PsychoShinigami - MANEGE [corbeille - 2016 / 2020]

01/08/20

Prenant une grande inspiration, Ivy essayait de se détendre. Ses parents la regardaient attentivement du coin de l'oeil, soucieux de voir comment la jument se comporterait lors de ce concours. Elles avaient beaucoup travaillé toutes les deux et la jeune femme savait qu'elles étaient prêtes. Elle connaissait sa reprise par coeur et il ne faisait pas aussi chaud qu'elle le craignait. De plus, la reprise se déroulait dans un grand manège couvert qui possédait une clim. En soi, elles ne devraient pas être vraiment gênées. Son tour arriva, elle pressa les flancs de la jument pour arriver au trot de trail, bien assise dans sa selle. La jument conservait un contact franc et moelleux sur le mors, elle engageait bien ses postérieurs sous la masse, pour le moment, tout s'annonçait bien. En X, elle demanda finalement un arrêt au carré. Elles conservèrent l'arrêt quelques secondes, suite à quoi Ivy salua les juges et rompit l'arrêt au trot de travail, Ibis s'élançant les oreilles pointées vers l'avant.

Le duo ne tarda pas à reprendre la piste à main droite en C pour, toujours au trot moyen, dessiner une diagonale M - X - K. Concentrée, Ibis était réactive et s'appliquait dans l'exercice, elle était visiblement dans un bon jour et si elle conservait cette attitude tout du long, nul doute qu'elles s'en sortiraient ensemble sans difficulté. En K elle prit la piste à main gauche en passant au trot de travail. En A la camarguaise doubla dans la longueur, et après quelques foulées, Ivy plaça ses aides pour lui demander une cession à la jambe à gauche entre les lettres R et M. Cet exercice, Ibis le connaissait très bien. En effet, elles le travaillaient souvent à la maison et ce n'était donc pas les cessions qui lui feraient défaut. Les gestes étaient aussi précis qu'assurés et c'est sans problème qu'elles passèrent cette étape avec succès. À main gauche de M à C, la camarguaise longea la piste au trot de travail avant de se mettre en C sur un cercle de 20 mètres. Sur 15 mètres environs Ivy laissa filer les rênes au trot assis. Comme elle le souhaitait, la jument grise étendit son encolure vers l'avant et le bas sans pour autant perdre le contact avec le mors. Après quoi Ivy remonta progressivement ses rênes en incitant la jument à se remettre en place. Ibis ne chercha pas à protester et s'arrondit de nouveau sans pour autant se fâcher. Elles reprirent donc la piste de C à H, toujours au trot de travail, avant de dessiner une diagonale H - X - F au trot moyen. De F à A elles se remirent au trot de travail pour doubler en A et demander une nouvelle cession à la jambe, à droite cette fois-ci, entre S et H. Arrivé en H elle laissa la jument suivre la piste avant de demander un nouveau cercle touchant C, à l'autre main, où elle laissait filer les rênes sur une quinzaine  de mètres avant de remonter peu à peu au contact en remettant la jument en place.

De retour sur la piste en C, en passant par M et R, elle laissa la jument avancer au pas moyen. Concentrée, Ivy allongea le pas dans la diagonale R à K, ce qui ne posa pas de problème à la camarguaise qui mastiquait son mors en s'appliquant. En K elles reprirent la piste à main gauche en reprenant le pas moyen entre K et A. Dès lors, elle plaça ses aides et demanda un départ au galop de travail à gauche. Bien droite et assise dans sa selle, la jeune femme accompagna le mouvement de balancier de la jument en suivant la piste de A jusqu'à P avant de transitionner au galop moyen de P jusqu'à M. Aucun souci pour Ibis, elle s'exécuta aussitôt qu'elle en eut reçu la demande, appliquée et soucieuse de bien faire. Elles reprirent le galop de travail de M jusqu'à H avant de demander un changement de main au galop dans la diagonale H  - B. De P à V en passant par D,  le duo réalisa un demi-cercle au galop pour ensuite reprendre le galop de travail sur la piste de V à S. C'est en S qu'elles reprirent le trot de travail, laissant la grise souffler un bon coup. Elles longèrent la piste à cette allure jusqu'en C où la jeune femme demanda un départ au galop de travail à main droite. Comme précédemment elles conservèrent l'allure jusqu'en M où elles prirent le galop moyen jusqu'à F. Elles repassèrent alors au galop de travail en suivant la piste en passant par A jusqu'à K. Toujours au galop de travail, elles changèrent de main dans la diagonale K - B avant de dessiner un demi-cercle en passant par les lettres R - G et S. En quittant la courbe elles reprirent la piste en S avant de demander une transition au trot de travail à la lettre V qu'Ibis réalisa sans difficulté. Si elle n'avait pas le droit de caresser durant la reprise, la cavalière était néanmoins ravie du comportement de sa jument qui était tout bonnement exemplaire. Finalement, le duo suivit la piste jusqu'en A où elles doublèrent.

Toujours au trot de travail, les rênes au contact et légère dans sa selle, le duo avança dans la ligne du milieu avant de décrire un arrêt au carré en I. Tandis que la jument soufflait, naseaux dilatés, Ivy conservait l'immobilité avant de saluer les juges une nouvelle fois. Les rênes longues elle invita alors à sa jument à reprendre le pas, comme elle le désirait, en caressant. Elle était ravie de son comportement et les choses s'étaient vraiment bien passées. Toujours au pas elles rejoignirent donc le camion où la camarguaise eut tout à loisir de boire à l'ombre le temps de l'annonce des résultats. Ses parents l'avaient rejoint et une certaine fierté brillait dans leurs yeux. Ils avaient sans doute compris que tout son travail avec sa jument si "quelconque" n'avait pas été inefficace, et que peut-être Ibis était douée dans ce qu'elle faisait. En tout cas, ils ne parlèrent pas beaucoup. Puis, l'annonce des résultats fut donnée. Elles étaient premières! Ravie, elle ne pouvait que sourire en se remettant en selle pour son tour d'honneur. Ibis galopait fièrement, comme si elle se doutait qu'elle était victorieuse. Une fois immobilisé au centre de la piste elles reçurent leurs flots et leurs gains avant de quitter la piste. Ivy avait des étoiles plein les yeux et dès que la jument fut dessellée et pansée, se précipita vers le stand de photo pour récupérer les clichés de cette superbe journée.

13/08/20

Le soleil descendait et la chaleur tombait doucement avec lui. Même s'il ne faisait plus très jour dehors, Tedrick et Poet King étaient tout de même dans le manège. Celui-ci était éclairé par des lustres, ce qui permettait de monter à toute heure du jour comme de la nuit, et c'était bien pratique. Pour le moment le duo marchait en main dans toute l'installation. Le bai avait déjà été lâché quelques fois dans le manège lorsque le temps n'avait pas permis de l'emmener au paddock, ce n'était donc pas étonnant de le voir plus serein qu'autre chose. Même s'il s'arrêtait parfois pour regarder tel ou tel élément du décor, il était loin d'être inquiet et suivait son propriétaire sans piper mot. Lui caressant l'épaule le jeune homme lui demanda donc de couper la piste pour rejoindre le centre de l'installation couverte. Avant toute chose il sangla de deux trous supplémentaires pour s'assurer que la selle ne tournerait pas une fois sur son dos, puis décida de faire un brin de désensibilisation. Une fois fait il récompensa sa monture d'un compliment, l'entier n'ayant pas cherché à mordre ou à gonfler le ventre, puis se mit à claquer les étrivières contre ses flancs. Il avait eu sa dose lors de leur séance de longe, il n'était donc pas plus choqué que ça. Caressant Tedrick se mit donc à voir le montoir. D'abord, il se contentait de mettre le pied à l'étrier et de reporter son poids dessus, du moins un peu. Ce n'était pas vraiment quelque chose auquel le bai avait souvent été confronté et il chercha à se décaler pour se rééquilibrer. Le rassurant il fallut répéter à quelques reprises l'exercice, jusqu'à ce qu'il sente son cheval  confiance, avant de pouvoir se mettre en selle, en sac à patates pour commencer. À moitié couché sur son cheval, il attendit patiemment d'être sûr que Poet était détendu, prêt à descendre à la moindre montée en pression. Voyant qu'il ne réagissait pas plus que ça, Tedrick s'installa alors plus classiquement en selle, caressant fortement l'épaule de son protégé.

Le temps d'ajuster ses rênes et de s'installer correctement en selle, puis Tedrick demanda le pas à l'entier, pressant ses flancs en disant "Poet King, marché". Reconnaissant l'ordre vocal qu'il avait appris la veille lors de la longe, il s'élança dans un pas énergique qui le caractérisait. Faisant de grandes foulées, il avalait la distance et les tours s'enchaînaient assez vite, malgré la bonne taille de la carrière. D'un regard extérieur, on aurait pu penser du jeune cheval qu'il était pressé d'aller quelque part. Plus amusé qu'autre chose, Tedrick ne pouvait se retenir de sourire tandis qu'il laissait sa monture marcher un peu partout, le temps de mettre ses muscles en route bien qu'il ai passé sa journée au paddock, mais aussi le temps qu'il s'acclimate au poids et la présence de son propriétaire sur son dos. Pendant de longues minutes ils se contentèrent donc de marcher un peu partout, puis le jeune homme jugea qu'il était temps de commencer à voir un peu la direction avec son protégé. Aidé par le mors à aiguille, il exécuta une rêne d'ouverture pour demander à son cheval de doubler dans la longueur. Ce ne fut pas immédiat, mais Poet prenait le temps de réfléchir avant d'esquisser une réponse. Par chance, il ne lui fallut pas bien longtemps avant de comprendre le principe de la direction. Afin de s'entraîner le duo commença donc à enchaîner peu à peu doublers, diagonales, voltes. Comme toujours, plus ils s'entraînaient et plus le jeune cheval semblait à l'aise. Le temps de comprendre le principe et Poet King tournait comme un chef! Une fois la direction acquise pour le bai, Tedrick poursuivit donc avec l'arrêt, tout aussi important car sécuritaire. Arrêter son cheval sur demande était tout de même un minimum et c'était ce qu'ils allaient voir. À l'aide d'un mur, il commença donc à demander un arrêt, répétant "oh oh"" en ramenant doucement les rênes à lui, en se redressant et en serrant un peu les jambes. Aidé par le mur et la demande vocale associée, le jeune entier s'immobilisa petit à petit. Une fois à l'arrêt complet, son cavalier relâcha aussitôt la demande en félicitant beaucoup pour lui faire comprendre qu'il avait correctement répondu à l'énigme qu'on venait de lui poser. Ainsi, entre les figures de manège et les changements de main, Tedrick incorpora quelques transitions pas - arrêt - pas. Les exercices se répétaient et c'est seulement lorsqu'il fut certains que le KWPN avait bien compris le pas, l'arrêt et la direction qu'il décida de poursuivre avec le trot.

Comme avec le pas, Tedrick commença par presser les flancs de l'entier avant de répéter "trotté". Poet n'eut pas de réelle difficulté à partir au trot. Aussitôt son propriétaire suivit le mouvement au trot enlevé tout en ne cessant de lui parler. Attentif, les oreilles orientées vers son cavalier, le bai était vraiment soucieux de bien faire et attentif à la tâche. Comme précédemment, il prit le temps de bien le faire trotter partout, histoire de le dérouiller un petit peu. Le temps de l'avoir dans un bon trot et Tedrick décida de commencer à reprendre les figures de manège qu'ils avaient vu juste avant au pas. Bien entendu les débuts ne furent pas parfaits, notamment parce que le trot, étant plus rapide que le pas, posait plus de difficultés niveau réactivité. Il fallut un petit peu de temps à Poet pour se mettre dans le bain et être à l'aise avec l'exercice, mais il y mettait du sien et ça aidait beaucoup. Après tout c'était normal que tout ne soit pas parfait à la première tentative, mais si chacun y mettait de la bonne volonté, alors tout était plus simple. Ils répétèrent donc ces exercices, toujours espacé de quelques foulées de trot sans rien lui demander pour éviter de le blaser plus que de raison. Une fois que la direction au trot ne fut plus une difficulté pour Poet King, alors Tedrick commença à intégrer quelques transitions montantes et descendantes. N'ayant pas une bouche en acier trempé comme certains de ses chevaux, le jeune cheval n'avait aucun mal à ralentir sous demande, et il repartait toujours gaiement au pas ou au trot. Il avait vraiment tout d'un bon cheval, et Tedrick ne pouvait être que fier de lui. Seulement voilà, aussi docile et calme soit-il, il manquait encore d'endurance et commençait donc à fatiguer. Ne voulant pas l'épuiser, Tedrick décida donc de terminer sans plus tarder avec le galop.

Avant toute chose Tedrick demanda à l'entier de prendre le trot sur la piste. Il le laissa avancer librement durant quelques foulées, le temps qu'il adopte un trot adéquat, puis, dans un coin, demanda un premier départ au galop. Jambe intérieure à la sangle, jambe extérieure reculée, un peu par habitude, il pressa les flancs de sa monture en répétant "galop!". Il fallut quelques secondes au bai pour comprendre ce qu'on attendait de lui, puis prit l'allure demandée. Accompagnant le mouvement avec le bassin, il le laissa galoper le temps d'un tour avant de le ramener petit à petit au trot en félicitant d'une caresse et d'un petit compliment. Soufflant, il laissa Poet trotter plusieurs foulées avant de demander un nouveau départ. Alternant régulièrement entre main droite et main gauche, notamment pour travailler de manière symétrique, le jeune cheval commençait à être un peu plus à l'aise avec l'exercice. Certes, il faudrait un peu plus de temps pour qu'il assimile l'aide spécifique, mais il partait au galop de bon coeur et ne cherchait ni à traîner les pieds ni à embarquer droit devant lui son cavalier pour le mettre à terre. Lorsqu'ils eurent fait plusieurs galops en ligne droite, Tedrick décida de s'arrêter sur quelques cercles. Avant toute chose il prit soin de le mettre dans un grand cercle de 25 mètres avant de lui demander de prendre le galop. Un peu hésitant à cause de ce nouveau contexte, il fut tout de même très sage et ils purent réaliser quelques tours à chaque main. Après plusieurs passages, Poet King s'était bien donné mais à présent il était temps pour lui de se reposer. Puisque de toute façon, les demandes de bases : tourner,  accélérer et ralentir étaient acquises, il était inutile de poursuivre inutilement la séance. Ainsi, il le ramena peu à peu au trot puis au pas tout en le laissant marcher rênes longues, le caressant chaleureusement. Une fois l'entier ramené au calme, Tedrick ne tarda donc pas à l'immobiliser et le ramener à l'écurie pour faire ses soins, il le méritait bien après tout.

25/10/20

Seule dans le manège Romy laissait l'entier marcher large sur la piste. Elle avait monté un petit croisillon à 40 centimètres ainsi qu'un petit vertical à 50 centimètres. Pour être sûr qu'il ne serait pas surpris à la vue des obstacles, elle n'hésitait pas à s'en approcher et arrêter le marwari près d'eux. Elle sentait le marwari se tendre sous la selle à l'approche des barres à peine surélevée, mais il ne semblait pas spécialement inquiet. Il n'était pas habitué à sauter en règle général et elle mettait donc plutôt ça sur le compte d'une potentielle appréhension de la part de sa monture. Histoire de le détendre un peu elle jouait dans ses doigts en lui parlant. Ses oreilles incurvées s'orientaient parfois dans sa direction mais il ne semblait pas spécialement sensible au timbre de la voix de sa propriétaire. Soupirant la jeune femme rejoignit la piste de nouveau pour commencer un peu plus l'échauffement de sa monture. Histoire de le mettre aux ordres elle entreprit de lui demander quelques mobilisations des épaules et des hanches, ainsi que des transitions intra-allures. Si elle avait déjà fait ses preuves après de nombreux tests de sa monture à chaque fois qu'elle mettait le pied à l'étrier depuis qu'elle l'avait acheté, elle composait désormais avec un cheval hypersensible. Si son action de jambe était trop forte à son goût l'entier jetait les postérieurs en l'air, une action de main trop forte et il s'immobilisait complètement ou qui se mettait à partir en avant en tractant de tout son poids. Il fallait admettre qu'il lui fallut plusieurs accrocs avec le pie pour finalement trouver un dosage qui limitait un peu les dégâts. Cela n'empêchait en rien Zodiac de se braquer quand il l'avait décidé, mais elle s'en sortait sans trop peiner jusqu'à présent.

Lorsqu'elle décida qu'il avait assez marché, la jeune femme demanda finalement à l'entier de prendre le trot, toujours sur la piste. Pas très enclin à se poser sur le mors le marwari avait tout de même un bon engagement des postérieurs pour le moment. Mâchant son mors, il avançait sur la piste à une allure assez énergique, désireux de se dépenser un coup. Ce n'était pas dans les plans de sa cavalière pour le moment, et c'était une raison de se fâcher. Puisqu'elle ne voulait pas écouter ses désirs il se lança au galop de son propre chef en cherchant à prendre la main et glisser sa tête entre ses antérieurs pour éviter à Romy de reprendre le dessus. À l'aide de petits coups de dos il tentait de la faire passer par-dessus son encolure, en vain. Sa cavalière tenait bon et réussit finalement à déloger sa tête et le ramener au trot. Soupirant elle eut affaire à un cheval boudeur pendant encore un moment avant de finalement pouvoir reprendre leurs exercices d'échauffement qu'ils avaient vus au pas. Le duo fut donc contrains de se chamailler un peu pour savoir qui gagnerait. D'un côté Romy qui demandait simplement à sa monture de chasser les hanches, rien d'exceptionnel pour un cheval dressé à la basse et haute école, de l'autre un entier visiblement déterminé à n'en faire qu'à sa tête et qui, soit donnait un coup de dos, soit sur-répondait à la demande pour faire une figure d'un genre nouveau. Se demandant sincèrement si elle allait finir par s'en sortir avec lui, elle décida d'achever sa détente sur un peu de galop, histoire de le laisser se défouler avant de passer à l'obstacle.

Comme elle pouvait s'y attendre, dès qu'elle plaça ses aides sur les flancs de Zodiac, celui-ci prit tout de suite un galop assez rapide. Provocateur l'entier galopait à vive allure la queue en panache. Lorsque sa cavalière tenta de le ralentir, il se contenta de bloquer sa bouche et de continuer à courir le long du mur comme un idiot. Tout pour échapper au travail, ce n'était pas si inhabituel que ça. Pourtant, pour Romy, c'était comme un échec. Comme si le temps passé ensemble ne servait à rien, et qu'au fur et à mesure des entraînements le progrès était infime en comparaison avec la régression. C'était aussi un véritable aspect de la vie de propriétaire dont on ne pouvait pas se rendre compte au travers d'un cheval de club. Il fallut plusieurs tours avant de convaincre le marwari de décélérer, mais elle finit tout de même par avoir gain de cause. Désormais dans un galop de "travail" entre gros guillemet, elle le caressa et le laissa avancer quelques mètres supplémentaires. Dès lors le duo fit plusieurs transitions galop - trot - galop ou encore galop - pas - galop aux deux mains. Comme depuis le début de la séance Zodiac se moquait d'elle, un coup partait en trombe et l'autre traînait la patte ou faisait mine de ne pas comprendre qu'il devait ralentir. Déterminée Romy faisait toujours de son mieux pour gagner le combat, mais avec un cheval aussi entêté il n'était pas évident d'avoir le dernier mot. Finalement avec ses bêtises Zodiac avait terminé sa détente un peu plus tard que prévu. Ils allaient désormais pouvoir quitter sa zone de confort pour attaquer les choses sérieuses.

Après avoir montré une nouvelle fois le petit croisillon au pie, elle lui demanda de prendre le trot pour venir l'aborder. Comme on pouvait le faire avec un cheval vert, elle se fichait qu'il passe au trot ou au galop, l'important était qu'il atterrisse de l'autre côté. Elle tâcha donc d'arriver bien droite face au croisillon, afin qu'il arrive sur la partie la plus basse de l'obstacle. En voyant les barres se rapprocher de près Zodiac perdit toute sa confiance en lui et pila ni plus ni moins. N'ayant pas prévu qu'il s'arrête, et l'entier n'ayant pas réagi plus tôt, elle bascula vers l'avant et manqua de tomber. Elle se redressa de justesse et éloigna le pie au pas le temps de le faire marcher un peu et de revenir au calme. Elle lui demanda quelques foulées de cessions à la jambe, bien qu'il se montrât encore une fois revêche, histoire de le ramener dans sa zone de confort, puis fit un nouvel essai. Cette fois-ci l'entier ne pila pas, en revanche il fit un bond assez désordonné que sa propriétaire eut du mal à suivre. Quoi qu'il en soit, il était désormais de l'autre côté du croisillon. Par principe elle le caressa, le laissa souffler puis revînt sur le croisillon. Après quelques sauts tout aussi peu esthétiques, Zodiac fit finalement son premier saut potable, levant ses membres de manière coordonnés bien que laissant une marge exagérée. Finalement contente de ce petit cheval pas si incapable que ça lorsqu'il s'agissait de faire autre chose que dresser, elle décida de terminer sa séance sur un ultime passage, qui se passa sans trop de peine. Encore une fois c'était loin d'être parfait, et l'entier ne savait pas vraiment que faire de ses membres, mais il y avait un minimum de bonne volonté notable. Elle oublia donc le dernier obstacle et rendit ses rênes à l'entier.

Ramenant sa monture au calme elle le laissa marcher rênes longues un peu partout sur la piste. Naseaux dilatés le marwari soufflait tout en suivant la piste. Il commençait à fatiguer et cela se ressentait à sa foulée qui avait faibli en comparaison avec son début de séance. Elle le laissa marcher encore quelques minutes avant de finalement l'immobiliser. Là elle descendit de son perchoir et dessangla d'un trou avant de remonter les étriers et de dessangler d'un trou. Dès lors elle le ramena alors jusqu'à son box pour faire ses soins.

07/11/20

Tout en mastiquant son mors, Valiant marchait un peu partout dans le manège. Il était légèrement inquiet à cause de l'averse qui s'abattait dehors depuis leur arrivée dans l'installation. L'orage devait se poursuivre toute la nuit et à vraie dire cela ne dérangeait pas Tedrick. Il aimait la pluie, il aimait l'orage et surtout la sensation de confort qu'elle prodiguait quand on était au sec dans un endroit chaud. Malgré tout il ne retrouverait son lit que lorsqu'il aurait terminé sa séance au côté du croisé gris. Celui-ci avançait d'un pas rythmé, il fit quelques sursauts lorsque l'intensité de l'averse augmentait, mais se rassurait bien vite lorsqu'il se rendait compte que ce n'était que la pluie qui tambourinait sur le toit. Lorsqu'il eut assez marché, son cavalier commença alors à lui présenter quelques exercices, notamment des transitions pas - arrêt et dans le pas afin de mettre sa monture aux ordres et de s'assurer de sa réactivité. Au même moment la pluie sembla cesser, du moins pour le moment. Valiant n'avait donc plus d'excuse pour se montrer distrait à présent. Voulant tester un peu au début il fallait dire que l'étalon n'était pas forcément un exemple de professionnalisme, il donnait quelques coups de tête, levait les fesses quand on lui demandait de ralentir. Ne laissant rien passer, Tedrick le reprenait à chaque fois. Il savait très bien qu'en lui laissant passer les choses une fois, il recommencerait dès qu'il en aurait l'occasion. Ce n'est que lorsqu'il fut satisfait des transitions intra et extra-allures de sa monture qu'il l'autorisa finalement à prendre le trot. Prenant l'allure supérieure, le gris donna quelques coups de tête mécontents avant de suivre la piste en mastiquant son mors bruyamment. Tractant un peu son cavalier, le jeu du "je lâche et je reprend les rênes" commençait. L'idée, c'est que sa monture ne cesse de s'appuyer sur son mors, puisque dès qu'il rallongeait les rênes, il perdait son appui. Ce fut long, très long avant que le croisé ne cède, mais c'était vital pour les bras de son cavalier d'être encore fonctionnel une fois la séance achevée. Dès lors, le duo pouvait reprendre les transitions comme ils avaient pu voir précédemment lors du pas. Dès qu'il répondait correctement et sans protester, Valiant avait droit à une caresse réconfortante sur l'épaule et quelques mots doux glissés à l'oreille pour le féliciter de son bon comportement. Content de le voir commencer à se mettre un peu plus dans le travail, il l'autorisa alors à galoper. On ne pouvait pas dire que l'étalon gris manquait de train, sa foulée était rapide, ses oreilles bien en avant et il semblait ravi de pouvoir se défouler un peu. Bien qu'il sentait son cheval prendre un peu de vitesse dans la longueur, celui-ci se réfrénait tout seul dans la largeur, alors il n'y touchait pas. Au moins, il vidait son jus un bon coup. Ce n'est qu'après quelques passages à chaque main en partant du trot et du pas simultanément que l'échauffement à l'obstacle pouvait commencer.

Profitant de l'espace assez spacieux du manège, il avait profité pour installer quelques dispositifs qu'il allait utiliser pour la séance avec le gris. Le premier consistait en une série de trois barres au sol suivie d'un petit croisillon d'une soixantaine de centimètres espacé légèrement des barres au sol. C'était un bon exercice puisqu'il permettait au cheval de se relaxer et de rester attentif et s'il est nerveux, la répétition de l'exercice aiderait à sa relaxation. Très excité à l'idée d'aller sauter, on pouvait dire que Valiant sautillait presque sur place. Prenant un bon trot de travail, le duo s'engagea sur les barres au sol. Veillant à rester bien droit dans son axe ils franchirent les trois barres au sol, Valiant se montrant soucieux de n'en toucher aucune. Il prit sa battue d'appel, franchit le croisillon sans difficulté apparente et se réceptionna au galop. Il donna un coup de cul, plus par joie de sauter que pour embêter son propriétaire. Ils repassèrent au trot et retournèrent de nouveau sur le dispositif qui ne posa pas plus de problème au croisé. Pour lui, c'était même plutôt un jeu d'enfant! De plus, la hauteur des barres n'était pas une difficulté pour le gris habitué à sauter bien plus sur les terrains de compétitions. Malgré tout, ce n'était pas une raison pour le faire travailler à cette hauteur au quotidien. En réalité, il était plutôt rare que les chevaux sautent aussi haut à la maison d'ailleurs. Le temps d'un troisième et dernier passage, puis Tedrick descendit pour sur-élever les barres au sol pour les métamorphoser en petits croisillons d'environ 30 centimètres en son centre. Le temps de se remettre en selle, de marcher un peu et voilà que le duo retournait se frotter à cet exercice. Ayant bien vu les croisillons nouvellement formés, Valiant ne se fit pas surprendre et plia les membres afin d'atteindre l'autre côté de la ligne sans problème. Honnêtement Tedrick n'avait l'impression de n'avoir rien à faire que suivre le mouvement de sa monture, et le garder bien droit durant la ligne, histoire de ne pas lui compliquer inutilement le travail. Satisfait il lui caressa l'épaule, le laissa souffler quelques secondes et repartit. Comme précédemment ils firent peu de passages, mais c'était suffisant. Après tout, ce n'était qu'une mise en bouche et du haut de ses 7 ans ce type d'exercice n'était pas inconnu au croisé. Le temps de reprendre son souffle et les voilà de nouveau partis.

Cette fois-ci le dispositif était identique, mais l'exercice était un peu différent. Tout comme précédemment ils abordèrent les trois premières barres au sol bien droit au trot de travail et franchirent le croisillon. Dès la réception, Valiant prit naturellement le galop. Cela tombait bien, puisque la seconde partie de l'exercice commençait précisément ici. Derrière le croisillon ils dessinèrent une boucle à main droite en changeant de main avant de revenir au centre de la piste, avancer de quelques foulées, changer de main et réaliser de nouveau un cercle, cette fois-ci dans l'autre sens. Préparant au mieux ses aides pour ne pas prendre sa monture de court, le premier passage fut quand même assez pittoresque. Il fallut attendre le troisième passage pour avoir un résultat déjà un peu plus académique. Malgré tout, dès qu'il avait compris qu'il sauterait, Valiant s'était montré bien plus enclin à coopérer. Mais cet exercice là, auquel il n'avait jamais été confronté, l'avait tout bonnement rendu perplexe.

Caressant tout de même lorsqu'il lui offrait quelque chose de bien, ils répétèrent cet exercice plusieurs fois, alternant à chaque fois la main à laquelle il tournait en premier afin que Valiant comprenne mais n'anticipe pas le but du jeu. Certes il fallait être patient, mais lorsque le couple réussi quelques passages plutôt bons alors il fut temps pour eux de passer à la dernière partie de cet exercice, légèrement différent et plus simple pour terminer cette séance sur quelque chose de plus confortable pour sa monture dont le cerveau avait fumé pendant bien vingt minutes à essayer de comprendre l'idée derrière ces cercles et changements de pieds. Le temps de monter un second petit croisillon à 60 centimètres une foulée derrière le premier et ils repartaient à l'attaque. Comme depuis le début de la séance le gris arrivait bien droit face aux barres au sol, franchit le premier croisillon, effectua sa foulée de galop et cette fois-ci ils continuèrent le galop en ligne droite. Cette fois-ci tout ce qu'attendait Tedrick de son partenaire c'était un galop régulier. Commençant à fatiguer un peu depuis presque une heure qu'ils étaient là, il n'eut aucun mal à coopérer avec son cavalier. Après quelques foulées de galop ils entamèrent une nouvelle boucle à droite d'environ 15 mètres. Tout en s'incurvant et en soufflant Valiant suivit le cercle qu'on lui imposait. Revenu au point de départ du cercle Tedrick lui demanda de changer de pied, ce qu'il fit en donnant un coup de cul, puis effectua un nouveau cercle, cette fois-ci à l'autre main en formant ainsi un 8 allongé. Revenu au point de départ Tedrick le laissa alors repartir bien droit en caressant. Plus facile que le précédent, il ne fallut que quelques passages pour obtenir un joli tracé, et sans ruade de préférence.

Rendant les rênes à sa monture Tedrick retira ses étriers et caressa chaudement son encolure, lui répétant à quel point il était content de lui. Pour finir la journée, on pouvait dire qu'il était content, s'attendant à une séance un peu plus compliqué que ça avec lui. Soudain, le tonnerre gronda et la pluie se remit aussitôt à battre violemment sur le toit. Pris de court Valiant fit un départ en trombe en levant la tête. N'ayant plus ses étriers, son cavalier, tout aussi surpris, partit en arrière et se retrouva les fesses dans le sable. Pour ainsi-dire, le cheval avait avancé et lui était resté sur place, du moins c'était l'idée. Ne pouvant lui en vouloir, surtout après avoir clamé à quel point il était content de lui, il se mit à rire. En se relevant il essuya son pantalon et regarda le croiser trotter la queue en panache, accélérer quand la pluie accentuait et décélérer quand elle se calmait le temps de quelques secondes. Le temps de le rattraper par la bride, et décidé à ne pas remonter, il avait fait sa détente de fin tout seul comme un grand, il remonta les étriers, dessangla d'un trou et ouvrit la porte. Il attendit que la pluie se calme, le délai était court, et le duo rejoignit l'écurie au pas de course, désireux d'être au sec.

12/11/20

N'étant pas sorti au paddock aujourd'hui, il était important de bien laisser le temps à l'entier bai de laisser ses muscles se mettre en route tranquillement. Ses muscles étaient à froid et commencer la séance sans une bonne détente signifiait à coup sûr courbatures ou blessure pour le cheval. Ainsi, Tedrick prenait le temps de le laisser marcher rênes mi-longues durant plusieurs longues minutes. Comme il s'y attendait Black Coffee était particulièrement énergique. Sa foulée était vive, il était alerte de tout, sans oublier les fantômes qu'il apercevait de temps à autre. Autant dire qu'il n'était pas spécialement totalement disposé au travail. Soupirant Tedrick jouait dans ses doigts pour tenter de le détendre, mais ce n'était pas réellement efficace. Au contraire, l'entier semblait n'y prêter aucune attention. Soupirant Tedrick le garda au pas encore quelques foulées avant de demander un premier arrêt. Le bai s'arrêta, pourtant il était des plus agités. Le garder immobile semblait tout bonnement inenvisageable. Il le repassa donc au pas et lui demanda plusieurs transitions pas - arrêt - pas. L'idée était d'obtenir un cheval attentif et réactif. Bien qu'il se pliait à la demande le jeune cheval n'en était pas moins mécontent. Il reculait ses oreilles et grattait le sol, montrant qu'il était contrarié. Afin de l'assouplir un peu, mais aussi de le tenir occupé, le cavalier commença à lui demander de s'incurver dans les coins et sur quelques cercles. On ne pouvait pas dire que le bai appréciait particulièrement ce type d'exercice, mais de bonne volonté, il obéissait tout de même. Il obéissait oui, mais n'oubliait tout de même pas de rappeler à son propriétaire que ça ne lui plaisait pas en levant un peu les fesses à l'occasion. Histoire de le mettre un peu dans le mouvement, Tedrick pressa ses flancs pour lui demander de prendre le trot. Bien évidemment Black Coffee ne résista pas, on lui demandait d'accélérer et c'était tout ce qu'il demandait. Comme ils avaient fait au pas précédemment, le duo prit donc le temps de bien trotter un peu partout dans le manège avant de commencer à demander quelques incurvations et transitions montantes et descendantes. On ne pouvait pas le dire particulièrement volontaire lorsqu'il s'agissait de ralentir, mais on ne pouvait pas non plus dire qu'il cherchait à s'opposer aux ordres. Puisque jusqu'à présent l'entier était plutôt coopératif, même si particulièrement vif, Tedrick décida de lui faire prendre le galop. À peine eut-il le temps de placer ses aides que le bai s'élançait vers l'avant, les oreilles bien droites sur sa tête. S'il chercha à accélérer dans la longueur,, son cavalier l'en empêcha fermement. Il était content de se défouler oui, mais ce n'était pas une raison pour se moquer de lui. Ils longeaient ainsi le mur du manège, quand tout à coup Black Coffee prit peur d'un fantôme dans le coin. Prit de court l'entier pila net et bondit sur le côté pour esquiver l'ombre inquiétante. N'ayant pas du tout prévu cette situation, Tedrick se fit surprendre et se fit éjecter à l'opposé de sa monture. Avec un peu moins de chance, il se serait écrasé dans le mur. Le temps de comprendre ce qui lui était arrivé, le jeune homme se releva, essuya ses vêtements et alla chercher sa monture encore tremblante de cette fâcheuse expérience. Le temps de le ramener à pied vers le coin, le rassurer et lui montrer qu'il n'y avait rien de dramatique, il se remit en selle. Après quelques passages de galop aux deux mains légèrement plus calmes suite à cette mauvaise expérience, il le repassa au trot puis en pas en caressant son encolure.

Tout en laissant souffler sa monture, Tedrick jugea que sauter dans ces conditions s'avérait tout de même plus dangereux qu'autre chose. En effet, si Black Coffee se jetait sur les obstacles, alors mieux valait abandonner la ligne qu'il avait monté pour eux et partir sur une séance de dressage. En soi ça ne lui ferait pas de mal, au contraire. Le dressage était à la base de toute discipline, y compris l'obstacle, et à son âge le bai devait d'abord maîtriser les bases sur le plat avant de pouvoir progresser sur les barres. Et puis il ne fallait pas se mentir, la vue de la ligne de gymnastique semblait plus exciter le bai qu'autre chose et n'aidait donc pas à le garder calme et posé. Il le garda au pas le temps de réfléchir à ce qu'ils allaient faire avant de se décider pour une petite séance d'assouplissement. C'était quelque chose qu'il appréciait faire au moins une fois par semaine avec ses chevaux de têtes, et ça ne pourrait que faire du bien à Black Coffee. Les rênes tendues et au contact, il commença par le laisser marcher large sur la piste dans une allure de travail. Agitant légèrement la tête, le bai semblait commencer à se lasser du pas, malheureusement ce n'était pas lui qui décidait. Tedrick compta ses foulées, et une fois à dix, demanda à sa monture une transition au trot lent. Black Coffee ne l'entendit pas de cette oreille et partit en trombe dans un trot de course. Tout de suite Tedrick le repassa au pas, attendit et lui redemanda un trot lent. Protestant en donnant quelques coups de tête, l'entier prenait tout de suite un trot pressé dès que les mollets frôlaient ses flancs. Il fallut répéter la demande à de nombreuses reprises, mais le cavalier ne cédait pas. S'il laissait faire ce qu'il voulait à son cheval, alors c'était fini. La constance, c'était important, et il était bon joueur lorsqu'il s'agissait d'être le plus têtu. C'est après une dizaine de tentatives que par miracle, bien que rongeant son frein, Black Coffee prit finalement le trot lent tant attendu. Visiblement, l'entier avait compris que son empressement ne changerait rien à la situation, au contraire. Alors ils firent cinq foulées de petit trot avant de repasser au pas de travail en caressant. Comme quoi, il savait être persuasif. Choisissant des endroits précis, ou du moins des lettres dans le manège, Tedrick cherchait avant tout que sa monture soit réactive et prête à réagir. Préparant toujours ses demandes il tâchait tout de même de ne pas le prendre de court. Il ne fallait pas oublier que le KWPN n'avait que 4 ans et que l'idée n'était pas de le perdre. Pas un mauvais bougre, bien qu'il ne rêvait que de galoper en cet instant, l'entier se montrait assez coopératif. Certes les coups de tête pleuvaient pour quand même rappeler à son cavalier que non, il n'était pas enchanté par ce qu'il lui proposait, mais au moins il s'appliquait un minimum. Au début bien sûr Tedrick s'était demandé si sa monture n'avait pas une gêne au niveau de la bouche. On pouvait dire que les coups de tête étaient fréquents avec lui, mais au fil du temps il s'était aperçu qu'avec ou sans mors, c'était son moyen préféré d'exprimer sa frustration. Même si cet exercice n'était censé que 10 minutes, il en dura 20, le temps que le jeune cheval coopère et se mette dans le travail. Son propriétaire attendit de le sentir plus souple et fluide dans ses transitions qu'ils répétaient aux deux mains, et une fois arrivé au résultat escompté, décida de s'en arrêter là. Après tout il avait tout de même bien travaillé malgré cette chute inattendue. Ils restèrent sur cet exercice pendant une bonne dizaine de minutes, le temps de commencer à sentir l'entier plus souple et fluide dans ses transitions montantes et descendantes. Arrivé au résultat escompté, et ayant un cheval déjà un peu plus calme et disposé qu'au début de leur séance, Tedrick décida de s'en arrêter là. C'était suffisant pour une reprise après tout.

Commençant à lui rendre un peu les rênes pour le laisser souffler, Tedrick caressa tout en le laissant vadrouiller à loisir. De toute façon la porte du manège était fermée et Black Coffee ne pouvait pas aller non plus n'importe où. Sentant sa monture encore pleine d'énergie, il décida de lui faire prendre le trot pour le laisser se dégourdir un peu plus les membres. Content d'avancer le jeune bai levait parfois les fesses et laissa même éclater quelques coups de cul. Tedrick ne cherchait pas à l'en punir. Ce n'était que des éclats de joie de pouvoir avancer à son bon désir. S'il avait fait ça dans le but de le mettre à terre, alors il se serait fâché, mais il ne réprimandait jamais les démonstrations de ses chevaux quand ils s'exprimaient. Caressant et lui faisant régulièrement changer de main, ils terminèrent cette séance par quelques foulées de galop qui s'étaient avérées assez sportives. Envoyant un certain nombre de coups de cul, on ne pouvait pas dire que son cavalier ne travaillait pas son assiette. Et puis il s'y attendait, suivre le mouvement n'était donc pas vraiment difficile. Regardant l'heure sur son téléphone, Tedrick se rendit compte qu'il était à cheval depuis près de 40 minutes. Le moment était donc venu de mettre le pied-à-terre. Il dessangla donc d'un trou, remonta les étriers pour qu'ils ne tapent pas contre les flancs et le félicita d'une caresse. La séance avait été sportive, mais au final Black Coffee s'en était plutôt bien tiré. Ils prirent alors tous deux la direction de l'écurie pour un repos bien mérité.

14/11/20

Confortablement assis dans sa selle, Tedrick passa sa jambe par-dessus le quartier, le temps de ressangler, avant d'ajuster ses rênes et commencer à demander à sa monture de prendre le pas. Gucci Gang ne fit pas sa mauvaise tête et se mit en route. Durant les premières minutes son cavalier ne lui demandait rien, seulement de marcher un peu partout dans le manège le temps de se mettre en route tranquillement. Ayant passé une bonne partie de sa journée au paddock, le bai n'était pas totalement à froid et n'attendit pas aussi longtemps qu'habituellement avant de remonter sur ses rênes pour venir chercher le contact et l'engagement de sa monture. Peut-être plus par fierté qu'autre chose, l'étalon ne cherchait pas à contredire son cavalier et se mettait tout de suite au travail si ce n'était presque. Certes la vue du dispositif ne pouvait que l'intéresser, puisque sauter faisait partie de ce qu'il préférait faire, mais il n'avait aucun mal à se concentrer sur ce qu'on pouvait lui demander. Alternant entre des transitions dans le pas et à l'arrêt, le jeune homme cherchait à obtenir de sa monture une certaine réactivité. Ce n'était pas quelque chose de délicat à obtenir au vu de l'énergie de sa monture. Bien qu'un peu dur dans la bouche il n'était pas récalcitrant et les transitions restaient assez fluides. Ils s'incurvèrent également sur des cercles et des coins afin de l'assouplir avant de commencer à prendre le trot. À nouveau Gucci Gang se montrait volontaire, il avançait avec entrain et semblait plutôt content de pouvoir avancer un peu. Comme au pas le duo fit donc quelques tours aux deux mains, ponctués de transitions montantes et descendantes, avant de reprendre les transitions dans l'allure et les incurvations auxquels le bai se pliait sans mal. Pour le moment les exercices qu'on lui proposait restaient assez simple et l'étalon était donc sans sa zone de confort. Pas étonnant qu'il n'ait pas de mal à se montrer coopératif. C'est lorsque le duo fut prêt qu'il demanda au bai aux yeux bleus de prendre le galop. Content de pouvoir enfin un peu accélérer la cadence Gucci Gang s'élançait les oreilles en avant. La queue en panache, il longeait le mur du manège assez calmement. Accélérant parfois dans la longueur, il ne faisait pas trop sa mauvaise tête lorsqu'il s'agissait de revenir à une allure moins précipitée. Histoire de ne pas le lasser et de s'assurer qu'il était toujours aussi réactif, ils firent quelques transitions vers le trot et vers le pas, tout en alternant l'allure de départ afin de ne pas le lasser. Toujours partir au même endroit de la même allure pouvait être un peu lassant à la longue après tout. Le temps de faire un dernier tour et ils repassèrent peu à peu au trot et au pas le temps de souffler.

Cet après-midi Tedrick avait en tête de travailler un peu la technique des antérieurs de son cheval. L'idée, c'était de préparer le cheval à prendre son appel de près, et par conséquent de travailler sur des sauts rapprochés qui lui permettait de frapper le sol et remonter rapidement ses genoux. Il avait donc l'intention de commencer à travailler sur des sauts de puce. Le premier dispositif était constitué de trois barres au sol, parallèles et distantes de trois mètres. Au pas pour commencer, Tedrick amena donc sa monture bien droite en face des barres au sol. Faisant attention où il mettait les pieds Gucci Gang n'eut aucun mal à franchir le dispositif. Pour le moment il ne s'agissait pas de sauter, mais le bai prenait son mal en patience. Après quelques passages au pas pour se mettre dans le bain, le duo répéta ce même exercice au trot cette fois-ci. À nouveau l'étalon ne rencontrait pas de difficulté, restant bien droit dans son axe en passant au centre des barres. Félicitant chaque passage, il le laissa marcher un petit peu avant de mettre pied à terre pour monter la première barre au sol en un minuscule croisillon. Curieux, l'étalon était resté près de lui pour voir ce qui se passait, et ne chercha pas spécialement à partir lorsque son cavalier se remit en selle. Ajustant de nouveau ses rênes il plaça le bai au trot de travail et se dirigea de nouveau sur ce petit dispositif. Toujours en cherchant à être aussi droit que possible, le cavalier se mit en suspension pour accompagner le petit saut de sa monture, puis de poursuivre leur route sur les barres au sol restantes. Ils firent quelques passages plutôt bien réalisés, puis il descendit de nouveau pour monter la seconde barre au sol en croisillon. Pas plus de problèmes pour le bai qui était toujours attentif aux manigances de son cavalier et qui par conséquent ne se fit pas surprendre par ce nouveau croisillon. Avec une certaine envie il se dirigeait toujours avec enthousiasme vers les deux croisillons qui se présentaient devant lui. Bon, certes il avait tendance à se précipiter un peu sur ses barres, mais en soit rien de méchant. Pour ce petit défaut Tedrick n'hésitait pas à demander un cercle à sa monture avant de se rendre sur le dispositif, afin de le canaliser un petit peu. Il monta finalement la dernière barre au sol en croisillon. Cette fois-ci, il allait donc enchaîner les trois. Gucci Gang prenait son appel, sautait, se réceptionner, sautait de nouveau sans se questionner. Il savait comment sauter un croisillon après tout et il ne fit qu'une bouchée de cet enchaînement. Caressant chaudement son épaule, le jeune homme le laissa alors marcher un petit peu, le temps de reprendre son souffle, avant de descendre de nouveau pour préparer le second dispositif qu'ils allaient enchaîner.

Après avoir défait les obstacles, parce qu'il aurait été difficile de les déplacer tel quel, il monta de nouveau trois croisillons, cette fois-ci distants de six mètres. Après avoir ajusté la distance de sorte à avoir une foulée courte entre chaque saut, il se remit alors à cheval et commença à demander à l'étalon de prendre le trot. Après quelques foulées ils doublèrent dans la largeur pour venir aborder cette ligne aussi droit que possible. Visant le centre des croisillons Tedrick accompagna les sauts du bai jusqu'à la sortie. Le gardant droit quelques foulées derrière la ligne, il le repassa finalement au pas en caressant. Ils firent alors quelques passages plutôt réussis. L'idée étant que Gucci Gang devait garder sa tête pratiquement au même niveau tout en montant son garrot et en pliant énergiquement les genoux. De son côté son cavalier cherchait à avoir un trot actif et régulier, sans oublier la rectitude. Bien en équilibre sur ses pieds il attendait patiemment les sauts tout en gardant ses membres décontractés, prêts à amortir les sauts de son cheval aussi souplement que possible. Appliqué et impliqué dans l'exercice, le bai commençait à se décontracter un peu, ne cherchant plus vraiment à se jeter sur les barres à force de cercles. Tedrick prit alors son temps afin d'avoir des passages propres, avant de compliquer un peu l'exercice en rapprochant très légèrement les chandeliers et en montant de peu les croisillons. Malgré tout il prenait son temps pour transformer progressivement le dispositif afin de ne pas surprendre le bai. À nouveau à cheval ils étaient repartis sur cette ligne de croisillons. De retour sur les barres Gucci Gang faisait toujours preuve d'aussi bonne volonté sous la selle. Bien droit et réactif il faisait de son mieux pour satisfaire son cavalier mais aussi pour montrer qu'il n'était pas que beau, mais qu'il était aussi talentueux! Très content de ce qu'il lui offrait, son propriétaire ne cessait de lui répéter que c'était un bon cheval en le caressant. Il savait qu'il avait un futur crack sous la selle et à vrai dire, il croyait beaucoup en lui. Alors les séances réussies comme celles-ci étaient d'autant plus réjouissantes, parce qu'elles ne faisaient que conforter Tedrick dans ses espérances. Après tout, c'était un fils de deux de ses meilleurs chevaux, O'Top Calimero et Shut Up. Il ne pouvait que réussir. Alors après un dernier passage amplement réussi, il décida d'arrêter là.

Rendant les rênes au KWPN, Tedrick lui flatta l'épaule en le laissant marcher un peu partout dans le manège. Il n'hésitait pas non plus à l'inciter à étendre son encolure pour étirer un peu sa ligne de dos, ce qu'il faisait plus ou moins de lui-même. En tout cas, le bai aux yeux bleus avait bien travaillé et c'était bien dépensé. Cette séance en tout cas était de bon augure, car s'il travaillait toujours aussi bien dans la durée, alors il serait fin prêt l'année suivante pour attaquer les CSI future élite destinés aux chevaux de six et sept ans auxquels il participait souvent avec ses jeunes chevaux. À chaque date il ne pouvait emmener que deux équidés, et il espérait que l'année suivante, il serait prêt à l'accompagner se mesurer à d'autres chevaux de sa trempe. Le temps de ramener le bai au calme et il l'immobilisa au centre du manège. Dès lors il descendit de selle et remonta les étriers avant dessangler d'un trou. Avant de quitter les lieux,, et sachant très bien qu'il n'irait pas bien loin, Tedrick démonta son petit dispositif avant de récupérer les rênes et de guider l'étalon vers la stalle de préparation pour le déséquiper.

05/12/20

Avançant d'un pas vif sur la piste du manège, Essix mastiquait son mors dans un cliquetis métallique bruyant. La neige recouvrant la carrière la rendait impraticable pour des raisons de sécurité, alors le binôme s'était réfugié dans l'installation couverte. En réalité ça ne dérangeait ni la cavalière ni sa monture, au moins ils étaient au chaud dans une installation équipée du chauffage. Plissant les yeux quand on lui flatta l'épaule, le bai suivait le mur du pare-botte sans faire d'histoire. Sa cavalière ne demandait rien au jeune bai, simplement de mettre ses muscles en route tranquillement, prenant leur temps pour éviter les courbatures. Si Essix avait tout de même pu se dégourdir les membres au paddock, il ne crachait pas sur une petite détente cosy. Ce n'est qu'après plusieurs minutes de marche, sans rien demander de particulier, que la jeune femme commença à demander à sa monture de venir se poser sur le mors. Malgré quelques résistances au début le bai coopéra plutôt vif, félicité de quelques compliments. Dès lors, sa cavalière commença à lui demander quelques transitions dans l'allure mais aussi entre les allures. Ainsi, elle pourrait s'assurer que le croisé était attentif et réactif à ses demandes. De bonne foi le jeune cheval ne manqua pas de répondre présent, il rassemblait et allongeait sa foulée sans montrer de signes de difficulté. Aya lui mobilisa également les épaules et les hanches au pas sur la longueur, le laissant se redresser sur la largeur. En fin de compte, Essix avait l'air tout à fait disposé à travailler cet après-midi. Sa cavalière jugea donc qu'il était temps de prendre, pressant ses flancs des mollets. Aussitôt demandé aussitôt fait, Essix adopta un trot de travail énergique, suivant la piste comme on le lui indiquait. Attentif, il repassa au pas lorsqu'on le lui demanda et reprit le trot aussi sec. Comme lorsqu'ils étaient au pas, le temps de s'échauffer un peu et ils reprirent les exercices de transitions et de mobilisation des hanches et des épaules. Toujours aussi volontaire à la tâche le croisé chassait les hanches, faisait des épaules en dedans ou encore des têtes au mur sans jamais broncher. Le félicitant régulièrement de mots doux et d'une caresse sur l'épaule, Aya décida de terminer leur détente par un peu de galop, au plus grand plaisir du jeune bai. Ainsi, après quelques passages qui s'étaient plutôt bien déroulés, le duo repassa au pas en caressant.

Faisant une rêne d'ouverture, Aya intima au bai de quitter la piste, ce qu'il fit dans un pas énergique. Tranquillement le couple s'installa sur un grand cercle de vingt mètres. Plutôt de bonne volonté Essix s'appliqua à s'incurver autour de la jambe interne de sa cavalière tout en engageant bien ses postérieurs sur la masse. Une oreille en avant, l'autre tournée vers sa cavalière, le jeune cheval restait attentif aux potentielles demandes à venir. Pour le moment il ne s'agissait que de suivre le cercle au pas, c'était dans les cordes du bai. Flattant son épaule en soufflant un compliment à son oreille, la jeune femme inversa subtilement ses aides pour cette fois-ci demander une contre incurvation à l'entier. Surpris sa monture se montra maladroite, se marchant sur le sabot avant de faire un petit écart et de reprendre son cercle presque sagement. Oh parfois il s'amusait à lever un peu les fesses, mais c'était uniquement pour jouer. Cela ne faisait pas toujours très plaisir à sa cavalière qui se faisait ballotter au gré du vent, mais Essix n'était pas méchant et une petite brimade suffisait pour le remettre dans le droit chemin. Du moins c'est l'impression qu'il donnait. N'ayant pas forcément très envie de le blaser de cet exercice, surtout en sachant qu'il se laissait vite, Aya lui fit rejoindre de nouveau la piste pour le redresser et le ramener en avant en le laissant un peu trotter. Le temps de s'aérer un peu l'esprit et l'exercice reprit, cette fois-ci à l'autre main. Par chance, encore une fois, Essix était coopératif. Pourtant, sa propriétaire sentit qu'il n'allait pas tarder à vraiment en avoir marre de juste tourner en incurvant et contre incurvant par alternance. Avec lui, il fallait être capable de tourner un même exercice en plusieurs variations. Quoi qu'il en soit, du haut de ses quatre ans, le bai était encore un peu un bébé, ou plutôt un adolescent, et Aya préférait s'en arrêter là. Après tout, il c'était bien comporté et avait réussi l'exercice.

Rallongeant les rênes lentement elle intima à son cheval d'étendre l'encolure pour étirer sa ligne de dos. Essix s'y plia sans broncher, marchant en ligne droite afin de pouvoir le redresser tranquillement. Le temps de revenir tranquillement au pas et la pression sur les rênes indiqua au croisé de s'arrêter. Immobiliser au centre de la piste sa cavalière se coucha lentement contre son encolure pour l'encercler de ses bras. Plissant les yeux, le bai appréciait les câlins et n'en fut pas mécontent. Ils restèrent ainsi un instant, puis elle se laissa glisser à terre. Passant les rênes par-dessus ses oreilles, elle le grattouilla au niveau de l'épaule avant de se décider à remonter les étriers et dessangler d'un trou. À présent, ils allaient pouvoir retrouver le confort de l'écurie.