre à le connaître avant. De toute façon, j'ai encore de la lecture à faire pour savoir comment apprendre à un cheval aussi grand et fort que lui comment se mettre sur la main. Je ne suis pas certaine d'avoir tout à fait compris ce que ça veut dire, mais je suis certaine que ça me viendra éventuellement.
Je laisse Poséidon finir de manger avant de placer ma main sur sa joue pour lui dire au revoir. Il a les yeux mi-clos, l'air d'attendre quelque chose. J'hésite un moment, puis je presse mon front contre son chanfrein. Il fond dans mes bras, si bien que je dois forcer pour garder sa tête massive à la bonne hauteur. Je lui colle un bisou sur le bout du nez, et je souris.
« Allez Poséidon, tu es libre, mais s'te plait, essaie de ne pas te rouler dans la boue. Je reviendrai demain. Ou peut-être ce soir. Je ne sais pas encore. »
Je sors du pré sous l'oeil confus de Poséidon, qui fini par virer de bord et retourner au pas vers le fond de son pré. Pour une première rencontre, je me dis que ça aurait pu être pire. Je soupire; j'ai déjà hâte de le revoir!
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Ven 15 Jan - 13:34
Ce premier résumé était INCROYABLE. J'ai hâte de voir la suite
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Sam 2 Juil - 19:27
Le 02.07.2022 Roxanne & Poséidon
Soleil timide. Une poussière vole, un rayon l’attrape. Une senteur intense flotte dans l’air tiède. Crins, foin et cuir. Premier émerveillement devant un poney shetland. Première caresse hésitante entre les naseaux veloutés. Promesse. On sera cavalier et toutes ces nouveautés deviendront habitudes.
Elle avait épluché les annonces internet. Au début, sans grande méthode, essayant pour une raison mystérieuse de se persuader qu’en fait, elle ne voulait pas. Puis avec un soin renouvelé quand Fanny avait soutenu sa décision à grands renforts de « il faut que tu t’occupes, que tu voies autre chose que ton écran et tes bouquins ». Elle avait sélectionné sept annonces, qu’elle avait présentées à Fanny. Après examen minutieux, et définition précise de ce qu’elle cherchait, elles en avaient éliminé trois. Il leur restait donc quatre chevaux et poneys à aller voir à moins de deux heures de route. Roxanne avait ses favoris : une ponette fjord et un hongre OC de petite taille, qui tous deux lui avaient semblé immédiatement sympathiques et correspondant parfaitement à ses attentes. En effet, elle cherchait un cheval qui puisse vivre au pré une grande partie de l’année, qui ait l’habitude de sortir en extérieur, qui soit polyvalent et d’un tempérament plutôt accommodant. Elle se savait une cavalière pas encore assez expérimentée pour éduquer un jeune et misait plutôt sur des maîtres d’école. C’est pourquoi, sans Fanny, elle aurait sûrement écarté l’annonce d’un étalon percheron de 12 ans qui, apparemment, avait très peu de travail. Mais son amie avait apprécié la franchise de l’annonce et la docilité prêtée à l’étalon, et elle avait annoncé que, selon elle, il était peut-être le meilleur choix.
La décision revenait cependant à Roxanne qui avait voulu voir d’abord ses deux coups de cœur. Sa déception fut intense lorsqu’elle découvrit que la ponette fjord, pourtant adorable et pleine de bonne volonté, avait été si mal travaillée que son dos en était fragilisé. Malgré sa pitié, Roxanne ne put qu’admettre qu’elle cherchait un cheval qu’elle pourrait monter en randonnée, ce que la ponette ne pourrait lui offrir. Elle ne fut pas moins dépitée en découvrant que le hongre présenté comme un « parfait cheval d’école » par le centre équestre qui le vendait était en réalité sur l’œil et ingérable en extérieur. Restaient une jument demi-sang arabe et le percheron. La jument passa excellemment la première observation et le test des allures. Elle semblait froide dans sa tête, se laissa seller et mener dans la carrière. Elle ne broncha pas plus quand Roxanne se mit en selle et la guida aux trois allures sur quelques figures de manège, démontra une certaine facilité sur quelques exercices simples de déplacements latéraux et se fit enthousiaste au passage d’un petit obstacle. L’extérieur ne posa non plus aucun problème, la belle étant une jument de balade avant tout. Parfaite, donc. Et pourtant… Roxanne ne savait pas. Elle savait qu’elle ne trouverait probablement aucun cheval aussi adapté à ses besoins. Le prix de la jument était élevé, un peu au-dessus de sa fourchette, mais elle avait annoncé être prête à payer pour le cheval idéal. Que cette jument était. Ou pas. Roxanne avait toujours recherché avec les chevaux un lien, une écoute, ce je-ne-sais-quoi qui faisait que deux êtres soudain s’accordaient. Et impossible de trouver cela avec la jument. Fanny lui proposa d’aller voir le percheron et de convenir ensuite, peut-être, d’une deuxième séance d’essai, ce que Roxanne et la propriétaire acceptèrent toutes deux. Les deux jeunes femmes remontèrent en voiture pour voir le dernier espoir de leur liste.
- Tu penses que j’aurais dû prendre la jument ? demanda Roxanne, la joue posée dans sa main, les yeux à demi-fermés pour apprécier l’air sur sa peau. - Non. Il ne faut jamais se décider en une fois de toute façon, je trouve que c’est une bonne chose de faire au moins deux essais, et puis dans tous les cas je ne te laisserai pas acheter un cheval sans visite vétérinaire. C’est le filet de sécurité. - Je sais, mais cette jument est parfaite, et pourtant je n’en veux pas. J’ai l’impression de faire un caprice de gamine. - Tu cherches le coup de cœur. Personne ne peut te le reprocher. Après tout, un cheval, c’est de l’investissement personnel sur au moins dix ans, selon l’âge qu’il a à l’achat. C’est normal de vouloir la perle rare. Si tu es prête à faire toutes les écuries de la région, tu la trouveras forcément à un moment. Peut-être même que ce sera le grand percheron ! - Tu te paies ma tête à propos de ce cheval… tu sais très bien que je n’aime pas les grands chevaux et que je ne veux pas d’un cheval avec qui tout est à construire. - Mais tout n’est pas à construire, il est débourré, il part en extérieur, il ne bouge pas en main… les bases sont faites, et si elles sont solides tu pourras sans problème ajouter dessus toute la déco : figures de dressage, obstacle… J’ai travaillé un percheron une année, c’était le cheval d’une cavalière de passage, et je te jure que je n’ai jamais rencontré plus volontaire et plus tranquille depuis ! Et puis, franchement, toi-même tu avoues que sur les photos, il a un sacré charme. C’est un vrai beau gosse ce Poséidon. - C’est vrai qu’il est beau… bon, de toute façon on y va, on discute avec le proprio, on voit le cheval, et puis on avisera. - Je veux te voir dessus aussi. Ma petite Roxanne toute menue sur un grand cheval d’1m79 ! - Je ne suis pas si petite, 1m65 c’est tout à fait honorable, répliqua l’intéressée offusquée.
Les deux amies échangèrent un regard complice et rirent. Roxanne était en effet partagée quant à ce percheron. Comme elle l’avait dit, il n’était ni son gabarit favori, ni idéal en termes d’expérience. Et peut-être qu’elle avait aussi quelques préjugés sur les chevaux de trait, ce qu’elle était tout à fait prête à admettre et ce pour quoi elle avait accepté l’essai. En partie. Parce qu’il y avait aussi le charisme de l’étalon sur les photos, l’honnêteté de l’annonce, largement détaillée, qui précisait d’ailleurs que Poséidon ne bougeait pas une oreille en extérieur, vivait au pré toute l’année, était très calme à pied et avait été débourré aussi bien à la selle qu’à l’attelage. En bref, les bases du parfait cheval de loisir polyvalent. Restait à voir si tout cela était bien vrai, ce dont, désillusionnée par ses deux premiers essais, Roxanne doutait fortement.
Fanny gara la voiture en bord de route, sur un petit terre-plein, juste à côté du court chemin menant à une petite bicoque jaune d’œuf aux volets bleus. Un pré s’étendait, collé à la maison, dans lequel paissait un grand cheval de trait gris pommelé. Roxanne devina sans peine qu’il devait s’agir de celui pour qui elle était là, le fameux Poséidon. Elle prit le temps de l’observer de loin, apprécia le calme, la rondeur de la croupe, celle du ventre. C’était au moins un cheval bien nourri. Les deux femmes avancèrent vers la maison, dont elles virent sortir un homme d’une cinquantaine d’années vêtu d’un jean élimé et d’un simple T-shirt bleu pâle. Il les accueillit d’un grand sourire en leur tendant une main calleuse.
- Bonjour mesdames !
Sa voix était enjouée.
- Vous venez voir mon Poséidon, c’est bien ça ? - Oui, tout à fait, répondit Roxanne, c’est moi qui vous ai contacté, Roxanne Lebrun. Et voici mon amie Fanny, qui m’aide à avoir un regard d’ensemble sur les chevaux que je vois. - Frank Aribont, enchanté. Vous êtes les premières à vous intéresser à mon percheron, je suis heureux que vous soyez là ! Bien qu’en réalité, j’aurais préféré le garder, mais il supporterait mal Marseille, ce pauvre bonhomme… Je suppose que vous l’avez vu en arrivant ? - Oui, on s’est arrêtées un moment. C’est sûr que s’il a l’habitude de vivre ici, un centre équestre de ville ne lui conviendrait pas vraiment… - Sept ans qu’il vit dans ce pré, qu’il sort deux à trois fois par semaine pour un petit tour dans les champs. Sept ans qu’il a pas vu un box ni une carrière. Tu parles qu’il serait malheureux ! Enfin, à ce que j’ai compris, si vous le ramenez chez vous, il aura de l’espace ! - J’ai un pré, un peu plus grand que le vôtre, dans lequel il pourra bouger et manger comme il veut. Et je compte aussi passer plus de temps sur les chemins qu’en carrière. - Tant mieux, tant mieux, c’est ce qu’il lui faut ! Bon, vous avez d’autres questions avant de voir la bête d’un peu plus près ? - Juste une. Vous m’avez dit qu’il avait été débourré, mais jamais vraiment dressé, que vous ne le montiez que pour des balades, surtout au pas, un peu au trot et au galop. Il n’a vraiment rien fait d’autre ? - Je l’ai acheté quand il avait cinq ans. Il avait été débourré et attelé par un professionnel, un homme en qui j’avais confiance. Je ne me suis pas vraiment posé la question de ce qu’il savait faire, je ne suis pas un grand cavalier, je voulais juste pouvoir me promener à cheval et avec un cheval, comme quand j’étais gosse avec les chevaux de la ferme de mon père. Donc pour être honnête, je sais pas du tout ce qu’il savait faire quand je l’ai récupéré. Mais il a probablement tout oublié depuis ! En tous cas, vu sa bonne volonté et sa gentillesse, il sera prêt à apprendre tout ce que vous voudrez lui apprendre. - Merci, j’imagine qu’il faut que je le voie pour pouvoir en décider. - Alors c’est parti !
L’homme tendit à Roxanne un licol et une longe et guida les deux femmes jusqu’à la porte du pré, qu’il ouvrit et referma derrière elles. Les trois individus s’avancèrent dans le pré, en direction de la silhouette grise. L’étalon paissait, mais il releva la tête à leur entrée et, curieux, commença de marcher vers eux. Il mouvait tranquillement son corps lourd sur des membres épais, sa tête étonnamment fine pour un corps si massif balancée souplement au bout d’une large encolure. Ses gestes dégageaient une profonde sérénité. Calme blanc du grand large. Les crins épais ondulaient à chaque pas, vagues d’écume. Roxanne s’était immobilisée non loin de Poséidon et le laissait venir à elle. Sa respiration était régulière, profonde, relaxée. Tout son corps s’était relâché. Et plus le massif étalon s’avançait, plus une bulle chaleureuse et rassurante semblait se refermer autour d’eux deux. La jeune femme cherchait à n’être que sensation, à s’oublier comme être pensant et agissant. S’ouvrir au cheval inconnu, le laisser pénétrer ses sens et son être. Elle sentait qu’elle n’y parvenait pas tout à fait, trop de réflexion habitait cette rencontre. Pourtant, quand le percheron s’immobilisa près d’elle et, lentement, courba son col pour l’étudier de ses grands yeux sombres de chaton curieux, quand il frôla son épaule de ses larges naseaux veloutés, quand il souffla sur son visage un vent d’air chaud, elle se sentit enveloppée par sa présence animale. Elle eut l’intime conviction qu’elle remercierait Fanny de l’avoir poussée à venir. Elle prit tout son temps pour poser une main sur l’encolure épaisse et la laisser glisser, touchant le poil ras à peine râpeux de poussière. Un sourire flottait sur ses lèvres. Poséidon resta immobile, appréciant la caresse, ses petites oreilles tournées vers l’inconnue, épiant chacun de ses gestes avec intérêt. Elle avait beau se sentir minuscule aux côtés de l’immense cheval, elle n’en ressentait que plus de sérénité. La douceur veloutée du regard, la rondeur de chaque ligne du corps lui assuraient que l’étalon n’était que gentillesse et tendresse. Elle passa tranquillement le licol au percheron docile qui se laissa guider vers la porte. Roxanne admira la facilité avec laquelle il la suivait, comme si c’était là ce qu’il y avait de plus naturel pour lui. Marcher aux côtés d’un étalon si imposant avait quelque chose d’exaltant, réalisa-t-elle. Elle se rendit compte qu’elle souriait à pleines dents et qu’elle n’avait cessé de parler à l’étalon depuis qu’elle l’avait salué lorsqu’elle croisa le regard amusé de Fanny. « Tu vois, je te l’avais dit… » semblait-elle rire en silence.
Les trois humains et le cheval de trait s’arrêtèrent à l’anneau fixé dans un mur de la maison. Là, commença l’examen méticuleux du corps de l’étalon : vérification du dos, des membres, de l’état général de la robe, de la bouche, des yeux… Il se laissa manipuler et semblait même prendre du plaisir à sentir toutes ces mains sur lui. Ses paupières tombaient doucement, son postérieur droit était en repos, sa lèvre inférieure pendait, complètement relâchée. Roxanne apprécia l’attitude détendue du cheval alors qu’il était entouré de tant d’inconnus. Elle profita de l’examen pour faire un rapide pansage et vérifier ainsi que cette étape très simple de la préparation ne posait aucune difficulté. Sans surprise, elle n’en posa aucune. Quand il fut évident que Poséidon était en pleine santé et aussi tranquille que l’annonce le prétendait, son propriétaire proposa à Roxanne de lui apporter tapis, selle et filet pour qu’elle voie ce qu’il donnait monté. Elle acquiesça joyeusement, posa le tapis d’un rouge passé et la belle selle de cuir brun sur le dos large, sangla légèrement, installa la croupière. L’étalon se réveilla tout juste au sanglage, ne chercha pas à mordre ou à fuir. Il fut aussi conciliant au moment de prendre le mors, et la jeune femme régla sans mal la sous-gorge, remarquant avec un sentiment d’appréciation que le percheron était monté en mors simple à olives et sans muserolle. Voilà un propriétaire qui ne s’embarrassait pas de courroies superflues et qui pourtant, si elle en croyait l’état du matériel, prenait grand soin de celles qu’il utilisait. De plus, un cheval habitué à du matériel simple la rassurait : c’était précisément ce à quoi elle aussi était accoutumée. Il fut convenu qu’elle monterait dans le pré voisin de celui du percheron, un espace de taille raisonnable, herbeux, plat, qui lui permettrait de faire connaissance avec Poséidon en toute tranquillité.
Suite dans la carrière…
etoly
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Dim 3 Juil - 9:44
Le grand bal des recherches puis la rencontre parfaite !
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Sam 23 Juil - 16:51
le 23.07.2022 Roxanne & Poséidon
Papi connaît les fleurs, les arbres, les oiseaux. Il connaît l’histoire des pierres, ou peut-être l’invente-t-il. Les enfants boivent ses paroles. Se promener avec Papi, c’est un peu comme marcher dans un conte de fées.
Le soleil caressait de ses rayons timides le creux du vallon où s’élevait la maison de pierre. Quelques oiseaux pépiaient joyeusement. Roxanne aurait été bien en peine de les nommer, les leçons de Papi étaient bien lointaines. Elle s’en sentit attristée, tout à coup. Il avait tenté de lui transmettre le cadeau inestimable de la connaissance de la nature, et sa mémoire l’avait effacé. Qu’avait-elle gommé d’autre, quel autre fragment de Papi qui aurait pu le faire survivre un peu plus dans l’âme mélancolique de sa petite-fille ?
La jeune femme fut tirée de ces sombres réflexions par la vue de Poséidon qui la regardait venir, la tête haute et l’oreille droite. Alors qu’elle s’approchait de lui, elle sourit de voir ses airs de douce peluche contraster si largement avec sa carrure massive. Il lui semblait tout à la fois si puissant et si tendre qu’elle était encore surprise qu’il pût exister et se tenir devant elle. Elle le salua en souriant : « Salut mon grand, tu as passé une bonne nuit ? En tous cas, tu m’as l’air de t’être encore roulé ! Avec tes brins de paille dans le toupet et tes yeux sombres, tu as vraiment l’air d’un chaton ! » L’étalon tendit la tête vers elle pour la toucher de ses naseaux et il en reçut une caresse sur la ganache, puis sur le chanfrein. Il se laissait véritablement câliner comme un chaton. Roxanne ferma les yeux et se laissa flotter dans la douceur de ce moment de simple partage au lever du jour. Elle découvrait en ses premiers jours au côté de Poséidon qu’elle aimait ces instants de douceur partagée autant que leurs séances de travail.
Roxanne passa le licol au percheron et le mena hors de son pré jusque dans l’écurie de fortune aménagée dans la vieille grange. Les lourds sabots claquèrent bruyamment sur le sol de pierre du bâtiment tandis que le duo y entrait. La jeune femme avait accroché une ficelle à foin au râtelier, elle y attacha la longe. Comme l’étalon s’était roulé, il lui fallut frotter à grands renforts d’étrille métallique pour voir la poussière se dégager de la robe épaisse, puis passer le bouchon en mouvements vifs pour que le gris retrouve ses teintes d’argent pâle.
Puis elle se pencha le long de l’antérieur gauche pour en soulever le sabot. Le maréchal-ferrant était passé la veille pour parer les sabots de Poséidon et il avait prévenu Roxanne que les fourchettes des antérieurs étaient légèrement pourries. Ce n’était encore rien de grave, l’étalon pouvait toujours être travaillé, il ne souffrait pas, mais un traitement devait être appliqué. Il lui avait conseillé de nettoyer les sabots très soigneusement avant et après le travail, d’appliquer un peu de vinaigre et de l’huile essentielle de Tea Tree après chaque séance et une fois supplémentaire tous les jours. Roxanne ne s’attendait pas à ce que son cheval développe ce type de problème pendant un été si chaud, mais c’était peut-être en raison du ruisseau boueux dans lequel il aimait garder ses membres au frais des heures durant, alors qu’il n’en avait pas l’habitude. Elle avait donc modifié la clôture du parc pour que l’accès à l’eau soit impossible aux membres de l’étalon. Il pouvait toujours boire en tendant l’encolure sous la clôture, mais il ne pouvait se tremper les pieds. Elle espérait que cela suffirait, et surtout qu’elle pourrait bientôt l’habituer à l’eau pour qu’il puisse à nouveau se rafraîchir lorsqu’il le désirait.
Elle prit le temps de nettoyer les sabots au cure-pieds puis en frottant avec la petite brosse à sabots pour enlever chaque saleté. Elle traiterait après sa séance, la bouteille de vinaigre de cidre et la fiole de Tea Tree attendaient sur le rebord. Satisfaite de la propreté des sabots et de l’état des fourchettes qui ne s’était pas détérioré depuis la veille, et qui lui semblait même s’être légèrement amélioré, elle alla chercher tapis, selle et filet. Elle avait prévu une promenade sur des chemins que la chaleur avait bien asséchés, majoritairement au pas, pour que Poséidon puisse retrouver une activité qui lui était familière avant qu’il n’arrive ici.
L’étalon resta immobile le temps de recevoir sont tapis rouge délavé et sa selle de cuir que Frank, son ancien propriétaire, avait vendue à Roxanne pour une bouchée de pain pour être sûr que son cheval aurait une selle qui lui convenait. La jeune femme sangla légèrement, puis elle passa le filet au percheron en conservant le licol et attacha son casque. Une fois le noeud d’encolure fait, elle guida Poséidon hors de l’écurie jusque dans la cour. Le couple était prêt à s’élancer à l’assaut du pays, à en dévorer les chemins.
~~ séance aux chemins de balade ~~
Le couple entra dans la grange, de retour de cette balade pleine de perspectives d’avenir. Roxanne dessella l’étalon, passa un coup de bouchon sur sa robe et s’attela à soigner ses fourchettes. Après avoir soigneusement curé et brossé un pied, elle appliquait sur la fourchette quelques gouttes de vinaigre de cidre et quelques gouttes de Tea Tree, avec quoi elle massait la zone fragile pour y faire pénétrer le remède. Elle répéta l’opération pour chaque sabot, puis elle détacha le percheron et le ramena au pré, heureuse de le voir se rouler avec délectation dans l’herbe un peu jaunie. Le soleil tapait déjà fort. Elle rentra se mettre au frais dans la maison pour s’atteler à sa thèse.
Pryam
Cavalier jeunes chevaux - niv. I
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Jeu 28 Juil - 17:28
Quel chouette cheval ce Poséidon, et puis je ne me lasse jamais de suivre les histoires de Roxanne
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