Box de Vincenzo

Vincenzo

ft. Swann Anderson.

Après sa pause du midi, suivie d'une heure de sortie avec son compagnon et six de ses chiens, Swann reprit la route pour retourner au haras. Il lui restait une heure de travail, avec cette fois un dénommé Vincenzo. Comme pour Lost, la jeune femme jeta un oeil au plan des écuries pour repérer le box de l'intéressé. Une fois arrivée, elle constata avec amusement un énorme écart de gabarit entre Lost et ce cheval: Vincenzo était littéralement un colosse. Epais et tout en muscle, l'étalon était impressionnant. Mais si Swann avait fait de l'équitation son métier, ce n'était pas pour se laisser impressionner au premier abord.
Elle entra dans le box du cheval et s'activa tout en douceur: pansage, sabots, tapis, amortisseur, selle puis filet. Vincenzo ne broncha pas, ni ne bougea d'un poil. Il avait l'air d'une force tranquille.

La jeune femme l'amena ensuite à l'extérieur, choisissant le manège pour plus de calme et de tranquillité. En effet, avec ce beau temps, les autres cavaliers semblaient préférer la carrière.
Pour Vincenzo, cette fois, Swann avait reçu quelques instructions: elle devait le faire sauter. Cela tombait bien, quelques obstacles étaient installés dans un coin du grand manège. Du coin de l'oeil, Swann repéra deux jeunes filles qui discutaient en observant une autre qui travaillait des cessions à la jambe avec un poney noir. La blonde leur fit un signe et leur demanda gentiment de baisser les barres. Les deux jeunes jetèrent un regard impressionné à Vincenzo puis s'activèrent. L'étalon était jeune, Swann préférait ne pas lui en demander trop; de plus, elle ne connaissait pas ses capacités. Cinquante centimètres seraient suffisants pour commencer.

Après une bonne détente, la cavalière professionnelle commençait à cerner le caractère de Vincenzo, comme elle l'avait à peu près cerné au box, c'était une force tranquille. Dur de la bouche, il appuyait sur le mors et ses mains commençaient déjà à en payer le prix. Heureusement qu'elle avait mis des gants.
Cependant, lorsque vint le moment d'amorcer les barres, Vincenzo sembla tout de suite plus énergique. Il avala la hauteur ridicule d'un seul bond; évidemment, cinquante pauvres centimètres n'étaient rien comparé à sa taille de colosse ! Cependant, Swann décida de garder cette hauteur pour le moment. Elle voulait surtout travailler la précision et le respect de l'étalon. En effet, même si l'alezan semblait respecter les barres, la jeune femme le sentait un peu précipité.
Après plusieurs passages, lorsqu'elle sentit que ce point commençait à s'améliorer, elle demanda aux jeunes filles de monter les barres. Deux obstacles à soixante-dix, un autre à quatre-vingt. La blonde mena sa monture vers chaque obstacle individuellement, lui demandant de repasser au pas entre chaque saut. Finalement, lorsqu'elle obtint enfin un cheval calme et plus concentré, elle tenta l'enchaînement des trois. Vincenzo exécuta le parcours avec brio, bien qu'avec un peu de précipitation sur la fin. Il n'était pas parfait, la professionnelle en Swann voyait beaucoup de défauts dans son attitude, mais il était encore très jeune, c'était normal; il faisait déjà des prouesses pour son âge. Cet étalon promettait de belles choses.

Swann le laissa marcher rênes longues pour la détente de fin de séance, avant de mettre pied à terre et de le ramener au box. Un petit coup de paille sur l'encolure de l'alezan permit de sécher son poil humide. Une fois sec et propre, la cavalière lui tendit une friandise puis referma le box.
Sa première journée de travail s'achevait, et la jeune femme en était extrêmement satisfaite. Elle avait eu l'occasion de monter deux chevaux plutôt agréables, mais elle savait que cela ne durerait pas; tôt ou tard, le directeur allait sans doute lui confier les difficiles du haras. Cela ne faisait pas peur à la jeune femme pour autant. Après tout, c'était son boulot.

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