“ Pendant un instant, j'ai touché les étoiles. Enfin c'était peut-être le ciel. Mieux encore c'était la Liberté. Non, simplement le Bonheur, le bonheur d'être là. Le bonheur d'être deux. ”
Hier,mes parents mon acheter un nouveau cheval,Cupidon,un bel appaloosa.Je descendit de la voiture en pensent à ma monture.L'ancien proprio dit qu'il faut le motiver pour qu'il redevienne un bon cheval pour le CSO. Alors,je me suis mise au défit de le faire et je commence aujourd'hui.J 'entra dans l'écurie si familière.Je me dirigea vers la sellerie en pensent à ce que je vais faire.Je pris son nouveau licol et sa nouvelle corde avant de partir le chercher au pré.Quand j'arrive au pré je le vis au fond,pour ne pas aller le chercher jusqu'au fond je l'appela d'un claquement de langue,Cupidon leva la tête pour me regarder avant de venir près de moi.Je le caressa à le tête pour lui dire que c'est bien et il se mit à frotter sa tête super fort contre ma main.Je lui mit le licol pendant qu'il mangeait le sucre que je lui est donner et l'emmena à l'écurie pour le brosser,il ne résista pas quand je lui dit d'avancer.Arriver à l'écurie il s'arrêta comme s'il se souvenait de mauvais souvenir,je le fis avancer d'un encouragement avec la langue.Il avança les oreilles en arrière,alors,je le caressa le long du cou en marchant.J'avais un peu peur de sa réaction mais j'essaya de dissiper ma peur.Je le fit avancer vers son box et l'accrocha sans problème,alors,que je partie chercher mon bac je l'entendit piaffer,croyant qu'il avait un problème je pressa l'allure pour vite revenir.Quand je revint je vis mon cheval entrain de renifler son voisin de box avec méfiance,je resta là pour regarder sa réaction mais il se tourna pour ne plus le voir.Je vint déposer mon bac près de lui et lui caressa la tête.Je me mit à l'oeuvre sur sa crinière,il secoue la tête quand je tire un peu trop fort et fait des pas de côté pour jouer.Quand j'eu finis sa crinière je fis sa queue mais se fut compliquer vut qu'il l'envoya partout mais je finis par l'attraper et je me remis à l'oeuvre.Je fis son corps alors qu'il jouait avec moi et puis finis par faire ses pieds mais il s'amusait à le faire bouger dans tout les sens mais je finis par faire tout ses pieds.Quand j'eu finis de le faire tout beau j'avais mal partout.Je remis mon bac dans la sellerie et je reviens vers Cupidon.Je défis le noeud et le ramena au pré où il parti comme un fou.
Elle avait écumé les annonces, pour les laisser passer ensuite ; s’échouer contre son cœur avant d’être ravalées par un océan d’inquiétudes. Il lui avait fallu des mois, plus encore, pour faire glisser sa souris jusqu’à un encadré qui spécifiait « répondre à l’annonce ». La simple action avait provoqué une tornade en elle, c’était le début d’un renouveau. Mais la vie en avait décidé autrement — elle en décidait toujours autrement — et sa réponse avait engendré une autre réponse négative. L’annonce était dorénavant obsolète, ne contenait que le spectre d’un rêve balayé. Cette déception avait coûté quelques semaines de remise en question ; peut-être que ce n’était pas fait pour elle, tout ça ? Les doutes l’avaient assaillie à nouveau, elle qui trébuchait sur chaque embûche. Il fallait bien qu’elle comprenne que la vie ne lui en voulait pas, qu’elle avait elle aussi le droit à un peu de bonheur. L’idée avait germé dans son esprit mais n’avait pas encore fleuri, il faudrait encore l’arroser d’un peu de chance et de persévérance.
La chance se tenait face à elle à présent, elle avait façonné des murs et des barrières : elle portait le nom du Haras de Pado. C’était étrange de porter ses vêtements, le pantalon lui collait à la peau, les mini-chaps se refermaient autour de ses mollets dans une étreinte réconfortante. Saar retrouvait les sensations qui avaient bercé son enfance et son adolescence. L’odeur caractéristique des écuries et du foin, le bruit de mastication des équidés qui savourent un repas bien mérité. Ç’aurait pu être un rêve, mais les doigts de la jeune femme se glissaient sur la barrière en bois de la carrière, elle pouvait y sentir les aspérités, savait que cette sensation n’appartenait pas à quelconque fantaisie onirique. Devant elle, quelqu’un montait un cheval de toute évidence expérimenté. L’hongre bai avait de quoi faire rêver, mais ce n’était pas pour lui qu’elle était venue ce jour-là. Elle avait pris contact avec le Haras dans l’optique de rencontrer un tout autre cheval ; Cupidon, un appaloosa de 16 ans qui correspondait plus ou moins à ce qu’elle recherchait. Il était un cheval à la fois formateur, tout aussi bien qu’il cherchait à être formé. L’idée était plutôt effrayante, mais parvenait aussi à séduire la cavalier : il s’agissait là d’un procédé d’échange. Elle ne voulait pas juste prendre, elle voulait donner. Et Cupidon semblait vouloir qu’on lui donne.
Saar n’avait pas demandé à faire un essai à cheval. Ce qui aurait pu passer pour de l’insouciance était en réalité bien calculé, un calcul bordé de principes et de croyances. Il s’agissait de commencer par découvrir le cheval, non pas en tant qu’outil du cavalier, mais en tant qu’être vivant. Elle ne prenait pas tant de risques après tout, c’était uniquement une demi-pension, pas un achat définitif. Elle était restée collée à la barrière un moment — c’était la peur qui la collait au bois, l’appréhension de ne pas être assez l’empêchait de faire le premier pas vers l’écurie. Mais bientôt la carrière se vida, et il n’y eut bientôt rien de plus à regarder, si ce n’est la qualité du sol. Il fallait quelque chose pour l’occuper, que ses doigts s’affairent à quelque chose, et bientôt elle dut se rendre à l’évidence : c’était l’Heure.
Un coup de vent fit bruisser les feuilles, la poussa dans le dos, juste ce qu’il fallait pour la propulser au sein des écuries. Elle n’était pas rentrée dans un bâtiment de centre équestre depuis des années, mais c’était comme si plus rien n’avait existé entre ces années là. Ce n’était pas le sentiment de renouveau ou d’étrangeté qui la remplit, mais un sentiment rassurant d’une habitude qu’on pensait avoir perdu, et qui est toujours là. Les gestes avaient été plus naturels que prévus, son regard avait gardé la rapidité du cavalier qui sait ce qu’il veut ; il s’arrêta sur Cupidon. Pas le cheval, non, le mot, tracé sur la porte du boxe. Elle expira, un souffle court et rapide, pour expulser les dernières appréhensions. L’étalon était là. Tâché, les crins fins au bout desquels s’était suspendu un brin de foin. Il avait cette robe étrange, qui donnait l’impression que son encolure appartenait un autre cheval tant elle séparait l’uniformité du reste du corps et de la tête. Première curiosité pour l’étalon ; il leva la tête, le bout du nez avancé de celui qui n’appréhende pas. Il ne vint pour autant pas, mais Saar n’attendait pas à ce qu’il le fasse. Probablement, si elle avait été à sa place, elle serait elle aussi restée au fond du boxe. Ses doigts se refermèrent autour du loquet du boxe pour l’ouvrir avec l’hésitation de l’étrangère qui ne connaît pas encore le rythme auquel on ouvre les portes des boxes dans cette écurie, qui n’en connaît pas encore le poids. — Salut Cupidon, c’est moi. C’est moi, ça ne voulait rien dire pour le moment, mais elle espérait que ça évoque quelque chose de positif sur le long terme pour l’étalon, qu’il soit content de voir ce moi ouvrir la porte du boxe. Pour le moment, Saar remarqua qu’il n’avança pas particulièrement, et si on pouvait lié ce comportement à de la timidité ou une appréhension, elle préféra penser qu’il respectait simplement sa bulle ; ce qui était positif. Elle plongea sa main dans sa veste et en sortit un bout de carotte. Le cheval n’était de toute évidence pas étranger au légume et il avança avec l’empressement d’un gourmand. Il colla presque les naseaux au légume avant de l’engloutir, visiblement satisfait de l’offrande que la femme lui proposait. Saar profita du moment pour poser sa main sur l’encolure de l’étalon, observant ses réactions. Elles étaient peu nombreuses, l’étalon était calme, pas chahuté par cette nouvelle intrusion dans son boxe. La cavalière était plus embêtée que lui, intimidée par un nouveau contact avec le monde équin qu’elle ne pensait pas réintégrer un jour. Puis elle s’arma pour ce qui allait être le premier pansage qu’elle effectuait depuis des années : un licol plat en main, elle réapparut dans le boxe une nouvelle fois et se plaça du côté gauche de Cupidon pour lui enfiler le licol. Le son familier des sabots d’un cheval résonna bientôt dans l’allée de l’écurie alors que Saar fit sortir l’étalon du boxe pour l’attacher devant. Elle avait à présent une meilleure vision de sa robe et de son anatomie. On voyait sans mal que le cheval ne travaillait plus beaucoup, son avant-main tout comme son arrière-main manquaient de muscles, et Saar remarqua qu’il pourrait probablement perdre un peu de ventre. C’était, cependant, bien loin d’eux encore, car la timide cavalière n’avait pas de programme en tête — elle ne plongeait pas, trempait seulement le bout des orteils. Pour le pansage là encore, les gestes lui vinrent comme si elle n’avait jamais quitté les écuries. Elle débuta par l’étrille en caoutchouc, fredonna un air qui lui donna un peu plus de contenance qu’elle n’en avait réellement. L’étalon était loin d’être un hyperactif ; il se laissait en fait soigner sans bouger, mais Saar pouvait voir qu’il l’observait tout de même du coin de l’œil, surtout quand elle passa le bouchon sur ses postérieurs. Elle y vit de la curiosité plus que de la méfiance, son impression fut d’ailleurs renforcée lorsqu’elle tenta de prendre ses postérieurs pour en curer les sabots. L’appaloosa se laissa totalement faire, donnant les pieds d’une manière un peu lasse sans s’agacer quand elle prit le temps d’observer la qualité de ses sabots et du dernier parage. Quand elle saisit sa brosse à crins, elle se rappela des longues séances de démêlage lorsqu’elle montait des poneys, à l’époque. Avec Cupidon, c’était chose rapide. Ses crins fins ne comportaient que quelques nœuds qu’elle élimina rapidement. Le pansage se termina avec un coup d’époussette sur la tête de l’étalon, qui aima moins qu’elle lui touche les oreilles mais, plein de bonne volonté, accepta la présence de ses doigts dessus. — Bon, bah ça me paraît pas mal ça, t’en penses quoi ? La réponse ne vint jamais, mais satisfaite de son travail, Saar ferma son sac à dos dans lequel elle avait rangé ses brosses. Leur après-midi n’était pas fini pour autant. Avant de laisser l’étalon dans son boxe, elle souhaitait que sa présence soit associée à quelque chose de positif. Ainsi, elle détacha le nœud de la longe et guida l’étalon hors de l’écurie. Le petit trajet eut le bénéfice de le réveiller un peu suite à cette séance de pansage, la tête à présent plus haute, le bout des oreilles pointés vers l’avant, il marcha avec activité au point où Saar du lui demander un arrêt et quelques pas en arrière pour qu’il ne tente pas de la dépasser. L’action eut pour effet de le recentrer sur son humaine, ce dont elle prit note aussitôt ; l’étalon semblait avoir tendance à se satisfaire d’une petite correction pour se plier aux demandes de son cavalier hors du travail. C’était plutôt positif, et attestait surtout de la bienveillance du cheval.
Le reste de leur première rencontre se déroula sur un carré d’herbe, où elle avait vu quelqu’un faire brouter son cheval plus tôt. Le calme alentour était en parfaite adéquation avec Cupidon qui broutait sereinement, bien que de temps en temps agacé par une ou deux mouches. La scène parut aussi irréaliste qu’elle était idyllique aux yeux de Saar, elle qui ne réalisait pas encore totalement qu’elle venait de faire un premier grand pas vers son rêve d’enfant. Il y aurait encore des efforts avant, des efforts et de la persévérance pour reprendre le niveau qu’elle avait perdu durant sa pause — cette pause qui caractérisait Cupidon aussi. C’était un début pour le couple, mais c’était aussi un renouveau pour eux deux, le début d’une période qui casserait peut-être la monotonie de leur vie actuelle. — Alors, content de ta sortie ? demanda Saar à l’attention de l’étalon, tandis qu’ils foulèrent les derniers mètres qui les séparaient de l’écurie. Si la réponse ne vint pas, Saar se conforta dans l’idée qu’un cheval passait forcément du bon temps à brouter dehors sans qu’on ne lui demande rien. Leur échange s’acheva sur un dernier petit bout de carotte, une caresse au niveau des naseaux — qu’elle en aimait la douceur ! — et Saar s’éclipsa, le départ aussi discret qu’avait été son arrivée.
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Mer 29 Juin - 17:07
Ta plume est magnifique! En tout cas, j'ai hâte d'en découvrir un peu plus sur Saar et l'histoire qu'elle vas vivre avec le magnifique Cupidon!
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Jeu 30 Juin - 16:00
.S02 first step
ft. cupidon
Saar avait bien dormi. En réalité, elle n’avait pas dormi aussi sereinement depuis longtemps, ce qui contrastait avec l’état d’appréhension dans lequel elle était constamment. Les changements dans sa vie étaient aussi solaires qu’ils étaient brûlants et la jeune femme ne savait plus sur quel pied danser. Elle alternait entre l’euphorie timide et la peur que tout bascule. Sa situation financière s’était grandement stabilisée ces derniers mois, et elle avait même commencé à rêver à l’idée d’acquérir son propre cheval. Cupidon était la première étape vers cet objectif, et elle comptait s’investir dans leur relation comme si l’appaloosa était le sien. Alors, elle n’avait pas attendu plus longtemps et avait rejoint le Haras de Pado le lendemain du début de leur demi-pension. La veille, elle avait sorti son bloc-notes et avait commencé à noter quelques exercices simples à effectuer avec l’étalon, à pied. Elle se satisferait de peu, n’avait aucunement l’intention de faire sauter Cupidon ou de lui demander beaucoup de travail monté, et encore moins dès le début de leur demi-pension. Il s’agissait tout d’abord pour Saar de regagner sa confiance face à un équidé. Et cette confiance, elle le savait, elle la regagnerait à travers la sensation de faire progresser sa monture. Leur rapide promenade au pas autour de l’écurie lui avait déjà donné les premières pistes ; si Cupidon était de toute évidence un gentil cheval, et ce fait lui avait déjà été répété plusieurs fois, il avait le défaut des chevaux qui n’ont pas beaucoup travaillé à pied. Lorsqu’elle le menait, le cheval entrait dans sa bulle sans la ménager, avait menacé de la dépasser à plusieurs moments. Ainsi, leur première séance était déjà toute tracée. Il s’agissait de revoir les fondamentaux d’une relation équestre qui se passe bien à pied.
La cavalière était arrivée tôt le matin, profitant du fait que la plupart des propriétaires étaient au travail pour s’approprier les installations du haras sans craindre gêner qui que ce soit. Les derniers jours avaient été gris et ce matin là ne faisait pas exception, au grand bonheur de Saar qui faisait partie de cette minorité de personnes adorant la pluie. Le gris du ciel la remplit d’une bonne humeur qu’elle espérait communicative. Elle se rendit néanmoins compte d’une chose à l’approche du boxe ; Cupidon n’était visiblement pas touché par son aura de positivité. Effectivement, l’étalon était couché dans son boxe, profitant encore d’une matinée qu’il avait cru tranquille. Il était somnolant, le menton légèrement pendant. Saar se demanda s’il était simplement inintéressé ou s’il avait tant perdu l’habitude qu’on vienne s’occuper de lui en dehors des horaires habituels de nourrissage et de sorti au pré qu’il ne se sentait même plus concerné quand quelqu’un se postait à l’entrée du boxe. Peu importe la raison, Saar avait dans son camp l’arme de tout cavalier : un bout de carotte. Le bruit familier d’un sac en plastique tira Cupidon de son état de somnolence. Il étira le bout du nez avec la même curiosité que la veille et déplia ses membres pour se lever finalement, les articulations encore engourdies par le sommeil. — Salut bonhomme, c’est un peu tôt pour toi encore ? Je note ça pour ma prochaine visite, mais là pour le coup, c’est trop tard pour aujourd’hui. Je suis déjà là., elle murmurait toujours quand elle parlait à l’étalon, la voix voilée par la timidité d’être entendue par quelqu’un qui n’aurait pas du l’entendre — quelqu’un qui n’était pas Cupidon, somme-toute.
Prenant en compte que huit heures était une heure trop avancée pour l’étalon, Saar décida aujourd’hui de s’occuper de Cupidon à l’intérieur du boxe. C’était aussi un moyen de s’assurer qu’il était respectueux d’elle au sein de sa maison, bien qu’il avait été si calme la veille que la cavalière doutait avoir une grosse surprise. Elle le bouscula un peu, de manière métaphorique, en agitant amplement le bras mais lentement pour lui demander de se pousser et de rejoindre le fond du boxe. D’après ses lectures, cette méthode était meilleure que pousser directement le poitrail avec sa main, tout bonnement car l’action pouvait permettre au cheval de comprendre à quel point il était plus fort que l’humain, et ce n’était clairement pas ce que Saar recherchait. Cupidon eut d’ailleurs du mal à comprendre ce que la bipède entreprenait, mais à l’instant où il décala son antérieur à l’opposé de Saar, celle-ci s’arrêta afin de retirer la pression à laquelle le cheval venait de se soustraire. Elle reprit ensuite le geste, jusqu’à ce qu’il s’éloigne de manière satisfaisante. Si Cupidon était plutôt placide, il comprit rapidement l’attente de sa cavalière qui put commencer le pansage. Comme la veille, le pansage se passa sans encombre. Il y avait quelque chose de particulièrement relaxant, apaisant, dans l’acte de se lever tôt le matin pour finir au chaud dans le boxe d’un étalon placide. Il s’était mis à mâchonner son foin tandis que Saar s’occupait de lui, ayant recours à l’étrille, puis au bouchon. Les brosses soulevèrent des petits nuages de poussières, rappelant à Saar que la poussière revenait toujours se faufiler sous les poils, peu importe à quel point on passait du temps à panser un cheval la veille. Encore une fois, le passage de la brosse dans les crins fut express, et la cavalière put s’attaquer au curage de pieds. L’étalon flemmardait, rechignant un peu à lever les postérieurs au début, mais elle s’aida de son épaule pour le déséquilibrer et lui prendre les pieds, précédant chaque tentative de prendre un pied par un « donne » net. Malgré le naturel avec lequel lui revenaient les mots et les actions, elle avait encore du mal à réaliser qu’elle avait enfin signé une demi-pension, que l’équitation et les équidés revenaient enfin dans son paysage hebdomadaire. La sensation d’un rêve éveillé ne la quitta pas, même alors qu’elle quitta les écuries, l’étalon sur ses pas, en direction du rond de longe.
La séance avait été plus que satisfaisante. Si la communication s’était montrée difficile par moment, Saar était consciente que c’était de sa faute. La timidité nouait ses chevilles entre elles, la faisait trébucher sur ses intentions qui s’exprimaient si différemment de ses pensées premières. Regarder des vidéos et lire des résumés d’exercices ne suffisaient pas à parvenir à un équilibre dès le premier essai, ce n’était que des graines à faire germer dans sa réalité, et elle savait que les germes ne donneraient pas de fleurs de si tôt. Mais elle s’était promise de ne pas être trop sévère, d’enterrer son perfectionnisme, l’écraser sous son pied pour le faire taire. Quand bien même elle faisait des erreurs, ces erreurs caractérisaient le parcours de tout cavalier ; avec les chevaux, on échouait toujours un peu avant de réussir complètement. Alors durant cette séance, Saar avait accepté qu’il fallait échouer quelques fois, et se contenter d’une petite réussite, qu’elle compléterait par d’autres réussites les prochaines séances. La satisfaction qu’elle ressentait malgré les petites erreurs eut un effet boule de neige agréable, car elle était d’autant plus satisfaite qu’elle sentait les résultats de son travail sur elle-même ces dernières années : elle se donnait le droit à l’erreur, le droit à demander peu, le droit de ne pas être ambitieuse. Mais cette nouvelle flexibilité qu’elle pouvait se donner, elle savait qu’elle le devait à Cupidon ; l’étalon était assez bienveillant pour qu’elle n’appréhende pas ses propres échecs, elle savait qu’il n’en profiterait pas. Alors elle ne ménagea pas ses efforts pour lui rendre la pareille à travers un massage minutieux. Les doigts sur la colonne, elle tenta de faire des mouvements circulaires dans le but de délier son dos et de stimuler sa circulation sanguine. Son regard oscillait entre ses propres doigts et la tête de l’équidé, à la recherche du moindre signe lui permettant de savoir qu’elle le faisait correctement. Ses doigts glissèrent jusqu’à la croupe du cheval, pour remonter à nouveau le long de la colonne vertébrale. Elle en profita pour réviser ses connaissances, murmurant afin de graver les mots dans sa mémoire auditive : — Alors, sept vertèbres cervicales, dix-huit vertèbre dorsales, six vertèbres lombaires, c’était quoi ensuite.. ? je sais plus combien de vertèbres sacrées, et quinze à dix-huit vertèbres. Va falloir réviser tout ça. Le massage finit, elle glissa ses doigts sur chacun des postérieurs de Cupidon pour ancrer cette nouvelle habitude de donner plus facilement et légèrement les pieds. Elle ponctua le pansage d’un bout de carotte. — Allez, à bientôt Cupidon. et le bientôt arriverait vite.
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Jeu 30 Juin - 18:34
Je me sentais comme une petite souris à épier Saar et son nouveau protégé Quel résumé puissant!
+ 3 pts de confiance + 4 pts de soins + 9
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Mar 12 Juil - 14:16
.S05 one step closer
ft. cupidon
C’était fait — l’idée était inconcevable, irréaliste. Quelques mois plus tôt encore, elle se demandait encore si elle remonterait sur le dos d’un équidé, si elle pourrait un jour en côtoyer un régulièrement. Aujourd’hui, elle avait signé des papiers qui s’étaient retrouvés de manière urgente sur son bureau. Saar avait écrasé les barrières d’anxiété et de doutes qui la séparaient de ses rêves, de ses envies et avait saisi l’opportunité qui s’offrait à elle ; le propriétaire de Cupidon s’était résolu à vendre son étalon. Problèmes de santé, problèmes financiers, tout s’était accumulé. Il avait alors prévenu Saar, elle n’avait que peu de choix : acquérir Cupidon, ou mettre fin à la demi-pension. Elle avait longuement hésité — elle avait fait semblant d’hésiter, de peser le pour et le contre, cependant son choix émotionnel avait été fait dès l’annonce de la vente de l’étalon. Tout était déjà préparé ; les budgets potentiels de propriétaire étaient déjà prêts dans ses dossiers, résultats d’heures et de jours passés à se projeter, à se dire qu’un jour elle posséderait son équidé, quelques années auparavant quand tout ceci n’était encore qu’un rêve qui attendait d’être arrosé. Elle savait qu’elle était capable de le faire, et savait que Cupidon était le partenaire idéal ; gentil, patient. Le rêve avait germé, et elle en avait cueilli la fleur.
Si l’accord avait été passé, Saar avait décidé de profiter de l’achat de Cupidon pour prendre les rendez-vous nécessaires à toute visite d’achat habituelle. Elle allait faire venir le maréchal-ferrant, l’ostéopathe, le dentiste et enfin le vétérinaire, afin de s’assurer que son étalon se portait bien sur tous les plans. Les rendez-vous tombaient plutôt bien, puisque les problèmes du propriétaire — l’ancien propriétaire — de l’appaloosa ne lui avaient pas permis de rester à jour dans les rendez-vous de santé de son équidé, et il avait pris un peu de retard. Somme-toute, c’était aussi l’idéal pour Saar, afin qu’elle se sente plus sereine pour débuter son nouveau voyage de propriétaire. Et la venue du vétérinaire ne serait pas du luxe. Le matin-même, on l’avait appelée pour lui signaler que Cupidon avait les paturons en mauvais état, des croûtes, et probablement une gale de boue. Le cœur de Saar avait cessé toute action le temps d’une seconde quand elle avait vu le numéro de l’écurie sur son téléphone portable, étonnée qu’on la contacte alors que le rendez-vous était planifié pour le début d’après-midi. Superstitieuse, elle ne put empêcher son estomac de se tordre, se relâcher et se tordre à nouveau à la pensée que son étalon avait peut-être un problème. Elle le savait, elle l’avait entendu des dizaines de fois : être propriétaire d’un cheval, c’était une source de problèmes sans fin. Et les problèmes, c’était en général contre-indiqué pour quelqu’un que l’anxiété oppressait au quotidien. Mais elle avait choisi cette vie, par passion et par amour pour Cupidon.
Alors elle était arrivée bien trop tôt au Haras de Pado, espérant que le vétérinaire ne soit pas en retard. Ce serait la première fois qu’elle observe une visite vétérinaire. Si les visites d’achat étaient généralement des risques de rupture d’engagement, en fonction de l’état interne du cheval, pour Saar ça ne l’était pas. Elle prendrait Cupidon, même s’il se révélait souffrir d’un mal qui le rendrait immontable bientôt. Ses pas la menèrent automatiquement vers son appaloosa. Bien qu’elle n’ait pas rejoint le haras depuis bien longtemps, ses habitudes étaient déjà toutes faites, son regard se posait automatiquement sur la porte du box de Cupidon quand elle entrait dans l’écurie, et le coin de ses lèvres se levait aussitôt qu’elle apercevait la tête tachetée de l’équidé. — Coucou Cupi, ça va pas fort alors ? demanda-t-elle, mais l’étalon paraissait tout aussi placide et curieux qu’à son habitude. La vision rassura la cavalière ; elle savait que la gale de boue n’était pas quelque chose de particulièrement grave tant que c’était traité, et voir Cupidon en forme la rassura — elle s’inquiétait cependant de l’origine du mal, il est vrai que les paddocks avaient été particulièrement humides et boueux ces derniers temps suite aux intempéries, et les changements de température et d’humidité soudain n’avaient probablement pas aidé. Le licol passé autour de la tête de l’étalon, elle l’attacha hors du box afin d’avoir une meilleure vision de ses membres. Elle se recula et plissa les yeux. Il n’était pas difficile de voir les croûtes, et sous les poils blancs du postérieur gauche, la bipède put remarquer qu’il manquait quelques poils. Si ce n’était pas affolant, ce n’était pas non plus très joli à voir. Elle grattouilla l’encolure du cheval, poussant un soupire entre deux coups d’œil vers la porte des écuries — bien qu’il soit trop tôt pour que le vétérinaire ne vienne. Qu’à cela ne tienne, elle avait ainsi le temps de panser son étalon. L’impression était étrange ; d’abord, il lui sembla que son cheval se casserait à chaque coup de brosse, apeurée par ses propres pensées anxieuses. Mais bientôt, les habitudes reprirent leur place, et l’impassibilité apparente de Cupidon conforta Saar dans l’idée qu’elle n’avait pas à agir différemment. — Tout va bien. C’est comme d’habitude, elle murmurait pour elle-même, espérant que le son des mots rentrerait mieux dans sa tête. Elle se concentra sur le bien être du cheval, manqua de s’étouffer sur un nuage de poussière qui émana de la croupe du cheval quand elle y passa l’étrille en caoutchouc. Le temps était plus sec aujourd’hui, et faisait presque oublié l’humidité des dernières semaines. Elle profita du pansage pour effectuer un petit massage sur le dos du cheval afin de favoriser la circulation sanguine et détendre l’étalon. Si Cupidon n’était pas un cheval très expressif, elle pouvait voir à ses paupières lourdes qu’il appréciait. Le curage de pieds fut délicat pour la cavalière, une pression sur l’épaule de son étalon avec sa propre épaule, et elle ne le touchait que du bout des doigts, de peur de toucher une croûte qu’elle n’aurait pas vu. Elle se retrouva alors à tenir les sabots par la pince. — Wah, merci Cupidon. L’étalon avait été effectivement plutôt patient, bien que le curage ne demanda pas grand effort pour la cavalière, les sabots n’étant pas particulièrement sales. Quand elle se redressa, Saar tourna le dos vers la porte ; un moteur s’approchait et elle aperçut bientôt un petit van se garer un peu plus loin. L’angoisse réveillée, elle marcha, les articulations rouillées et tendues, jusqu’au vétérinaire ; c’était une femme qui avait probablement pas loin de la fin de la vingtaine. Elle lui serra la main. La poigne de son interlocutrice était ferme et pleine d’assurance. — C’est par là, pour Cupidon. Et euh… Il y a eu un petit changement de programme, aussi. annonça Saar, alors que la vétérinaire sortait ses appareils afin de prendre des radios. Elle s’arrêta dans son mouvement, posa un regard interrogateur sur Saar. — Un changement de programme ?
Il avait été décidé que la facture serait divisée ; une qui traiterait de la gale de boue, et l’autre qui traiterait uniquement des radios et des exercices proposés pour observer les allures de l’étalon. Saar fut heureuse de savoir que son squelette se portait bien, s’il y avait quelques technicités à noter à propos de son boulet postérieur, il y avait peu de chance qu’un problème n’apparaisse compte tenu de l’utilisation que comptait en faire Saar. Pas de compétitions, un rythme de travail peu soutenu. Les aplombs étaient bons, et la vétérinaire, qui s’appelait Anaïs, avait confirmé l’état de l’étalon : pour son âge, il était très en forme. Aucune contre-indication concernant l’achat, avait-elle ajouté, bien qu’elle avait compris que l’intention d’achat n’aurait pas été brisée même avec une contre-indication. — Bon, concernant la gale, comme vous pouvez le voir ça commence tout juste. On arrive au tout début de l’infection, on a que de petites croûtes et une petite perte de poils sur ce postérieur. Concernant le traitement, tant que ça n’évolue pas plus, vous n’aurez pas à tondre. On va lui mettre une pommade, ça devrait suffire vu la météo des prochaines semaines. Vérifiez bien l’état des boxes, ils sont très bien là, mais s’ils ne sont pas nettoyés assez fréquemment, l’humidité de la litière peut effectivement entraîner une gale. S’il s’agit uniquement du paddock, effectivement voir avec les propriétaires quand il pleut s’il n’y a pas moyen d’accéder au pré plutôt, et éviter les paddocks tout boueux dans lesquels ils s’enfoncent. Saar hochait la tête, les yeux rivés vers la vétérinaire, une main sur l’encolure de son étalon qui avait été assez sage pour supporter la visite sans trop de résistance. Elle engrangeait les informations autant que possible. La femme, plus expérimentée, décida d’aider Saar à désinfecter les croûtes avec de la Bétadine. La cavalière put ainsi apprendre les bons gestes à suivre, élève assidue et attentive. Elle apprit ensuite qu’elle pourrait essayer de retirer les croûtes une fois qu’elles seraient ramollies grâce à la pommade cicatrisante. Une carotte plus tard, Saar emmena l’étalon au pré afin de profiter du sol sec. Ce serait aussi l’occasion pour la cavalière de curer le box à fond. La nouvelle propriétaire était satisfaite de son rendez-vous, et surtout très satisfaite de la spécialiste employée ; pédagogue, patiente et douce autant avec le cheval qu’avec le client.