Box de Cherubin

port du harnachement

Au domaine Tedrick ne s'ennuyait pas ça c'était sûr. Puisqu'il avait désormais vendu plusieurs chevaux il pouvait s'occuper lui-même de travailler son piquet, aidé de temps en temps par Aspen et surtout par sa groom qui était d'une aide précieuse. Mais cela lui faisait du bien de retrouver un domaine à taille humaine, et par-dessus tout pouvoir passer plus de temps avec ses chevaux. Ce temps il comptait bien le prendre pour s'occuper personnellement du débourrage de son cadet : Cherubin. Il avait acheté la semence du père et loué le ventre de sa mère, mais il était bien son poulain. Il l'avait vu grandir, l'avait manipulé et pré-débourré. Aujourd'hui le quotidien du jeune cheval était fait de nouvelles découvertes. Quelques jours plus tôt le beau gris avait découvert la longe aux trois allures, il était temps pour lui de se familiariser avec le port du harnachement, une étape importante dans son éducation! Alors Tedrick avait ramené les affaires du beau gris avant de le rejoindre dans le box où il avait élu domicile depuis son arrivée au domaine, un peu après son sevrage. Comme à chacune de ses visites l'allemand prenait le temps de le saluer, de regarder comment il allait et de lui accorder quelques caresses avant de le panser et finalement décidé de commencer cette fameuse séance.

Comme à chacun de ses débourrages Tedrick procédait par étapes logiques. Comme une machine bien huilée il s'empara donc du tapis pour le présenter au premier à son beau gris dont le poil sombre rappelait son jeune âge. Curieux Cherubin tendit l'encolure pour venir inspecter d'un peu plus près ce dont il s'agissait. Soufflant un air chaud par les narines, il suivait minutieusement les contours pour bien sentir et analyser l'objet en tissu qu'on lui présentait pour la première fois. II avait bien vu des congénères en porter, mais voilà cette fois-ci c'était son tour. Prenant tout de même son temps, Tedrick attendit de sentir son protégé en confiance avant d'approcher délicatement le tapis de son épaule. Commençant tranquillement à habituer le gris à son contact, Tedrick le caressait avec l'objet, se concentrant d'abord sur l'épaule puis sur tout le dos et les flancs. Un peu réticent au début, le selle français frémissait au contact du tapis. Pourtant, il ne chercha à aucun moment à fuir son contact, restant sagement là où il était. Peut-être était-ce parce qu'il se sentait en sécurité dans son box, en tout cas il était docile jusqu'ici. Alors, le sentant prêt, le jeune homme plaça le tapis correctement sur son dos, ajustant sa position une première fois avant de le caresser et lui parler. Cherubin ne cherchant pas à rejeter le tapis, il eut droit à une friandise bien méritée avant de poursuivre avec la selle cette fois-ci.

Intrigué par la selle, les oreilles du selle français se pointèrent vers l'avant. Après un court instant de réflexion le gris se décida finalement à s'approcher de l'élément imposant en cuir. Comme précédemment il prit tout son temps pour sentir, toucher et même lécher la selle mixte dont Tedrick se servait pour ses débourrages, notamment car elle était vieille et solide, elle ne se détériorerait pas facilement, et si cela devait arriver ce ne serait pas bien grave. Caressant le gris entre les oreilles, tenant l'autre selle d'une main, l'allemand décida qu'il était temps de passer à la suite. Alors il s'approcha doucement du dos de sa monture, le touchant d'abord au niveau de l'épaule avant de poser délicatement la selle sur son dos, en profitant pour réajuster un peu le tapis qui avait bougé et dégarotter. Cherubin n'accepta pas immédiatement ce poids supplémentaire qui lui était inconnu, alors il leva les fesses à deux reprises, reculant les oreilles. Ayant du temps devant lui Tedrick prenait soin de le détendre et de le rassurer, ne cessant de lui parler en lui octroyant quelques caresses. Lorsque le gris eut retrouvé un calme approximatif, Tedrick put donc remettre en place le tapis et la selle et commencer à sangler. Avant toute chose il attrapa la sangle qui pendait contre le flanc de l'animal et fit mine de serrer. Rentrant aussitôt le ventre le concerné balança sa tête vers la sangle avant de se redresser. Comptant jusqu'à cinq, Tedrick relâcha la sangle qui se remit à prendre. Un peu surpris l'entier se contracta, se détendant finalement après quelques caresses. Dès qu'il fut revenu dans le calme, Tedrick reprit ce petit exercice, jusqu'à ce que serrer et lâcher brusquement la sangle ne soit plus un problème pour Cherubin. Et puis il n'était pas bête, le selle français avait rapidement compris que cela pouvait être surprenant mais pas dangereux. L'allemand sangla alors pour de bon de quelques trous, histoire d'être sûr que la selle ne tournerait pas ce qui risquerait de faire peur ou blesser le jeune cheval. Il lui accorda ensuite une friandise avant de passer à la dernière étape qui était le filet.

Le temps de récupérer le filet sur le porte-selle et le cavalier le présentait déjà à sa jeune recrue. Cet amas de lanières de cuir ne semblait pas le moins du monde effaroucher le gris. Cherubin observait, une oreille en avant, pourtant il n'était pas impressionné par l'objet. Il était donc temps pour lui de l'expérimenter de plus près. S'approchant doucement de sa tête, Tedrick passa dans un premier temps les rênes par-dessus les oreilles de sa monture. Celui-ci recula d'un pas mais les gestes doux et lents de son propriétaire le rassurèrent suffisamment pour qu'il se laisse faire. Une fois fait, il se plaça près de lui et emmena la tête de sa monture contre son torse pour lui présenter le mors. D'une main il tenait le filet et la tête de l'entier, de l'autre le mors à aiguille. Pas très décidé à ouvrir la bouche, l'allemand rusa donc et lui chatouilla la commissure des lèvres jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Dès lors, il y glissa le mors et remonta le filet en place pour attacher sous-gorge, muserolle et passer le toupet par-dessus le frontal. Pas habitué à avoir quelque chose dans la bouche Cherubin tournait sa tête dans un angle bizarre en mastiquant bruyamment son mors quelques instants. Amusé Tedrick lui flatta l'épaule avant de décider de l'emmener marcher un peu dans le domaine, le temps qu'il s'habitue à se déplacer avec l'équipement sur le dos.

Passant les rênes par-dessus sa tête une nouvelle fois, Tedrick ne tarda donc pas à ouvrir la porte du box et inviter sa monture à en sortir. Plutôt respectueux Cherubin passa la porte sans bousculer son propriétaire, le suivant dans l'allée de l'écurie. Sa démarche était assez folklorique, lançant les postérieurs sur le côté comme s'il était gêné. Il ressemblait un peu à Charlie Chaplin en somme. Passant par la grande porte ils quittèrent donc le couvert de l'écurie pour aller faire un petit tour du domaine. Si les premières minutes le gris ne cessait de s'arrêter, ne comprenant pas trop le principe du mors, et avait une démarche spéciale, il lui fallut quelques minutes pour se détendre et reprendre une attitude bien plus classique. Lui caressant l'épaule, son propriétaire était intimement convaincu qu'il serait un aussi bon cheval que ses parents, et le débourrage était la première étape vers les grandes compétitions. Finalement, après une quinzaine de minutes, ils étaient retournés à leur point de départ, le box du selle français. Comme à chaque fois il avait été exemplaire et à la hauteur de la situation. Alors Tedrick le dessella peu à peu, commençant par le débarrasser du mors puis de la selle et du tapis d'une traite. Prenant le temps de lui faire quelques caresses et de lui offrir deux friandises qui restaient dans sa poche, l'allemand décida finalement de le laisser se reposer. Il avait bien travaillé et méritait une bonne sieste à présent. Lui offrant une ultime caresse sur le bout du nez il s'éloigna finalement. Maintenant il devait nettoyer le mors et ranger les affaires. La dernière ligne droite serait la monte aux trois allures, plus qu'à espérer que Cherubin serait tout aussi bon élève.

résumé #09

Il était tôt quand Tedrick quittait son domicile pour rejoindre l'écurie à deux pas. Comme chaque jour, il avait un certain nombre de chevaux à monter et travailler. Il avait donc fait le tour des équidés qui profitaient de leur ration du matin avant d'ôter les bandes de repos unes à unes et d'entamer la journée par quelques séances de stretching, de marche en main ainsi que de longe. Ce n'est qu'une fois les étirements et le travail au sol réalisé que l'allemand installait dans l'aire de préparation les affaires dont il se servirait pour sa première séance du jour. Sa boîte de pansage et l'équipement en place, ne lui manquait plus que le cheval concerné. Ce matin il avait choisi de sortir en premier Cherubin, le jeune selle français prometteur de son écurie. Armé de son licol, il avait donc rejoins le box du gris qui, terminant sa ration, ne prêtait pas beaucoup d'attention à l'homme à sa porte. Ingurgitant son avoine, il avait finalement décidé de faire volte-face pour venir à l'entrée du box, sentant la paume de la main de son visiteur. Peu émotif, il laissait l'homme rentrer à l'intérieur, se poussant pour laisser la place. Le remerciant d'une caresse sur l'encolure, Tedrick ne tardait pas à enfiler le licol autour de sa tête pour l'encourager à le suivre jusqu'à l'aire de préparation. Installé entre les deux poteaux d'attache par deux chaînettes, on lui ôtait la longe principale que son cavalier déposait dans un coin. Il était grand temps de lui accorder un bon pansage complet.

Ouvrant sa boîte de pansage, Tedrick récupérait son étrille en caoutchouc. Sans attendre, il commençait à décrire de grands cercles sur le poil encore un peu sombre du jeune cheval. La tête légèrement basse, les oreilles mobiles, il était calme mais attentif à son environnement. En même temps, il y avait beaucoup d'activités ici. Des chevaux venaient et sortaient tout autour de lui. À commencer par la belle Hourra qui le rejoignait sur la stalle de pansage voisine. Austin prenait soin de lui refaire une beauté avant de l'emmener au paddock. Il avait bien compris que l'adolescente s'était attachée à la pré-retraitée et ce n'était pas plus mal. Gardant sa réflexion pour lui, il continuait d'étriller le selle français, s'appliquant de chaque côté avant de remplacer l'étrille par la brosse dure. Ainsi, il bouchonnait les parties charnues de Cherubin qui se laissait faire docilement. Il n'était pas du genre à se rebiffer aux soins de toute façon, il aurait été surprenant de le voir s'agiter sans raison. S'adressant à lui, il le remerciait de sa patience et lui promettait de ne pas être trop long. Tâchant de tenir sa promesse, il finissait de le bouchonner afin de finir le corps avec la brosse douce. Frottant ses membres et son ventre, il tentait de le rendre aussi propre que possible avant de passer un petit coup de brosse de tête sur son chanfrein et ses joues. Plus petite  et plus douce qu'une brosse douce, la plupart des chevaux l'appréciaient, même s'ils faisaient parfois la tête au début. En général, ils comprenaient vite que c'était assez agréable. Terminant son pansage, il démêlait la crinière et la queue de sa monture avant de curer ses pieds minutieusement, vérifiant par la même occasion qu'aucun fer n'avait disparu.

Les dernières vérifications faites, l'allemand déposait un tapis orange bordé de brun sur le dos du selle français, bientôt suivit d'un amortisseur de même couleur. Positionnant le tout correctement, il ajoutait bientôt sa selle d'obstacle en cuir châtaigne. Le temps de degarotter puis il sanglait de quelques trous. Il ajusterait avant de se mettre en selle, permettant à la selle de se positionner après que Cherubin ai pu se déplacer. Descendant les étriers, il prenait ensuite son filet. Présentant le mors au gris, celui-ci ne tardait pas à l'accepter, permettant à son propriétaire de le placer correctement sur sa tête. Passant le toupet par-dessus le frontal, il attachait ensuite la sous-gorge et la muserolle combinée. Caressant l'épaule du gris, il terminait sa préparation par une paire de guêtres et de protèges boulet assortis aux cuirs. Le selle français étant équipé, Tedrick enfilait donc sa bombe, ses chaps ainsi que ses gants. Une cravache au cas où et il rejoignait le manège depuis l'intérieur de l'écurie. Gaby devait déjà les y attendre.